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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving]

Nora Weaver
Nora WeaverProfesseur de Soins aux Créatures Magiques
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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeMar 13 Mai 2014 - 14:57
2 Mai 2008

Nora regardait distraitement le parc se remplir de personne vêtues de couleurs sombres venus commémorer les dix ans de la bataille de Poudlard. Il y avait encore plus de monde qu'à l'accoutumée et la journée promettait d'être riche en émotions, et en discours. Elle aurait préféré profiter d'une journée moins marquée historiquement et d'un moment un peu plus léger pour retrouver Irving après presque un an d'absence mais la prochaine sortie à Pré-au-lard était dans plus de trois semaines et elle n'avait pas la patience d'attendre jusque-là. Et puisqu'un rendez-vous nocturne au milieu de la forêt interdite était exclu, elle n'avait pas trouvé d'autres solutions.

Elle avait été agréablement surprise de recevoir une lettre d'Irving, deux semaines plus tôt, après trois mois de silence. Il ne lui avait plus écrit depuis le nouvel an et si au début elle avait continué de lui envoyer une lettre toutes les semaines, elle avait fini par abandonner. Elle avait commencé par s'inquiéter, puis à se dire que ce n'était rien, qu'il était probablement juste occupé. Elle avait fini par se dire qu'il devait l'avoir oublié, avait déprimé un peu, avait recommencé à s'inquiéter, s'était encore convaincu que ce n'était rien, et ainsi de suite. Et finalement les semaines, puis les mois, étaient passés et elle y avait pensé de moins en moins souvent, jusqu'à cette fameuse lettre arrivée deux semaines plus tôt. Chaque jour depuis elle avait pensé à Irving, et attendu le 2 mai avec impatience mais maintenant que ce jour était arrivé elle ressentait autant d'excitation que d'appréhension.

Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle pouvait bien redouter, après tout c'était Irving, son meilleur ami.Ils s'étaient quitté il y a quelques mois seulement, il n'y avait aucune raison que les choses soient différentes entre eux...Sauf que si, justement, il y avait plein de raisons. Ils ne s'étaient pas vu depuis presque un an, ne s'étaient pas parlé depuis des mois, beaucoup de choses avaient changé dans leurs vies pendant ce temps. Nora avait Grady, Irving avait peut-être rencontré quelqu'un aussi, et il avait dû vivre des tas de choses en France, sans elle. Ils avaient continué leur route chacun de leur côté. Oui, il y avait des tas de raison pour que leur relation soit différente mais elle continuait d'espérer qu'ils se retrouveraient comme s'ils ne s'étaient jamais quittés. Elle voulait croire que son amitié avec Irving était assez solide pour survivre à de longs mois de séparation.

La jeune fille scrutait donc le parc de l’école, qui se remplissait peu à peu, à la recherche des cheveux bouclés de l'ancien Gryffondor. Elle salua d'un signe de la main quelques anciens élèves de sa maison revenus pour la commémoration. Beaucoup de parents d'élèves et autres visiteurs étaient là également, ce qui rendait assez difficile la recherche de son ami parmi la foule. Après quelques minutes supplémentaires à observer la masse de monde qui se rassemblait sur la pelouse, les sourcils légèrement froncés en signe de concentration, Nora crut enfin apercevoir Irving et son visage se détendit. Elle croisa son regard et un immense sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle sentait toute trace d'anxiété disparaitre. D'humeur soudainement plus légère, elle agita la main dans sa direction et s'avança vers lui, sa joie grandissant à mesure qu'elle s'approchait de son ami. Son impatience devenant irrésistible, elle s'élança finalement vers le Gryffondor en courant et se jeta à son cou, sans se soucier des regards un peu surpris des gens autour d'eux -c'était tout de même le dixième anniversaire de la bataille de Poudlard !

Nora serra Irving dans ses bras jusqu'à l'en étouffer, tout simplement heureuse de le retrouver. Elle ne dit rien, profitant simplement de la joie de le retrouver enfin. Tous les doutes qui la tracassaient un instant plus tôt avait disparu pour ne laisser place qu'à une douce euphorie. Peut-être bien qu'ils avaient changé pendant ces quelques mois, ils avaient sans doute beaucoup de choses à se dire, mais peu importait. Irving restait son meilleur ami et c'était bon de pouvoir le serrer contre elle.

"Tu m'as manqué ! lança-t-elle simplement en s'écartant enfin, sans se départir de son immense sourire. Vingounet, ajouta-t-elle en riant. Désolée, je le dirai plus, reprit-elle en levant les mains devant elle en gage de bonne volonté. Mais je rêve de le faire depuis des mois. Viens !"

Nora attrapa le jeune homme par le poignet et l'entraina un peu à l'écart de la foule. Ils pourraient toujours revenir par ici s'ils voulaient écouter les discours en l'honneur de la commémoration, mais ils avaient encore un peu de temps avant le début de la cérémonie, et ils seraient mieux dans un endroit moins fréquenté. Apercevant un banc un peu à l'écart, au bord du lac, pas loin de l'endroit où ils s'étaient rencontré pour la première fois deux ans plus tôt, la jeune fille y entraina son ami et s'y assit avant de l'inviter à faire le même.

"Et maintenant je veux absolument tout connaitre des aventures d'Irving l'audacieux en France !" demanda-t-elle en se tournant vers Irving, son sourire toujours collé aux lèvres et les yeux brillants d'excitation.

Elle avait envie de lui poser des tas de questions, de lui demander combien de temps il resterait, pourquoi il n'avait pas cours au mois de Mai, s'il reviendrait cet été, s'il rentrerait définitivement après, et tout un tas d'autres choses, mais elle se retint pour le moment, désireuse de laisser Irving respirer un peu avant de le noyer sous les questions en tout genre. Elle se contenta donc de l'observer avec un immense sourire, incapable de contenir toute la joie que lui inspiraient ces retrouvailles qu'elle avait trop attendues.


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Irving Whitaker
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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 19:57
Irving regarda sa montre et passa une main dans ses cheveux. Nora devait encore l’attendre, songea-t-il en tentant d’évaluer le nombre de personne devant lui au contrôle de baguette. Avec les récents attentats,  le gouvernement avait renforcé la sécurité pour cet anniversaire à haut risque et la  file pour pénétrer dans l’enceinte de Poudlard serpentait déjà sur plusieurs dizaines de mètres lorsque l’ex-gryffondor avait transplané vingt minutes plus tôt. Depuis  il fixait le parc à la recherche de la chevelure dorée de son amie. Elle était là, quelque part, mais la foule était si dense qu’il ne parvenait pas à la trouver. Pourtant, elle l’attendait, il n’en doutait pas. Malgré le fait qu’il se soit conduit comme le plus parfait des idiots, comme le pire des amis, Irving savait que Nora serait au rendez-vous.
« Je serai toujours là. » lui avait-elle soufflé un an plus tôt dans des circonstances bien plus funeste.

Mais, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, Irving avait envie que, pour une fois, elle ne tienne pas sa promesse. Pourtant, Merlin seul sait à quel point il voulait la revoir ! Il n’avait pas passé une seule journée sans penser à elle. Sincèrement. Mais à quoi servaient les amis si on ne pouvait pas leur dire franchement ce que l’on avait sur le cœur ? Nora avait surement été déçue par son comportement et il avait peur qu’elle fasse comme si de rien n’était et qu’elle lui pardonne sans même lui faire une remontrance.

Aussi lorsqu’il passa enfin le portique magique de sécurité dix minutes plus tard, il était résolu à avoir une conversation des plus sincères avec elle. Il ne voulait pas voir s’installer une forme de rancune ou de non-dits entre eux. Leur amitié valait mieux que ça et il était bien décidé à la préserver.  Déterminé, il s’engagea sur la pelouse du parc à la recherche de la jeune femme. Ils s’étaient donné rendez-vous non loin du lieu de leur première rencontre. Il batailla de longues minutes pour rejoindre l’emplacement mais, après avoir slalomé entre les sorciers et les sorcières venus assistés à la commémoration, il la vit enfin à quelques dizaines de mètres de lui. Un vague sourire nostalgique éclaira le visage de l’ex-Gryffondor en découvrant l’air concentrée de la jeune femme qui fixait la foule avec insistance. Elle ne semblait pas l’avoir remarqué mais le cœur d’Irving se mit à battre un peu plus rapidement. Le moment qu’il attendait –et qu’il redoutait aussi- était sur le point de se concrétiser. Il l’observa encore pendant quelques secondes –elle était si jolie sous cet angle- puis il prit une profonde inspiration et leva le bras au dessus des visiteurs pour attirer son attention. Nora tourna la tête, leurs regards se croisèrent et Irving ne put contenir plus longtemps l’immense sourire que lui inspiraient ces retrouvailles. Sans la quitter des yeux, il contourna plusieurs premières années pour rejoindre son amie qui courrait déjà dans sa direction.

Les doutes et l’anxiété s’envolèrent quant il écarta les bras pour accueillir l’étreinte de Nora qui lui sauta littéralement au cou. Quelle agréable sensation que de la retrouver songea-t-il en serrant la frêle silhouette de son amie contre lui. Il finit par s’écarter légèrement  à contrecœur et l’observa d’un air attendri. Sa longue chevelure blonde encadrait toujours son visage au sourire innocent mais quelque chose avait changé. Elle n’était plus tout à fait l’adolescente de quatorze ans qu’il avait rencontré quelques années plus tôt mais une belle jeune femme, douce et gracieuse. Face à ce constat des plus troublants, Irving laissa échapper un petit rire nerveux qui s’intensifia lorsque Nora le taquina en l’appelant Vingounet.  Finalement, il l’aimait bien ce surnom.

« Je ne compte plus le nombre de fois où tu m’as dit que tu ne m’appellerais plus jamais comme ça…, souligna-t-il sur un ton faussement blasé. Une lueur complice éclaira alors son regard puis il souffla un  « Poussin. » qui se voulait aussi défiant qu’affectueux pour clôturer sa phrase. Enfin, ne résistant pas à l’envie d’une nouvelle étreinte, il passa un bras sur les épaules de son amie et l’embrassa sur la tempe avant d’ajouter en toute sincérité :

« Toi aussi tu m’as manqué. »

La jeune femme l’entraina alors un peu à l’écart, loin de l’agitation de la commémoration. Irving se laissa guider de bonne grâce à travers la foule, désireux de partager un moment en tête à tête avec son amie avant de retrouver tous ces anciens camarades de l’école.
Les deux jeunes gens quittèrent donc le périmètre réservé à la cérémonie et  jetèrent finalement leur dévolu sur un banc près des eaux paisibles du lac.

