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Supernova [Noah & Maeva]

Maeva Virtanen
Maeva VirtanenArchimage urbaniste
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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeVen 10 Jan 2014 - 0:03
17 janvier 2008

Tout le monde envahissait son espace personnel. Elle n’avait plus aucun endroit où elle pouvait être tranquille. Même son dortoir était une terre hostile en ce moment, depuis qu’une de ses camarades connaissait son premier chagrin d’amour et qu’elle ne faisait qu’en parler depuis deux bonnes semaines. Attention, qu’on ne se trompe pas, Maeva aimait beaucoup son amie. Mais rien que la perspective de l’entendre ressasser encore et encore la même histoire, lui donnait envie de fuir le plus loin possible. Elle se serait bien réfugiée chez sa mère, mais elle n’avait pas encore vraiment digéré leur dernière dispute, et n’avait aucune intention de faire le premier pas pour amorcer une réconciliation. Elle avait surtout très mal pris le fait que Chloé ose lire son journal intime – qu’elle avait pris soin de jeter, du coup, en se faisant la promesse de ne plus jamais en avoir un. C’était sa vie privée, et c’était visiblement un concept que sa mère ne comprenait pas. Déjà que, contrairement aux autres élèves, Maeva avait une partie de sa famille dans l’équipe professorale, ce qui n’était pas forcément évident tous les jours. Avoir votre beau-père comme professeur de runes pouvait créer des situations plutôt comiques – selon les points de vue – lorsque, distraitement, elle l’appelait « Peter » plutôt que « Monsieur Virtanen ». Ses camarades trouvaient ça très drôle, évidemment. Elle beaucoup moins. Définitivement, être fille de prof – ou belle-fille – n’était pas une chose aisée.

Et ce n’était pas comme si l’autre moitié de sa famille était plus agréable. Loin de là, même. Elle s’était encore disputée avec son père, la dernière fois qu’elle l’avait vu, et cela devenait de plus en plus fréquent. C’était toujours à cause de broutilles, pourtant ! Certes, elle avait peut-être malencontreusement répondu une ou deux fois sèchement à Eden. Mais elle avait fais de gros efforts pour se montrer plus agréable ! Déjà, elle avait accepté d’être demoiselle d’honneur – bien qu’elle avait tout bonnement refusé de porter une robe rose. Ou d’avoir une couronne de fleurs blanches. Puis, elle essayait de lui faire la conversation – quand elle daignait sortir de sa chambre. Elle ne pouvait décidemment pas aimer tout le monde, et elle n’appréciait pas plus que ça la compagne de son père, voilà tout. Cela dit, l’ainée des Rosebury n’était pas la seule qu’elle trouvait particulièrement irritable. Non, parce que – à son plus grand plaisir – Eden avait six autres sœurs. Dont deux qui étaient encore à Poudlard. Ce n’était pas possible, d’avoir tant d’enfants ! D’autant plus que la plus jeune, Candela, était dans la même maison qu’elle. Ô Joie. Ô bonheur.

Donc, Maeva ne pouvait pas se réfugier dans son dortoir, ni dans l’appartement privé de sa mère, et venait de tomber sur les deux sœurs Rosebury en se promenant dans les couloirs. Mauvaise journée, donc. Elle n’avait pas envie d’aller à bibliothèque – et surtout, n’avait rien à faire là-bas, puisqu’elle avait déjà terminé ses devoirs, et qu’elle avait envoyé le matin même une lettre à son correspondant français. Guerric était plutôt sympa, elle devait bien l’avouer, et elle appréciait toujours recevoir une lettre du jeune homme. Elle adorait l’idée de correspondre avec des étrangers, et se prêtait au jeu avec plaisir. Pour rester dans le même registre, Maeva avait plus ou moins cessé d’échanger des lettres avec Darren O’Connor. Evidemment, après sa dispute avec sa mère – pas pur esprit de contradiction – elle avait continué, mais avait fini par se lasser de ce petit jeu. Contrairement à ce que sa mère pouvait bien croire, elle n’avait jamais été complètement amoureuse de Darren. Elle l’aimait bien, oui, et l’avait sûrement idéalisé. Mais pas au point de l’aimer réellement. Cela dit, elle maintenait qu’elle avait le droit de fréquenter qui elle voulait, et comptait bien lui demander des nouvelles de temps en temps. En parlant de nouvelles, il fallait également qu’elle envoie une lettre à son amie Kelsey Lorgan, tiens, nota-t-elle. Plus tard, décida la jeune fille en prenant le chemin du parc, désirant prendre l’air.

Elle tourna à gauche à l’angle d’un couloir et resserra sa cape en se préparant à subir le froid de l’hiver. Alors qu’elle allait passer les deux grosses portes du hall, une silhouette retint son attention et elle dévia sa trajectoire.

« Noah ! » s’exclama-t-elle pour attirer son attention. Elle s’approcha de lui une fois qu’il fut arrêté. « Tu vas bien ? » enchaîna l’adolescente avec un sourire. « J’allais faire un tour dans le parc, tu viens avec moi ? Sauf si tu as d’autres choses de prévues, évidemment ! »

Ça lui faisait plaisir, de croiser son ami. Elle aimait beaucoup passer du temps avec lui – c’était un Gryffondor, on ne s’ennuyait jamais avec les Gryffondor – et puis, franchement, c’était parfois tellement moins compliqué qu’une fille, un garçon.


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Noah Forester
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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeDim 12 Jan 2014 - 22:56
Noah,


Je sais que tu ressens encore trop de rancœur pour répondre à cette lettre mais je vais tenter de m’expliquer encore une fois, en espérant que ces quelques jours à Poudlard ont apaisé ta colère. Je ne souhaitais pas que tu apprennes la nouvelle de cette façon, mais les choses ne peuvent pas toujours rester sous contrôle. Dans tous les cas, j’apprécierais que tu fasses au moins l’effort de comprendre que je ne peux pas tout assumer seule. Il est temps de reconstruire notre vie de famille, c’est pour toi aussi que je fais ça, Noah. Edward est un homme bien et nous nous aimons sincèrement, je te prie de faire confiance en mon jugement.
Je te le répète, il ne viendra pas vivre chez nous, pas tant que vous n’ayez pu apprendre à vous connaître d’abord. Ton avis est très important pour moi, Noah. Nous avançons ensemble, comprends-le bien.


Diana.
 
Maussade, Noah referma la lettre de sa mère, qu’il lisait pour la dixième fois au moins. Plus il la lisait, et moins il comprenait. Et plus il était en colère, bien sûr. Qu’est-ce que ça voulait dire « les choses ne peuvent pas toujours rester sous contrôle » ? Bien sûr que si, elles le pouvaient, surtout sur de tels sujets. Même en mettant sa susceptibilité sur le sujet de côté, présenter un homme à son fils en plein milieu d’un dîner de famille n’était pas ce qu’il y avait de plus délicat. Noah avait eu la très désagréable sensation d’être mis sur le fait accompli, et que les choses étaient déjà devenues officielles. Sans lui. Sa mère n’avait rien dit. Pas un mot. D’accord, il passait une grosse partie de l’année à Poudlard, et le temps qui lui restait était partagé entre sa mère et son père, ce qui faisait que le temps imparti entre les deux laissait peu de place aux confidences. Mais sa mère sortait avec un homme depuis visiblement quelques mois et elle ne lui en avait jamais parlé, c’était très gros à avaler. Si elle tenait tant à son avis, pourquoi ne pas le lui avoir dit plus tôt ?

