Once more with feelings [Myrdhin et Alinouchette]

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Once more with feelings [Myrdhin et Alinouchette] Icon_minitimeJeu 13 Mar 2014 - 23:11
17 Mars

Ce ne sont pas des cauchemars à proprement parler. Il ne sait pas s'il a déjà été sujet aux cauchemars, dans sa vie. L'angoisse, la peine, le blâme, se sentir enfermé entre quatre murs comme s'ils s'approchaient inexorablement... Oui, bien sûr. Mais cauchemarder demande une certaine imagination, dont Alceste est dépourvu. Ce sont des craintes nocturnes, des tourments, qui le font se réveiller trempé de sueur et étourdi et bien trop sur ses gardes. C'est un stress ordinaire, dont il a toujours été sujet. Mais cela ne l'empêche pas de vouloir le combattre.. Alors il boit.

Des potions de sommeil, allons. La dernière débauche occasionnée par un excès de boisson est encore cuisante à son esprit et il ne renouvellera pas de si tôt l'expérience. Il boit des potions de Sommeil... Et en leur sein se glissent un soir un méchant petit ingrédient défectueux qui le fait se réveiller, en sueur, trempé, agonisant d'angoisse. A nouveau.

Et puis légèrement mal à l'aise comme il n'a jamais été suite à une de ses terreurs nocturnes. Son premier réflexe, après avoir détaillé les ombres de sa chambre du bout des yeux, est de vérifier si la fiole de potion à son chevet est vide en la soupesant. Oui... Peut-être fait-il une accoutumance. La dose va devoir être augmentée, ou la potion changée. Long soupir. C'est déjà arrivé deux fois. Il essuie les perles qui gouttent à son front, soupire encore. Ne note pas avec quelle clarté nouvelle ce bruit sort de ses poumons. Il se lève, à tâtons, perd un instant l'équilibre, comme on peut le faire lorsqu'on essaie de marcher dans la pénombre et que notre oreille interne ne réponds pas correctement au manque de stimuli visuels. S'appuie contre sa commode, vieille chose antique et pleines de moulures et de charmes antimites, et se dirige lentement vers sa salle de bain, sentant un manque d'aise dans son corps qui refuse de partir.Le sortilège illuminant la pièce se déclenche d'un claquement de doigt, et Alceste doit saisir le rebord de la belle vasque émaillée pour ne pas trébucher en se contemplant dans le miroir surmontant le lavabo.

*

C'est bien trop grand pour lui. A quel moment est-ce arrivé ? Empatouillé dans les plis des manches, il n'arrive pas à fermes les boutons de sa redingote. ... Qui ne ferme de toute façon pas. Il manque... Bien cinq centimètres de tissu dans le dos. Une énième vague de désespoir envahit le jeune bibliothécaire, depuis qu'il a commencé à tenter de se vêtir. Il se résouds à sortir de vieilles robes de sorcier de son placard, et les ajuste tant qu'il peut autour de sa carrure frêle. Son reflet dans le miroir le trompe, se moque de lui. Il ressemble à un épouvantail.

Au final... Il n'a pas tant changé que ça. Ses traits sont définitivement les siens... Mais il s'y est ajouté une sorte de rondeur, de tendresse, de manque d'angles alarmants. Ses longs cheveux n'ont pas bougé, bien serrés dans la tresse qu'il porte pour dormir. Ses clavicules sont moins saillantes et ses épaules plus rondes... Mais ce qui choque Alceste le plus... Est qu'il a perdu vingt-cinq centimètres. Tout semble trop haut chez lui, les poignées de porte, sa commode, ses armoires, son lit. Ses chaussures sont ridiculement trop grandes pour les pieds de danseuse qu'il arbore à présent. Il se noie dans ses robes de sorcier, se bat à la fois avec ses nouvelles formes et la disparition de sa grande taille qui lui donnait tant de capacité au dédain. Réussit finalement à s'empaqueter comme un enfant tente d'emballer un cadeau... Pour fondre en larmes devant son reflet ainsi fagoté.

*

La panique l'a maintenu en éveil, aux abois, une bonne heure. Il a transplané sans vraiment faire attention, et s'est retrouvé sans savoir comment à Pré-au-Lard, à l'endroit qu'il reconnait vaguement comme celui le plus proche de Poudlard, le plus pratique lorsqu'on souhaite rentrer au Chateau. Une longue demi-heure de marche dans des chaussures encore trop grandes pour lui malgré un sort de réduction -qui n'a qu'à peine marché-, et le voila dans l'enceinte du château. Il ne se rend compte de ce qu'il fait, de vers qui il s'est tourné, qu'uniquement lorsqu'il lève sa petite main de jeune fille vers la porte des appartements de Myrdhin, pour toquer.