"Et maintenant je veux absolument tout connaitre des aventures d'Irving l'audacieux en France !" lança alors Nora, joyeuse et excitée.

Devant la candeur de la jeune fille, Irving laissa une nouvelle fois échapper un éclat de rire même si celui-ci se révéla empreint d’une certaine nostalgie. Comme il l’avait pressenti, Nora lui avait, semble-t-il, d’ors et déjà pardonné son silence. Sans même qu’il se soit excusé. Au fond, il pouvait très bien faire comme si de rien n’était, répondre à sa question d’un air enjoué, en glissant deux ou trois blagues, mais ce n’était pas ce qu’il s’était promis. Nora valait mieux que ça.
Il baissa quelques secondes son regard sur ses mains jointes et releva la tête pour plonger son regard bleu dans celui de la jeune femme.

« Irving l’Audacieux a surtout été très stupide de ne pas donner plus de nouvelle à sa coéquipière. »

Sans la quitter des yeux, il afficha un vague sourire et poursuivit :

« J’veux pas éluder cette conversation ni m’cacher derrière quoique ce soit. J’te dois des excuses pour  pas avoir répondu à toutes tes lettres alors que tu m’en as envoyé si souvent… Dire qu’j’pestais contre Amely quant elle répondait pas à tes missives, ajouta-t-il en secouant vaguement la tête de gauche à droite, Pourtant, j’veux qu’tu saches qu’j’étais toujours ravi d’les recevoir et d’les lire. Content d’apprendre ce qui se passait à Poudlard. D’savoir qu’vous aviez gagné contre Serdaigle ou qu’Dérébusor avait prit sa retraite… Mais surtout content d’savoir qu’toi, tu allais bien… »

Il marqua une petite pause. C’est vrai qu’elle avait l’air en pleine forme. Elle semblait si heureuse, si épanouie.

« J’vais pas tourner autour du pot : J’m’excuse pour mon silence. C’est pas digne d’un ami c’que j’ai fais et tu mérites absolument pas qu’on s’conduise d’cette manière avec toi.»

Voilà, les choses étaient dites. Ce n’était pas si difficile au fond, songea-t-il en passant une main dans ces cheveux avant d’ajouter :

« Mais comme les actes sont mieux qu’les paroles, tu vas voir que j’vais plus jamais t’donner l’occasion d’douter d’mon amitié. Ca, j’te l’promets. » Pour associer le geste à la parole, il attrapa la main de son amie et la pressa doucement.

Il écrirait deux lettres par semaine, il viendrait la voir à Pré-Au-Lard pour les sorties, il l’inviterait chez lui dès les premiers jours de l’été, ils passeraient du temps ensemble et il répondrait toujours présent. Il serait là, il se l’était juré, tout simplement parce qu’Irving l’audacieux était indissociable de Nora l’intrépide et qu’il ne pouvait pas en être autrement. C’était la seule certitude qu’il avait aujourd’hui : Ce qui les unissait- que ce soit de l’amitié ou une forme d’amour pour sa part- c’était rare et il était bien décidé à le préserver. A cette pensée, son sourire s’élargit.

« J’ai un peu plombé l’ambiance là non ? »
s’exclama-t-il  finalement pour rendre cette grande déclaration d’amitié un peu moins solennelle. Il lâcha la main de la jeune femme et s’accouda nonchalamment sur le dossier du banc avant de clôturer définitivement le chapitre des excuses en répondant enfin à la précédente question de la Poufsouffle :

« Bon, T’es sûr qu’tu veux qu’j’te parle de la France parce que j’risque d’être aussi chiant qu’Paul en la matière. » ricana-t-il en retrouvant vite son traditionnel recours aux boutades.

Il tourna alors un regard entendu en direction de son amie et souffla :

« Perso, j’s’rai plutôt pour fêter dignement les retrouvailles d’Irving l’Audacieux et d’Nora l’Intrépide avec la plus folle des Aventures… »


La commémoration n’avait même pas commencé mais il avait envie de retrouver le doux parfum de complicité qui les unissait tant.

« Alors… Deal ? » Lança-t-il en tendant la main en direction de la jeune femme.


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Nora Weaver
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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeLun 26 Mai 2014 - 13:26
Le sourire enjoué et l'humeur légère de Nora laissèrent place à une mine surprise quand Irving lui répondit qu'il avait été stupide de ne plus lui donner de nouvelle. Elle avait initialement prévu de le questionner à ce sujet, mais elle avait vite oublié ses mois de silence quand elle avait aperçu le Gryffondor dans la foule. Elle était touchée qu'il aborde le sujet de lui-même, mais haussa les épaules et lui adressa un sourire compréhensif pour lui signifier qu'elle ne lui en voulait pas. Du moins elle ne lui en voulait plus, parce que même si elle détestait l'admettre, elle lui en avait peut-être un peu voulu. Juste un peu. Elle avait eu beau se dire qu'il devait avoir ses raisons, elle s'était sentie un peu oubliée, et ce n'était jamais agréable. Mais c'était fini tout ça, Irving était là et elle ne lui en voulait plus le moins du monde, trop heureuse de le retrouver pour ressentir la moindre rancœur à son égard.

La conversation aurait pu s'arrêter là, mais Irving poursuivit ses excuses, qu'elle balaya d'un nouveau sourire qui s'agrandit quand il lui assura qu'il avait été heureux d'avoir de ses nouvelles régulièrement. Comment était-elle censée lui en vouloir maintenant ? La conversation gagna en intensité alors qu’Irving déclarait qu’elle aurait mérité qu’il agisse comme un véritable ami. Troublée, Nora soutint son regard un instant sans savoir quoi dire. Le jeune homme passa finalement une main dans ses cheveux et elle sourit face à ce geste familier.

- C'est rien, vraiment, c'est déjà oublié, assura-t-elle avec sincérité.

Irving lui promit alors qu’elle n’aurait plus jamais à douter de son amitié et lui attrapa sa main pour sceller cette promesse. Nora commença par presser la main d’Irving en retour, sans se départir de son sourire, avant de prendre conscience du malaise que ce contact était en train de faire naitre en elle. Elle sortait avec Grady, et une petite voix dans sa tête lui rappelait qu'elle n'était pas censée prendre la main à quelqu'un d'autre que son petit-ami. Mais Irving était son meilleur ami après tout, et ce n'était qu'un geste purement amical, elle n'avait aucune raison de culpabiliser de quoi que ce soit.

Mais elle culpabilisait quand même, et savait très bien pourquoi. Parce que même si ce geste était censé être purement amical, il ne l'était pas dans son esprit à elle. Elle ne pouvait pas ignorer l'émotion qu'elle avait ressentie à ce simple contact. Finalement son souhait avait été exaucé, les choses n'avaient pas changé entre elle et Irving. Ils se retrouvaient comme s’ils ne s’étaient jamais quittés, et elle retrouvait l’ambiguïté de leur relation avec. Sauf que si auparavant elle pouvait fantasmer sur son meilleur-ami sans faire de mal à personne, ce n'était plus le cas aujourd'hui. La donne avait changé, et elle se devait d'agir en conséquence.

Elle aurait déjà dû retirer sa main de celle du Gryffondor, et pourtant elle n'en avait rien fait. Parce que c'était mettre de côté un aspect de leur amitié qu'elle avait fini par apprécier. Elle avait toujours aimé la simplicité et la spontanéité de leur relation. Mais les mois avaient passé et à cette simplicité était venu s'ajouter un petit quelque chose qui dépassait un peu le cadre d'une simple amitié. Et elle aimait bien ce quelque chose. Elle ne se souvenait que trop bien de son cœur battant la chamade quand elle avait cru qu'il allait l'embrasser un soir dans la forêt interdite, ou de son regard plongé dans le sien alors qu'il levait son verre pour signifier qu'il avait déjà fantasmé sur un capitaine de Quidditch. Elle savait que tout ça était un peu ambigu, et déplacé maintenant qu'elle sortait avec Grady, mais elle ne voulait pas y mettre fin parce que ça faisait partie de leur amitié, et qu'elle y tenait bien trop.

Ce fut finalement Irving qui lâcha sa main, qu'elle s'empressa de passer nerveusement dans ses cheveux pour les replacer derrière son oreille. Le jeune homme rompit le ton solennel de sa précédente déclaration en se demandant s'il n'avait pas un peu plombée l'ambiance. Nora éclata de rire alors que son malaise se dissipait pour laisser place au bien être qu'elle ressentait toujours en présence de son ami.

-J'ai cru que tu allais sortir les violons ! répondit-elle, un peu moqueuse. Mais merci de m'avoir dit tout ça, reprit-elle plus doucement avec un sourire reconnaissant. Et je n'ai jamais douté de ton amitié.

Irving abandonna définitivement le sujet des excuses en lui répondant qu'il risquait d'être aussi ennuyant que Paul, le fiancé d'Amely, s'il se mettait à lui parler de la France.

-Il est devenu beaucoup plus intéressant depuis qu'il s'est mis à parler pâtisserie. Paul avait effectivement gagné en intérêt depuis qu'il avait avoué être un as des éclairs au chocolat et autres gourmandises. Je suis sûr que tu as bien quelque chose à raconter, poursuivit-elle, malicieuse. Avec ton accent british et tes bouclettes tu as dû faire des ravages chez les françaises !

Cette dernière phrase n'était pas lancée de façon aussi innocente qu'il n'y paraissait. Et était à vrai dire une façon pas vraiment subtile de se renseigner sur la vie sentimentale du Gryffondor. Nora regrettait un peu ses derniers mots, maintenant qu'elle réalisait qu'aucune réponse ne serait celle qu'elle voulait entendre. Qu'Irving soit en couple, comme elle, rendrait leur relation plus claire, mais elle devait avouer qu'elle n'avait aucune envie de découvrir qu'il sortait avec une jolie française. Ce serait peut-être mieux, pourtant, cela l'aiderait certainement à se faire une raison. Parce qu'elle devait s'en faire une, de raison. S'il avait dû se passer quelque chose entre elle et Irving, ce serait fait depuis longtemps. Il ne se passerait jamais rien de sérieux, c'était un fait. Et elle sortait avec Grady maintenant. Grady qui l'aimait beaucoup, qui la faisait rire, et avec qui elle adorait passer du temps.

