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One more night [Leopold & Lilly]

Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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One more night [Leopold & Lilly] Icon_minitimeSam 3 Mai 2014 - 16:38
5 mai 2008

Lilly étouffa un bâillement et lança un regard noir à Daniel qui l’observait avec un sourire moqueur. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge du QG des Oubliators, et soupira en posant ses yeux sur l’épais dossier qu’elle avait en face d’elle. Vous me terminerez ça avant de rentrer chez vous, Lilly ? lui avait demandé un de ses supérieurs, quelques heures plutôt. Evidemment, elle n’avait pas pu refuser. Mais Merlin, où était les stagiaires pour terminer de remplir les dossiers, pendant que les titulaires rentraient chez eux pour dormir ? Quelle injustice. Certes, cette affaire était différente, puis qu’ils avaient travaillé en collaboration avec le bureau des Aurors. Enfin, songea-t-elle en reprenant son stylo, plus vite elle finirait ça, plus vite elle pourrait retrouver son lit ! Heureusement qu’elle n’était pas la seule à qui l’on avait demandé ça, et que son cher ami Daniel s’était vu contraint de rester également au bureau…

La jeune femme releva la tête pour boire quelques gorgées de café, et pour s’étirer. Il n’était même pas tard, en réalité – à peine vingt heures – mais la journée avait été plus que longue. Les interventions s’étaient succédé, comme s’ils s’étaient tous passés le mot pour décider de révéler le Secret Magique. Bien heureusement, beaucoup de ces interventions n’étaient que mineures, et un simple sort d’oubli suffisait à régler les choses. La principale bête noire des Oubliators ces temps-ci étaient bien évidemment les Mardoliens, dont le but était devenu clair au fil des mois : faire tomber le Secret Magique. Quelle idée, pensa-t-elle avec une moue désapprobatrice. Et qu’il était utopique de penser que cela règlerait les choses ! Plongée dans ses pensées, Lilly n’entendit pas une de ses collègues arriver, et sursauta légèrement lorsqu’elle toussota pour lui indiquer la présence.

« Excuse-moi, je ne t’avais pas vu… Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Tu es demandée au Département de Régulation des créatures Magiques. » devant l’air étonné de Lilly, elle ajouta : « Je n’en sais pas plus… Courage ! »

Courage oui, songea Lilly en se levant et en détachant ses cheveux blonds. La dernière fois qu’ils avaient travaillé en collaboration, c’était pour effacer la mémoire des moldus qui avaient vu un géant dans une forêt non loin de leur village. Mais cela faisait déjà quelques semaines, et l’histoire était réglée, désormais... Sortant du QG, la jeune femme se dirigea vers l’ascenseur, et attendit patiemment d’arriver au niveau quatre. Une fois là-bas, elle marcha quelques instants, avant d’être abordée par Josy, une secrétaire.

« Monsieur Marchebank vous attend, Miss Callaghan. »

Lilly hocha la tête et lui adressa un sourire de remerciement, avant de se diriger vers le bureau du directeur du département. Elle s’en était doutée, que c’était son amant qui l’avait fait venir ici. Amant… Qui était désormais fiancé. Et cette information, étonnement, avait un peu de mal à passer. Et pourtant, la jeune femme n’était pas jalouse. Vraiment pas. Du temps où elle était avec Jensen, elle avouait qu’elle n’aimait pas spécialement surprendre les regards que les autres femmes pouvaient poser sur lui. Et si elle appréciait Leopold, depuis le temps qu’ils se fréquentaient, elle n’était pas jalouse pour autant. Certes, elle ne l’avait pas vu depuis qu’elle avait appris l’annonce de ses fiançailles dans la Gazette, mais c’était juste parce qu’elle avait été relativement occupée ces dernières semaines, et qu’elle était peut-être aussi légèrement vexée d’avoir été mise au courant de la sorte. Mais c’était tout.

Toquant quelques coups, pour avertir Leopold de sa présence, Lilly entra dans la pièce, avant de refermer soigneusement la porte derrière elle. Elle se retrouva face à son amant et croisa les bras sur sa poitrine.

« Tu m’as appelé… Je peux faire quelque chose pour toi ? » interrogea-t-elle en redressant légèrement le menton.