Fuir. Fuir et aller se réfugier chez la seule personne que l'on considère comme un ami. Autant Ami que l'on peut être lorsqu'on fréquente quelqu'un comme Alceste, en tout cas. Ami compétant, d'autant plus, aidé par sa paranoïa... Klemens n'aurait probablement eu comme réponse que la moquerie ou l'intérêt veule. Non.. Le choix semble logique. Et il frappe.

Et il se morigène instantanément. Il n'a pas prévenu. Il ne se ressemble pas. Il va se faire tuer.

C'est peut-être préférable.
Myrdhin Schaffer
Myrdhin SchafferProfesseur d'Histoire de la Magie
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Once more with feelings [Myrdhin et Alinouchette] Icon_minitimeJeu 17 Avr 2014 - 21:36
Myrdhin est assis au bureau, dans la pièce glaciale. Droit, crispé sur la chaise, comme à son habitude. Il n’a pas dormi de la nuit. Son regard brillant suit nerveusement sa main qui trace ses mots à toute vitesse sur du parchemin de mauvaise qualité. Le bureau semble enseveli sous les dizaines de parchemins couverts de son écriture frénétique. Son poignet accélère encore le mouvement de la plume d’un blanc immaculé. Il s’est remis aux runes depuis quelques jours. Subitement. Il en a croisé une, au détour d’un des livres offerts par Alceste, et, brusquement, comme happé par celle-ci, il a laissé tomber le bouquin, s’est passionnément replongé dans la matière, y occupant tout son temps libre. Et il ne s’arrête plus. C’est un peu excessif, sûrement. Mais ça l’occupe, il aime le repos que cela lui procure, de ne plus penser à rien d’autre qu’à ces petits gribouillis, pas même au froid qui engourdit progressivement le bout de ses doigts. Il a oublié de jeter un sortilège de chauffage, hier soir, et le feu s’est éteint depuis…il ne sait plus. Quelques secondes, quelques minutes, quelques heures, ou peut-être ne l’a-t-il pas rallumé depuis qu’il l’a éteint avant d’aller en cours hier matin.

Hier ? C’est déjà hier ? Que le temps passe vite. C’est effarant. Etrangement, ces runes, qui donnent des migraines à plus d’un élève, apaisent l’esprit de Myrdhin, qui, pour une fois, cesse de papillonner d’une peur à un souci en passant par une crise d’angoisse. Il fronce les sourcils par moment, en songeant aux cours qui approchent. Ce n’est pas le tout, d’avoir un jour de trou dans la semaine, mais il faut bien reprendre, après… A cette pensée, il sent sa poitrine se comprimer et l’air lui manquer. Les élèves l’angoissent particulièrement, en ce moment, sans raison connue, ni même imaginée. Il veut rester avec ses runes dans son coin. Comme d’habitude, mais avec des runes, quoi. Malgré ce regain enflammé de passion pour la matière, malgré l’envie qu’il a d’en parler à longueur de journée – elles racontent tant d’histoires ! – il n’a pas osé en parler à son collègue qui l’enseigne. Non, Peter l’effraie bien trop. Il a ce regard…non, non, il ne l’approche pas. Que personne ne l’approche. Il veut juste être tranquille. Avec des runes. Plein.

Il relève le nez du parchemin un instant. Celui-ci touche à sa fin. Myrdhin observe d’un air effaré la masse de parchemin qui recouvre le meuble sur lequel il s’est installé. Certains ont même chuté au sol. Il a écrit autant ? Vraiment ? Il ne s’en est pas rendu compte. Il cille. Ma foi. Pourquoi pas. Ses yeux furètent à la recherche d’un parchemin vierge. Ah, là, celui-là. Il y pose la plume, y trace quelques lignes, arborant un air satisfait. Jusqu’à ce qu’il sursaute.

La main se crispe sur la plume, qui se brise dans un craquement sec, qui retentit dans le silence de la pièce. On a frappé à la porte, lui semble-t-il. Mais le silence règne à nouveau. Il se lève. Son esprit lui joue-t-il des tours ? Il n’aime pas ça. Il agrippe sa baguette, qu’il serre nerveusement dans ses doigts noueux. Et il l’entend à nouveau. Cette fois, il en est sûr et certain. Quelqu’un toque à la porte. Quelqu’un se trouve derrière cette porte. Inquiet, Myrdhin sen rapproche, et, ce faisant, ses yeux croisent la comtoise. Il est six heures, tout juste. L’angoisse monte d’un cran. Qui lui rend visite à cette heure ? Il colle son œil au judas qui perce la porte. C’est une jeune femme, qui lui est inconnue. Le professeur en est certain, il a une très bonne mémoire des visages. S’il sortait de chez lui un peu, il pourrait probablement poser un nom sur tous les anciens élèves qu’il croiserait. Mais Myrdhin ne sort jamais. Et il ne connait pas cette femme.