Noah avait beau y réfléchir, il ne comprenait pas la réaction de sa mère. Et il n’avait même pas envie de donner son avis sur son futur… « beau-père » -que ce mot était dur à prononcer- puisqu’il ne comptait visiblement pas dans l’équation. Il se rappelait la scène du dîner, quelques jours avant la rentrée, entouré de ses grands-parents maternels, de sa mère, de son oncle, de Joy, même d’Azénor, puis l’arrivée d’un inconnu, pas si inconnu que ça de sa mère et du reste de sa famille. Les adultes semblaient déjà au courant. Autant de détails qui faisaient penser à Noah que les choses ne s’étaient pas passées comme Diana le lui laissait entendre et qu’il s’agissait davantage d’une union arrangée, plutôt qu’autre chose. Il n’y avait qu’à voir la tête de l’homme en question, Edward Weston. Pas Sang-Pur, mais bien sorcier, bien élevé dans les manières et dans la société sorcière. Pas étonnant que ses grands-parents n’aient rien trouvé à y redire, eux qui avaient pourri jusqu’au divorce le mariage de ses vrais parents, simplement parce que Peter Forester était trop moldu pour eux.

Noah avait détesté tout le monde, cette soirée-là. Ses grands-parents et leurs préjugés, sa mère et son silence, cet homme qui venait s’immiscer dans sa vie. Et ce fut encore tout plein de cette amertume qu’il rangea sa lettre dans son sac, puis se leva du banc des Gryffondor de la Grande Salle. Il en sortit à pas traînants, en rajustant sa cape, pas certain de sa destination. Supporter le bruit de leur salle commune était une option déjà écartée. Même se détendre avec une partie d’échecs ne lui disait rien du tout, présageant qu’il ne serait pas concentré, et du coup, agacé de perdre. Alors, avancer ses devoirs dans la solitude et le calme de la bibliothèque ? S’acharner sur son travail dans l’espoir d’oublier ce qui le tracassait était encore la meilleure option qui lui restait, aussi peu engageante soit-elle.

Il passa donc dans le hall de l’école, la mine morne. L’appel de son nom le fit tourner la tête vers une jeune fille qu’il connaissait bien, et qu’il n’était, ma foi, pas malheureux de croiser. En vérité, cela le soulagea, inexplicablement. Maeva avait cet impact rafraîchissant sur lui, celui-là même qui le faisait apprécier la jeune fille, lui qui n’approchait pourtant pas beaucoup de filles. Et puis elle n’avait pas toutes ces manières étranges et gênantes purement féminines, comme rougir, balbutier ou glousser, et qui le laissait toujours perplexe.

« Non, tu tombes bien, je cherchais justement quoi faire, répondit-il, forçant ses lèvres à lui rendre son sourire. Je t’accompagne ! »

Ils franchirent donc ensemble les portes du hall, accusèrent le coup du froid extérieur, puis marchèrent quelques pas avant que Noah ne rompe le silence :


« Alors, ces vacances ? Ca s’est bien passé ? »

Il posa la question sur un ton plutôt soucieux. Il n'avait pas beaucoup parlé à Maeva depuis la rentrée, mais il avait tout de même remarqué qu'elle n'était pas dans son état habituel. Comme d'habitude, toujours à observer les gens de loin, mais sans forcément venir à leur encontre, pas très à l'aise avec l'idée de réconforter quelqu'un. Aussi hésita t-il avant d'ajouter : 

« T’as pas trop l’air dans ton assiette en ce moment, je me trompe ? »


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Maeva Virtanen
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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 16:58
Maeva adressa un sourire enjoué à Noah lorsqu’il accepta de l’accompagner, et se mit en marche à ses côtés, contente de retrouver son ami. Il fallait dire qu’en ce moment, tout ce qui ne ressemblait pas à une fille pleurant sur son premier chagrin d’amour, à un de ses parents, ou à une Eden récemment fiancée, lui plaisait beaucoup. Puis, Noah était un bon ami, et cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas parlés – juste tous les deux, sans un groupe de Gryffondor autour d’eux – alors l’occasion était à saisir. Plongée dans ses pensées, la jeune fille en oublia de faire la conversation, et ce fut son ami qui brisa le silence, la questionnant sur les vacances qu’elle avait passées. Pour toute réponse, Maeva haussa les épaules. C’était exactement ça ; ses vacances se résumaient à un haussement d’épaule. Ni plus, ni moins. Elle avait passé un noël agréable avec sa famille maternelle, avant d’aller chez son père. Là-bas, elle avait retrouvé sa chère future belle-mère, toute excitée à l’idée de pouvoir planifier son mariage avec sa chère future belle-fille. Mais qui pouvait bien se soucier de la couleur des ronds de serviette ? A part une personne dont les préoccupations n’étaient que futiles – comme cela semblait être le cas d’Eden. Par Merlin, songea-t-elle en retenant un sourire, il fallait vraiment qu’elle arrête de râler sans cesse sur sa situation familiale, elle allait finir par se lasser toute seule.

« Eh bien… Oui, elles se sont bien passées. Ce n’était pas extraordinaire, en réalité, je suis contente d’être de retour au château. »

Au moins, elle pouvait bien plus facilement éviter sa mère. Et puis, c’était agréable de pouvoir vivre comme elle l’entendait. Dans les moindres mesures, évidemment – elle était quand même à l’école – mais tout de même, ils disposaient d’une petite liberté, tant qu’ils respectaient le règlement, et le couvre-feu. Et, dans le pire des cas, il suffisait simplement de ne pas se faire prendre par les membres de l’équipe professorale. A vrai dire, Maeva n’avait pas abandonné l’idée d’entrer dans la forêt interdite. Pas toute seule, évidemment ! Mais l’expérience devait être amusante à tenter, songea la jeune fille. Elle pouvait très bien soumettre l’idée à Noah, il serait peut-être partant, après tout… Cependant, ce dernier prit la parole avant elle, lui posant une question qui la déconcerta. Son comportement avait donc tant changé, depuis quelques temps ? C’était probable, mais Noah était le premier à lui poser directement la question – les autres préféraient attendre qu’elle se confie d’elle-même.

« Je me suis disputée avec mes parents. » avoua-t-elle avec une grimace.

Les deux en même temps, en plus. Généralement elle parvenait à s’arranger pour qu’elle soit toujours en bons termes avec l’un d’eux, au minimum. Pas cette fois, visiblement. Oh, elle leur adressait encore la parole, évidemment, elle n’allait pas jusqu’à les ignorer complètement. Mais il y avait toujours une sorte de malaise – et elle ne faisait rien pour le dissiper.

« Avec mon père parce qu’il dit des choses… Pas vraiment agréables sur ma mère, Peter, et Lou. » et c’était un joli euphémisme. « Et parce que, dès que je vais chez lui, j’ai l’impression d’entrer dans une boutique de mariage. Mais bon, ça, ce n’est pas sa faute, c’est Eden. Tu le crois, toi, qu’il y a des gens qui se préoccupent vraiment de la couleur des ronds de serviette ? » elle eut un sourire amusé. « Et avec ma mère parce qu’elle a fouillé dans mes affaires et qu’elle a lu quelque chose qu’elle n’aurait jamais dû lire. Et qu’elle se permet de me dire à qui je ne dois pas parler. » et elle n’appréciait réellement pas ça. « Je pense que ça me mine un peu – ça fait quand même près de trois mois donc… Mais bon, ça va aller, j’imagine ! » conclut-t-elle pour rester sur une note positive, en forçant un sourire optimiste.