Au nom de tous nos camarades

Martyrisés et massacrés

Pour n’ avoir pas accepté l’ombre

Il nous faut drainer la colère

Et faire se lever le fer

Pour préserver l’image haute

Des innocents partout traqués

Et qui partout vont triompher.
- Eluard

Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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One more night [Leopold & Lilly] Icon_minitimeDim 4 Mai 2014 - 12:23
Un claquement de langue agacé se fit entendre dans la pièce silencieuse. Leopold poussa un profond soupir en relisant la conclusion du rapport et attrapa son stylo pour y apposer sa signature à contrecœur. Son bureau coopérait beaucoup trop avec les aurors et les oubliator à son goût, ces derniers temps, mais pouvait-on réellement l'en blâmer ? Il était bien délicat d'assurer un réel contrôle des créatures et de préserver les moldus de leur vue lorsque son département voyait ses budgets réduits à peau de chagrin. Vouloir ouvrir le monde sorcier aux moldus était un noble but mais il fallait le faire intelligemment et dans le respect du secret magique, et l'on pouvait dire que Fiennes avait des progrès à faire à ce niveau là. Ses réformes coûteuses et pimpantes, telle l'université magique tant décriée, avaient conduit à focaliser l'action du Ministère sur certains thèmes au détriment d'autres tout aussi essentiels. Certes, ce n'était pas dramatique lorsque le département des jeux et sports magiques perdait une partie de son pouvoir d'action. En revanche, cela l'était plus lorsque le département dépassé et en sous-effectifs de Leopold ne parvenait à endiguer la crise des loups-garous, à maintenir les géants dans leurs zones ou à prodiguer la protection nécessaire aux créatures en voie de disparition dont la survie était vitale pour l'économie sorcière - et pour les petits trafics illégaux de Leopold, accessoirement.

Leopold était préoccupé ces temps-ci. Le pays semblait sous tension, ce que Fiennes s'obstinait à ne pas reconnaître. A croire que c'était une caractéristique des ministres en place de ne jamais vouloir voir venir les périodes de trouble... Leopold, lui, savait que la plus grande qualité d'un politique était sa capacité à prévoir et il avait commencé à avancer ses pions, doucement mais sûrement, par mesure de précaution. Il avait engagé deux nouveaux hommes pour assurer sa protection, maintenant qu'Adonis avait plus que sa part du travail en tant que sous-directeur, et il avait également engagé des espions pour enquêter en toute discrétion sur les mardoliens. Dalnox piétinait tant que s'en était risible et il préférait savoir à quoi s'en tenir, en tant que membre de la majorité gouvernementale. Ce n'était pas parce que leur dernier coup d'éclat avait échoué en partie que les mardoliens n'en préparaient pas un autre... Leopold avait également multiplié les discours apaisants en direction des loups-garous, mais il savait que ses efforts seraient vains tant qu'il n'aurait pas de mesure concrète à annoncer. Coraline, de son côté, avait annoncé que Jobarbille se fournirait en Allemagne pour assurer la qualité des ingrédients que l'entreprise fournirait sur le marché. Bref, les Marchebank assuraient leurs arrières mais la situation n'était pas aussi brillante qu'elle l'était lors de l'élection de Fiennes qui, aux yeux de Leopold, enchaînait les erreurs. Le vieux directeur se sentait entravé par le chef du parti, mais il ne se voyait pas retourner sa veste à nouveau, tant les autres partis existants ne l'inspiraient pas plus. Enfin, songea-t-il tandis qu'un léger sourire flottait sur ses lèvres, au moins sa vie privée se portait-elle bien. 

En parlant de sa vie privée, celle-ci venait de se rappeler à son bon plaisir, songea-t-il en entendant quelqu'un frapper à la porte. Un fin sourire s'étira sur ses lèvres et il se redressa instinctivement, avant de crier à la nouvelle arrivante d'entrer. Leopold observa Lilly Callaghan qui s'approchait de lui avec un certain plaisir, heureux de son initiative de la faire venir. Lilly était toujours aussi belle, jolie blonde gracieuse au visage volontaire et aux traits élégants, et Leopold ne s'était pas lassé de sa compagnie, loin de là. Pourtant, cela faisait plusieurs mois qu'ils n'avaient pas eu de discussion digne de ce nom, la force des choses les ayant conduit à prendre des chemins séparés. Il y avait eu la rupture brutale des fiançailles de Lilly au pied de l'autel, de laquelle Leopold n'était pas étranger, suite à quoi la jeune femme avait quelque peu disparu de la circulation, puis c'était Leo qui s'était fiancé avec une autre... de quoi jeter un froid. C'était justement pour rétablir le dialogue avec cette jeune femme qu'il appréciait que Leopold avait saisit le premier prétexte pour la faire venir à lui. Qu'il était pratique d'être dans une position de pouvoir parfois...

