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[Nouvel an NpD] Quelle idée géniale [Meredith Jones]

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InvitéInvité
Profil Académie Waverly
[Nouvel an NpD] Quelle idée géniale [Meredith Jones] Icon_minitimeVen 10 Jan 2014 - 1:36
1er Janvier 2008... Un peu après minuit.

Stress. Stress. Stressstressstresss. S'écrase comme une vague noie comme l'océan noir noir profond insondable noir noir rempli de mains qui se tendent qui attendent d'yeux qui jugent qui se moquent noir noir et infini peuplé de créatures molles et flasques et ridées qu'on appelle grand-papa et grande-tante s'écrase noie -le roulement des vagues est cacophonique il retentit dans sa tête noie noie tente de le submerger va y arriver va y arriver s'éloigner fuir les lumières les torches les gens la musique, grimper sur les rochers mettre ses pieds au sec ne plus avoir peur de l'eau un jour pas tout de suite pas ce soir, fuir, prendre cette porte, celle là, non, pas ici, trop d'ouvertures, pas là, trop lumineux, et puis dans cette pièce on entend les gens rire.... Non....


Et puis des rayonnages de livres viennent à sa rencontre et Alceste retrouve son calme, cesse de fuir comme une bête blessée, tout en dignité et en mots secs qu'il a été et sans jamais supporter ni le regard de sa famille, ni les yeux des autres, ni... Ni... Ne pas y penser ne pas y penser le noir dans son coeur a un remou menace de déborder encore et lui faire reprendre sa fuite. Au fond de sa tête il voit encore sa mère, Anna, archétype de la sang-pur, arrivée trop tôt à son goût, donner du compliment et du regard froid et des propos glacés dans un ballet ininterrompu de révérences et de foisonnements de tissus. Agape qui minaude, au bras de son mari à la lignée irréprochable, bien qu'il ne parle pas la langue, Lethe plus occupée à le regarder lui avec ses yeux noirs, toujours moqueurs, toujours brûlants d'un intérêt affreux pour sa personne -couper les cheveux agacer avec des épingles enfance jolie enfance Lotchi et les tasses de thé non ce sont mes oiseaux-. Et Dareios imperturbable, princier, la canne à la main, ainé bien que de peu, -tous dans le même bain suçant le sein de la même nourrice, tour à tour braillant braillards enfants jamais écoutés par leur mère.- Dareios qui a été parfaitement cordial avec lui, qui s'est intéressé à ses travaux, qui en savait long, bien trop long pour Alceste, le reclus, le réprouvé, qui semblait pourtant être passé maitre dans le filtrage d'information et la rétention de sa situation financière.

Il recule parmi les ouvrages, juge de sa situation. Seul. Eloigné de tous. pas de musique à ses oreilles. Le calme et une certaine obscurité, juste une pièce là bas, probablement un fumoir, une salle de lecture, dont l'entrebâillement de la porte filtre un peu de clarté... Il se dirige vers le rai de lumière, machinalement, ne serait-ce que pour éteindre la lampe qui brûle toute seule, mais fait un détour dans son entreprise : caressant le dos des volumes du bout des doigts, lentement, contournant la grande pièce en silence, pas feutrés, plongeant dans les ombres, réapparaissant dans les flaques argentées de la clarté lunaire, intervalle régulier des grandes fenêtres. Il s'orne en ces moments-là de croisillons de lune, de losanges, disparait à nouveau. Sent une fois ou deux un livre vrombir ou frissonner sous ses doigts, et leur manque de réaction semble indiquer son acceptance au sein de la bibliothèque. Brave petites choses de savoir et de calme. Et puis enfin est atteint la porte de l'alcôve, qui est poussée. Plus de livres et moins d'espace dans cet endroit, en effet un petit fumoir, avec une banquette sous la fenêtre, plein d'étagères, un guéridon sur lequel est disposé un choix de scotchs irréprochable -eut-il connu quelque chose au scotch- et quelques verres de cristal, un âtre magique qui chauffe sans roussir et éclaire sans fatiguer, une table d'étude ornée d'un motif d'échiquier qui soutient une lampe banquier... Et dans un des fauteuils d'ancien style, une jeune femme.
Alceste est tellement surpris de trouver une intelligence effective dans cette pièce qu'il sursaute à retardement, tout seul, ridiculement. Se reprend et rougit lorsqu'il est inévitablement regardé. Il identifie cette personne avec un peu de mal -visage visage ornements chevalière telle famille tel âge ce nom, forcément ce nom, courbette bonjour bienvenue/merci de l'invitation- car elle a beaucoup changé. Ce n'est plus une enfant et il n'en est plus un également. Son enfance semble avoir existé indépendamment de son âge adulte, il se sent vieux, il se pense âgé depuis longtemps, vieux comme les pierres les ouvrages les murs du château dans lequel il végète/réside/se délite. Elle est un fantôme de son passé, quelle belle phrase clichée. Elle est plus grande, plus délicate, femme, clairement, et il se souvient de son nom. Meredith... Harris. Non. N'a jamais été Harris. Arrivait avec les Harris, pourtant, courbettes à sa mère, courbettes pour la sienne. Jones. Point d'interrogation. Jones ? Mais ses paroles vont plus vite que ses pensées.