Il ouvre soudainement la porte, attrape la femme, la plaque contre le mur avec une grande rapidité, et lui colle sa baguette sous le menton. Vu l’heure, c’est certainement quelqu’un qui cherche à l’approcher sans être vue. Quelqu’un avec des intentions louches, donc. Myrdhin tente d’ignorer le boucan que font les battements de son cœur, qui résonnent dans son crâne, à l’en rendre presque sourd, et à lui filer les larmes aux yeux. Est-ce qu’on vient le tuer, un jour où il était presque en paix et heureux ? C'est si injuste. Il aurait dû être plus vigilant, ne pas se laisser aller ainsi. Il s'en veut.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? Qui êtes-vous ? »

La probabilité pour qu’elle réponde « une tueuse à gages, je viens vous tuer » est faible, mais il demande, par politesse. Ça existe, les tueurs à gages honnêtes ?


Once more with feelings [Myrdhin et Alinouchette] Signamyrdhin1
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Once more with feelings [Myrdhin et Alinouchette] Icon_minitimeDim 20 Avr 2014 - 1:32
Non non non il ne peut pas être venu jusqu'ici il ne peut pas avoir enduré son reflet dans le miroir pour mourir ici dans les couloirs sinistres du château. Il comprend que Myrdhin ne le reconnaisse pas, malgré ses traits familiers - ses yeux gonflés par la fatigue la panique et les pleurs, ses vêtements défraichis, mal-ajustés, les cheveux encore dérangés par le sommeil et les multiples essayages angoissés... Cela en plus du... Reste auquel il n'arrive pas à penser, il n'arrive pas à se faire. l'ancien bibliothécaire arrive à balbutier quelque mots, qui se perdent dans l'action, et il se retrouve très très menacé très vite et se fige, atterré de la facilité avec laquelle Myrdhin l'a plaqué contre la paroi de ses appartements. Il pèse deux-tiers de son poids ordinaire, qui n'était déjà pas bien conséquent, sous cette nouvelle forme, et possède des os délicats comme ceux des oiseaux, et tout aussi fragiles.

- M-Myrdhin attendez atten-

Il n'avait pas encore essayé de parler. Sa voix lui semble tout à fait alien, tellement qu'elle le fait sursauter. De tout ce qu'il a pu subir ce soir ce changement là est le pire. Sa voix était son outil d'intimidation lorsqu'il était bibliothécaire, et peut-être une des rares choses qu'il appréciait sincèrement de son existence. a présent elle est fluette et délicate, si elle a gardé ses inflexions impitoyablement autoritaires, très épurées d'accent, irrémédiablement nobliaudes. Il darde autour de lui des regards paniqués, recherche de l'aide dans les yeux du professeur, à qui il a saisi le poignet en plaidoyer.

- A-attendez. Esayez de me reconnaitre... Ne faites rien dans réfléchir... C'est... Moi - A-alceste. Je vous en prie. Je-je n'ai pas tant changé.

C'est ridicule. Il a changé de manière drastique, exponentielle, aberrante. ses yeux sont bien trop grands et ses traits bien trop délicats. Instinctivement il sait que simplement énoncer son identité ne sera pas suffisante et que la paranoïa légendaire du professeur d'histoire ne sera pas apaisée par une simple présentation. Alceste réfléchit à toute vitesse. Quoi dire qui puisse lui faire gagner suffisamment de temps pour s'expliquer ? Au final l'urgence et la précarité de la situation le font presque oublier le but de sa visite et son souci, sa survie étant devenu quelque chose de plus pressant. Il y a très peu de choses que Alceste et Myrdhin savent tous les deux, et uniquement eux deux. Sa dernière visite, peut-être ? C'est suffisamment trivial pour qu'il ne l'ai mentionné à personne.

- Je suis venu vous voir après ma démission de Poudlard. je vous ai donné deux livres. R-reflexions sur la traite des centaures, et c-climat géopolitique de la Valachie sous le règne d'Anastasie.

cela devrait suffire. Ou peut-être Myrdhin va penser que n'importe qui ayant croisé Alceste dans le couloir donnant sur ses appartements et ayant une bonne vue a pu lire les tranches des livres et se douter de la destination du bibliothécaire ajourné. Ainsi il ajoute quelque chose de plus personnel, avec une petite inflexion dans sa voix claire - elle lui rappelle celle de sa soeur, et c'est épouvantable.