A en juger par l'attitude de Lilly, celle-ci avait gardé quelque rancoeur des fiançailles subites de Leopold. Qu'à cela ne tienne, songea-t-il tandis que son sourire s'accentuait, qu'elle se fasse désirer quelque peu ne le dérangeait pas, bien au contraire. Se levant de son bureau, il le contourna et saisit le rapport qu'il venait de signer pour le tendre à la jeune femme.

"Voici un rapport sur la propagation des gnomes de jardin dans les jardins moldus de certains villages du sud-est. Monsieur Dalhiatus l'attend, nous ne pouvons intervenir sans l'appui des Oubliator..."

Faire passer un dossier à son collègue Jacob n'était pas une tâche pour une Oubliator telle que Lilly, Leo aurait très bien pu demander cela à un de ses secrétaires, et Lilly en aurait probablement conscience. Bah ! C'était simplement pour leur fournir une raison de se voir... Son sourire se fit légèrement charmeur tandis qu'il entamait la conversation, ignorant délibérément l'attitude peu engageante de la jeune femme.

"Comment vas-tu, Lilly ? Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vue..."

Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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One more night [Leopold & Lilly] Icon_minitimeVen 23 Mai 2014 - 19:27
Lilly attrapa le dossier que lui tendait Leopold Marchebank, et haussa un sourcil face à sa réplique. Ce n’était absolument pas son travail de porter les dossiers d’un département à un autre ! Elle était Oubliator, pas secrétaire, par Merlin ! Elle le saisit toutefois, et y jeta un coup d’œil, avant d’hocher la tête. Elle était bien conscience qu’elle ne pouvait rien dire, malgré son envie de lancer une petite pique à ce sujet. Pour la simple et bonne raison qu’ils se trouvaient dans un contexte professionnel, et qu’il était son supérieur hiérarchique. Aussi, elle garda le silence, et posa sur son amant un regard interrogateur, voulant savoir s’il avait autre chose à lui confier. Visiblement, c’était le cas, et après les paroles qu’il prononça, Lilly hésita à prendre congé immédiatement du directeur de département. Elle résista finalement, et resta face à lui. Partir, ce serait bien trop facile, et Lilly Callaghan ne choisissait jamais la voie de la facilité.

« J’ai été occupée. » éluda-t-elle alors.

C’était la vérité, en soit. Elle avait été occupée au bureau, avec plusieurs grosses affaires qui étaient arrivées dans la même période. Puis elle avait aussi dû commencer à chercher un nouvel appartement, afin de libérer celui de Charlotte et Eliott… Elle le faisait un peu à contrecœur, mais elle se rendait bien compte que c’était nécessaire. Elle adorait avoir sa meilleure amie près d’elle, et c’était grâce à cela qu’elle avait réussi à se remettre de l’échec de son mariage avec Jensen. Charlotte avait été là quand elle en avait eu besoin, elle avait été présente pour elle, systématiquement, ces derniers mois. Et puis, c’était toujours agréable d’avoir la jeune femme auprès d’elle, pour parler de choses complètement futiles devant un film pas très intellectuel ! Cependant, elle se rendait bien compte qu’elle commençait à être de trop. Aussi, quand Charlotte lui avait annoncé ses fiançailles, elle lui avait promis qu’elle serait partie dans le mois – le temps de trouver un appartement de faire ses cartons. Malheureusement, les appartements dans Londres étaient soit trop chers, soit défectueux. Mais elle ne désespérait pas, elle finirait bien par trouver quelque chose de convenable !

« Toi aussi, visiblement. » lança-t-elle alors, en vrillant son regard dans celui de Leopold.