Nora chassa ses préoccupations dans un coin de son esprit, elle se torturerait avec ça plus tard, elle voulait profiter de ses retrouvailles avec Irving, et répondit au regard entendu de ce dernier par un sourire énigmatique.

- La plus folle des aventures ? répéta-t-elle, intriguée. Je ne peux pas refuser une telle proposition !

Irving lui tendit le main et elle hésita une fraction de seconde. Elle ne devrait pas lui prendre la main, pas alors qu'elle sortait avec Grady et qu'elle avait encore des sentiments pour son meilleur-ami. Mais elle voulait retrouver leur relation comme avant, elle voulait vivre une nouvelle aventure avec Irving l'audacieux, et simplement faire comme avant. Alors elle attrappa sa main avec un sourire enjoué.

- Deal ! Mais promet moi qu'on ne finira pas trempés ! ajouta-t-elle en jetant un regard en direction du lac, à peu près à l'endroit où ils étaient passé à travers la glace, deux ans plus tôt.

Ils avaient une fâcheuse tendance à sortir de leurs aventures mouillés jusqu'à l'os, que ce soit suite à une chute dans le lac gelé, à une inondation dans les cachots ou à une baignade dans la salle de bain des préfets. Cela ne lui déplaisait pas vraiment, mais il serait certainement mal vu d'arriver à la cérémonie de commémoration complètement trempés.


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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeMer 28 Mai 2014 - 19:36
Lorsque Nora se moqua gentiment de son air grave et de ses propos implorants, Irving se mit à ricaner doucement. C’est vrai que son discours avait été très solennel mais il était content d’avoir réussi à formuler ce qu’il pensait depuis des mois. Au moins, le message était passé et c’est se qui comptait. Nora lui assura qu’elle n’avait jamais douté de son amitié si bien qu’un large sourire radieux s’afficha sur le visage de l’ex-gryffondor. Il n’avait pas besoin d’en entendre plus et il la croyait sur parole. Leur amitié allait reprendre son cours normal et cela ne pouvait pas lui faire plus plaisir. Retrouvant bien vite ses vieux automatismes, Irving épingla donc Paul, sa cible privilégiée. Mais contrairement à l’année dernière, la Poufsouffle fut  nettement plus indulgente qu’à l’accoutumé avec le copain de sa sœur. Etonné, Irving écouta  la plaidoirie de la jeune femme  en faveur du frenchy puis il finit par secouer ses bouclettes de gauche à droite en pointant un index accusateur en direction de son amie :

« J’y crois pas ! On peut t’amadouer avec des choux à la crème ! T’aurais dû m’le dire avant, j’t’en aurais ramené pour m’faire pardonner, expliqua-t-il en s’accoudant sur le dossier du banc, ça aurait été vachement moins barbant qu’mon monologue en plus... » ajouta-t-il, prompt à se tourner en dérision.

Mais Nora ne semblait pas vouloir enfoncer le clou puisqu’elle changea de sujet et insista pour en savoir plus sur son année en France, notamment sur le pouvoir de séduction de son accent anglais. La jeune femme ne croyait pas si bien dire ! Irving se tourna brusquement vers elle et s’exclama :

« Non mais sérieux, ça, c’est un truc de fou ! lâcha-t-il en hochant la tête, genre : Il se racla la gorge et  commença à parler dans un français hésitant : Bonjour, je m’appelle Irving, tu peux aider moi pour le devoir de Potions ? »

L’ex-gryffondor marqua un court silence avant de  lever les paumes vers le ciel en haussant les sourcils.

« Ici, j’dis ça, j’me fais j’ter comme une vieille baguette alors que là-bas les filles étaient  trop gentilles : elles m’aidaient, elles étaient sympas. Hallucinant.» conclut-il  en secouant la tête, incrédule.

Il n’arrivait toujours pas à expliquer  de manière rationnelle *le pouvoir de l’exotisme*-comme il l’appelait dans sa tête- mais il avait encore des dizaines d’exemples pour illustrer cet étrange phénomène. Il les aurait d’ailleurs énumérés à Nora s’il n’avait pas eu envie  de profiter pleinement de cette journée avec elle. Certes, il était heureux de pouvoir retrouver leur complicité d’antan en bavardant joyeusement mais il avait surtout envie de faire quelque chose de mémorable pour leurs retrouvailles. Il lui proposa donc une nouvelle aventure d’Irving l’audacieux et de Nora l’intrépide en espérant sincèrement que la jeune femme accepte. Pourtant, rien n’était moins sûr : Elle avait peut-être décidé de retrouver Artémis ou même Amely pour la cérémonie mais les inquiétudes de l’ex-Gryffondor se révélèrent infondées : Sans manifester la moindre hésitation Nora approuva l’idée en saisissant sa main pour se laisser entrainer dans une nouvelle péripétie.

« Yeaahhhh ! s’exclama-t-il en se levant, Trop cool ! j’uis trop content ! »

C’était vrai. Il était tout simplement heureux à l’idée de partager un peu de temps avec Nora. Il savait qu’il ne la reverrait probablement pas avant un bon mois, il était donc particulièrement ravi qu’elle lui consacre  une partie de sa journée. Le jeune homme l’invita alors à se lever avant de l’entrainer à sa suite en direction de la foule qui s’amassait près de l’estrade où les héros de guerre devaient faire leurs discours. Sans lâcher la main de son amie, Irving se tourna vers elle et souffla :

« Prépares ta baguette… »


Il avait envie de laisser planer un peu de mystère, aussi il ne rajouta rien et continua à se frayer un chemin au milieu des visiteurs. Ils se faufilèrent ainsi pendant plusieurs minutes, en slalomant entre les chaises et les sorciers. Ils passèrent enfin devant la tribune, sans s’arrêter, puis ils débouchèrent devant la grille du parc où les Policiers Magiques contrôlaient justement les entrées et les sorties.

« Hors de question qu’tu ’tapes un autre discours plombant aujourd’hui, expliqua-t-il en désignant du menton Harry Potter au pied de l’estrade qui allait vraisemblablement bientôt prendre la parole, mais  j’te promets qu’on s’ra rentré pour l’buffet d’après cérémonie... Parait qu’y’a des choux à la crème, ajouta-t-il avec un air facétieux.

Il attrapa alors la baguette de Nora et la tendit au contrôleur avec la sienne. Le 2 mai était une journée vaquée si bien que les élèves pouvaient sortir de l’enceinte de l’école sans trop de problème. L’Audacieux et l’Intrépide se retrouvèrent donc de l’autre côté des grilles au moment même où un puissant sonorus invitait les visiteurs à se rapprocher du podium.

« On réchappe au supplice de justesse ! » souligna Irving en s’éloignant.

Ils firent une petite dizaine de mètres avant que l’ex-gryffondor ne s’arrête. Un brin excité, il tourna un visage radieux en direction de son amie et demanda :

« Quel est l’endroit où t’aim’rai être ? Là. Maintenant. »


Il avait anticipé cette petite surprise depuis plusieurs jour déjà, et il ne cherchait même pas à cacher la joie que cette aventure lui inspirait. Il scruta son amie quelques secondes et ajouta :

« T’as juste à m’dire où, et on y va. Direct. »

Il tendit ses deux mains à plats entre eux deux, prêt à entreprendre un transplanage d’escorte dès que Nora lui aurait donné une destination.
L’ex-gryffondor n’était pas peu fier d’avoir réussi cet examen qui lui laissait une entière autonomie et une grande liberté dans ces déplacements. Pourtant, pour ne rien vous cacher et compte-tenu de son niveau catastrophique en magie, il avait réellement douté de sa capacité à réussir son permis, mais contre tout attente, il avait particulièrement brillé lors de l’épreuve.

« J’l’ai eu du premier coup tu sais et j’ai déjà escorté ma mère. Elle m’a dit qu’j’transplanais en douceur, expliqua-t-il conscient que Nora avait peut-être quelques réserves à voyager avec lui, et puis j’ai jamais eu d’accident, ajouta-t-il en perdant un peu de son large sourire, faut juste qu’l’endroit soit au Royaume-Uni  - sinon j’risque d’avoir encore des ennuis- mais après ça peut être n’importe où dans les frontières du pays. » S’empressa-t-il d’ajouter de peur que Nora soit frustrée de ne pas pouvoir rejoindre sa destination souhaitée.

Soudainement en proie au doute, il grimaça légèrement et souffla un vague « Alors ? » en espérant sincèrement que son amie lui accorde pleinement sa confiance…


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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeMar 10 Juin 2014 - 10:56
La joie d'Irving était contagieuse et, au moment où elle glissa sa main dans la sienne, Nora abandonna ses doutes et ses questions existentielles se le banc où ils étaient assis pour se lancer toute entière dans une nouvelle aventure avec son meilleur ami. Elle laissa ce dernier l'entrainer en direction de la foule, qui devenait de plus en plus dense à mesure qu'ils approchaient de la tribune érigée pour l'occasion. Heureusement qu'Irving lui tenait la main, sinon ils se seraient probablement perdus parmi tout ce monde. La jeune fille s'excusait auprès des élèves et des visiteurs qu'elle percutait malencontreusement, et saluait quelques camarades d'un bref signe de la main, tout en se demandant où Irving l'entrainait ainsi.

- Ma baguette ? Mais qu'est-ce que ?

Elle n'eut pas le temps de terminer sa question et dut faire un pas sur le côté pour éviter le Professeur Virtanen qui remontait le parc en direction de la tribune, que les deux amis venaient de dépasser.  Ils s'éloignaient progressivement de l'attraction de la journée, donc de la foule. Ce n'était pas pour déplaire à Nora, qui était heureuse de partager un moment avec Irving avant qu'il ne retrouve le reste de ses anciens camarades, mais elle avait du mal à deviner ce qu'il avait en tête.

Les deux adolescents finirent par déboucher devant les grilles de l'école et un sourire se dessina sur le visage de Nora. Elle avait tendance à oublier que les élèves étaient plus ou moins libres de circuler aujourd'hui. Officiellement, personne ne les avait invité à sortir de l'école, mais les grilles restaient ouvertes toute la journée et on ne leur avait pas interdit de les franchir, alors...Et puis, l'idée de s'échapper un peu de l'enceinte de l'école, juste le temps d'une après-midi, était bien trop tentante pour qu'elle puisse y résister. La jeune fille tendit sa baguette à Irving, riant en l'entendant dire qu'elle n'aurait pas à subir un deuxième discours plombant aujourd'hui.