Elle garda le silence quelques secondes, avant de reprendre :

« Cela dit, je te retourne la question. Ça ne va pas en ce moment ? Tu n’as pas l’air en forme. » déclara-t-elle en glissant un regard vers son ami.


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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeMer 5 Fév 2014 - 1:01
Noah hocha la tête à la réponse de Maeva. A vrai dire, il était dans le même cas. Habituellement, il était content de voir ses parents, qu’il ne voyait que trop peu, surtout avec une garde partagée. Cette fois-ci, il n’avait eu qu’une hâte, c’était retrouver les murs du château et quitter l’ambiance morose qui s’était installée chez sa mère. Il n’avait pas l’habitude de bouder sa mère, pour ne pas dire que cela ne lui était jamais arrivé, à son souvenir. Ils s’étaient toujours compris, presque instinctivement, sans forcément avoir besoin de se parler. Qu’elle ait commis une telle erreur lui paraissait aberrant. 

Noah s’efforça toutefois d’écarter ses pensées moroses, et de se concentrer sur la conversation de son amie. Il ne put que compatir lorsqu’elle évoqua le mariage entre son père et Eden, cette fameuse belle-mère qu’elle ne supportait pas. Il avait déjà de l’urticaire en imaginant sa mère et cet Edward ensemble, il valait mieux ne pas lui parler de mariage… La remarque de Maeva sur les ronds de serviette lui arracha un sourire. Décidément. Après Eden-la meringue et Eden-le bonbon rose collant, voilà Eden-mon mariage doit être absolument parfait.  Ce que pouvait lui dire Maeva sur sa belle-mère n’avait sans doute pas grand-chose d’objectif, mais il s’en était tout de même forgé une image plutôt effrayante.

« Est-ce normal si à chaque fois que tu me parles d’Eden, je vois une femme en rose jusqu’au bout des ongles, avec une manucure parfaite et un grand sourire mièvre ? » rétorqua t-il, parce qu’il n’y avait bien que l’humour pour les dérider un peu tous les deux.

La suite du réquisitoire fut moins amusant. Noah ne savait pas à quoi Maeva faisait allusion, mais cela avait effectivement l’air de la tourmenter. Trois mois. Elle s’était sentie mal pendant trois mois, et il ne l’avait remarqué que depuis quelques jours seulement. Il se sentait un peu idiot, pour le coup, un peu coupable aussi.

« Hum, tu es sûre ? Si tu veux en parler… ajouta t-il, un peu mal à l’aise. Il ne souhaitait pas la forcer à se confier, mais s’il y avait une qualité à reconnaître à Noah concernant les relations sociales, c’était qu’il était malgré tout une oreille attentive. Tu as pu t’expliquer avec ta mère, quand même ? »

Et s’il était une oreille attentive, il était en revanche beaucoup moins enclin à parler de lui-même. La question de Maeva ne le surprit pas pour autant, il se doutait qu’il ne devait pas renvoyer la meilleure image de lui-même, actuellement. Encore moins après avoir reçu plus tôt dans la matinée cette lettre qui avait mis à sac les derniers morceaux de résolution qu’il lui restait. Mais il ne laissa pas le silence s’éterniser. S’il y avait quelqu’un dans son entourage qui était le plus à même de comprendre ce qu’il ressentait ou lui donnait des conseils, c’était bien Maeva. Elle avait déjà vécu le divorce et la remise en couple de ses parents, et ils en avaient déjà discuté ensemble. Il se sentait plus en confiance pour en parler avec elle plutôt qu’avec un autre de ses amis, même William.


« Ca va… Je suis juste en froid avec ma mère, moi aussi. Devine quoi ? J’ai un beau-père maintenant ! Enfin, ma mère a un copain, mais ils ont l’air assez engagés maintenant. C’est limite si j’ai pas été mis au courant le dernier. Le regard obstinément fixé au sol, il frappa dans un caillou. Il fallait bien que ça arrive un jour, hein… Bref, pas cool l’ambiance, ces vacances. » conclut-il, avec un haussement d’épaules, l’air un peu trop accablé pour paraître aussi désinvolte qu’il ne l’aurait voulu.


Noah Forester
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Maeva Virtanen
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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeLun 7 Avr 2014 - 18:18
« Tu as parfaitement saisi le type de personne qu’elle est ! » lança Maeva en riant, lorsque Noah évoqua Eden.

Ce n’était pas bien compliqué, en même temps. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’Eden était bête – elle avait un minimum de respect pour ses aînés, et de politesse, tout de même. Mais elle était… Elle était gentille, voilà. Trop gentille. Tellement gentille que sa gentillesse passait pour de la stupidité. Mais, dans la vie de tous les jours, c’était probablement une jeune femme charmante ! Un peu trop encline à croire tout ce qu’on lui racontait, en tout cas. James Smith, qui aidait les sans-abris ? Sûrement pas. Mais bon. Ils allaient se marier, et Maeva ne pouvait absolument rien contre ça. Ce n’était pas comme si son père l’écoutait, de toute façon. Et puis, elle ne pouvait décemment pas se lever en pleine cérémonie pour s’opposer au mariage, ce ne serait pas sérieux, et son père lui en voudrait pour le restant de ses jours. Elle n’avait plus qu’à accepter l’idée ! Et à arrêter de râler intérieurement – ou non – sur ce nouveau couple vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Oui, voilà, elle allait prendre de bonnes résolutions qu’elle tiendrait pendant quelques semaines, tout au plus.

« Oui, j’ai pu m’expliquer avec ma mère. Enfin, un peu, brièvement. J’ai plutôt cherché à fuir la discussion, ces derniers temps, et je ne sais pas si c’était une si bonne idée que ça… »

Le principal, c’était qu’elle s’en rende compte, n’est-ce pas ? Bon, avec presque trois mois de retard, mais au moins, elle prenait en compte son erreur, c’était déjà ça. Et puis, il fallait dire que Maeva avait toujours été particulièrement têtue et bornée – ses parents étaient à blâmer pour ça – et si elle avait décidé d’entrer en conflit avec quelqu’un, elle ne le faisait pas à moitié, malheureusement – elle n’avait pas encore abandonné son caractère enfantin. Mais sa mère restait sa mère, et malgré son comportement pas toujours des plus agréables, elles finiraient bien par se réconcilier, toutes les deux, n’est-ce pas ? Sa grand-mère appelait ça la « crise d’adolescence ». Et si d’ordinaire Maeva était exaspérée qu’on mette ses états d’âme et ses opinions sur le compte de l’âge, elle devait bien avouer qu’elle était prête à adopter cette excuse pour se faire pardonner du discours qu’elle avait pu tenir à certain moment.

Mais pour le moment, Maeva préféra chasser ces pensées de son esprit pour se concentrer sur le récit de Noah, qui lui aussi, devait faire face au nouveau compagnon de sa mère. La façon dont il avait dit « copain » et « beau-père » ne laissait pas place au doute quant aux sentiments que Noah éprouvait pour ce fameux copain. Et ça, Maeva pouvait le comprendre, et plutôt deux fois qu’une ! Déjà, ce n’était jamais facile de voir ses parents se remettre avec d’autres gens, et en plus, les premières rencontres étaient toujours pleines de tensions et de silences gênants. Maeva avait encore en mémoire sa rencontre avec Eden, qui était tout de même mémorable. Sincèrement désolée pour son ami, l’adolescente posa sur lui un regard affectueux, avant de s’approcher du garçon, de passer un bras autour de son cou, et de lui déposer un baiser sonore sur la joue.