Lilly n’était exigeante. Et surtout pas avec son amant. Elle ne demandait pas de promesses, pas de cadeaux. Elle souhaitait toutefois un minimum de considération et de respect. Elle n’était pas un objet que l’on possédait, et qu’on jetait peu de temps après. Elle était Lilly Callaghan, pas une fille un peu naïve dont on pouvait se servir ! Aussi, sa réaction distante ne provenait pas d’une quelconque jalousie vis-à-vis des fiançailles de Leopold, mais plus de manière dont tout cela avait été fait. Que Leopold se fiance, elle s’en fichait – elle s’y était attendue, à vrai dire. Mais qu’il lui laisse apprendre la nouvelle dans les journaux, elle avait moins apprécié. Qu’à cela ne tienne !

« J’ai été ravie d’apprendre tes fiançailles dans La Gazette. Félicitations. » déclara la jeune femme en croisant les bras.

Elle secoua doucement la tête en levant les yeux au ciel.

« Mais sinon ça va très bien, merci. Et toi ? » lui retourna-t-elle la question, l’observant avec une lueur de défi et de fierté dans le regard.


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- Eluard

Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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One more night [Leopold & Lilly] Icon_minitimeDim 25 Mai 2014 - 17:04
"Merci, je me porte à merveille", répliqua Leo sur un ton plaisant, ignorant délibérément l'air provoquant de son amante. De toute évidence, la nouvelle des fiançailles de Leopold et Rosaleen n'avait pas ravie la jeune femme, ce qu'il ne comprenait qu'à moitié. Après tout, Lilly n'avait jamais rien attendu de lui d'autre qu'une rencontre occasionnelle, et se doutait pertinemment qu'elle n'était pas la seule femme dans sa vie. Lilly Callaghan n'était pas quelqu'un de compliqué et ce n'était pas plus une femme du genre à se laisser emprisonner dans une cage dorée auprès d'un seul homme. La fidélité et la vie d'épouse parfaite n'étaient pas faites pour elle, c'était là la base de leur relation. Aussi, Leopold espérait qu'elle n'allait pas lui faire une scène assez malvenue sur ce qu'il faisait de sa vie de famille. Son attitude était probablement liée à son ego plus qu'à un attachement au directeur, songea-t-il en songeant qu'il réagirait probablement de la même façon à sa place. Après tout, n'avait-il pas été la chercher jusqu'à l'autel pour éviter de la voir partir aux bras d'un autre ?

"Je te l'aurais bien annoncé en personne, mais tout ça s'est fait assez vite", expliqua-t-il en passant sous silence la concurrence que lui avait fait Adonis. "Et comme nous nous voyions moins, depuis le mariage... Hé bien, j'ai pensé qu'il fallait que je te laisse du temps, et que tu reviendrais vers moi quand tu en aurais l'envie."

En réalité, Leopold avait été bien trop occupé par les évènements récents, que ce soit avec Rosaleen, au Ministère ou avec Jobarbille, pour songer à Lilly. Pourtant, il appréciait la jolie Oubliator et n'avait pas du tout l'intention de perdre contact avec elle, mariage ou pas. C'étaient deux choses différentes que son affection pour Rosaleen et son attirance pour Lilly... L'un n'empêchait pas l'autre, et il avait bien l'intention de regagner les faveurs de la belle.

S'avançant un peu plus vers Lilly, Leopold tendit la main vers son visage pour caresser furtivement sa joue.

"Et puis j'en ai eu assez d'attendre...", murmura-t-il avec un petit sourire impertinent au coin des lèvres. Croyait-elle vraiment qu'elle pouvait lui battre froid sans qu'il ne réagisse ? Certainement pas. Leopold Marchebank n'était pas homme à laisser filer ses conquêtes, surtout lorsqu'elles étaient aussi charmantes et piquantes que Lilly.

"Tu n'es pas vexée ni jalouse, n'est-ce pas ? Ce mariage ne change rien, entre nous... J'étais aussi marié avant, après tout. Tu sais bien comment ça fonctionne, ces choses là, c'est politique. Il est toujours bon pour un sorcier ambitieux d'afficher une vie de famille épanouie, et cela devrait suffire à faire oublier mon divorce."