- Tu m'as l'air drôlement bien renseigné sur les desserts ! répliqua-t-elle avec le même ton espiègle lorsqu'il lui promit qu'ils seraient rentrés à temps pour les choux à la crème du buffet.

Du moment qu'ils rentraient avant que les portes ne soient fermées, elle était partante. Il avait beau faire plutôt beau aujourd'hui, elle ne tenait pas vraiment à passer la nuit à la belle étoile devant les grilles de l'école, ni à subir les réprimandes qui iraient avec le lendemain matin. Une fois leurs baguettes contrôlées, ils furent autorisés à franchir l'enceinte et se retrouvèrent à l'extérieur. Nora s’apprêtait à prendre le chemin qui allait jusqu'à Pré-au-Lard, mais Irving s'était arrêté. Poudlard était perdu au milieu de la campagne écossaise et, mis à part Pré-au-Lard, il ne devait pas grand-chose d'intéressant dans les alentours.

- Tu viens pas ? demanda-t-elle, un peu intriguée, en désignant la route qui menait à Pré-au-Lard.

Le Gryffondor, dont l'expression traduisait une excitation que Nora avait du mal à comprendre, lui demanda soudainement de lui donner l'endroit où elle aimerait être en ce moment. Surprise par la question, Nora ne sut que répondre et se contenta d'observer son ami avec un mélange d'amusement et d'incompréhension. Ce dernier ajouta qu'elle n'avait qu'à lui donner une destination, et qu'ils y seraient immédiatement.

- Quoi ? Mais...

Elle avait très bien entendu ce qu'il venait de dire, mais n'était pas certaine de comprendre ce que cela signifiait vraiment. Comment pourrait-il l'emmener n'importe où ? Irving tendit alors ses deux mains à plat entre eux et elle comprit aussitôt.

- Tu l'as eu ? C'est trop génial ! Je savais même pas que tu avais passé ton permis ! s'exclama-t-elle avec joie alors qu'un grand sourire ravie éclairait son visage. Félicitations !

Elle ne lui tendit pas tout de suite la main, réfléchissant toujours à sa destination. Irving dut prendre ce temps de réflexion pour de l'hésitation car il lui assura qu'il n'avait jamais eu d'accident, et qu'il avait déjà escorté sa mère. Nora sourit et posa ses mains sur les siennes.

- Je te fais confiance, assura-t-elle avec sincérité en le regardant dans les yeux.

Elle ne doutait absolument pas des capacités de son ami à réussir son transplanage. Elle savait pourtant, pour l'avoir vu jeter un sort de putréfaction sur le rat de Darren O'Connor, qu'il n'était pas un excellent sorcier. Malgré ça elle lui aurait confia sa vie sans la moindre hésitation.

Ce qui la faisait hésiter, en revanche, c'était le choix de la destination. Elle était bien ici. A vrai dire avec Irving elle était bien partout. Elle savait que les aventures les plus folles pouvaient leur arriver n'importe où, et que l'après-midi serait agréable où qu'ils soient. Cela aurait dû rendre la décision plus facile, mais cela laissait tant de possibilité que choisir était impossible. Décidant qu'elle avait envie de rester seule avec son meilleur-ami encore un moment, elle se souvint des immenses falaises de craies blanches, qu'elle avait un jour admirées en compagnie de sa sœur, depuis le sommet d'une colline verdoyante. C'était parfait. Si on n’avait pas peur du vent, qui y soufflait terriblement fort.

- Va pour Seaford Head ! lança-t-elle finalement. Dans le Sussex, précisa-t-elle, de peur de ne pas avoir été assez précise. Je te suis alors, ajouta-t-elle avec un sourire.

L'endroit en lui-même n'avait rien d'incroyable. Seaford head était un petit village qui ressemblait à n'importe quel autre. Mais il était surplombé par de grandes collines verdoyantes depuis lesquels on avait une vue imprenable sur les Sept Soeurs, d'immenses falaises de craie blanche. Le vent y soufflait si fort qu'on avait l'impression de pouvoir s'envoler, et la tranquillité du lieu n'était troublée que par le bruit des vagues. Elle n'y avait pas été depuis des années, mais se souvenait du bonheur qu'elle avait ressenti face à ce spectacle. Et elle voulait partager ça avec Irving.


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Irving Whitaker
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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeVen 20 Juin 2014 - 15:52
« Le Sussex ? interrogea-t-il en levant un sourcil, Dis-moi, c’est un peu indécent c’que tu m’proposes là ! » plaisanta-t-il avant d’éclater d’un rire franc, ‘Scuse-moi ! J’ai pas pu m’en empêcher ! »

La blague n’était pas particulièrement fine mais Irving pressentait que son amie ne lui en tiendrait pas rigueur. Après tout, elle le connaissait assez pour ne pas se formaliser de sa bêtise, du moins, il l’espérait… Il continua donc  à ricaner comme un gamin pendant plusieurs secondes avant de se calmer.

« Bon alors, concentrons-nous, lança –t-il en tentant de ne pas repartir dans un fou-rire, Seaford Head. »

Il prit une profonde inspiration  et ferma les yeux pour visualiser les alentours de la petite ville côtière. Il n’allait surement pas commettre une erreur de débutant en transplanant en plein centre-ville moldu aussi il préférait arriver à proximité et finir à pieds. L’image d’une Nora désartibulée passa fugacement dans son esprit mais il la chassa avec force. Il avait transplané des dizaines de fois depuis qu’il avait obtenu son permis et il était hors de question qu’il ait un problème aujourd’hui. Bien décidé à ne pas se laisser distraire par ce genre de pensées, il garda son plus grand sérieux afin de réussir parfaitement son transplanage d’escorte et il ne lâcha la main de Nora que lorsqu’il fut assuré d’être arrivé à bon port, en découvrant les grandes falaises d’un blanc éblouissant.

« Whaaaa ! lâcha-t-il en remontant sa capuche sur sa tête afin de ne pas laisser les bourrasques s’engouffrer dans ses bouclettes, ça claque ! »

La petite ville de Seaford Head était située en contre bas des collines désertes sur lesquelles ils se trouvaient mais le panorama d’ici était tellement grandiose qu’Irving n’était pas pressé de rejoindre l’agitation de la petite bourgade. Il préférait mille fois rester là, avec Nora, à observer les falaises fouettées par le vent.

« On s’assoie deux minutes ? » proposa-t-il en désignant d’un geste du menton un carré d’herbe verte partiellement protégé de la brise par un rocher.  Il faisait beau mais l’air était tout de même un peu frais. Les deux jeunes gens s’installèrent donc à proximité du roc qui les abritait du vent sans occulter le timide soleil de ce début mai qui leur réchauffait doucement le visage.

Irving resta silencieux à observer le paysage pendant plusieurs minutes. Il n’avait pas besoin de plus pour être heureux, il le savait. Cette année passée loin de l’Angleterre lui avait fait prendre conscience de cela. Au fond, il n’était pas très exigeant dans la vie : Il voulait juste avoir l’opportunité de passer du temps avec ses amis et pouvoir partager des instants de bonheur simple. Exactement comme ce qu’il était en train de faire avec Nora.
Bien sûr, il avait encore quelques sources d’insatisfaction dans son existence – Lawrence Nimbus de Pompadour pour ne citer que lui- mais il avait décidé de faire la part des choses et de savoir profiter de l’instant présent.

« Tu peux pas savoir à quel point j’me sens bien. Là. Maintenant. » souffla-t-il sans quitter des yeux les falaises en face de lui. «  Ça fait longtemps qu’j’avais pas ressentit ça… j’ai l’impression d’être parfait’ment à ma place. » ajouta-t-il en se tournant légèrement pour observer Nora.
Conscient que ses paroles pouvait être un peu mystique il ajouta en riant :

« J’te jure qu’j’ai pas fumé d’mandragore avant d’t’e rejoindre j’dis juste la vérité.... »

Il glissa ses mains derrière sa nuque et s’allongea dans l’herbe fraiche, un sourire serein imprimé sur ses lèvres. Il se sentait si bien. Il était de retour chez lui, ses amis avaient tous répondus présents et Nora  était là, à ses côtés. Comme à chaque fois qu’il se sentait heureux, l’ex-Gryffondor eut une pensée pour son père. Il serait surement fier de lui, en dépit de toutes les horreurs qu’il avait fait vivre à Vivianne durant cette année scolaire : Son comportement insolent, ses crises de colère et ses réactions impulsives avaient été le prix à payer pour qu’Irving puisse enfin se libérer d’un poids invisible…

« A l’école j’étais pas bien… lança-t-il subitement. Il ne savait pas trop pourquoi il disait ça à Nora mais la tranquillité du lieu et son amitié avec la jeune femme étaient vraisemblablement des circonstances propices aux confidences, J’étais enfermé dans cette image de looser bouclé qui m’suivait tout le temps. Tout l’monde me voyait comme ça et même moi j’y croyais. Surement que quelque part ça d’vait m’plaire… »

Il marqua un bref moment de silence, se demandant s’il continuait son monologue ou pas. Nora avait déjà subit son discours d’excuses, elle en avait peut-être marre de l’entendre parler. Elle voulait surement rire, ou faire un truc fou, comme il le lui avait promis, mais Irving avait besoin de se confier à elle. Il voulait lui expliquer ce qu’il ressentait et lui dire tout ce qui s’était passé dans sa tête durant cette année qui se révélait être le plus grand tournant de son existence.

« Il fallait qu’je sorte de ça, reprit-il, J’en pouvais plus. J’sentais qu’c’était pas bon pour moi, c’était un cercle vicieux qui m’ramenait tout l’temps à c’que j’savais pas faire. Une spirale infernale. Une machine à broyer la confiance en soi. »

Il y avait longuement réfléchi et il pouvait enfin mettre des mots sur le mal-être qu’il avait ressentit durant ses années à Poudlard.

« Le seul  truc positif que j’avais au fond, c’était mes potes alors j’te laisse imaginer l’état dans l’quel j’étais à BeauxBâtons quant vous étiez plus là pour m’aider à avancer… »

Il bascula sur le coté et se hissa sur un coude :

« Franchement j’ai été odieux. J’sais pas si ma mère m’pardonnera un jour tout c’que j’lui ai fait subir… Tu t’souviens d’la fois où on s’était disputé, toi et moi ? demanda-t-il en grimaçant légèrement,  T’es bien placé pour savoir qu’j’peux vraiment être le roi des cognards quant j’veux. Quant j’uis pas bien j’me reconnais plus, alors, ajoute à ça la découverte du rapport sur la Consumeuse et…BOUM ! s’exclama-t-il comme s’il venait de décrire un mélange explosif, J’ai complètement vrillé. C’était trop.»

