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Tears in Heaven [PV William]

Rachelle Silverster
Rachelle SilversterInfirmière
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Tears in Heaven [PV William] Icon_minitimeVen 17 Jan 2014 - 21:41
17 Janvier 2008

"Comment ça ?"

Rachelle fixa son médicomage d'un regard suppliant, priant pour avoir mal entendu. Pourtant elle savait qu'elle avait bien compris, elle le devinait à son regard compatissant et à sa mine grave. Évidement qu'elle avait compris, elle avait même compris chacun de ces termes médicaux qu'il avait employés pour rendre les choses un peu floues. Elle détestait faire des erreurs, elle était de ceux qui vérifiaient toujours à deux fois, qui préfèrent faire des examens complémentaires avant de se lancer dans un diagnostic. Oui vraiment, elle détestait être dans le faux, pourtant en cet instant précis il n'y avait rien qu'elle n'aurait pas donné pour s'être trompé. Mais elle avait bien compris, elle le savait, elle le sentait, et le médicomage le savait aussi, puisqu'il ne prit même pas la peine de répéter.

"Je suis désolé."

Elle savait qu'il était désolé, elle avait été à sa place, un jour. Elle savait que c'était dur d'annoncer ce genre de chose à quelqu'un. Les premières fois où elle avait dû annoncer une mauvaise nouvelle à un patient, où à sa famille, elle avait cru qu'elle n'y arriverait pas. Elle avait voulu renoncer, laisser un médecin diplômé s'en charger, mais on l'avait forcée, parce que ça faisait partie du boulot. On lui avait dit qu'on s'habituait. C'était le cas, on s'y faisait, mais ça ne devenait jamais facile. Oui, elle savait comme c'était dur d'annoncer ça, mais jamais elle n'aurait pu imaginer à quel point c'était dur de l'entendre.

C'était comme si quelque chose venait de se briser en elle. Elle se sentait vide, comme si on venait de lui ôter à tout jamais la possibilité de rire encore, de sourire, d'être heureuse. Son rêve le plus chère, celui qu'elle nourrissait depuis des années, venait de partir en fumée. Peu de gens réalisaient leurs rêves, mais c'était des rêves souvent insensés, qu'on se permettait d'imaginer tout en sachant qu'on ne les concrétiserait jamais. Elle n'avait jamais songé qu'avoir des enfants puisse faire partie de ces rêves insensés. Toutes les femmes pouvaient avoir des enfants, depuis toujours, c'était ce qu'il y avait de plus naturel. Pourquoi est-ce qu'elle ne pouvait pas ? C'était tellement injuste.

Rachelle croisa les bras sur son ventre infertil et ferma les yeux pour retenir ses larmes. Maintenant que le choc était passé, qu'elle commençait à comprendre, elle se sentait envahie par une vague de tristesse qui lui nouait la gorge. Elle n'aurait pas d'enfant. Jamais. Elle ne pouvait pas tomber enceinte. Jamais elle ne verrait son ventre s'arrondir, jamais elle ne donnerait naissance à son premier enfant, jamais elle ne le verrait grandir, jamais on ne l'appellerait maman. Parce qu'elle ne le serait jamais, maman. Cette pensée lui arracha un premier sanglot et elle baissa la tête pour cacher ses larmes. Elle essuya ses joues, se releva, attrapa son manteau, elle adressa sans doute un "au revoir" au médicomage et sans trop savoir comment, se retrouva à l'extérieur.

Il faisait beau, le soleil pâle brillait, haut dans le ciel, comme pour lui montrer que la vie continuait. Son monde à elle venait de s'écrouler, mais ça ne changeait rien. Il faudrait se lever demain matin, il faudrait sourire, il faudrait compatir à la douleur des élèves qui s'étaient coupé le doigt avec un parchemin, écouter les pleurs de Kessy Brooks après sa rupture avec son dernier petit-ami. Il faudrait continuer à vivre, comme avant, mais toutes les choses du quotidien lui semblaient insurmontables maintenant qu'elle n'avait plus rien à attendre. Avoir un enfant était son rêve, elle s'était toujours imaginée maman et ne pouvait concevoir de vieillir autrement. Ces derniers mois elle avait effleuré ce rêve de si près…Elle se souvenait de ses conversations avec William, de leurs projets, tout ce qu'ils avaient imaginé était détruit maintenant.