« Ça va aller, avec le copain de ta mère ! Je compatis, vraiment, je sais bien que ce n’est pas facile de voir sa mère avec quelqu’un d’autre, mais je suis sûre que son copain est un chouette type. Puis tu sais, question première rencontre, tu ne peux pas faire pire que moi… Le jour où j’ai rencontré Peter, c’est quand ma mère m’a annoncé qu’elle était enceinte de Lou. J’ai piqué une crise, vraiment, tu te serais moqué de moi si tu m’avais vu. » lança-t-elle dans l’espoir de dérider son ami. « Et je ne sais pas si ça te fait ça aussi, mais moi, j’avais l’impression d’appartenir à la famille de personne. Je n’avais plus vraiment de famille à proprement parler, ma mère avait Peter et Lou, mon père avait Eden… Et comme mes parents ne se parlent pas, c’était un peu compliqué d’être la fille de Chloé Hellsoft et James Smith. Mais ça va, maintenant. Et ça ira pour toi aussi ! » affirma-t-elle avec force. « Et si ça ne va pas, tu viendras passer tes vacances à la maison, chez mon père. J’ai beau critiquer Eden, c’est une super cuisinière. » concéda-t-elle. « Ca va aller, quand même ? »


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Noah Forester
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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeSam 26 Avr 2014 - 15:35
Sa petite note d’humour sembla fonctionner, Noah sourit en voyant la Gryffondor rire aux éclats. Il la préférait ainsi, quand elle riait. C’était lui le bougon du duo, et elle, celle qui le secouait lorsque c’était nécessaire, à grands renforts de rires et d’énergie. Cela avait toujours été ainsi, dès le début de leur amitié. Que l’inverse se produise ne le perturbait pas seulement, cela l’attristait aussi, et dans le cas de Maeva, inexplicablement, Noah en devenait presque désemparé. Parce que… Parce que c’était comme ça. Et parce que Noah était un garçon très empathique, malgré le fait qu’il puisse paraître froid, au premier abord.

Pour autant, il ne savait jamais comment réconforter quelqu’un. Là, précisément, son pas s’était ralenti, un regard indéchiffrable posé sur son amie, mais aux commandes de son cerveau, c’était l’agitation. Un câlin ? Le geste l’effrayait d’avance. Les autres savaient très bien faire des câlins, lui aurait l’air pataud et pas naturel du tout, c’était sûr. Il voyait très bien la scène de ses bras se refermant autour des épaules de la jeune fille, sans qu’il sache bien quelle distance il était sensé garder –ou pas-, ce qu’il allait faire de ses mains ensuite, ce qu’il allait lui dire de pas trop ridicule. Non, non, c’était perdu d’avance. Pour autant, l’idée de serrer Maeva contre lui ne lui déplaisait pas. Mais attendez, il s’égarait là, non ?

Le temps de ce débat avec ses propres neurones le laissa malheureusement tout à fait inactif et silencieux, et Maeva en profita pour renverser la situation. Ce fut à son tour de s’expliquer sur sa propre situation familiale. Il fut un peu déconcentré sur la fin, car Maeva posait sur lui un regard fort perturbant, différent de ce qu’il avait l’habitude de recevoir d’une fille. Il pressentit sans trop savoir comment, peut-être parce qu’il la connaissait bien, qu’elle allait encore faire quelque chose d’imprévisible et de… De…

Comment diable faisait-elle ? C’était presque désespérant, lui se torturait les méninges pour ne pas faire un geste de trop –ce qui revenait souvent à ne rien faire du tout- et elle… l’embrassait, tellement naturellement, que cela semblait presque faire partie de la conversation. Cela ne faisait pas du tout partie de la conversation, d'ailleurs Noah ne suivait plus rien de ce que Maeva disait, hochant vaguement la tête à ses assertions. Bien sûr, Edward devait être quelqu’un de chouette, oui, oui. Tout allait rentrer dans l’ordre. Est-ce qu’elle venait vraiment de l’embrasser, à l’instant ?

Il comprit au silence qui s’était soudain fait et au ton interrogatif qu’il avait cru percevoir que c’était à son tour de répondre. Il devait être pâle, ou rouge, ou peut-être un peu des deux en même temps, avec un air tout à fait stupide collé sur le visage. Ce n’était pas rationnel de paniquer intérieurement de la sorte, parce que Maeva avait posé ses lèvres sur sa joue, n’est-ce pas ? Pas rationnel du tout. Il avait beau se le répéter pour retrouver une contenance, les mots qui sortirent de sa bouche n’eurent rien de rationnel non plus :

« Non !... Je veux dire… Oui ? Oui, ça va aller, j’ai aucune raison de… paniquer. Le mot s’évanouit sur ses lèvres avec une risible ironie. Il baissa légèrement le regard, tout à coup très concentré sur l’herbe. C’est… C’est gentil, Maeva. Merci. Pour l’invitation, aussi, j’apprécie. »

Noah avait l’air tellement penaud en disant cela, c’était difficile de le croire. Il était pourtant réellement reconnaissant à la jeune fille des efforts qu’elle faisait pour le consoler. A vrai dire, il se sentait beaucoup mieux. Troublé, mais mieux. Un détail retint précisément son attention à cet instant, le faisant lever la tête vers le ciel.

« T’as vu ? Il neige. »

En plein janvier, cela n’avait rien d’étonnant mais n’importe quelle diversion était bonne à prendre. Il avait toujours adoré la neige, capable de la regarder tomber pendant des heures. Il pouvait presque fermer les yeux et l’entendre. Cette espèce de doux sifflement des paysages d’hiver, comme le son du vent absorbé par des couches épaisses de neige. Noah préférait ce bruit-là à celui des vagues berceuses de la mer. Peut-être parce que tous ses bons souvenirs de vacances avec ses parents incluaient en très grande partie des moments passés à la montagne… S’en souvenir à cet instant ne l’aidait pas vraiment à retrouver le sourire. Pourtant, il avait envie d’en parler. La situation où Noah Forester ressentait l’envie, le besoin, presque, de se confier était trop rare pour qu’il sache où ses mots iraient s’il les laissait sortir mais, tant pis. Il prendrait le risque, pour une fois. Sans introduction, sans vraiment prévenir Maeva qu’elle devrait l’écouter un moment, sans doute en la surprenant, d’ailleurs, par la brutalité de ses aveux, Noah parla. Enfin.

« Ma mère est née dans une famille de Sang-Pur. J’aurais pu m’appeler Highlands comme elle, ça aurait rendu mes grands-parents très contents, d’ailleurs… Oui, je suis à moitié Sang-Pur, on dirait pas, hein ? Sourire amer, dépité. Ma famille maternelle n’a jamais accepté le mariage de leur fille. Mon père était trop moldu pour eux. J’aurais pu me faire renier par les Highlands, après tout, je suis un bâtard dans leur idéologie. »

Il grimaça à ce mot, c’était entre autres parce qu’il n’était pas spécialement fier d’être relié à ces idées qu’il évitait de crier son appartenance à une famille traditionnelle de sang pur. Passif comme il était, Noah avait appris à ignorer la partie méprisante de sa famille à son égard –son oncle Philip, notamment- mais il savait que d’autres à sa place s’en seraient révoltés. Il n’avait pas envie qu’on lui distribue un regard de pitié ou d’incompréhension, c’était ses affaires de famille à lui, c’était à lui de composer avec.