Il arracha quelques brins d’herbe entre eux avant de poursuivre :

« J’ai été viré d’l’école pour avoir fugué et tenté d’ quitter l’territoire mais l’moment où le Conseil de Discipline a prononcé la sanction d’exclusion j’me suis senti tellement soulagé qu’j’ai compris, qu’à c’moment là, qu'j’aurais dû sortir du système scolaire bien avant. Pour la première fois, j’avais l’impression qu’ j’allais enfin pouvoir avancer, sortir d’ce moule, faire mes propres choix. »

Il regarda la jeune fille et se mit à sourire doucement :

« j’sais qu’c’est dur à comprendre ou p’têtre que j’sais pas l’expliquer mais depuis j’me sens mieux. J’sais qu’j’peux faire des choses, tu vois ? J’uis plus à l’aise, j’me sens capable… , expliqua-t-il résolument,  Pis, j’ai jamais été aussi bon en Magie qu’depuis qu’y a plus un prof sur mon dos pour corriger le moindre de mes gestes, c’est pour te dire !»

Il ricana quelques secondes bien conscient que ses compétences en Sortilège étaient encore largement en deçà de la moyenne bien qu’il ait un peu progressé…

« ‘Fin bon, tu vas m’dire qu’c’est bête d’avoir à quitter l’école pour se sentir mieux dans ses pompes surtout quant d’autres arrivent très bien à gérer les deux simultanément… N’est-ce pas mademoiselle Weaver ?  lança-t-il un brin goguenard, Allez ! Fais pas l’innocente, ajouta-t-il en souriant, tu crois qu’j’ai pas remarqué que toi aussi tu avais changé ? »

L’ex-gryffondor haussa les sourcils tout en dévisageant la jeune femme. Se pouvait-il qu’elle n’est pas perçue sa propre métamorphose ? Pourtant, aux yeux d’Irving, il n’y avait pas de changement plus radical. Le jeune homme s’assit donc en face de son amie et tenta de lui démontrer comment il en était arrivé à cette conclusion.

« Tu t’souviens l’jour où on s’est rencontré ? Au bord du lac ? Y’avait du vent comme aujourd’hui sauf qu’il f’sait vachement plus froid, ajouta-t-il pour replacer le contexte, et ben tu écrivais une lettre à tes parents, elle s’était envolée et j’l’avais ramassée. Tu t’rappelles c’qu’il y avait d’noté dessus ? »

Il marqua un petit silence et répondit :

« Rien. Tu n’avais rien écrit parce que t’estimais que c’que relatait Amely dans ces courriers étaient forcément mieux que ce que tu vivais toi. »

Ce jour là, Irving n’avait pas perçue le complexe que nourrissait Nora à l’encontre de son ainée mais il l’avait compris par la suite, à force de fréquenter la jeune fille. Il avait appris à repérer et à dédramatiser les moments où Nora se comparait à son ainée, l’humour étant sa seule arme face à la perte de confiance de son amie. Au fond de lui il savait bien que Nora n’avait absolument rien à envier à sa grande sœur mais elle ne semblait pas le percevoir, du moins, jusqu’à l’année dernière…

« Alors, quant pendant un an j’ai lu chaque semaine tous tes courriers dans lesquels tu m’racontais toutes tes péripéties, et qu’ tu m’disais qu’ tout s’passait bien - sans que tu n’évoques une seule fois  Amely- ajouta-t-il en pointant un index vers le ciel, j’ai su qu’ tu avais franchi un pas important pour toi. »

Il lui accorda un sourire sincère en espérant ne pas l’avoir vexé en lui parlant de ça. Il avait toujours perçu Amely comme un sujet sensible et il n’avait jamais osé l’évoquer aussi frontalement. Mais aujourd’hui, il avait l’impression d’avoir en face de lui une jeune femme libérée de ses complexes adolescents.
Elle était radieuse et, lui, il se sentait bien. Porté par une soudaine vague de confiance, il ajouta alors:

« Et puis, il suffit de t’regarder pour voir à quel point tu es épanouie. T’es superbe, lança-t-il sans se départir de son sourire en coin, Tu l’étais déjà avant mais tu l’es encore plus maintenant. »


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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeVen 4 Juil 2014 - 18:09
En voyant Irving fermer les yeux, Nora l’imita et se prépara à ressentir la sensation désagréable provoquée par le transplanage. Elle avait déjà voyagé ainsi à plusieurs reprises, avec ses parents ou sa sœur, mais elle ne s'y habituait pas vraiment. Ce serait sans doute différent quand elle aurait son permis. Elle aurait dix-sept ans dans quelques jours et devrait commencer à y penser, d'ailleurs. Cela lui faisait un peu étrange, de penser qu'elle serait bientôt majeure. Elle s'était toujours dit qu'à dix-sept ans elle serait adulte, puisqu'elle le serait aux yeux de la loi, mais elle ne se sentait pas vraiment adulte, et les choses n'auraient certainement pas changé d'ici quatre jours. Elle fut interrompue dans ses pensée par la brusque impression d'être compressée de toute part et de manquer d'air et vida son esprit pour simplement se concentrer sur les mains d'Irving serrées sur les siennes.

Nora laissa le temps au vertige de se dissiper et rouvrit les yeux pour se prendre une grande rafale de vent en pleine figure. Son champ de vision fut rapidement envahi par une masse de cheveux blonds mais, loin de se préoccuper de sa coiffure, elle éclata de rire et écarta les bras pour accueillir le vent. Elle adorait cet endroit, l'air marin, le vent, les collines verdoyantes, la vue sur les falaises. Elle tourna la tête vers Irving et lui adressa un sourire ravi alors qu'il laissait échapper un "wahou" admiratif. C'était un endroit qui comptait pour elle, elle était contente qu'il lui plaise. La jeune fille accepta volontiers la proposition de son ami et le suivit jusqu'à un rocher contre lequel ils pouvaient s'asseoir pour profiter du soleil tout en étant protégés du vent.

Une fois assise dans l'herbe, elle ferma les yeux un instant, savourant les rayons du soleil sur sa peau et profitant du bruit des vagues qui venaient s'échouer contre les falaises. Elle ne les rouvrit que lorsqu'Irving prit la parole pour lui dire à quel point il se sentait bien ici. Elle sourit quand il assura qu'il s'y sentait à sa place, et rit en l'entendant préciser qu'il n'avait pas fumé de Mandragore avant de venir. C'était vrai que ça faisait un peu poétique comme déclaration, mais elle comprenait ce qu'il voulait dire. Elle aussi se sentait bien ici. Elle se sentait légère, heureuse, comme si plus rien d'autre n’existait.

"Je sais, répondit-elle sans se départir de son sourire. Je suis bien moi aussi, juste là."

Irving s'allongea dans l'herbe tandis que Nora restait assise pour profiter du paysage. le Gryffondor prit à nouveau la parole et elle se tourna vers lui, fronçant légèrement les sourcils face à ces confessions soudaines. Elle n'avait pas osé poser trop de questions, mais elle s'était bien demandé ce qu'Irving faisait en Angleterre, alors qu'il devait encore y avoir cours à Beauxbatons. Elle avait décidé d'attendre qu'il aborde lui-même le sujet, ce qu'il semblait prêt à faire. D'une certaine façon, elle était touchée de voir qu'il se sentait assez en confiance pour s'ouvrir à elle de la sorte.

Nora écouta Irving sans l'interrompre, résistant difficilement à l'envie de le contredire quand il affirma que tout le monde le voyait comme un looser. Elle avait déjà eu des tas de conversations avec Irving. Ils avaient parlé pendant des heures entières, de tout et de rien, mais jamais elle ne l'avait vu s'exprimer de la sorte. Il parlait de ce qu'il avait vécu et de ce qu'il ressentait sans détours et ne cherchait pas à se cacher derrière l'humour comme il en avait l'habitude. Il semblait enfin avoir pris confiance en lui et Nora prit conscience à quel point il avait changé en un an. Elle continua de l'observer en silence, avec un mélange de tendresse et d'admiration.

La jeune fille hocha doucement la tête quand son ami tenta de lui faire comprendre ce qu'il avait ressenti au moment où il avait été exclu de Beauxbatons.

"J'ai toujours su que tu n'étais pas un looser, avoua-t-elle avec un sourire. C'est bien que tu t'en sois rendu compte toi aussi. Elle était profondément heureuse qu'il se soit trouvé, qu'il ait prit conscience de ce qui l'était et de ce qu'il pouvait faire. Ça veut dire que tu restes alors ? Tu ne repars plus ? demanda-t-elle, la voix pleine d'espoir. Bon en magie ? J'ai hâte de voir ça, il va falloir me faire une démonstration..."

Le sourire de la jeune fille disparut quand Irving affirma qu'elle avait changé elle aussi. Elle se demandait ce qu'il entendait par là, elle n'avait pas l'impression d'être très différente du jours où ils s'étaient quitté. Là où Irving avait fait des choix et traversé des épreuves qui l'avaient fait grandir, elle avait continué à mener tranquillement sa petite vie, sans grandes révolutions. Se pourrait-il qu'il ait deviné pour elle et Grady ? Était-elle différente depuis ? Elle était heureuse, c'était vrai, mais elle n'était pas malheureuse avant.

Le Gryffondor s'assit en face d'elle et répondit à ses questions muettes en lui rappelant que le jours où ils s'étaient rencontrés elle ne savait pas quoi écrire à ses parents parce qu'elle pensait que ce que racontait Amely était plus intéressant. Nora sourit, attendrie de voir qu'il se souvenait de ce qui n'était qu'un détail. Irving expliqua alors que dans toutes les lettres qu'elle lui avait envoyé au cours de l'année, elle n'avait pas mentionné une seule fois sa sœur. Elle ne s'en était même pas rendu compte. Nora resta un instant silencieuse, les yeux dans le vague réfléchissant à ce que ce changement disait d'elle, de ce qu'elle était devenue.

"J'avais pas fait attention...répondit-elle simplement, encore dans ses pensées. Toi aussi tu as changé, reprit-elle en redressant la tête. Tu parlais moins avant, ajouta-t-elle avec un sourire tendre. Cela avait beau sonner comme une petite boutade, elle disait ça sérieusement. Il ne lui aurait jamais parlé ainsi avant, c'était un changement qui méritais d'être souligné. Je suis contente que tu sois là, et que tu sois heureux...Elle se tut un instant, avant de laisser son sourire s'élargir un peu. Désolée, c'est moi qui sors les violons maintenant !"