Penser à son mari lui étreignit le cœur. Il aurait dû être le père de ses enfants. Elle voulait fonder une famille avec lui, et elle savait que c'était ce qu'il voulait aussi. William voulait des enfants, vraiment, elle le voyait dans son regard, elle le comprenait au ton de sa voix, mais avec elle il n'en aurait jamais. A cause d'elle il ne réaliserait jamais son rêve. Cette fois la jeune femme s'adossa au mur derrière elle et fondit en larmes, oubliant les passants et leurs regards curieux. Elle ne se sentait pas le courage de l'annoncer à William, elle ne pouvait pas lui faire ça, c'était au-dessus de ses forces. Comment pouvait-elle arriver, après une journée qui aurait dû être ordinaire, et tout briser d'une seule phrase ?

Parce que ça aurait dû être une journée comme les autres, c'était une visite de routine, mais en apprenant qu'elle projetait d'avoir un enfant, son médicomage lui avait conseillé des examens complémentaires, et la nouvelle était tombée. Elle se demandait si elle n'aurait pas préféré ne rien savoir. Elle aurait fini par l'apprendre, dans quelques mois, peut-être un an ou deux, mais elle aurait eu droit à quelques moments de rêves en plus, elle aurait pu profiter de l'illusion encore un peu. Est-ce que cela aurait été plus douloureux, de l'apprendre plus tard ? Sans doute que non, elle ne pouvait imaginer une douleur plus grande de toute façon.

Rachelle respira plusieurs fois profondément pour calmer ses sanglots et sécha ses joues avant de retourner dans le hall de l’hôpital pour emprunter une cheminé -elle était trop secouée pour transplaner et n'avait pas envie que William vienne lui ouvrir les grilles. Elle n'avait pas envie de lui dire. Elle avait envie d'oublier, pour le moment, et de profiter encore un peu. Elle voulait encore parler d'avenir et construire des projets avec lui. Mais elle n'y arriverait pas, elle ne pouvait pas cacher une chose pareille, et elle n'en avait pas le droit.

La jeune femme apparue dans la cheminée de l'infirmerie, qui était déserte. Elle avait pris son après-midi, tout en assurant qu'elle restait joignable par patronus, au cas où. Elle devait voir William maintenant, elle n'était pas sûre d'avoir le courage de lui parler si elle attendait trop. Elle se dirigea donc vers son bureau et frappa à la porte après de longues secondes d'hésitation. Aucune réponse. Elle lutta contre l'envie de faire demi-tour, de s'enfermer dans l'infirmerie et d'avaler une potion de sommeil pour oublier tout ça, et ouvrit la porte. La pièce était déserte, aussi s'installa-t-elle au bureau de William, pour attendre. Elle avait agi un peu par automatisme jusqu'alors, sans vraiment réfléchir, mais maintenant elle avait du temps pour penser à ce qu'elle allait dire et à ce que ça impliquait. Elle sentit ses yeux se remplir à nouveau de larmes et enfoui son visage dans ses mains.

Elle pleura longtemps, cela lui fit un peu de bien. Elle garda le visage dans ses mains, les coudes sur le bureau, et attendit. Elle était incapable de dire depuis combien de temps elle était là quand elle entendit la porte s'ouvrir. Rachelle releva la tête et n'eut même pas la force de sourire à son mari, qui devait être surpris de la trouver là.

"Il faut que je te dise quelque chose..." commença-t-elle d'une voix faible en se levant doucement.

Comment annonçait-on ce genre de chose ? Rapidement, clairement, cruellement, comme l'avait fait le médicomage quelques heures plus tôt. Elle s'en voulait déjà de ce qu'elle avait dire. Elle n'avait pas envie de voir son expression changer, elle ne voulait pas lui infliger la douleur qu'elle ressentait en ce moment. Et elle ne voulait pas qu'il regrette de l'avoir épousé. Elle aurait tellement voulu pouvoir lui donner ce qu'il voulait, ce dont il rêvait tous les deux. Elle se détestait d'en être incapable. Peut-être que ce n'était pas de sa faute, ce n'était de la faute de personne, c'était comme ça c'était la nature. Mais le résultat était là, il n'aurait jamais d'enfant, à cause d'elle. Alors qu'il pourrait en avoir avec une autre. Elle ne lui en voudrait pas de partir, elle comprendrait.

"On ne peut pas avoir d'enfants, commença-t-elle d'une voix tremblante. Je...Je ne peux pas avoir d'enfants."

Le dire, c'était pire que tout. Elle avait eu le temps de réaliser, mais jamais ça ne lui avait paru aussi terrible que quand ses propres mots avaient résonné à ses oreilles. Elle l'avait dit, c'était certain maintenant, il n'y avait plus aucune chance de pouvoir oublier, de pouvoir se mentir encore un peu. Incapable de se retenir plus longtemps, elle éclata en sanglots.

