Solidarité Serdaigle [Zoé/Nate]

« Chère Walanda,
j’ai été ravi de recevoir ta lettre, comme d’habitude me diras-tu mais je ne m’en lasse pas. Je suis content d’apprendre que tu as passé de bonnes fêtes avec les tiens. A ce propos, je me demandais comment ce passait cette période de l’année dans ta réserve ? Je suis curieux de savoir ce que vous avez en commun avec nous et ce que vous faites différemment.
[…]
Au fait, tu avais raison de me rassurer, j’ai vraiment l’impression que cette année est l’année de tous les chagements, je « m’intègre » à vitesse grand V. Enfin… M’intégrer est un grand mot mais pour moi c’est déjà beaucoup, je parle plus facilement avec les autres, même si mon bégayement ne me laisse pas encore tranquille.
[…]
Je t’embrasse affectueusement et te souhaite bon courage pour tes cours ! Profite bien des joies de l’hiver (vous devez avec de la neige dans le Massachusetts ?)
Nate »

Voilà, sa réponse était rédigée, il n’avait plus qu’à se rendre à la volière, plus vite sa lettre partait, plus vite Walanda la recevrait et plus vite il aurait sa réponse. L’idée des correspondants avait tout de suite plu à Nate, il voyait là un moyen extraordinaire d’en apprendre plus sur le monde mais aussi, et surtout, de lier plus facilement une relation. Lui qui était si embarrassé lorsqu’il devait parler, les yeux dans les yeux avec son interlocuteur, était très à l’aise pour rédiger une missive, l’opportunité tombait à pique. Et lorsqu’il avait reçu la première lettre de Walanda, il avait tout de suite été séduit par la jeune fille. Elle, plus que n’importe quel autre correspondant, apportait une culture différente, une autre vision du monde et Nate trouvait extrêmement rafraichissant d’en apprendre plus sur son mode de vie. Cette correspondance avait donc un double intérêt pour Nate : social et intellectuel.

Alors qu’il repensait aux diverses lettres qu’ils avaient échangés et aux liens qu’ils avaient peu à peu créé au fil des confidences, Nate marchait dans les couloirs de Poudlard, insouciant des élèves se mouvant autour de lui, si bien qu’il ne vit pas le groupe de Gryffondor arriver en courant face à lui. Une brusque secousse sur son épaule gauche le déstabilisa et il tenta tant bien que mal de se redresser pour éviter la chute mais c’était peine perdue. Nate s’écroula au sol, ses livres s’éparpillant autour de lui, le groupe s’éloigna en braillant après un vague « désolé ».

Etalé de tout son long, Nate était un peu sonné, rouge de honte, il prit conscience du monde qui le regardait d’un air curieux et se redressa. Le mouvement lui tira une grimace de douleur et un petit gémissement, manifestement, sa cheville était endommagée. Il était bien embêté, assis par terre, son bazar autour de lui, incapable de se relever pour aller voir l’infirmière. Un peu désespéré, il regarda autour de lui dans l’espoir de croiser un regard familier, ce n’est qu’à ce moment là qu’il remarqua la jeune fille qui s’avançait vers lui, elle était dans sa maison et, si sa mémoire était bonne, elle devait être en deuxième année, mais par contre, il n’avait aucune idée de son nom. Enfin, elle avait l’air gentille et prête à l’aider, autant tenter sa chance :

« Ex… Excuse-moi… É… Est-ce que tu pourrais me donner un coup de main ? »

Nate remercia la jeune fille avec un sourire et s'appuya sur son épaule pour se redresser laborieusement, le tout en tentant tout de même de ne pas trop l'écraser. Lorsqu'il fut enfin debout, la main toujours sur son épaule pour se maintenir, il se concentra sur les paroles de la jeune fille et laissa échapper un petit rire crispé à l'entente de ses paroles concernant les Gryffondor :

"C'est… C'est vrai qu'ils ne sont pas très malins. En… Enfin… Y'en a quelques uns qui sont fré… Fréquentable mais la plupart ne réfléchit pas assez."

Nouveau petit sourire, c'était un truc qui marchait plutôt bien pour établir le contact. Jude l'utilisait souvent d'ailleurs, il arrivait toujours à ses fins avec un grand sourire. Fut un temps où c'était son arme secrète, s'il faisait une bêtise ou voulait obtenir quelque chose, il faisait un grand sourire innocent qui, normalement, faisait craquer n'importe quel adulte. Dans le cas où cette technique ne suffisait pas, Nate prenait alors la relève avec un regard de chaton des plus maîtrisé. Le duo était alors infaillible. Léger soupir de la part de Nate alors qu'il quitte ses pensées, le duo n'était plus ce qu'il avait été. Il se reconcentra sur sa camarade de maison et retenta le coup du sourire, en plus, ça cachait plus ou moins la gêne qu'il ressentait à l'idée de lancer la conversation :

"Nate. Nate Windstom."

Il hésita quelques instants puis se lança :

"Zonko comme la boutique ?"

Il espérait que la jeune fille aimait parler de sa famille et que ce n'était pas un sujet sensible, on ne savait jamais quand on ne connaissait pas les gens…

Au cas où, il préféra enchaîner avec une nouvelle question qui lui permettrait de faire diversion. Et puis, la jeune fille avait vraiment l'air gentille alors pourquoi ne pas tenter de sympathiser ? Après tout, Nate ne demandait que ça, se faire des amis et si sa bousculade pouvait avoir au moins un aspect positif...

"Tu… Tu es en quelle année ? Je… Je ne crois pas qu'on se soit déjà parlé ?"