Son ami ne lui tint pas rigueur de son excès de sentimentalisme puisqu'il ajouta qu'il suffisait de la regarder pour voir à quel point elle était épanouie. Elle se sentit rougir quand il assura qu'elle était superbe et passa nerveusement une main dans ses cheveux pour replacer une mèche derrière son oreille. Elle sourit timidement, sans lâcher le regard d'Irving. Quelque chose au fonds d'elle lui fit comprendre que ça aurait pu être le moment. Celui qu'elle avait espéré pendant des mois arrivait finalement, trop tard. Toute l'année dernière elle avait attendu un moment comme celui-ci. Plusieurs fois elle avait cru qu'Irving allait l'embrasser, plusieurs fois elle avait hésité à le faire. Mais à chaque fois quelque chose n'allait pas, et ils avaient toujours été perturbés par un élément extérieur, ou freiné par leurs propres craintes. Il n'y avait rien pour les perturber aujourd'hui, et elle n'avait plus vraiment peur de perdre son amitié pour Irving dans un baiser. Elle la savait assez solide pour survivre à ça. Ils s'étaient retrouvés comme avant après des mois de silence, ce n'était pas des sentiments amoureux -même s’ils n'étaient pas partagés- qui allaient entacher leur amitié.

Ça aurait pu être son moment, mais elle ne pouvait pas le saisir, plus maintenant. L'image de Grady s'imposa à son esprit et un sentiment de culpabilité s'abattit sur ses épaules alors qu'elle prenait conscience de ce à quoi elle pensait un instant plus tôt. Elle baissa les yeux. Elle aurait voulu embrasser Irving. Et si elle n'en faisait rien, c'était uniquement parce qu'elle sortait avec Grady, et qu'elle ne pouvait pas lui faire ça. Ses sentiments pour son meilleur ami n'avaient pas changé, elle les avait simplement mis de coté pendant qu'il était loin et prendre conscience de ça la faisait se sentir affreusement mal. Elle ne devrait pas garder sa relation avec Grady secrète plus longtemps, l'annoncer maintenant à Irving mettrait les choses au clair, et elle avait l'espoir fou que cela ferait taire la petite voix au fonds de sa tête, qui lui hurlait de se pencher vers le Gryffondor pour l'embrasser.

"Irving, je..." commença-t-elle, hésitante.

Elle releva les yeux et la fin de sa phrase se perdit, elle oublia complètement ce qu'elle avait l'intention de dire. Elle ne put que se taire et regarder Irving dans les yeux, sans savoir ce qu'elle attendait. Elle savait ce dont elle avait envie, mais n'avait pas envie d'en avoir envie, et alors que toutes sortes d'émotions contradictoires se bousculaient dans sa tête, le silence autours d'eux se fit plus dense, comme si même les vagues s'étaient tues pour leur laisser ce moment.


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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeSam 5 Juil 2014 - 13:52
Nora semblait perdue dans ses pensées. Comme si elle essayait de se remémorer chaque lettre de leur correspondance, cherchant la moindre référence à Amely qu’elle aurait pu faire. Mais il n’y en avait aucune, Irving en était persuadé, aussi il laissa fleurir un léger sourire amusé en voyant son amie prendre conscience de ce changement.
Au bout de plusieurs secondes, la jeune femme révéla finalement qu’elle ne s’en était même pas rendu compte avant de souligner, sur le ton de la boutade, à quel point, lui, il avait changé. En effet,  il était devenu bien trop bavard ! Irving éclata d’un rire franc et enchaina :

« Bordel, promets-moi d’ me faire taire si j’uis aussi chiant que Binns! » lança-t-il en faisant référence à leur ancien professeur d’Histoire de la Magie qu’ils avaient eut avant l’arrivée de M. Schaffer.

Pourtant Irving savait bien qu’elle avait parfaitement raison. Pendant un an, il avait longuement réfléchi à sa vie et à leur relation. Ensemble, ils avaient beaucoup ri, parfois pleuré mais finalement ils ne s’étaient pas tant parlé que cela même si leur complicité ne faisait aucun doute : Ils avaient appris à communiquer avec des non-dits, des regards, des allusions mais ils s’étaient rarement confiés l’un à l’autre de manière franche et sincère.
Pourquoi tant de réserve alors qu’Irving n’avait aucun mal à parler de ses états d’âme avec Juliet ou Jeremy ?
Tout simplement parce que s’il avait été sincère plus tôt, il aurait été contraint de lui révéler à quel point il était fou d’elle. Et ça ce n’était pas envisageable. Amoureux. Pendant près de deux ans, il avait déjà eu du mal à accepter ce constat, alors le dire à la principale intéressée : Pas question !
La peur de perdre Nora avait longtemps pris le pas sur l’envie d’aller plus loin avec elle et Irving n’était jamais allé jusqu’au bout de ses tentatives : Dans la foret interdite, au réveillon, dans la salle de bain des préfets,… A bien y réfléchir, les occasions n’avaient pas manqué mais il y avait toujours eut  un petit élément qui l’avait fait se raviser au dernier moment.

Serait-ce le cas encore aujourd’hui ? Irving était bien incapable de le dire. De toute manière, il n’avait rien prémédité. Quelques heures plus tôt, il se demandait encore si son amie serait prête à lui pardonner son silence alors il n’avait pas envisagé une seule seconde qu’il aurait l’occasion de lui dévoiler ses sentiments enfouis.
Pourtant lorsqu’elle lui révéla être si contente de le voir heureux et épanoui, l’ex-Gryffondor esquissa un sourire tendre. Nora avait toujours souhaité son bonheur. Elle avait cru en lui et elle avait su voir qu’il n’était pas le looser qu’il pensait être. S’il était si serein aujourd’hui, c’était aussi grâce à elle et au regard bienveillant qu’elle avait porté –et qu’elle portait toujours- sur sa personne. Alors il décida de lui révéler tout haut ce qu’il pensait d’elle depuis si longtemps, comme ça, sans réfléchir, en parfait Gryffondor. Sa confession sonnait comme une phrase type de vieux dragueur à la Killian Gray mais elle était simplement vraie : Nora était magnifique, et enfin, il avait trouvé le courage de le lui dire.
Étonné par son propre culot –ce n’était pas si difficile que ça finalement- Irving laissa échapper un petit rire nerveux et passa une main dans ses cheveux. Il était persuadé qu’elle avait su lire entre les lignes et qu’elle avait conscience qu’avec ce compliment anodin, il venait de mettre son âme à nue.

Son cœur se mit à battre un peu plus vite. Il n’avait pas honte de cette confession mais il n’arrivait tout simplement pas à savoir ce qu’il ressentait. Tout se mélangeait : Quelque part, il était soulagé d’avoir réussi à franchir le pas mais il appréhendait aussi la réponse de Nora. Il l’espérait autant qu’il la redoutait à vrai dire, aussi il leva un regard mal assuré en direction de son amie afin de guetter sa réaction.

Nora semblait particulièrement déstabilisée, manifestement en proie à un dilemme intérieur. Pourtant elle soutenait son regard comme si elle voulait garder une sorte de connexion entre eux sans toutefois se résoudre à franchir les quelques centimètres qui les séparaient pour qu’ils s’embrassent. Comment devait-il interpréter cela ? Devait-il se lancer ou était-ce sa manière à elle de lui faire comprendre que leur relation actuelle lui convenait parfaitement et qu’elle ne voulait pas la voir évoluer vers autre chose…

Les yeux de l’ex-gryffondor se posèrent sur les lèvres de la jeune femme qu’il avait rêvé des centaines de fois d’embrasser. Que voulait-elle ? S’ils restaient comme ça, si proche l’un de l’autre,  son cœur allait finir par éclater dans sa poitrine ! songea-t-il en la  sondant du regard. Pour la première fois depuis le début de leur conversation il crut enfin y lire quelque chose de nouveau, loin de la tendresse et de la douceur qui caractérisaient habituellement le regard de la Poufsouffle.  Était-ce une pointe de désir ?
Le souffle court et le cœur battant la chamade, Irving se décida finalement. Il se pencha en avant prêt à concrétiser ce qu’il attendait depuis trois ans maintenant…

"Irving, je..." intervint alors Nora avec une pointe d’hésitation dans voix. La Poufsouffle leva les yeux au ciel, manifestement incapable de poursuivre sa phrase si bien que l’ex-Gryffondor s’arrêta dans sa progression et se redressa même légèrement pour maintenir le contact visuel, en vain.

« Nora écoute… »
souffla-t-il dans un murmure afin d’accrocher le regard fuyant de son amie.

Elle finit par reporter son attention sur lui mais elle semblait tellement déboussolée qu’ Irving s’en voulu immédiatement  de l’avoir plongé dans un tel trouble. Il n’aimait pas la voir comme ça par sa faute, cela lui fendait le cœur.

« C’était qu’un p’tit compliment d’rien du tout !
lança-t-il précipitamment afin de dédramatiser la situation après un silence trop long.  Il leva les deux mains comme si Nora l’avait mi en joue et ajouta, j’le ferais plus ! »

Il se força à rire mais le cœur n’y était pas. Son sourire se fana peu à peu et il laissa tomber ses bras sur ses genoux avant de soupirer longuement.  Voila qu’il avait recours à son vieil ami l’humour, plutôt que d’assumer ce qu’il venait de dire. Pathétique. Il secoua la tête de gauche à droite tout en se mordillant la lèvre inférieure. Chassez donc le naturel, et il revient par transplanage songea-t-il en frottant ses yeux avec son index et son pouce.
Bon. Il fallait qu’il trouve quelque chose d’intelligent à dire maintenant. Il passa sa main sur son visage et chassa ses mèches bouclés qui obstruait sa vue avant de dévisager Nora.  Il lui accorda un vague sourire piteux avant de détourner le regard pour observer la mer et les falaises dressées dans le vent. Les vagues martelaient la roche en contre bas et le soleil timide réchauffait sa peau et son âme meurtrie. C’était si beau, et tellement paisible. Ça aurait été vraiment cool d’embrasser Nora ici, songea-t-il à regret en reportant son attention sur la jeune femme. Il la détailla durant quelques secondes, conscient de passer à côté de ce qu’il espérait depuis tant d’années. Merlin, il regrettait déjà.