"Je suis désolée..."


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William Silverster
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Tears in Heaven [PV William] Icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 16:43
William avait passé une agréable journée. Peeves n'avait pas trop fait parler de lui, il n'avait pas eu d'élèves plus insolant ou espiègle qu'à l'accoutumé. Il avait vécu une journée ordinaire à Poudlard. Tout en gardant en tête une légère inquiétude puisque Rachelle était en visite à Ste Mangouste. Une visite de routine certes mais savait-on jamais. Quand ils avaient décelé la maladie de sa mère, il s'agissait d'une visite de routine à l'origine. Mais rien de tel n'arriverait à son épouse, il refusait de l'envisager. Et il n'était pas de nature pessimiste donc il ne commencerait pas à voir tout en noir. Il sifflotait distraitement dans les couloirs pour rejoindre son bureau lorsqu'il croisa le fantôme de Nick quasi-sans-tête. Il s'arrêta donc quelques instants pour discuter avant de reprendre sa route vers son bureau. Il y passait juste pour déposer la bombabouse qu'il avait confisquer son travail n'étant pas encore terminé.

Il ouvrit la porte de son bureau et un léger sourire s'esquissa sur ses lèvres lorsqu'il remarqua Rachelle derrière son bureau. Son sourire se fana néanmoins bien vite et un trait de perplexité se dessina sur son front, ses yeux se plissèrent d'inquiétude et il resta les bras ballants d'incompréhension alors que sa femme voulait lui dire quelque chose. Que se passait-il ? Pourquoi semblait-elle aussi triste, non c'était plus fort que cela, elle semblait... anéantie. Que lui avait dit le médicomage ? Son cœur manqua un battement. "On ne peut pas avoir d'enfants"

Cette phrase tournait en boucle dans son esprit, son cerveau semblait s'être arrêté, il avait buggé. Il n'arrivait même plus à comprendre le sens de ses mots. Pour lui tout ceci n'avait aucun sens. Il revint à la réalité lorsque les larmes commencèrent à rouler sur les joues de son épouse et par automatisme, il vint entourer ses bras autour d'elle pour la réconforter. Elle s'excusait mais ce n'était pas sa faute, comment aurait-il pu lui en vouloir ? Elle qui désirait tellement avoir des enfants, elle qui avait toujours voulu être mère. Il pouvait le lire dans son regard. Et maintenant ? Devaient-ils dire adieu à leur rêve de construire une famille ? Non, ils étaient déjà une famille et ils le resteraient.

"Ce n'est pas ta faute, chérie. Ne t'excuse pas. Ce n'est pas ta faute..."

Il embrassa tendrement le sommet du crâne de sa femme et la berça doucement dans ses bras. Il commença à lister toutes les options qui s'offraient à eux. L'aide médicalisée ne semblait pas possible si les médicomages n'en avaient pas parlé. Il leur restait l'adoption. Ce ne serait pas pareil évidemment, ce ne serait pas tout à fait leur enfant. Si ce serait le leur, ils ne l'auraient peut-être pas crée mais il serait à eux. Ils le verraient grandir et ils se chargeraient de son éducation. Ils pouvaient toujours construire une famille ensemble. Ce n'était qu'un obstacle à surmonter. Un coup du sort.

"On va surmonter ça ensemble Rachelle, je te le promets. La vie nous met à l'épreuve mais on s'en sortira. Tant que nous restons ensemble, tout ira bien, tu verras."

Il espérait vraiment que tout irait bien. Que Rachelle réussirait à surmonter cette épreuve. Il serait là pour elle, il lui avait promis. Dans la joie comme dans la tristesse, dans la santé comme dans la maladie. Il resterait à ses côtés quoiqu'il arrive.


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Tears in Heaven [PV William] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 17:59
Les bras que William passa autours de ses épaules n’apportèrent à Rachelle qu’un maigre réconfort. Elle était incapable de ce sentiment de culpabilité qui lui enserrait le cœur et faisait couler ses larmes. Elle savait qu’il avait raison, que ce n’était pas vraiment de sa faute. Elle n’avait pas voulu cette situation, et n’aurait rien pu faire pour l’en empêcher, mais au fond ça ne changeait rien. Elle ne pouvait pas avoir d’enfants, alors William n’en aurait pas non plus, ils ne construiraient jamais la famille dont ils rêvaient. Elle trouvait ça injuste, injuste qu’il se retrouve priver de l’un de ses rêves parce qu’il avait épousé la mauvaise personne.