- Oh veuillez m'excus-... Meredith ?

Meredith. elle a joué un grand rôle dans sa vie, elle ne l'a jamais su. Il n'a jamais eu l'occasion de lui en parler. Elle est partie pour la France, un jour. Scandale, reniflements méprisants. Idée géniale. Répliquée quelques années après par un autre rebut de famille, autre famille, Greengrass, même mère, même empreinte dans le moule. Il n'est pas parti à Paris, lui, ne suivant pas exactement le même cheminement d'esprit... Il est parti dans le sud, à Beauxbâtons, n'ai jamais bronzé, malgré le temps radieux, terré dans ses livres et penché sur ses manuels et ses registres. A repensé à elle des fois, s'est dit que quitte à être dans le même pays, autant démarrer une correspondance... Ne l'a jamais fait. Ne sait pas, encore, à l'heure actuelle, s'il le regrette ou non. Au final elle est restée en France, il est revenu en Angleterre, et peut-être était-ce une mauvaise idée. Le nouvel an qui prend place sous ses pieds semble un bon indicateur du degré d'idiotie qui a pu le saisir en acceptant une telle invitation.
Etrangement, il repousse l'envie de laisser la jeune femme tranquille. C'est un des rares visages qu'il n'a pas horreur à retrouver ce soir, après tout. Il s'installe avec gêne dans le fauteuil jumeau non loin de celui de sa cousine, place ses mains sur ses genoux.

- Je ne savais même pas que vous étiez présente ce soir.

Elle a du fuir tôt. Elle est arrivé après lui. Il était occupé ailleurs. ou peut-être qu'il l'a salué sans se souvenir. Oui. Main froide embrassée -pas vraiment le baise-main n'est pas une forme de contact c'est une forme de respect Alceste un peu de tenue- vivement relâchée, la présence noire du stress était trop présente à cet instant pour qu'il enregistre l'identité de la personne saluée. ... Gaffe, donc. Il se mord la lèvre.

- Je... Suis navré. Si, bien sûr, je vous ai vu tout à l'heure.

Il ouvre les mains en excuse, les repose. C'est qu'il avait rencontré juste avant -une heure avant!- une certaine chevelure toute bouclée, presque rousse par endroits, sous certaines lumières, et qui semblait si belle et si naturelle sur sa peau lorsqu'il l'a saisie à pleine main....

- C-c'est un pl-plaisir de vous revoir.

Mince sourire, main peu assurée qui rehausse le noeud de son ascot impeccable.
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MétamorphomageMoldu
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Profil Académie Waverly
[Nouvel an NpD] Quelle idée géniale [Meredith Jones] Icon_minitimeLun 17 Fév 2014 - 22:18
[Nouvel an NpD] Quelle idée géniale [Meredith Jones] 523378TamsinEGERTON4
Meredith Jones, 25 ans, petite-fille d'Helen Harris, nièce d'Edmund Harris

Lors de son enfance, Meredith s'était souvent demandée pourquoi les murs des vieilles demeures familiales n'étaient pas hantés. Peut-être que les morts restaient suffisamment sains d'esprit pour ne pas se retrouver enfermés avec leur descendance pour l'éternité. Alors à défaut de spectres pour parcourir les larges couloirs vides, la petite-fille qu'elle était alors s'était chargée de cette lourde tâche, errant dans les manoirs lors des réceptions comme une âme en peine, elle qui aurait pourtant dû porter en elle cette candeur insouciante des enfants plutôt que cette froide mesure qui l'avait toujours caractérisée. Les années étaient passées, l'enfant avait disparu sûrement trop tôt et Meredith Jones était partie hanter d'autres lieux, parcourant Poudlard de ses défilements incessants et de sa présence glacée.