Voilà qui était assez loin de la réalité, mais Lilly n'avait pas besoin de le savoir. C'était d'ailleurs une excuse assez plausible, puisqu'il était assez évident que les Rosier attendaient désespérément que Rosaleen se marie, tandis que Leopold aimait visiblement les jolies et jeunes sorcières blondes à l'esprit aiguisé... Leopold faillit faire une plaisanterie sur le fait qu'il aurait aimé la demander elle en mariage, s'il n'avait pas eu peur de se faire abandonner au pied de l'autel à son tour, mais se retint, conscient que le sujet était probablement encore sensible chez son amante. Lui trouvait pourtant l'anecdote fort amusante...

Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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One more night [Leopold & Lilly] Icon_minitimeMar 15 Juil 2014 - 18:10
Lilly décroisa les bras, perdant son attitude agressive. Pour quoi faire, après tout ? Ce n’était pas comme si elle avait attendu quelque chose de Leopold. Elle l’appréciait, et c’était bien plus son ego qui avait été blessé que ses sentiments. Et elle n’avait aucune envie d’entrer dans le rôle de la maitresse possessive qu’elle n’était pas. Toutefois, faire languir Leopold l’amusait plus qu’autre chose. Aussi, elle resta distante et redressa les épaules, l’écoutant lui affirmer qu’il avait été persuadé qu’il reviendrait vers lui lorsqu’elle en aurait l’envie. C’était peut-être vrai, songea Lilly, mais elle n’était pas revenue d’elle-même.  Parce qu’elle avait eu trop de choses à gérer pour songer à son amant. Elle avait dû se remettre de l’échec de son mariage, puis il avait fallu qu’elle reprenne son travail, qu’elle réapprenne à vivre. Aujourd’hui, elle se sentait différente de la personne qu’elle avait été durant ses fiançailles. En quittant l’autel, elle avait senti quelque chose se briser en elle, quelque chose qui ne s’était pas réparé depuis. Elle se sentait différente. Pas en mieux, pas en pire. Seulement différente. Et elle n’était pas revenue vers Leopold depuis la cérémonie qu’elle avait quitté – du moins, très peu.

Elle tressaillit au contact de la main de Leopold sur sa joue, avant d’esquisser un léger sourire face à sa réplique. C’était le moment où tout se jouait. Si elle le désirait, elle pouvait partir, quitter le bureau, tout en mettant fin à cette liaison. Ou alors elle pouvait rester. Pourquoi resterait-elle, songea Lilly, légèrement lasse de toute cette situation. Peut-être parce qu’elle avait simplement besoin de prendre la fuite quelques instants. D’arrêter de faire face à la réalité, d’arrêter d’être au bord de la déprime. De retrouver, le temps de quelques instants, la Lilly insouciante qu’elle était avant.

« Je ne suis ni vexée ni jalouse. » affirma Lilly. Et surtout pas jalouse. Comme si elle aurait aimé officialiser les choses avec Leopold ! Non, non, il n’était qu’un homme parmi d’autre. « Tu épouses qui tu veux. » poursuivit-elle. Rosaleen Lestrange, ce nom ne lui était pas inconnu. Et pour cause, c’était la jeune sœur de Regulus Lestrange, avec qui elle s’était lié d’amitié durant l’année des Ténèbres à Poudlard, et qui était mort sous ses yeux lors de la Grande Bataille. C’était aussi la petite dont elle avait pris la défense quelques fois, lors de ses premières années à Poudlard, alors qu’elle était prise comme bouc-émissaire par les autres élèves. « La façon de l’annoncer manquait de tact, cela dit. » Lilly haussa les épaules.

Lilly esquissa un léger sourire, avant de se rapprocher du directeur de département.

« Cette journée était particulièrement ennuyante… » souffla-t-elle glissant ses bras autour du cou de l’homme, un sourire mutin aux lèvres. Elle ferma les yeux avant de s’emparer des lèvres de Leopold, tentant de retrouver les sensations qu’elle éprouvait lors du début de leur relation.

La jeune femme approfondit le baiser, et se sépara ensuite de son amant, le souffle court. Elle l’observa quelques instants, restant enlacée à lui, ses lèvres à quelques centimètres des siennes.

« Ça ne te dérange pas ? » demanda-t-elle dans un souffle. « De tromper ta fiancée, je veux dire. »

Elle fit courir machinalement ses doigts dans le dos de son amant, attendant la réponse à sa question.