« Mais, pas du tout, reprit-il, j’ai grandi avec tout ce qu’il fallait, avec tout l’amour que je pouvais demander. Je suppose que ma naissance a un peu réconcilié les deux partis, même si ça n’a pas duré longtemps. Les tensions ont fini par renaître et le couple de mes parents n’a pas tenu, voilà, tu connais la suite. J’étais soulagé au départ. En quelque sorte, c’était la meilleure solution, la plus… simple, pour tout le monde. »

Il n’avait jamais raconté cette histoire à Maeva. Il n’avait jamais raconté à qui que ce soit, à vrai dire, les véritables raisons du divorce de ses parents, préférant les résumer en un « Ils ne s’entendaient plus ». Mettre enfin les vrais mots dessus le déchargeait d’un poids, en même temps que cela remuait le couteau dans une plaie que Noah s’efforçait depuis deux ans de panser. Il s’arrêta quelques secondes dans son discours, constatant que sa voix tremblait légèrement. Il n’allait pas se mettre à pleurer devant une fille, quand même. Non, jamais, Noah refusait. Il ravala tant bien que mal ce qui commençait à monter à sa gorge, espéra que Maeva n’avait pas remarqué son regard un peu trop brillant, qu’il détourna de toute manière, puis croisa les bras.

« C’est égoïste et stupide d’espérer maintenant qu’ils se remettront ensemble un jour, hein ? »

Car dans les options que Noah laissait à ses parents, soit ils restaient définitivement célibataires, soit ils se remettaient en couple. Réaction on ne peut plus possessive, il en était conscient. Dépité, il baissa les bras. Tout ne tournait qu’autour de lui et son petit confort, encore une fois. Il n’avait pas envie de partager l’affection de ses parents, pas envie de se retrouver, comme Maeva disait, à n’appartenir à aucune famille, et se retrouver encore plus seul que ce qu’il n’était déjà. La simple perspective l’effrayait. Il resserra sa cape autour de son cou, après un brusque coup de froid, vrillant de nouveau son regard dans celui de son amie.

« Désolé, je veux pas t’embêter avec mes histoires. Je sais pas pourquoi je te raconte tout ça… Bref. Si tu… Si tu pouvais éviter d’en parler à d’autres personnes, ça m’arrangerait. »

Noah préférait le faire lui-même, même s’il ne se sentait pour l’instant pas prêt à en parler avec n’importe qui. Il ne pensait honnêtement pas que Maeva serait la première de ses amis à être dans la confidence, cela s’était fait, voilà tout. Et de façon étonnamment naturelle.


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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeSam 26 Avr 2014 - 20:56
Maeva esquissa un sourire à la réponse de Noah, un peu désappointée par son ton penaud. Elle le mit sur le compte de la tristesse qu’il pouvait ressentir sur le moment, et ne relança pas la conversation, attendant patiemment que son ami le fasse. Elle était réellement désolée de ce qu’il lui arrivait en ce moment et elle mieux que quiconque pouvait le comprendre. Etre enfant de parents divorcés n’était pas une mince affaire. Il fallait s’adapter, constamment. Aux beaux-parents, aux nouvelles familles, aux tensions qu’il pouvait y avoir. Il fallait accepter de renoncer à des choses auxquelles ils avaient été habitués toute leur enfance, comme noël en famille, ou les grands repas d’anniversaire. Une infinité de petites choses, qui pouvaient paraître dérisoires, et qui, pourtant, prenaient tout leur sens lorsqu’elles prenaient fin. En grandissant, Maeva était parvenue à tirer un trait sur tout cela, et s’était habituée à la situation. Mais il n’avait fallu que d’un petit coup de vent pour que tout s’effondre. L’arrivée de Peter dans sa vie, celle d’Eden, de Lou… Tant de changements s’étaient opérés en une seule année qu’elle n’avait pas su où se donner de la tête. Maintenant que les choses s’étaient légèrement calmées, elle tentait de prendre du recul par rapport à la situation – mais n’y parvenait pas toujours. Et oui, elle en voulait parfois à sa mère de s’intéresser trop à Lou, ou à son père d’avoir son attention trop porté sur Eden, ou sur son futur mariage.

La remarque de Noah la tira de ses pensées, et elle leva les yeux vers le ciel où, effectivement, des flocons s’étaient mis à tomber. Maeva resserra sa cape d’hiver autour de ses épaules, frissonnant légèrement face à la température relativement basse de ce mois de janvier. Respectant le silence de son ami, Maeva observa les alentours, marchant dans une direction qu’elle ne retint pas vraiment. La neige tentait vainement d’accrocher sur le sol encore chaud. S’il continuait à neiger ainsi, au réveil demain matin, le parc serait blanc. Un sourire s’étira sur les lèvres de Maeva à la perspective de la bataille de boule de neige qui s’annonçait. Voilà de quoi changer les idées de Noah ! Maeva ouvrait la bouche pour en faire la remarque, mais le jeune homme prit la parole avant elle, et elle s’arrêta de marcher pour lui faire face, curieuse.

Maeva et Noah se connaissaient depuis un bon bout de temps. Ils étaient tous les deux à Gryffondor, dans la même année, et étaient très vite devenus amis. Ils formaient un duo complémentaire : Noah était là pour calmer l’enthousiasme de la jeune fille, tandis qu’elle ne se privait pas pour le secouer avec son énergie débordante. Toutefois – et Maeva l’avait bien remarqué – il était très rare que son ami se confie à elle. Elle ne l’avait jamais forcé à lui dire quoique ce soit, elle ne l’avait jamais obligé à parler. Elle comblait les silences avec un flot de parole, et s’en contentait. Si Noah voulait un jour lui dire quelque chose, elle serait là, prête à l’entendre.

Et il semblait que ce jour était venu. Silencieuse, Maeva laissa son ami s’exprimer, hochant doucement la tête à quelques reprises. Donc, la mère de Noah venait d’une famille traditionnelle sang-Pur, les Highlands – et devait être apparenté à Joy Highlands, la capitaine de l’équipe de Quidditch des Serpentard. Maeva fronça les sourcils en entendant le terme qu’employa Noah. Y avait-il vraiment des gens pour le considérer comme un « bâtard » ? Un membre de sa famille, en plus de ça ? Elle retint toutefois tout commentaire, et le laissa continuer. C’était donc les tensions entre ses deux familles qui avaient provoqué le divorce de ses parents… Ce n’était sûrement pas une chose facile à vivre tous les jours, et Maeva se sentait un peu désemparée face à la détresse de son ami, ne sachant pas comment réagir. Elle hocha immédiatement la tête à la dernière phrase qu’il prononça, lui assurant ainsi qu’elle ne dirait rien à personne.

« Tu sais, débuta-t-elle ensuite, ce n’est pas stupide et égoïste. C’est normal. »

Elle lui saisit la main pour l’entraîner vers un tronc d’arbre couché à quelques pas d’eux, et se laissa tomber dessus, l’invitant à faire de-même. Pour une fois qui n’était pas coutume, elle prit le temps de réfléchir à sa réponse, et finit par vriller son regard dans celui de son ami.