Peut-être qu'elle a passé trop de temps au manoir Harris dans son enfance, qu'à force de le hanter, elle en a pris l'essence. Meredith n'a jamais été de celles qu'on admire pour leur fraicheur de vivre, leur jovialité, leur enthousiasme. Elle, elle est de celles qu'on regarde de loin, les reines des glaces qui ne daignent même pas un regard sur leur royaume, distante et indifférente, peut-être un peu trop différente justement pour se faire comprendre des enfants de son âge. Peut-être trop brillante, trop fière, trop vaniteuse ou trop ailleurs, peut-être tout cela à la fois. Fille aînée de ses parents, premier enfant chéri, premier petit-enfant adoré, petite princesse un peu gâtée. Mais rien ne l'intéresse vraiment, elle pose sur le monde un regard de mépris emprunté à ses ancêtres, à ces tableaux avec qui elle passe trop de temps, avec ce passé dont elle ne fait pas partie, délaissant un présent peut-être un peu trop éclatant.

Parfaite demoiselle de Sang-Pur, peut-être un peu trop désuète même, avec un port impérial et des manières de porcelaine, legs du passé, presque une injure au présent qui crie à la modernité. Tout change, le monde devient brutal, tout est remis en cause, le cocon de la bonne société est chamboulé, perturbé, se fissure de tous les cotés. Et voilà que se tient Meredith, inébranlable, pied-de-nez à la modernité, indéniablement contraire à celle-ci, comme l'un des derniers sursaut des traditions. Rien ne l'y prédestinait pourtant, une mère qui s'était opposé au carcan de femme au foyer qu'on lui avait imposé, un père américain dont la famille Sang-Pur se tournait obstinément vers une ouverture des élites envers des familles moins anciennes mais si Meredith était née Jones, Meredith avait grandi Harris et en avait pris les us et les coutumes, les manières et les pensées, les actes et les paroles.

C'est peut-être pour cela qu'elle s'est plongée dans les livres anciens, c'est même sûrement pour cela. Témoignage et héritage du passé, un peu comme elle. Elle détonne dans ce monde trop coloré, alors elle s'abime dans les bibliothèques, se cache derrière les reliures et le vieux cuir, fuit dans des endroits hors du temps. Elle y grandit, y évolue, y change, y mûrit, y apprend la vie. Et quand on cherche à l'y déloger à l'âge adulte, car il est temps de grandir, Meredith, et d'affronter le monde, de se plonger dans ce bain bouillonnant et de ne jamais en ressortir, elle fuit, quitte le pays, se réfugie dans Paris, s'isole dans les vieilles ruelles, rejoint son premier amour et s'abandonne aux vieux ouvrages, inconditionnellement. Elle y fuit les pressions, les attentes et tout ce qu'on attend d'elle.

Mais Meredith se doute, Meredith sait et Meredith comprend qu'elle ne pourra pas se cacher dans l'ombre éternellement alors de temps à autres, elle fait un pas dans la lumière, le menton haut et le regard froid, le visage figé et les poings serrés et elle se montre, s'exhibe, plaît, satisfait et s'évanouit, comme une ombre, comme un fantôme. Conviée - ordonnée - par sa grand-mère, choyée par sa mère, elle passe de bras en bras, de mains en mains, on la salue, l'admire, on lui parle, on la questionne et elle finit par fuir, de peur que trop de lumière l'abime, comme ces vieux livres que l'on ne peut exposer trop longtemps de peur qu'ils ne partent en poussière. Elle s'esquive, s'envole, sa longue robe verte tournoie derrière elle et elle fuit, elle s'enfuit et se réfugie où son cœur la porte et l'emporte.

Une bibliothèque, évidemment. Qu'il est aisé de se réfugier dans les bras de ses vieux amants ! Elle se promène, badine, effleure, tournoie et finit par en sélectionner un. Le plus beau, le plus riche : Meredith choisit ses ouvrages comme les jeunes femmes de son âge choisissent leurs maris. Et elle s'abandonne dans un fauteuil, oublie ce qui se passe autour et caresse de ses doigts le papier, de ses yeux les mots et de sa curiosité le savoir contenu dans ces quelques pages. Mais tandis qu'elle s'abime dans sa lecture, un bruit retentit et elle relève la tête brusquement, comme prise en faute. C'est une faute, un peu. Elle fait des infidélités aux mondanités, s'échappe de ses obligations et abandonne le reste du monde pour s'isoler, encore et toujours.