« Et puis merde… » souffla-t-il pour lui-même en envoyant subitement valdinguer ses résolutions. Juste une fois. Une seule fois, tant pis s’il s’en mordait les doigts après !
 Il ne se laissa pas le temps de tergiverser davantage et se pencha vers Nora pour capturer ses lèvres dans un baiser fiévreux. Il ne voulait pas de regret et il n’en aurait pas, songea-t-il en se livrant passionnément à cette étreinte libératrice.


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Nora Weaver
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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeJeu 10 Juil 2014 - 18:24
- Non c'est pas ça, répondit-elle précipitamment quand Irving lui promit que ce n'était qu'un petit compliment de rien du tout, et qu'il ne recommencerait plus. C'est juste que...

Elle soupira, incapable de terminer sa phrase. C'était juste qu'elle avait envie de l'embrasser, voilà. Mais qu'elle ne pouvait pas, parce qu'elle avait un petit-ami maintenant, un petit-ami qu'elle adorait et qui méritait qu'elle fasse taire ses sentiments pour Irving. Elle répondit vaguement au triste sourire de son meilleur ami et reporta son attention sur les falaises en face d'eux, laissant le silence s'installer. Irving faisait partie des quelques personnes avec lesquelles Nora n'avait aucun mal à partager le silence. Ils n'avaient jamais eu besoin de parler pour être à l'aise et pouvaient très bien rester ensembles sans ressentir le besoin de meubler le silence.

Mais aujourd'hui ce n'était pas un silence tranquille qui s'installait entre les deux adolescents. Nora ressentait le besoin urgent de dire quelque chose, comme pour s'assurer que ce petit malentendu ne changeait rien entre eux, mais plus les secondes passait moins elle osait ouvrir la bouche. Elle resta silencieuse, le regard rivé sur le paysage en face d'elle, qui avait perdu un peu de sa beauté. Elle jouait nerveusement avec un fil qui dépassait de la manche de son gilet, se maudissant pour s'être comportée comme une idiote. Elle avait toujours eu peur de gâcher son amitié avec Irving en l'embrassant. Jamais elle n'avait songé qu'elle pourrait perdre son amitié en ne l'embrassant pas, pourtant elle avait le sentiment que c'était ce qui était en train de se passer.

Ils n'avaient jamais eu de mal à se parler, à se comprendre, même d'un regard. Et, à mesure que le silence s'allongeait, elle sentait un fossé d'incompréhension se creuser entre eux. Elle devait lui dire quelque chose. Elle devait lui expliquer, mais comment ? Elle se tourna vers lui, avec l'intention de lui dire quelque chose, n'importe quoi, mais resta silencieuse. Ils s'observèrent plusieurs secondes en silence, la tension était palpable.

Nora entendit Irving jurer pour lui-même, elle comprit ce qu'il allait faire. Elle le vit se pencher vers elle, et elle le laissa faire. Elle ferma les yeux et accueillit ses lèvres sur les siennes avec un soulagement et un plaisir décuplés par de longs mois d'attente. Elle avait rêvé de ce baiser, elle l'avait désespérément attendu pendant deux ans, et elle y répondit avec tout l'amour qu'elle ressentait pour son meilleur-ami. Il se passa trois ou quatre secondes, peut-être cinq, pendant lesquelles tout fut parfait. Un instant hors du temps ou rien d'autre ne comptait. Puis soudainement elle réalisa ce qu'elle était en train de faire et s'écarta brusquement d'Irving. La culpabilité lui tomba brutalement sur les épaules, chassant le souvenir du plaisir qu'elle avait ressenti pendant cette étreinte.

- Je sors avec Grady McNeil, avoua-t-elle soudainement. Je suis désolée...

Elle détourna le regard, les yeux larmoyants. Désolée de quoi ? De l'avoir embrassé malgré tout ? Ou de sortir avec Grady ? Elle confessait cela comme s'il s'agissait d'un crime, mais c'était ce qu'elle venait de faire qui était mal, pas le fait qu'elle sorte avec Grady. Le dire à voix haute lui avait fait réaliser l'horreur de ce qu'elle venait de faire. Elle avait trompé Grady, avec Irving. Elle allait les faire souffrir tous les deux. Et les perdre tous les deux. Elle enfouit son visage entre ses mains, résistant à l'envie de fondre en larmes. Elle s'en voulait tellement ! Elle se détestait d'avoir été si stupide, de s'être laissée submergée par ses sentiments et de ne pas avoir réfléchi davantage.

Elle avait souvent imaginé ce que ça lui ferait d'embrasser Irving, jamais elle n'aurait pensé que cela la mettrait dans un état pareil. Ce n'était pas censé se passer comme ça. Ils étaient censés découvrir qu'ils s'aimaient depuis toujours, sortir ensembles, se marier et avoir beaucoup d'enfants. Jamais elle n'aurait cru qu'elle repousserait Irving, pas après avoir espéré son baiser pendant deux ans. Mais elle l'avait repoussé, et maintenant il devait la détester. Elle l'avait repoussé, mais elle avait d'abord répondu à son baiser, avec fièvre et avec amour. Et maintenant elle se détestait, et Grady la détesterait aussi.  Personne ne sortait gagnant de cette histoire. Elle avait réussi à blesser tout le monde. Elle se détestait.

Elle n'osait même plus regarder Irving, préférant ne pas savoir ce qu'il devait penser d'elle en cet instant, et quand elle se décida finalement à relever la tête, ce fut pour fixer les falaise d'un regard fuyant. Qu'allait-elle faire maintenant ? Elle pouvait rompre avec Grady, mais elle trouvait ça injuste. Il n'avait rien fait de mal, il était parfait comme petit-ami, elle adorait passer du temps avec lui, elle l'aimait beaucoup et n'avait pas envie de lui faire de la peine. Mais rester avec Grady signifiait oublier Irving, reléguer ses sentiments dans un coin de sa tête, et prier pour qu'il veuille encore être son ami. Et ça, rien n'était moins sûr.

Nora se décida finalement à tourner la tête vers Irving, mais ne trouva même pas le courage de lui sourire.

- Je m'en veux tellement... souffla-t-elle piteusement

Elle ne pouvait rien dire pour se racheter. Dire que ce baiser était sans importance et que c'était une erreur serait un mensonge, qui risquait de lui faire perdre son meilleur-ami. Mais avouer ce qu'elle ressentait pour lui, alors qu'elle avait un petit-ami et qu'il ne pouvait donc rien se passer entre eux leur ferait du mal à tous les deux. Finalement, ses craintes se réalisaient, et leur amitié était mise en péril par un baiser. Sauf qu'elle avait toujours pensé que ce serait Irving qui la repousserait, et non l'inverse.

Elle avait envie de pleurer, et de disparaitre. Surtout de disparaitre. Elle se sentait tellement mal, elle était une personne horrible ! Elle avait pris la pire décision possible. Elle n'aurait pas dû laisser Irving l'embrasser, ou ne pas le repousser. Quoiqu'il en soit elle aurait dû prendre une décision, plutôt que de faire les deux. Parce qu'elle ne pouvait pas avoir de sentiments pour Irving et pour Grady, elle avait un choix à faire. Et elle ne savait pas quoi choisir, elle était complètement perdue.



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Irving Whitaker
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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeDim 13 Juil 2014 - 15:09
La perfection absolue. L’extase. Cinq secondes de pur bonheur durant lesquelles Nora et Irving furent sur la même longueur d’onde. Et puis brusquement, tout s’arrêta.

L’ex-gryffondor rouvrit les yeux et se redressa légèrement, un peu étonné par le revirement soudain de situation. Pourtant, il n’y avait pas de doute possible, son amie avait répondu plus que favorablement à son étreinte alors il ne comprenait pas pourquoi elle s’était éloignée si soudainement de lui.

- Je sors avec Grady McNeil.

Irving accueillît cette affirmation sans laisser transparaitre la moindre émotion. De l’extérieur, on aurait put croire qu’il n’avait pas assimilé l’information mais en vérité il avait très bien compris tout ce que cela sous-entendait et à quelle point il venait d’embarrasser son amie.

Pendant plusieurs années, il s’était demandé ce que Nora ressentait pour lui. Si leur relation était seulement amicale ou s’il y avait de la place pour autre chose. Aujourd’hui il avait obtenu sa réponse.
Il semblait clair maintenant qu’il y aurait pu avoir une histoire entre eux. Nora ne s’était pas dérobée pour échapper à son baiser, cela voulait bien dire qu’elle en avait eu envie. Au moins un petit peu.
Mais au final, elle s’était écartée pour lui révéler la vérité. Oui, ils auraient pu être plus que des amis mais cela n’arriverait pas, car elle avait désormais quelqu’un dans sa vie. Et pas n’importe qui : Grady McNeil. Un vrai bon gars de la Cité Nimbus, un Poufsouffle presqu’aussi gentil et serviable que Danny. Le genre de type qui devait la rendre heureuse, la faire rire, Irving en était persuadé.
Toutes les pièces du puzzle s’assemblaient dorénavant. Voila pourquoi Nora semblait si épanouie et si radieuse ! Elle avait trouvé chaussure à son pied et elle ne souhaitait pas mettre en péril son couple. C’était parfaitement légitime d’ailleurs même si Irving était attristé de cette situation : Triste de n’avoir pas réussi à franchir le pas du temps où Nora était encore célibataire et triste aussi d’avoir plongé la jeune femme dans un réel trouble. Il la connaissait assez pour imaginer combien elle devait culpabiliser d’avoir toléré ses avances, ne serait-ce que quatre ou cinq secondes. Il suffisait de la regarder, elle était au bord des larmes.

« Hey Nora… T’as pas à être désolée… c’est bon. Il marqua un léger silence et ajouta : C’est moi qui t’ai sauté d’ssus ! Y a pas d’raison que tu culpabilises à cause de mes conneries quant même… » insista-t-il en la cherchant du regard, hein ? »

Il aurait voulu la prendre dans ses bras pour la réconforter mais il ne voulait pas accentuer son désarroi aussi il poussa légèrement le pied de la jeune fille du bout de sa basket usée pour attirer son attention.

«Allez quoi… T’as pas à t’accuser d’quoiqu’ce soit ! C’est d’ma faute ! J’voulais essayer, juste une fois, parce que j’avais l’impression qu’ça aurait pu donner quelque chose toi et moi mais j’aurais du m’y prendre autrement …en commençant par te demander si t’avais quelqu’un. » lança-t-il avec un sourire triste.