Ce sentiment ne fit que s’accroitre davantage quand William lui assura qu’ils surmonteraient cette épreuve ensembles. Elle lui était reconnaissante d’être là, et consciente de la chance qu’elle avait de l’avoir à ses côtés, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il n’aurait pas dû avoir à l’affronter, cette épreuve. Il méritait mieux que ça.

« Merci… » souffla-t-elle en essuyant ses larmes.

Elle releva lentement les yeux vers lui alors qu’il assurait que tout irait bien, persuadée du contraire. Elle lui faisait confiance pourtant, et elle avait envie de le croire quand il promettait que tout irait bien tant qu’il restait ensemble. Peut-être que tout irait bien, pendant un temps. Mais si cela venait à changer ? Ils venaient de se marier, évidement qu’ils pensaient leur amour éternel et plus fort que tout, mais était-ce vraiment le cas ? Est-ce qu’avec le temps la passion ne laisserait pas la place au regret ? Aujourd’hui il l’aimait assez pour la préférer à ses désirs de fonder une famille, mais demain ? Elle ne voudrait pas que William réalise dans quelques années qu’il avait fait le mauvais choix. Elle ne supporterait pas de le regarder et voir qu’il était malheureux parce qu’il avait choisi de mettre ses rêves d’enfants de côté pour rester avec elle. Elle avait promis de tout faire pour le rendre heureux, le jour de leur mariage, et aujourd’hui elle ne savait pas ce qu’elle devait faire pour tenir cette promesse.

Encore incertaine de ce qu’elle devait faire, Rachelle inspira lentement et s’écarta un peu de William pour pouvoir le regarder dans les yeux.

« Je ne t’en voudrais pas de partir. »

C’était honnête. Elle ne voulait pas être celle qui lui aurait volé ses rêves, celle qu’il aimerait de moins en moins à mesure qu’il se demanderait si elle en valait la peine, celle qui n’aurait pas pu lui donner d’enfants. Qu’aurait-elle fait à sa place, si les situations avaient été inversées ? Elle n’en savait rien. Rester lui apparaissait comme le choix le plus évident, mais aussi le plus dangereux. C’était réfléchir à courts termes, s’éviter le malheur d’une séparation, mais une vie de remords n’était pas plus malheureuse encore ? William était jeune, plus jeune qu’elle, il avait encore tellement de temps devant lui…Il pourrait largement rencontrer quelqu’un d’autre, retomber amoureux, et fonder la famille dont il rêvait.

Peut-être qu’elle ne devrait pas penser comme ça. Elle était sans doute censée penser qu’ils étaient des âmes sœurs, qu’ils ne pouvaient être heureux que l’un avec l’autre, mais elle savait que ce n’était pas le cas. A la mort de Simon elle avait cru avoir perdu l’amour de sa vie, elle était longtemps restée persuadée qu’elle ne pourrait jamais tomber amoureuse d’un autre, et pourtant c’était arrivé. Elle était tombée amoureuse de William et aujourd’hui c’était lui l’homme de sa vie. Si elle avait pu trouver le grand amour deux fois, il le pouvait aussi. Il avait encore une chance d’être vraiment heureux, et elle ne voulait pas la lui voler.

« Tu devrais partir, corrigea-t-elle d’une voix tremblante. Non, ne dis rien, le supplia-t-elle. C’était suffisamment difficile à dire sans qu’il ne proteste. Tu peux rencontrer quelqu’un d’autre, quelqu’un dont tu tomberas aussi amoureux, et avec qui tu pourras fonder une famille. Je sais que c’est ce que tu veux. Elle inspira, s’efforçant de ne pas fondre en larmes à nouveau. Fais-le pour moi, essaye au moins. Tu mérites une vraie famille. »

Elle savait qu’elle lui faisait mal, qu’il souffrirait par sa faute et elle s’en voulait de le blesser ainsi mais c’était un mal pour un bien. Il irait mieux, après. C’était son métier de guérir les autres, elle savait ce qu’elle faisait. Il aurait très mal, pendant un temps, puis ça cicatriserait, la douleur deviendrait supportable, presque inexistante, et elle disparaitrait. Et alors il serait heureux, comblé. En restant avec elle il ne serait jamais comblé, il irait bien au début, mais le désir d’enfants serait là, il y aurait un manque. Un manque qui deviendrait une véritable douleur, un poids à trainer, et il serait malheureux. Et elle serait malheureuse de le voir ainsi. Elle ne voulait pas qu’il reste pour elle, elle ne voulait pas être ses chaines. Alors elle lui rendait sa liberté, contre son gré. Il ne le comprenait peut-être pas, mais elle faisait ça pour lui. C’était le bon choix, il le comprendrait dans quelques années. Il la pardonnerait.