« Le contraire serait étonnant, même. Tu as envie que  tes parents se remettent ensemble, de retrouver une vie de famille avec eux… C’est normal, ce sont tes parents. Et vu les conditions de leur divorce, c’est normal que tu espères ça. J’ai cru pendant des années que mes parents se remettraient ensemble, moi aussi ! Malheureusement on n’a aucune incidence sur ça – et ce n’est pas faute d’avoir essayé ! » elle lui offrit un léger sourire, avant de poser sa main sur son bras. « Quoiqu’il se passe, tout ira bien pour toi. » assura-t-elle.

Elle garda par la suite le silence quelques instants, observant son ami, une moue désolée sur le visage. Elle n’aimait pas vraiment le voir comme ça, et le préférait lorsqu’il avait le sourire aux lèvres – ou même lorsqu’il bougonnait contre les première année trop bruyants ! Mais Maeva était bien consciente qu’il fallait parfois plus qu’une plaisanterie pour redonner le sourire à quelqu’un, surtout après une confession comme celle-ci. Ne sachant pas quoi dire, elle finit par se rapprocher de lui pour l’enlacer dans une étreinte réconfortante. Réconfortante pour elle aussi, réalisa-t-elle, se sentant un peu rougir. C’était agréable, et l’adolescente se sentait tout de suite plus légère. Maeva avait tendance à être légèrement trop tactile avec son entourage, il fallait l'avouer. Lorsqu’elle se dégagea, les joues un peu rosies – uniquement par le froid, évidemment – la jeune fille plongea son regard clair dans celui de Noah.

« Et tu n’es pas un bâtard, et les gens qui disent ça sont stupides. Tes parents se sont mariés, ils s’aimaient, et tu es leur enfant légitime. Et si il y a des Sang-Pur ne savent pas reconnaître ça, ce sont des abrutis. » surprise par la virulence de son ton, elle rougit encore plus, et se racla la gorge gênée, réalisant par la même occasion qu’elle venait d’insulter la famille de Noah. « Euh, pardon, je ne voulais pas dire du mal de ta famille. »

Elle resta silencieuse quelques instants, et reprit enfin :

« Tu t’entends bien avec cette partie de ta famille ? » l’interrogea-t-elle finalement, sur un ton plus doux. « Joy Highlands, j’imagine que c’est ta cousine, non ? Vous vous parlez, parfois ? Et… » elle s’interrompit brusquement. « Pardon, je pose beaucoup de questions. On peut parler d’autres choses, si tu veux. » proposa-t-elle avec un petit sourire penaud.


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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeDim 4 Mai 2014 - 14:10
Noah se sentait pataud, un peu honteux aussi d’avoir monopolisé la discussion, mais il ne regrettait pas avoir parlé. Tout garder pour lui, intérioriser sans cesse ce qu’il pouvait penser ou ressentir devenait épuisant, à force. L’expérience n’était pas désagréable, il se sentait un peu plus apaisé, même si une pointe d’appréhension quant à la réaction de Maeva persistait. Aussi, lorsqu’elle lui saisit doucement la main, il sentit une chaleur l’envahir, dans un sentiment de reconnaissance mêlé d’un trouble qu’il ne parvenait décidément pas à effacer, mais qui n’occulta pas ses capacités d’écoute, cette fois-ci. Il soutint son regard sans ciller, laissant ses paroles l’imprégner et le rassurer en partie. Il n’aimait pas savoir qu’il ne pouvait rien faire, que ce qu’il pourrait dire ou faire n’aurait pas d’incidence sur ce que lui imposait sa mère, même si c’était au final le cours normal des choses. Elle ne pouvait pas rester éternellement célibataire. Il fallait qu’il se fasse une raison. Maeva était l’exemple vivant que tout pouvait s’arranger. Cela finirait bien pour lui aussi, n’est-ce-pas ?

Ses prières silencieuses semblèrent parler à la jeune Gryffondor, car elle lui assura que tout irait bien, avant de l’enlacer. Laissant Noah pantois. Il rougissait certainement autant que la jeune fille, si ce n’était plus. Parce qu’il n’était pas habitué, c’était tout… Il l’avait bien dit, les câlins n’étaient pas pour lui. Il ne savait d’ailleurs pas quoi faire de ses bras, il se sentait terriblement bête. Mais ce n’était pas dramatique, il n’y avait pas de quoi entrer dans une nouvelle crise cérébrale. Il allait juste gentiment passer ses bras autour de ses épaules, en priant Godric de lui filer un peu de courage au lieu de faire battre son cœur comme ça… Mais Maeva se dégagea avant qu’il n’ait le temps de finir sa manœuvre. Et Maeva était mignonne comme tout, avec ses joues toutes roses.

« Bah… Il y en a certains dans ma famille dont je ne pense pas tellement de bien non plus, t'en fais pas. »

Son ton était étrangement calme, comparé au désordre qui emmêlait toutes ses émotions. Comme s’il était capable de faire le moindre reproche à Maeva, à cet instant-là. Il se sentait mou comme une Patacitrouille qui fondait au soleil, c’était terriblement dérangeant pour lui qui soignait sa réputation de ronchon. Et comme face à toute chose qu’il ne connaissait pas, Noah se montrait méfiant, et peu enclin à l’affronter. Il détourna le regard, prit une inspiration discrète. Croiser de nouveau les yeux bien trop clairs de son amie lui paraissait à cet instant-là bien plus difficile que de poursuivre dans sa lancée de confidences.

« Joy est ma cousine, oui, son père est le frère de ma mère. On évite de l’ébruiter, nos parents ne s’entendent… pas très bien. Et c’était un euphémisme. Disons que mon oncle fait partie de ceux qui n’ont jamais accepté le mariage de ma mère... Mais Joy n’a rien à voir là-dedans, elle a toujours été gentille avec moi, on se voyait juste très peu, ça a fini par complètement nous éloigner. Au final, c’est à Poudlard qu’on se voit le plus, même en étant dans des maisons et des années différentes, c’est pour te dire, conclut-il un peu amèrement. On se parle à nouveau depuis même pas un an. Je crois qu’on s’entend bien. Enfin, mieux qu’avec Azénor, déjà… grimaça t-il, avant d’ajouter, se rappelant que Maeva ne comprendrait sans doute pas le lien entre Reynolds et Highlands, bien qu’ils connaissent tous les deux la célèbre –et bruyante- capitaine du club de supporters de Gryffondor. C’est une cousine aussi, et euh… Caractères incompatibles ? »

Il n’avait pas besoin d’ajouter quoi que ce soit, Maeva saisirait vite d’elle-même le contraste presque comique entre eux deux. Un petit rire lui échappa d’ailleurs, un peu jaune toutefois. Il était toujours en froid avec Azénor depuis sa visite à l’infirmerie, eux deux étant trop butés pour faire le premier pas vers les excuses. Noah estimait qu’il n’avait rien fait de mal. Tout au plus s’était-il montré peu engageant de la voir, mais pas plus que d'habitude. Au contraire, elle était la première à le trouver « choupi » quand il râlait et à venir l’embêter de plus belle –à son grand désespoir-, qu’elle se montre vexée pour une fois était imprévu. Noah n’aimait pas l’imprévu. Les mots qu’elle lui avait lancés avant de quitter l’infirmerie l’avaient vexé lui aussi. Pour une fois qu’il s’était montré curieux de connaître des détails de la vie de sa cousine, il se trouvait bien mal remercié.