« Grady est quelqu’un de bien et toi aussi, d’accord ? Le ton était catégorique et ne laissait pas de place à la contestation, Peut-être que tu regrettes ce qui vient de se passer mais ça ne fait pas de toi une mauvaise personne. Grady est compréhensif –Il avait supporté Danny dans son dortoir pendant cinq ans sans lui faire de remontrances, c’était un signe-  donc si tu lui expliques les choses telles qu’elles se sont passées, je suis sûr qu’il comprendra : J’tai embrassé, tu m’as repoussé. C’est pas plus compliqué. »

Irving se doutait que la situation n’était pas aussi simple mais il se garda de développer davantage et poursuivit en souriant, et s’il veut m’casser la gueule après, Pas d’problème, ça s’ra avec plaisir. »

Il ne savait pas quoi dire pour lui redonner le sourire. Tout ce qu’il voulait s’était lui assurer son soutien indéfectible, quoiqu’elle choisisse de faire:


« …et… si tu préfères que l’on fasse comme si tout cela n’était jamais arrivé, j’n’en parlerai plus. Ni à toi, ni à personne d’autre, promit-il, j’te lâcherai pas. »


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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeSam 26 Juil 2014 - 15:41
Ses jambes ramenées contre elle, les bras croisés sur ses genoux et les cheveux dans le vent, Nora fixait l'horizon avec un regard larmoyant en repensant à ce qui venait de se passer. Jamais elle n'aurait cru être capable de ça, parce que jamais elle n'aurait pensé être le genre de fille à tromper son petit-ami. Elle s'était toujours considérée comme plutôt normale, pour ne pas dire banale. Elle n'était pas particulièrement brillante, pas extraordinairement jolie ou drôle, ou intéressante. Elle n'avait rien qui soit hors-du-commun, mais elle avait toujours pensé qu'elle était au moins une fille bien. Elle faisait de son mieux pour rendre les gens qu'elle aimait heureux et pour ne blesser personne. Aujourd'hui elle n'était même plus certaine d'être quelqu'un de bien. Que lui restait-il alors ? Elle était juste cette pauvre fille un peu paumée, amoureuse de deux garçons à la fois.

L'adolescente balaya les excuses d'Irving en secouant la tête. Bien sûr que si elle avait à être désolée, et pas seulement à cause de ce baiser, mais de tout ce qu'il y avait eu avant. Elle en avait eu envie, et elle avait tout fait pour que ça arrive. Elle aurait pu tourner la tête, ou être claire dès le départ en lui annonçant qu'elle avait un petit-ami, elle ne l'avait pas fait. Elle voulait se dire que c'était parce qu'elle n'en avait pas eu l'occasion, mais savait bien que c'était surtout qu'elle n'en avait pas eu envie. Elle avait volontairement entretenu cette ambiguïté entre eux parce qu'elle aimait ça, et parce qu'elle aimait Irving, toujours.

- Si, je suis désolée. Je...J'aurais dû être claire dès le début, j'aurais pas dû...Je sais pas.

Elle ne savait pas exactement quelle aurait été la meilleure façon d'agir, mais certainement pas celle qu'elle avait choisi. Nora tourna finalement la tête vers Irving en sentant sa basket pousser un peu son pieds. Sa gorge se serra quand il lui avoua avoir cru qu'il y aurait pu avoir quelque chose entre eux. Il y aurait pu, et même si elle se détestait de le penser, il pouvait encore. Elle l'aimait, éperdument. C'était plus qu'un coup de cœur, plus que de l'attirance, plus que de l'amitié, c'était si fort et si singulier qu'elle ne parvenait pas à mettre de mots dessus. Elle savait juste que leurs vies étaient liées, pour toujours. Elle ne voulait plus jamais être là où il n'était pas, et elle voulait être toujours là pour lui, comme une amie, ou autrement, peu importait.

Alors si elle était certaine d'une chose, c'était qu'un jour, ils auraient leur moment. Elle savait qu'elle ne devrait pas penser ainsi et qu'elle devrait espérer passer toute sa vie avec Grady, mais c'était plus fort qu'elle. Un jour ce serait leur tour, mais pas aujourd'hui. Peut-être dans des semaines, des mois, ou des années, mais ils auraient leur moment. En attendant Irving restait son meilleur-ami, il le lui prouvait encore en voulant la convaincre qu'elle était quelqu'un de bien et en portant à lui seul la responsabilité de ce qui s'était passé. Il lui arracha même un sourire quand il assura que Grady n'aurait qu'à venir lui casser la figure.

- Il ne le fera pas, assura-t-elle doucement. Premièrement parce que Grady était à peu près aussi violent qu'elle, et deuxièmement parce qu'elle ne savait pas si elle lui dirait ce qui s'était passé. Elle hésita un instant avant de poursuivre. Tu sais que c'est un peu plus compliqué, pas vrai ?

Elle ne l'avait pas simplement repoussé, elle avait d'abord répondu à son baiser, et ça voulait dire quelque chose. Quelque chose qu'elle ne pouvait pas lui dire à voix haute, pas maintenant, mais qu'elle avait envie qu'il sache. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû, peut-être que c'était lui laisser de faux espoirs, mais elle y croyait, elle, en cet espoir. Elle y croyait dur comme fer, un jour ça marcherait, un jour ça "donnerait quelque chose", eux deux. Et savoir quand, savoir comment, ne lui paraissait plus aussi important. Et s'ils ne restaient qu'amis toute leur vie, tant pis, ç'aurait déjà été une chance incroyable.

- Merci, souffla-t-elle avec un sourire quand il assura qu'il ne parlerait plus jamais de ce qui était arrivé, si c'était ce qu'elle voulait. Merci beaucoup, reprit-elle plus fort. T'es génial, j'espère que tu le sais. Elle reporta son attention sur l'océan devant eux et réfléchit un instant. Je veux bien qu'on oublie, lança-t-elle finalement. Pour l'instant, précisa-t-elle, un peu hésitante.

Le temps se chargerait de raviver se souvenir, ou de le faire sombrer définitivement dans l'oubli. Elle ne savait pas de quoi leur avenir serait fait, mais savait qu'ils avaient un avenir ensemble, d'une façon ou d'une autre. Elle ne le quitterait pas, plus jamais.

- Si ça te va aussi, ajouta-t-elle.

Elle comprendrait très bien que lui veuille tirer définitivement un trait sur ce qui s'était passé. La décision lui appartenait autant qu'à elle, et elle la respecterait quelle qu'elle soit.




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Irving Whitaker
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C'est reparti comme en 2050 [Nora-Irving] Icon_minitimeJeu 7 Aoû 2014 - 16:40
Effectivement, il se doutait que la situation était un tantinet plus compliquée que ce qu’il voulait bien laisser entendre. D’ailleurs lui-même ne savait pas vraiment ce qu’il ressentait. De la déception, bien sûr, -qui n’en ressentirait pas après s’être fait éconduire ? – mais aussi une forme de satisfaction d’avoir trouvé grâce aux yeux de Nora. Irving était bien conscient que c’était parfaitement débile de se réjouir étant données les circonstances et l’issue de ce baiser mais ces cinq secondes prouvaient, au moins, qu’il ne s’était pas complètement trompé sur la relation qu’ils avaient entretenue jusque là. Il y avait bien eut une part d’ambigüité dans leur amitié et cette étreinte avortée  avait un mérite : Elle permettait de mettre un terme à l’ambivalence qui aurait surement finit par gangrener littéralement leur histoire. Même si le dénouement n’était pas celui escompté pour Irving, ils avaient tirés les choses au clair et partaient sur des bases plus saines. Du moins, c’est que le l’ex-gryffondor se forçait à penser.

« C’est compliqué seulement si on le décide. Ca tient qu’à nous d’simplifier les choses. »
répondit-il en haussant les épaules.

Pendant quelques secondes, il fut traversé par l’espoir fou que Nora décide de le choisir lui. Qu’elle envoie valdinguer son histoire avec Grady et qu’elle clarifie le tout à la sauce Jeremiet  dans un nouveau baiser enflammé, mais il n’en fut rien. Nul doute que son amie était dorénavant amoureuse de McNeil et quant bien même elle éprouvait des sentiments pour Irving, ils étaient toujours moins forts que ceux qu’elle avait pour le Poufsouffle. L’ex-gryffondor ravala donc sa fierté et passa une main dans sa tignasse lorsque Nora le remercia.

« Y a vraiment pas d’quoi ! » répondit-il

Voilà. Il était fixé. Maintenant il allait pouvoir (enfin devoir serait le verbe plus juste) tourner la page. Ce constat lui arracha un bref soupir qui se mua vite en éclat de rire quant Nora affirma qu’il était génial. Ce n’était pas forcément le terme qui lui venait à l’esprit pour se qualifier. Compréhensif, peut-être, ou alors vraiment stupide de ne pas insister d’avantage pour la faire changer d’avis mais génial, ça il en doutait fortement.

« Si tu le dis ! » répondit-il toutefois pour ne pas céder à sa tendance maladive à l’auto-apitoiement. Malheureusement, aussi génial soit-il, Nora lui annonça finalement qu’elle préférait oublier ce qui s’était passé entre eux. La sentence irrévocable tomba comme une pierre au fond de son estomac mais l’ex-gryffondor ne perdit pas la face pour autant. Il se contenta d’hocher la tête et leva les paumes vers le ciel avant de dire:

« Tu vois qu’c’est simple. Un léger sourire étira ses lèvres. Il suffit juste de dire que ce chapitre d’Irving l’Audacieux et de Nora l’Intrépide n’a jamais existé pour en être persuadé ! »

Il la regarda quelques secondes, gravant, pour lui, cet instant dans sa mémoire puis il reporta son attention sur la plage en contre bas et souffla :

« Et puis, il faut qu’on soit fidèle à la tradition ! Tu dois revenir trempée au château ! ajouta-t-il en se remémorant ce qu’elle lui avait dit au moment de partir de Poudlard, comme quoi,  à la fin de toutes leurs aventures, ils finissaient trempés comme une soupe. Et non, lança-t-il subitement en levant son index comme si elle avait émit une objection, mon baiser baveux ne compte pas ! »

C’était la dernière blague qu’il s’autorisait sur le sujet. Il avait promis qu’il n’en reparlerait plus jamais et c’est bien ce qu’il comptait faire à partir de maintenant. Ils allaient juste descendre à la plage, plonger leurs pieds dans une eau gelée, et bavarder gaiment, tout simplement.

Alors, Irving se leva et tendit la main en direction de celle qui resterait, sans nul doute, sa meilleure-amie.

Hors jeu:


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