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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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One more night [Leopold & Lilly] Icon_minitimeSam 26 Juil 2014 - 14:08
Leopold adressa un petit sourire d’excuse à Lilly, conscient que le tact n’était pas toujours son plus grand atout. Il se sentait partagé à propos de la réaction de la jeune femme, conscient qu’il était particulièrement chanceux d’avoir une amante qui se fichait bien de sa vie maritale, mais également un peu déçu de ne pas susciter plus de réaction que cela chez elle. La façon de penser de Leopold était un peu contradictoire, car il n’aurait pas été plus satisfait si Lilly lui avait résisté plus longtemps. Leopold oublia bien vite ses états d’âme quand la jeune femme décida de mettre de côté ses réticences à son sujet pour se glisser contre lui, mutine. Voilà finalement ce qu’il attendait d’elle : pas d’histoires ni de magmas sentimentaux, simplement du bon temps. Pourtant, il devait bien avouer qu’il avait adoré jouer le rôle de celui qui venait la détourner de son mariage, tout comme il aimait tenter de détourner Rosaleen de ses grands-parents. Peut-être était-ce cela qu’il aimait chez une femme, outre la blondeur de sa chevelure ou la longueur de ses jambes : il aimait les tenter en leur proposant un autre chemin, les conquérir et les faire succomber. Cela flattait son ego et lui plaisait au moins autant que la relation elle-même, car Leopold tirait rarement du plaisir de ses relations avec ses semblables, de quelque nature que ce soit…
 
Le directeur répondit au baiser sans se faire prier, savourant la sensation de triomphe qui pétillait en lui, et glissa une main au creux du dos de Lilly pour la maintenir près de lui. Les gnomes de jardin pouvaient attendre, et il s’en voudrait de renvoyer la jeune femme à sa journée si ennuyante… Leopold poussa un profond soupir de contentement en retrouvant l’odeur caractéristique de son amante et glissa ses lèvres dans son cou pour y déposer quelques baisers. La question de Lilly eut le don de le couper dans son élan et il se figea momentanément, avant de se redresser pour vriller son regard dans le sien. Avait-elle vraiment besoin de lui rappeler ce léger détail ? Légèrement irrité, Leopold voulut écarter sa question d’un haussement d’épaules nonchalant, mais ne parvint qu’à produire un sourire crispé. Si cela avait été Meredith, la réponse aurait été évidemment non, mais la situation était nouvelle.
 
Le visage de Rosaleen apparut dans son esprit, cette jeune femme innocente qui serait bientôt sa parfaite épouse… Que dirait-elle si elle savait qu’il fréquentait quelqu’un d’autre ? Leopold n’en avait aucune idée. A vrai dire, là n’était pas la question : s’il voulait lui dissimuler sa relation avec Lilly ou avec une autre femme, il le ferait sans problème. Ce n’était pas plus difficile que lui cacher ses activités extra-professionnelles, après tout, et il avait une certaine expérience dans ce domaine… Non, si Rosaleen apprenait un jour que Leopold n’était pas fidèle, ce serait parce qu’il l’avait décidé, ou du moins parce qu’il se moquait qu’elle l’apprenne. Oh, sans doute pourrait-elle s’en douter, mais en avoir la preuve était une tout autre paire de manche…
 
Le problème était différent. Il s’agissait de savoir si Leopold se sentait prêt à tromper sa toute récente fiancée, celle qui avait obsédé ses pensées et ses désirs pendant des mois, celle qu’il avait eu tant de mal à conquérir et qui avait failli épouser un autre homme – voire deux autres hommes. Obtenir la main de Rosaleen Lestrange avait été à la fois très simple et très compliqué et il voyait cela comme une sorte de victoire et de privilège, conscient que d’autres auraient été ravis de se trouver à sa place, à commencer par Adonis. Sans doute aurait-il pu abandonner, rencontrer une autre femme plus propice à devenir son épouse et contracter un mariage bien plus avantageux politiquement parlant. Sans doute même aurait-il pu rester célibataire et avoir toutes les amantes qu’il voulait. Mais il avait rencontré Rosaleen et toutes les excuses du monde ne suffisaient pas à dissimuler le fait qu’elle lui plaisait, pour ce qu’elle était, au-delà du jeu et de la bienséance…
 