Rachelle était consciente qu’il n’accepterait jamais sa décision. Elle devait la lui imposer, elle devait le forcer à s’éloigner. Elle devait rompre, tout simplement. Mettre fin à son mariage, à leur histoire, à leur avenir. Elle continuerait de l’aimer, elle le savait. Elle était restée amoureuse de Simon longtemps après sa mort, et elle aimerait probablement William toute sa vie, mais de loin et en silence, parce qu’elle ne voulait pas l’empêcher d’être heureux.

« Ne reste pas pour moi...Un sanglot s’échappa de ses lèvres et elle eut besoin de toute sa force pour ne pas s’effondrer lamentablement au sol. C’était trop dur, trop dur de dire ces mots alors que son cœur hurlait leur contraire. On devrait faire une pause. C'était une fin qu'elle aurait du imposer, pas une pause, mais c'était au dessus de ses forces. Réfléchis vraiment. Nous finirons par être malheureux tous les deux si tu fais le mauvais choix. Pense à toi, seulement à toi, et à ce que tu veux. Je comprendrais."

Il valait mieux que l'un d'eux soit pleinement heureux plutôt qu'ils ne vivent tous les deux dans les doutes et les remords.


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Tears in Heaven [PV William] Icon_minitimeJeu 30 Jan 2014 - 15:20
William eut du mal à comprendre où voulait en venir Rachelle. Il fronça les sourcils lorsqu'elle murmura une première fois qu'elle ne lui en voudrait pas de partir. Mais il n'avait pas l'intention de partir lui, comment pourrait-il l'abandonner comme ça ? Il ne l'avait pas épouser pour l'abandonner à la première épreuve. Il resserra son étreinte autour d'elle. Comment pouvait-elle penser qu'il pourrait partir comme ça ?

"Je ne pars pas. Je suis là."

Mais visiblement, il n'avait pas compris convenablement la première fois, elle recommença à parler pour dire des mots... sans aucun sens comment pouvait-elle croire ce qu'elle racontait ? Non, il ne voulait pas partir. C'était avec elle qu'il voulait construire sa vie. Il ne voulait pas d'une autre vie sans elle. Comment pourrait-il être heureux sans Rachelle puisque c'était elle qui le rendait heureux. Il la laissa s'écarter de lui sans dire un mot trop sonné pour pouvoir dire quoique ce soit, il n'arrivait pas à y croire. Qu'était-elle en train de faire ? Venait-elle de... rompre avec lui ? Avait-elle vraiment dit qu'elle voulait une pause ? Mais... non. Il ne voulait pas, c'était hors de question. Il sentit la colère l'envahir tout à coup. Il lâcha sa femme et plongea son regard dans le sien.

"Non"

Il ne laisserait pas leur histoire se terminer comme ça. Hors de question, pas sans se battre, pas sans avoir essayé. Comment pouvait-elle croire ? En avait-elle assez de lui ? Ne l'aimait-elle pas ? Etait-ce une excuse pour lui dire qu'ils avaient fait une erreur ? Qu'elle avait fait une erreur en l'épousant. Parce que lui n'avait pas commis d'erreur. Lui, il était heureux. Certes, il était triste de voir ses rêves de famille s'envoler mais ils étaient ensemble et c'était ce qui lui importait le plus. Il l'aimait suffisamment pour rester avec elle parce que son premier rêve à lui, c'était elle. Et il se sentait trahi, blessé par ses paroles et son ton se fit plus dur. Il devait la ramener à la raison.

"Comment tu peux... Comment tu peux croire que je vais partir ? Non, je ne veux pas. Je ne veux pas fonder ma famille avec quelqu'un d'autre, Rachelle. C'est toi que je veux et personne d'autre. Tu ne peux pas avoir d'enfants, j'en suis très attristé crois moi mais ce n'est pas mon unique rêve. Pouvoir avoir des enfants sans toi ne serait pas la même chose. Je ne veux pas d'une autre que toi même si elle peut me donner des enfants. C'est toi que j'ai épousé Rachelle et c'est avec toi que je passerais le reste de ma vie."