Il chassa ses pensées âpres envers Azénor pour reporter son attention sur Maeva. La voir toute attentive à ses soucis le toucha encore une fois, et une pensée soudaine lui vint, de façon tout à fait inexplicable. Et s’il lui prenait la main ? Oui, il avait envie de lui prendre la main. Juste pour voir. Mais comme ça, sans raison ? Non, c’était pour la remercier. Lui montrer qu’il était sensible à ses efforts pour le réconforter. Parce qu’il était un peu frustré de ne pas avoir pu répondre à son étreinte, tout à l’heure, aussi. Surtout.

Et il le fit. Sans trop savoir comment, Noah parvint à imposer le silence à ses neurones trop actifs au détriment de ses capacités motrices, et attrapa la main de la jeune fille, la serrant légèrement entre ses doigts. Il eut l’impression de recourir à une force mentale de dragon pour oser regarder son amie dans les yeux et sortir quelques mots à peu près convenables :

« Merci, Maeva, je... Ca va mieux, grâce à toi. Merci, de… De m’écouter, et tout. »

A peu près étant par essence une expression relative. Noah relâcha la main de la Gryffondor, avant de trop se poser de questions sur le pourquoi du comment il la tenait encore. Il était urgemment temps de changer de sujet.

« Bon, on a assez parlé de moi. Je ne suis pas le seul à plaindre, je suis sûr, plaisanta t-il, en vrillant un regard attentif sur Maeva. Tu ne m’as pas raconté ce qui s’est passé avec ta mère, qu’est-ce qu’elle a pu lire pour que vous soyez encore en froid après trois mois ? »

Car Noah était rationnel, Noah se disait qu’il fallait comprendre de quoi il retournait d’abord pour apporter l’aide adéquate. Noah était un peu curieux, aussi. Mais il ne voulait pas se montrer indiscret, d’où la tournure de phrase et le ton un peu léger sensé détendre l’atmosphère et rassurer Maeva sur le fait que s’il elle ne souhaitait pas parler, il n’insisterait pas.


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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeLun 9 Juin 2014 - 22:52
Maeva resta silencieuse, curieuse de savoir si Noah répondrait à ses questions ou non. La jeune fille était très curieuse de nature, et avait bien du mal à réprimer ce défaut. Aujourd’hui, elle s’était pourtant excusée auprès de son ami, après lui avoir posé une série de questions. Parce que Noah venait de faire quelque chose qu’il n’avait fait que très rarement depuis qu’ils se connaissaient : se confier à elle. Elle était touchée plus qu’elle ne voulait bien l’admettre par ses confidences, qui étaient aussi rares que précieuses. A son plus grand plaisir, il entreprit toutefois de répondre à ses questions, évoquant d’abord Joy Highlands, qui était bel et bien sa cousine. La jeune fille hocha doucement la tête à l’écoute de ses paroles. Elle essayait d’imaginer la situation dans laquelle se trouvait son ami, sans y parvenir complètement. La Haute Société était complètement inconnue à Maeva, et elle avait dû mal à croire qu’on ne puisse pas approuver un mariage à cause du statut de sang de l’une des deux personnes. C’était aberrant à ses yeux, et surtout complètement dépassé ! La Haute Société était un univers à part, définitivement. Maeva décida d’emblée de ne pas l’apprécier, par solidarité pour Noah et sa famille.

« Azénor Reynolds ? » demanda-t-elle en écarquillant les yeux, surprise.

Les Reynolds étaient une famille Sang-Pur ? Première nouvelle, elle n’en savait rien. Et surtout… Azénor était la cousine de Noah ? Elle sentit un sourire amusé s’étirer sur son visage à cette pensée. Il était vrai que les deux Gryffondor étaient complètement opposés. Azénor semblait aussi extravertie et impulsive que Noah était raisonnable, voire parfois râleur.

« Oui, je vois ce que tu veux dire par caractères incompatibles… » lança-t-elle en riant.

Elle l’aimait bien comme ça, Noah ! Raisonnable, sensé, bougon et un peu râleur. C’était son rôle de le pousser à se montrer un peu plus ouvert, et c’était le sien de la dissuader d’entreprendre des choses vraiment stupides et impossibles. Ils étaient un bon duo ; ils fonctionnaient bien ensemble. Et étonnement, Maeva qui n’écoutait que rarement que les autres lorsqu’ils essayaient de la raisonner, considérait toujours ce que Noah avait à dire, et y était attentive. De cette manière, il lui avait évité de nombreuses retenues ! Elle souriait à cette pensée, lorsqu’elle fut tirée de ses pensées par un contact surprenant, à savoir sa main dans celle de Noah. Elle leva les yeux vers son ami, cherchant à cacher son trouble. En vain, puisque le rouge lui monta doucement aux joues, à l’entente des paroles de Noah. Elle ne savait pas pourquoi elle avait aussi chaud, d’un coup. Pour rien, décréta-t-elle. Noah était seulement gentil et elle était touchée par ce geste, voilà tout, songea-t-elle, peu convaincue par elle-même, mais décidée à croire à cette version des faits.

« Oh, c’est… C’est normal, tu sais. » répondit-elle un peu maladroitement, avant de se racler la gorge et de reprendre : « Tu peux venir me parler quand tu veux. Je suis contente si ça va mieux. » fit-elle avec un sourire sincère – elle détestait voir ses amis tristes.

Cependant, Noah changea bien vite de sujet, évoquant les relations tendues entre Maeva et sa mère. La jeune fille haussa les épaules lorsqu’il lui demanda ce qu’elle avait bien pu lire pour qu’elles soient encore en froid trois mois après.

« C’est un peu long à expliquer. » prévint-elle.

Un peu long parce qu’il y avait « l’affaire Darren O’Connor » mais aussi tout ce qu’il y avait derrière ça. Plusieurs rancœurs que Maeva gardait au fond d’elle, beaucoup de non-dits parfois pesants pour la jeune fille.

« Il y a trois mois, ma mère a découvert que j’avais entretenu une correspondance avec Darren O’Connor – je ne sais pas si tu vois qui s’est. Ce n’était rien vraiment. On s’entendait bien l’année dernière, et voilà, je voulais juste savoir comment il allait, et s’il se plaisait chez les Pies. Ma mère a piqué une crise quand elle a découvert les lettres. Elle a quelque chose contre lui visiblement et elle n’a pas arrêté de me dire qu’il ne fallait pas que je lui parle, qu’il était mauvais. Déjà, j’étais énervée qu’elle veuille me donne une leçon sur qui je peux ou je ne peux pas fréquenter. Et puis j’étais aussi énervée parce qu’elle a fouillé dans ma chambre, et que je déteste ça. Tu sais, ce qu’il y a de bien, avec Poudlard, c’est que normalement, tu es loin de tes parents, tu es indépendant un peu. Imagine que ta mère et ton beau-père habitent dans le château. Que tu les vois tous les jours. C’est l’enfer. » lâcha-t-elle avec un petit rire. « Mais bon, c’est surtout à la fin qu’elle m’a le plus énervée, parce qu’elle m’a menacé de m’envoyer passer toutes mes vacances chez Eden et mon père. Et ça, c’est vraiment cruel. En fait, je n’aime pas qu’elle utilise mon père pour avoir le dernier mot, alors qu’elle sait très bien que j’ai du mal à m’entendre à lui. Je trouve ça bas. »

Elle poussa un léger soupir.

« C’est stupide hein. Mais il y a beaucoup de tensions dans ma famille, ces temps-ci. Entre la naissance de Lou, le mariage de mon père et tout… C’est pas facile tous les jours. Mais je crois que je m’emporte un peu pour rien, aussi. » avoua-t-elle en baissant les yeux, légèrement honteuse.