Alors la question de Lilly l’interpellait, car il avait l’impression que la réponse n’était pas aussi évidente qu’elle aurait dû, qu’elle l’avait été dans le passé. Les lèvres tentatrices de Lilly se trouvaient à quelques centimètres des siennes, son corps jeune et beau s’offrait à lui, et pourtant, s’en emparer semblait être une erreur. Il en avait envie, désespérément, car c’était ainsi qu’il avait l’habitude d’agir et car il avait envie d’obéir à ses désirs primaires, mais maintenant que la pensée de Rosaleen s’était insinuée en lui, une hésitation sournoise s’était emparée de lui. Tant pis, songea-t-il en se décidant incapable de résister à Lilly si proche de lui, si disponible, prête à lui offrir ce que Rosaleen lui refusait. Il n’était pas obligé d’avoir d’autres amantes que Lilly, cela pouvait être son exception, cela ne compterait pas vraiment comme une infidélité, après tout ! Et puis il avait tout le temps pour décider d’arrêter de la voir s’il décidait subitement d’être fidèle…
 
« Ce n’est pas vraiment un mariage d’amour, tu sais », répondit-il sur un ton évident, comme si cela expliquait tout. Leopold avait perdu de sa superbe et il se doutait que Lilly avait dû remarquer son hésitation, aussi il se hâta de capturer ses lèvres pour faire taire ce début de conversation qui l’embarrassait.  Leopold était bon orateur, mais à trop fréquenter de charmantes et brillantes jeunes femmes, il allait en perdre son latin. La meilleure des choses à faire, pour le directeur habitué à faire ce qui lui plaisait quand cela lui plaisait, était encore de ne plus penser du tout et de laisser ses actes parler pour lui. Leopold attira donc Lilly tout contre lui, bien décidé à lui montrer, et à se montrer à lui-même, à quel point il n’était pas dérangé par l’idée de tromper sa fiancée…
  
Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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One more night [Leopold & Lilly] Icon_minitimeDim 10 Aoû 2014 - 17:34
Lilly avait tout le loisir de constater le doute qu’elle avait créé chez Leopold en lui posant sa question. Elle n’éprouva toutefois aucun regret, réellement intéressée par la réponse que le directeur allait lui servir. Si elle ne pouvait pas se vanter de connaître l’homme, il ne fallait pas être devin pour comprendre qu’elle l’avait mise en difficulté. Etait-il prêt à tromper sa toute récente fiancée, celle à qui il avait probablement fait de belles promesses ? Etait-il prêt à la trahir, si tôt ? Cela n’était pas sûr, songea Lilly en l’observant attentivement. Et elle ? Etait-elle prête à redevenir la maîtresse de Leopold Marchebank ? Elle l’avait déjà été par le passé, lui souffla une petite voix désagréable. Oui, mais ce n’était pas la même chose. Rosaleen Lestrange venait de dire « oui » à son amant, et cela rendait les choses tellement plus réelles que lorsque Leopold était marié à Meredith Marchebank… De plus, l’âge de la jeune fille n’arrangeait bien. Elle l’avait connu à Poudlard, son frère avait été l’un de ses alliés durant la guerre…

Trouble will find you
No matter where you go
No matter if you're fast
No matter if you're slow


Mais Lilly avait toujours eu un goût prononcé pour l’interdit. Depuis qu’elle était toute petite, elle prenait un malin plaisir à enfreindre les règlements, à braver les interdictions. Plus jeune, il s’agissait seulement de s’accaparer la boîte de chocolats que son père avait stratégiquement placée en haut du frigo. Mais, en grandissant, les enjeux avaient changé – ils étaient devenues plus importants, plus saisissants. Et c’était notamment ça qui l’avait poussé à retourner à Poudlard pour la bataille finale, mettant ainsi sa vie en danger. Il y avait toujours une petite voix dans sa tête qui semblait la pousser à l’interdit. Lilly secoua la tête – elle était assez grande pour faire ses propres choix sans être influencée par un quelconque goût pour le danger…

The eye of the storm
wanna cry in the morn
You're fine for a while
But you start
To lose control…