Il fixa plus intensément sa femme et essuya les larmes qui dévalaient ses joues. Il savait à quel point, elle voulait être mère. Il comprenait qu'elle puisse être dévastée par cette nouvelle mais qu'elle l'éloigne d'elle dans le but un peu fou de le laisser vivre. Il disait non, il serait la pour la soutenir. Il l'aimait, il était hors de question qu'il la laisse vivre ça toute seule. Mais si elle ne voulait plus de lui, c'était différent. Il ne pouvait décemment pas s'imposer à elle. Son regard se voila légèrement.

"Sauf si... Sauf si, tu ne veux plus de moi à tes côtés. Sauf si tu utilises cette excuse pour me convaincre de te laisser. Si tu ne m'aimes plus Rachelle, sois honnête mais ne me dis pas que c'est mieux pour moi si je pars parce que ma vraie famille, c'est toi. Mais si tu n'éprouves plus la même chose alors... je ne te retiendrais pas. Je comprendrais. Mais s'il te plaît, ne me repousse pas si tu m'aimes encore au moins un peu."

Il n'était pas sûr de pouvoir supporter la douleur de la perdre. Il posa un regard suppliant sur elle, il voulait tellement qu'elle reste auprès de lui, il avait encore tellement d'amour à lui donner. Et il leur restait l'adoption pour combler leur souhait de parentalité.


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Tears in Heaven [PV William] Icon_minitimeDim 2 Fév 2014 - 18:56
Les mots de William réchauffèrent le cœur de Rachelle autant qu'ils ravivèrent sa peine. C'était rassurant de l'entendre dire qu'il était là, qu'il restait et qu'il l'aimait. Elle avait envie de s'accrocher à ça, de se dire qu'il avait raison, qu'ils pouvaient être une famille juste tous les deux. Mais elle n'arrivait pas à se débarrasser de sa peur. Elle continuait de craindre que ce soit le mauvais choix. C'était une erreur qu'elle ne pourrait jamais se pardonner. Au fond elle savait que le choix ne lui revenait pas vraiment. C'était à William de décider de ce qu'il voulait faire, mais elle s'en voudrait trop d'avoir profité de ses sentiments, de ne pas l'avoir guidé vers une solution plus raisonnable.

Il lui en voulait, elle l'entendait dans sa voix et le voyait dans son regard qu'elle fuit en baissant les yeux. Avait-elle le droit de faire ça ? De choisir pour lui ? Sans doute que non, mais si c'était pour son bien ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus rien. Elle était incapable de savoir ce qui était bien, ce qui ne l'était pas, elle n'arrivait plus à deviner ce qu'elle devait faire. Elle était quelqu'un de droit, quelqu'un de moral, elle aurait sans aucun doute fait une excellente Poufsouffle si elle n'avait pas été si curieuse et intéressée par les études. Elle agissait toujours pour le mieux. Elle était habituée à faire passer l'intérêt des autres avant les siens et à agir de la façon qui lui paraissait juste. Mais aucune solution ne semblait être la bonne aujourd'hui. Elle avait l'affreux sentiment que, quel que soit son choix, ce serait le mauvais.

Rachelle releva soudainement la tête en entendant William suggérer que tout ceci ne soit qu'un prétexte pour se séparer de lui.

"Non, bien sûr que non ! Je t'aime, mais..."

Elle hésita. Et si c'était le seul moyen de s'assurer qu'il aille tenter sa chance ailleurs ? Si c'était la seule chose à faire pour lui donner l'opportunité d'avoir la famille dont il rêvait ? Il lui suffisait de mentir. Il ne faudrait pas plus de quelques mots...Mais c'était au-dessus de ses forces. Elle ne pouvait pas faire ça. C'était pourtant peut-être la meilleure solution mais elle ne pouvait pas s'y résoudre. Elle se reprocherait peut-être son égoïsme et sa faiblesse plus tard, pour l'instant elle n'avait pas le courage d'être si radicale. Elle ne pouvait pas mettre fin à son mariage, fut ce-t-il pour leur bien à tous les deux.

"Je t'aime, reprit-elle en s'avançant vers lui pour poser une main sur sa joue. Mais qu'est-ce qui se passera dans cinq ou dix ans ? Qu'est-ce qui se passera si tu réalises que tu avais finalement plus envie d'avoir des enfants que de rester avec moi ?"

Cela ne servait à rien de se poser ces questions, pas maintenant. Aucun d'entre eux ne serait capable d'y répondre honnêtement. Tout comme elle était incapable de réfléchir, Will ne parviendrait sans doute pas à se projeter réellement si loin. C'était tellement simple de s'imaginer un futur paisible, où leur amour serait aussi fort qu'aujourd'hui et où ils seraient heureux. Mais la réalité risquait d'être différente, et c'était une chose à laquelle ils devaient penser. Plus elle y pensait et plus elle trouvait cette option probable. Cela finirait certainement mal, mais elle pouvait encore le préserver de ça. Elle pouvait lui éviter des années de doutes, puis des années de regrets, et finalement de rancœurs.