- Vous... Ne m'avez pas proposé de m'assoir et j'ai eu l'impression d'être de trop.

Trop personnel, peut-être, à la réflexion. Alceste tire gentiment sur la manche de Myrdhin, espérant une libération, ou, du moins, la vie sauve, pour l'instant. Plaide encore un peu, d'une voix mince comme un filet de fumée.

- S'il vous plait... Vous comprenez aisément pour quel genre de souci viens-je vous voir... Je n'ai que vous vers qui me tourner.

Dernier aveu admis à contre-coeur, comme une marque de faiblesse. Alceste devrait gérer ses soucis de lui-même, sans devoir se reposer sur des... amis ou des connaissances. Qu'Alceste n'a de toute façon pas. Depuis certains évènements, l'immense vide dans la vie du jeune noble menace de l'engloutir chaque fois qu'il tente d'en scruter les profondeurs.
Myrdhin Schaffer
Myrdhin SchafferProfesseur d'Histoire de la Magie
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Once more with feelings [Myrdhin et Alinouchette] Icon_minitimeSam 17 Mai 2014 - 0:26
Il ne sait pas pourquoi, mais brusquement, une pensée traverse son esprit et va s’y loger dans un coin. Il pense à l’ambiguïté de la scène, vue d’un regard extérieur qui ne peut pas lire la peur dans ses yeux. Cela l’atténue un peu, d’ailleurs, cette peur. Vaguement. Assez pour qu’il fasse l’effort de bien vouloir attendre, comme lui demande la jeune femme. Myrdhin attend, sans bouger d’un pouce, gardant le corps de celle qu’il voit comme une adversaire potentielle, voire probable, fermement contre le mur. C’est un geste qu’il maitrise bien, ça, plaquer les gens contre les murs. Et il parvient facilement à garder son emprise, surtout sur une personne aussi frêle que celle-ci. Celui qui l’a envoyé est bien stupide de croire qu’il ne saurait pas la neutraliser. A moins que ce soit quelqu’un sous Polynectar ? Est-ce pour ça qu’elle lui a demandé d’attendre ? A-t-il relâché légèrement la pression pour mieux que son adversaire se transforme en un être bien plus redoutable ?
Mais Myrdhin observe attentivement son visage, ses expressions, ses regards paniqués. Elle n’a pas l’air bien sûr d’elle, pour une tueuse aguerrie. Le professeur commence à douter de sa théorie. Sa méfiance redescend au point qu’il la laisse saisir son poignet dans sa supplique. Et qu’il ouvre des yeux ronds en l’entendant prétendre être Alceste. Alceste. Comme Alceste Greengrass ? Enfin, c’est ridicule. L’ancien bibliothécaire n’a certes jamais vraiment été un stéréotype de virilité, mais tout de même…il l’aurait remarqué, s’il était une fille, non ? Il aurait remarqué qu’il était si petit, et fragile, et qu’il avait ce regard doux, et ces si grands yeux dans la peur. Quoique. Il ne croit pas lui avoir un jour fait peur. Enfin bref.

« Comment serait-il possible que vous soyez Alceste ? Vous me prenez pour un imbécile ? Comme si j’allais gober ça. »


Non, vraiment, on ne lui fait pas avaler n’importe quoi, à Myrdhin.
Mais il l’écoute tout de même. Et est surpris par ce qu’il entend. Mais il la croit. Il le croit.

« Comment… »

Alors que cette drôle d’Alceste tire doucement sur sa manche pour l’inciter timidement à lui laisser un peu d’air et d’espace, Myrdhin se recule un peu. Un pas, puis deux. Un air désolé s’installe sur son visage. Il a fait erreur.

« Je…ne vous avais pas reconnu. »

« Et je suis désolée que vous ayez été mal à l’aise, l’autre fois », ajoute-t-il en son for intérieur.
Il est touché par le fait que son ami ait pensé à lui en une telle situation, même s’il se demande un peu pourquoi. Alors il lui ouvre la porte et le fait entrer. Et puis il lui dégage une chaise, cette fois. Près de la cheminée, dont il ravive le feu.

« Vous voulez boire quelque chose ? »

Il s’éloigne en direction de ses sachets de thé qu’il confectionne lui-même et ferme magiquement pour qu’on n’aille pas rajouter quelque chose dedans. Il se retourne un peu vers son curieux invité. Et puis il sourit. Il ne sait pas exactement pourquoi. Mais il sourit. Un peu. Discrètement. Il l’espère, du moins, car il ne voudrait pas que ce soit mal interprété.


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