Face à Leopold, la jeune femme était tiraillée entre l’envie de partir, de quitter la pièce en claquant la porte, et celle de rester. La première semblait la plus logique, la plus saine. Elle était jeune, elle avait la vie devant elle – c’était sa rencontre avait Klemens qui lui avait fait réaliser. Pourquoi irait-elle s’engager dans une relation – si on pouvait appeler cela comme ça – avec un homme de plusieurs années son ainé, et, qui plus est, qui allait se marier ? Elle avait tant de choses à découvrir, tant de choses à voir. Et, de toute évidence, Leopold n’était pas bien pour elle. Or, elle voulait retrouver l’ancienne Lilly, celle qui était honnête, intègre, celle qui riait avec Klemens, quelques jours plus tôt. D’un autre côté, il était si tentant de retomber dans ses mauvaises habitudes, dans ses défauts. C’était si confortable, si reposant de ne pas lutter contre soi-même.

He's there in the dark
He's there in my heart
He waits in the wings
he's gotta play a part
Trouble is a friend
Trouble Is a friend of mine


Au moment où Leopold lui servait sa réponse, la décision de Lilly était prise. Elle scella ses lèvres à celles de Leopold, ignorant la partie d’elle-même qui lui ordonnait de s’éloigner, de partir, et de ne jamais revenir. Elle ferma les yeux, bien décidée à faire taire toutes hésitations. Elle ne savait pas à quel point, plus tard, les choses auraient été plus simples, si elle avait décidé de mettre un terme à leur relation maintenant. Elle l’ignorait complètement, le regretterait amèrement quelques mois plus tard. Certains appelleraient cela de la malchance – d’autres, le karma. Lilly s’était toujours jetée sans réfléchir dans les situations compliquées, hasardeuses ; dans les ennuis. Elle se trouvait souvent au mauvais moment, au mauvais endroit, avec la mauvaise personne. Elle était attirée par cela, inconsciemment.

Trouble is a friend
But trouble is a foe
And no matter
What I feed him
He always seems to grow


Souvent, Lilly rêvait de changer, de retrouver celle qu’elle était avant. D’arrêter de voir Leopold, d’oublier sa relation avec lui, et celle qu’elle avait eu avec Adonis. Elle avait envie de retrouver une vie plus saine. Parfois, elle se surprenait à supplier que rien de tout cela ne soit arrivé. Un matin, elle se réveillerait aux côtés de Jensen, dans leur appartement. Ils seraient heureux, leur relation serait saine, posée, adulte, comme celle que les filles de son âge aspiraient à avoir. Elle savait pourtant que cela été impossible, qu’elle ne retrouverait jamais sa vie d’avant. Parce qu’elle avait changé, qu’elle avait brisé sa relation, que rien ne serait jamais plus comme avant.

He sees what I see
And he knows
What I know
So don't forget
As you ease
On down my road

Lilly fit glisser ses mains sur le torse de Leopold, dans le but de lui retirer sa chemise, cherchant à faire taire ses pensées qui lui enserraient le crâne. Elle ne voulait plus penser, par Merlin ! Elle voulait se laisser aller, oublier un peu ce qu’elle faisait, oublier l’erreur qu’elle commettait. Pour la dernière fois se jura alors Lilly, incertaine de tenir cette promesse. La dernière fois, vraiment ? Si elle avait cédé cette fois, en quoi la prochaine fois serait différente ? Pourquoi arrêterait-elle ? C’était le moment de tout arrêter, et elle l’avait loupé. Se mettrait-elle à haïr tellement l’image qu’elle renvoyait d’elle qu’elle chercherait – enfin – à changer, à grandir ?

How I hate the way
He makes me feel
And how I try
To make him leave
I try


Peut-être. Après tout – rien n’était impossible. Lilly saisit rapidement sa baguette magique pour verrouiller la porte, avant de retirer son propre haut. Elle verrait, elle aviserait. Demain, dans une semaine, dans un mois – un jour.

Elle ne savait pas encore qu’un évènement de taille allait venir la presser à faire son choix.

He's there in the dark
He's there in my heart
He waits in the wings
he's gotta play a part
Trouble is a friend
Trouble Is a friend of mine

RP terminé


Au nom de tous nos camarades

Martyrisés et massacrés

Pour n’ avoir pas accepté l’ombre

Il nous faut drainer la colère

Et faire se lever le fer

Pour préserver l’image haute

Des innocents partout traqués

Et qui partout vont triompher.
- Eluard

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Profil Académie Waverly
One more night [Leopold & Lilly] Icon_minitime