"Ne me dis pas que ça n'arrivera pas, on en sait rien, reprit-elle doucement. Ce que je sais c'est que tu peux encore réaliser ton rêve. Tu trouveras quelqu'un d'autre, j'en suis sûre. Tu pourrais tout avoir, tu pourrais être vraiment heureux...mais pas avec moi."

Rachelle se rapprocha encore un peu et se hissa sur la pointe des pieds pour presser ses lèvres contre celle de son mari, essayant de ne pas penser que c'était peut-être la dernière fois qu'elle l'embrassait. Pourtant c'était un baiser qui avait un goût d'adieux, le goût un peu salés des larmes qui avait coulé sur ses joues. Elle se recula lentement et regarda William dans les yeux, comme pour graver éternellement son regard dans sa mémoire.

"C'est mieux comme ça..." assura-t-elle, plus pour se convaincre elle-même.

Elle fit un pas en arrière et ses yeux se remplirent à nouveau de larmes. Si c'était ça le bon choix, pourquoi avait-elle le sentiment de faire une énorme erreur ? Si c'était pour leur bien, pourquoi cela faisait-il si mal ?

"Je suis désolée..."

Elle espérait qu'il trouverait la force de la pardonner un jour. Peut-être que dans quelques années, quand il aurait trouvé cette famille dont il rêvait, il comprendrait. Peut-être qu'un jour il saurait qu'elle avait fait ça justement parce qu'elle l'aimait. Plus que tout.


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William Silverster
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Tears in Heaven [PV William] Icon_minitimeSam 8 Fév 2014 - 17:13
Il sentit son coeur se réchauffer légèrement alors que Rachelle affirmait qu'elle l'aimait. Tout espoir n'était pas perdu. Ses doutes étaient peut-être fondés mais il ne laisserait rien les séparer, ses arguments ne valaient rien à ses yeux. Comment pouvait-elle croire qu'il serait heureux sans elle. Lui qui ne voulait qu'elle. C'était vrai, il ne savait pas ce qu'il penserait dans cinq ou dix ans mais ils n'y étaient pas encore arrivé. Et elle ne cessait d'affirmer que c'était pour le mieux et qu'elle était désolé mais il n'était pas d'accord, il ne voulait pas.

"Arrête Rachelle, s'il te plaît. C'est vrai, on en sait rien. On sait pas ce qui va se passer dans cinq ou dix ans mais on y est pas. On est pas dans cinq ou dix ans. On est aujourd'hui et je t'aime. Et je ne veux pas te quitter, je ne veux pas que tu me quittes. Si vraiment ce que tu dis se passe et bien, on avisera au moment voulu mais ne te projette pas dans l'avenir lorsque tu ne sais pas. S'il te plaît, accorde nous ce doute. Ne laisse pas tout tomber parce que tu crois à tort que je pourrais peut-être reconstruire une famille. Parce que sans toi ma famille ne vaudrait rien du tout. Tu es ma famille Rachelle. Dès le moment où je t'ai épousé, tu es devenue ma famille. Et je ne te laisserais pas partir. Pas comme ça."

Il s'avança vers sa femme, essuya les larmes qui coulaient le long de ses joues et l'embrassa tendrement. Il ne la laisserait pas partir, pas tant qu'il saurait qu'elle l'aimait. Pourquoi leur infliger une douleur supplémentaire ? Pourquoi maintenant, alors qu'elle avait besoin de son soutien pour surmonter sa peine. Il plongea son regard dans le sien.

"Je t'aime Rachelle Silverster et tu as avoué m'aimer aussi. Alors ne dis pas que tu es désolée parce qu'on ne va pas se séparer. Parce que je n'accepte pas que tu me rejettes maintenant alors que tu as besoin de moi. Je vais m'accrocher à toi maintenant, plus que jamais. Et on va surmonter ça ensemble. Et si notre volonté d'enfants et trop forte, on avisera, on réfléchira ensemble à une solution. L'adoption reste possible tu sais. Notre famille peut se construire malgré tout. Et si jamais, on y arrive pas et bien, on s'en rendra compte et à se moment là, je n'essayerais pas de te retenir mais pour l'instant, je t'en supplie, ne t'en va pas. Me laisse pas. Pas tout seul, j'y arriverais pas sans toi mon amour."