C'est un visage familier qui apparaît devant elle et elle le dévisage avec l'assurance de celles qui se savent tout permis et qui se sont tout offert. Alceste Greengrass, un cousin, encore un, un membre de la famille, encore un autre et surtout une personne appréciée, c'est-à-dire tolérée et estimée et c'est beaucoup dans le cœur de Meredith. Des yeux gris qui ne cillent pas et elle observe son cousin s'assoir non loin d'elle, tandis que ses doigts referment doucement le livre, avec la délicatesse que l'on attend des jeunes femmes, avec la lenteur que l'on voit chez les prédateurs. Aucun sourire sur ses traits, aucune animosité pour autant, juste une froide méthode d'analyse et d'observation, chaque mouvement d'Alceste, chaque mot, chaque respiration, Alceste dans son essence passe sous le regard de Meredith et elle finit par ciller légèrement, seul signe de sa réaction à sa présence.

- Alceste.

Ce n'est pas une interrogation, c'est une constatation, presque brutale, crue. Il est là, face à elle, quelqu'un qu'elle n'a pas revu depuis des années. Elle ne s'en émeut pas, le temps qui passe est pour Meredith quelque chose qu'elle ne mesure que dans l'usure de ses pages. Son esprit sait ce qu'on dit de lui, les murmures, les mesquineries mais elle a toujours été au dessus de cela, trop éthérée, trop éloignée. Elle ne voit ce qu'elle croit, elle possède cette froide assimilation des faits et rien que les faits, ne souffre aucune approximation, ne se concentre que sur la vérité, est dans une recherche constante de vérité, Serdaigle qu'elle fut, Serdaigle qu'elle est.

Elle hausse un sourcil quand il affirme qu'il ne l'a pas vu, glaciale et méprisante. La vanité reprend le dessus, l'égo est blessé. Ils se sont salués tout à l'heure, elle l'a vu mais n'a pas prêté attention, certes. Mais Meredith s'est toujours offert ce luxe, celui de ne pas retenir, de ne pas se donner la peine d'essayer. On marquera son esprit où on ne le marquera pas, la chose est injuste mais incontestable. Elle est Meredith, ils sont les autres, cela lui suffit, elle se soustrait à eux sans chercher à les amener avec elle, elle les ignore, les oublie. Alceste, lui, a bénéficié d'une sorte de traitement de faveur. Elle ne l'a pas oublié. Mais elle ne l'a pas remarqué, elle était trop étourdie, la soirée était déjà trop longue et elle avait déjà épuisé l'attention qu'elle avait à offrir au monde. Mais si elle s'accorde ce plaisir d'oublier, elle ne souffre pas que quelqu'un l'oublie elle.

Il se corrige, elle daigne lui accorder son pardon dans un sursaut de mansuétude, la vanité s'éteint au profit de la mélancolie. Alceste est une ombre de son passé, un solitaire comme elle, un peu de solitude ensemble de temps à autre, sans pour autant s'associer. Deux âmes en peine ne forment pas un bonheur, Alceste et Meredith n'étaient pas supérieurs à cela. Il aime les livres, les aime vraiment, cela suffit à Meredith et son cœur s'adoucit un peu, son expression aussi. Elle incline la tête, salutation polie, vrille ses yeux dans ceux d'Alceste, signe d’intérêt et un mince sourire finit par se former sur ses lèvres, chose rare, chose précieuse. Il n'a pourtant rien de chaleureux ou d'heureux, mais c'est une ouverture, une certaine tendresse que lui donne la mélancolie d'heures passées à lire dans le silence. Il y a toujours des livres dans les bonheurs de Meredith.

- Plaisir réciproque.

Juste un souffle. Elle ne s’embarrasse pas de mots et des formules inutiles mais la politesse perle dans le son de sa voix, plus doux que d'habitude, un peu moins glacé, un peu plus caressant.

- Vous êtes à Poudlard désormais.

Encore une constatation qui n'appelle pas à contestation.

- La France aurait-elle perdu vos faveurs ?

Un mince sourire perce dans ses yeux, une légère étincelle de défi, de moquerie, de curiosité. La France, cette terre où ils se sont tous les deux exilés. Mais le voilà revenu, le voilà qui affronte de nouveau le monde. Meredith s'intrigue, Meredith s'interroge, Meredith est surprise. Mais Meredith n'ajoute rien de plus, se contentant d'observer, comme toujours.