Il avait légèrement l'impression d'être mélodramatique mais si Rachelle partait, il n'aurait plus rien à qui se rattacher. Sa vie deviendrait grise et morne et sans aucun intérêt. Il ne comprenait pas pourquoi elle s'obstinait à croire qu'il serait plus heureux sans elle. Ne voyait-elle pas à quel point, il avait besoin d'elle et à quel point il l'aimait ? Il le lui disait aussi souvent que possible pourtant mais ce n'était peut-être pas assez pour qu'elle comprenne alors. Il ne savait plus quoi faire ou dire de plus. Il n'avait plus d'arguments de toute façon.


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Rachelle SilversterInfirmière
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Tears in Heaven [PV William] Icon_minitimeDim 23 Fév 2014 - 21:52
Elle savait qu'il avait raison, qu'ils ne pouvaient pas prévoir ce qui allait arriver, qu'il fallait vivre au jour le jour, mais elle savait qu'elle n'y arriverait pas. Elle ne supporterait pas de vivre dans le doute, dans la crainte même. Elle savait qu'elle redouterait constamment que tout s'arrête. Elle n'arriverait pas à se contenter d'un "on verra bien". Elle aurait aimé que ça suffise, elle aurait voulu pouvoir mettre ses peurs de côté et oublier tout ça, mais c'était plus fort qu'elle. Elle était déchirée de l'admettre mais elle ne pouvait pas lui accorder le doute, elle n'y arriverait pas. Elle avait toujours détesté ne pas savoir, elle était incapable de vivre dans l'incertitude. Incapable d'être heureuse quand elle ne pensait qu'à ce "peut-être" qui la menaçait comme une ombre. Elle pourrait essayer de faire semblant et garder ses angoisses pour elle, mais tout finirait par ressortir un jour et elle ne voulait pas leur infliger ça. Mieux valait une fin honnête aujourd'hui qu'une rupture tout aussi destructrice après des années de doutes et de mensonges.

Elle sentit sa détermination faillir quand William répéta que c'était elle sa famille, depuis le jour où il l'avait épousé. Elle chassa au loin les souvenirs de leur mariage -penser à ça maintenant ne l'aiderait pas- et baissa les yeux pour fuir son regard. Elle fut toutefois forcée de relever la tête quand il s'approcha d'elle pour essuyer ses larmes. Il se pencha vers elle pour l'embrasser et elle se laissa faire alors qu'elle n'aurait pas dû. Elle profita longuement de ce baiser qu'elle pensait être le dernier, mais le peu de certitudes qu'elle avait étaient un peu plus ébranlée par chaque parole de William. Elle n'était déjà pas certaine de sa décision un instant plus tôt mais maintenant elle ne savait plus du tout quoi faire. Des motivations contradictoires aussi fortes les unes que les autres bataillaient dans son esprit et plus une seule option ne lui apparaissait raisonnable. Il n'y avait plus de bien ou de mal, de sagesse ou de folie, juste un océan d'émotions et d'incertitudes.

Elle ne savait pas quoi penser de ce qu'elle entendait. Il pensait ce qu'il disait, elle l'entendait dans sa voix, mais elle savait qu'il se trompait. Si la vie lui avait appris une chose c'était qu'on finissait toujours par oublier. L'amour n'était pas aussi éternel qu'on pouvait le souhaiter, et finalement c'était une bonne chose. Mais elle ne pouvait pas partir, pas après avoir entendu ça.

"Je...J'ai...J'ai besoin de temps, souffla-t-elle finalement, maudissant sa faiblesse. Ce n'était pas courageux de se réfugier derrière quelque chose de temporaires, mais elle n'avait pas la force d'aller plus loin, pas ce soir. Laisse-moi partir, ajouta-t-elle, presque implorante. S'il-te-plait."

Elle aurait voulu ajouter un "on en reparlera" mais ç'aurait été mentir. Elle avait pris sa décision, même si elle n'avait pas le courage de l'assumer. Alors elle prit la fuite. Dans un état second elle poussa la porte du bureau de William, traversa rapidement les couloirs et se retrouva dans l'infirmerie avant même de s'en rendre compte. Elle s'adossa contre la porte qu'elle venait de refermer et ferma les yeux. Elle inspira doucement et s'accorda un instant pour accuser le coup. Elle ne réalisait pas encore. Pourtant elle était dévastée, en larmes, tremblante et complètement désespérée. Mais elle n'arrivait pas encore à saisir le coté définitif de la situation. C'était fini. William, leur famille, les enfants qu'elle n'aurait jamais. C'était terminé.


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