Elle s’emportait pour rien, et était aussi beaucoup trop fière pour aller faire le premier pas.


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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeMar 15 Juil 2014 - 14:17
L’ironie voulait que cela soit précisément dans les moments difficiles que l’on prenne conscience du positif qui nous entourait et qu'on ne voyait pas. Maeva avait toujours été là. Quatre années qu’ils côtoyaient la même salle commune, quatre années qu’ils étaient amis et Noah venait seulement de s’apercevoir comme elle pouvait se révéler une oreille attentive et précieuse. Il hocha la tête lorsqu’elle lui assura qu’il pouvait se confier à elle autant qu’il le voulait. Il le ferait. Leur relation venait de gagner quelque chose de plus, quelque chose qu’il ne parvenait pas à nommer précisément, mais qui lui réchauffait le cœur. Et il avait envie que Maeva se sente elle aussi déchargée du poids qui la rendait maussade.

« On a tout notre temps. » répondit-il calmement, en haussant les épaules.

Tout leur après-midi, même, s’il le fallait. Ils auraient bientôt très froid, à force de rester immobiles sous ce temps d’hiver, mais la neige avait l’effet bénéfique de créer une petite bulle de bien-être et de tranquillité qu’il n’était pas possible d’obtenir en été, quand tous les élèves sortaient dans le parc pour profiter du soleil. Pas étonnant que Noah se soit laissé allé aux confidences, tout l’y invitait, et pas seulement les sourires encourageants de Maeva.

Il l’écouta débuter ses explications, hocha vaguement la tête au nom de Darren O’Connor. Il ne le connaissait pas personnellement, mais personne à Poudlard ne pouvait ignorer l’existence de l’ancien et bruyant attrapeur de l’équipe de Quidditch des Serpentard, tant il semblait mettre un point d’honneur à faire parler de lui. Noah n’avait pas forcément une bonne opinion de ce personnage, beaucoup trop arrogant à son goût. Que Maeva lui annonce qu’elle s’entendait bien avec lui le surprenait mais soit, pourquoi pas. Si elle était une fille à s’arrêter aux apparences, eh bien, pour commencer, Noah ne serait sans doute pas son ami, tant il pouvait paraître bougon et désagréable au premier abord.

Il la laissa parler jusqu’au bout, ce ne fut pas vain, elle avait beaucoup de choses à exprimer. Il était peiné de voir la jeune fille aussi maussade. Il pouvait comprendre son besoin d’indépendance, ils passaient tous par là, c’était ce que les adultes aimaient bien appeler « crise d’adolescence » en agitant la main, comme s’il ne s’agissait là que d’un vulgaire moustique qui passait les embêter, mais qui finirait par s’en aller.

« Je sais que c’est pas facile de discuter avec ses parents –il était le premier à en éprouver des difficultés- mais tu as essayé de dire tout ça à ta mère ? s’enquit-il doucement. Je suis sûr qu’elle peut comprendre ton besoin d’avoir ton espace privé, si tu le lui expliques clairement. Si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord, tu devrais peut-être essayer avec Virtanen, il peut la raisonner, parfois, les adultes parlent mieux entre eux… Nous, on n’est que de pauvres enfants en pleine crise d’ado, hein. »

Noah ne masquait pas son dédain, son côté bougon reprenait le dessus. Ce n’était pas si mal de râler à deux, ca changeait de ruminer seul dans son coin. Il eut un faible sourire en entendant son amie dire qu’elle se mettait vite en colère. Ah ça, Maeva n’avait pas volé sa place à Gryffondor, ne l’avait-il pas toujours dit ? Mais, même s’il s’évertuait à la calmer parfois, il l’aimait comme elle était, assez caractérielle. Et puis, son petit caractère avait ses bons côtés, aussi.

« Au moins, tu ne te laisses pas marcher sur les pieds, et tu as le courage de revendiquer les choses, tempéra t-il, avant de poser une main amicale sur son épaule. Ta mère finira par comprendre, j’en suis sûr. Je sais pas quel genre d’élève était Darren, mais elle doit être bloquée par l’image qu’elle a eue de lui, voilà tout. C’est normal qu’elle s’inquiète de tes fréquentations, elle essaye juste de te protéger, toutes les mères font ça. » conclut-il en haussant les épaules.

La voix de la raison avait parlé, Noah avait toujours été fort pour dispenser des conseils de patience que lui-même ne suivait pas. Maeva aurait visiblement besoin d’une sacrée dose de patience pour se confronter à sa famille, cet été. Il allait lui proposer de passer quelques jours chez lui pendant les vacances, si elle le souhaitait, avant de se souvenir que Maeva l’avait justement fait quelques minutes plus tôt. Ils iraient loin, dis donc, s’ils se proposaient mutuellement de fuir leurs maisons…

« Eh ben on est dans de beaux draps avec nos parents ! Entre ta mère qui t’étouffe et la mienne qui me fait des mauvaises surprises… On fugue ? »

Il disait ça comme ça, pour plaisanter, bien sûr. De toute manière, ce n’était pas comme s’il avait le courage de le faire. Maeva, ce n’était pas dit, mais lui, il frissonnait rien qu’au mot forêt interdite, cela le rendait forcément moins crédible. Mais si ce petit trait d’humour pouvait faire dérider la jeune fille, il voulait bien prendre le risque.

« En fait, on devrait partir ailleurs pendant les vacances, juste entre nous, entre Gryffondors, ça serait plus simple. Que nos parents nous lâchent la grappe ! »

Convaincre ses parents de le laisser partir seul serait une tâche bien ardue, Noah en était conscient. Il s’était relevé en proposant ça, sans vraiment y penser. L’été était encore bien loin de toute manière, et le gel sur le tronc qu’ils avaient pris pour banc s’était bien chargé de le lui rappeler. Il s’étira quelques secondes, puis tendit une main à Maeva pour l’encourager à se lever aussi.

« On va finir par se laisser mourir de froid si on reste ici. On rentre au château ? »


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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitimeMer 16 Juil 2014 - 19:28
Parler faisait étrangement du bien à Maeva, qui, à la fin de son récit, adressa à Noah un petit sourire, à la fois désolée d’avoir autant monopolisé la parole, mais surtout soulagée d’avoir pu dire tout ce qu’elle avait sur le cœur. Elle écouta ses conseils d’une oreille attentive, souriant lorsqu’il mentionna la crise d’adolescence. C’était devenu un des termes favoris de sa famille pour justifier ses revendications. « Ne faîtes pas attention, ce n’est que la crise d’adolescence, vous savez ce que c’est ! » avait un jour dit sa grand-mère, lorsque Maeva avait râlé sur la façon dont elle avait tenu à l’habiller pour aller prendre le thé chez des amis. Ce n’était pas la « crise d’adolescence », elle refusait juste de porter des robes à fleurs et à froufrous ! Quelle idée.

« Je pourrais essayer de parler à Peter, oui… » mais elle trouvait cela étrange de se confier à lui au sujet de sa mère. S’ils s’entendaient plutôt bien depuis quelques mois, elle n’était pas sûre que leur relation soit arrivée au stade des confidences. Mais elle notait l’idée, pour plus tard. « Mais oui, effectivement, nous n’avons pas le droit d’avoir notre avis, nous, ce serait trop beau ! »

Maeva fut secouée d’un léger rire lorsque Noah affirma qu’au moins, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Elle était bien consciente de s’emporter rapidement – même si elle essayait de faire des efforts. Mais ce n’était pas sa faute, cela avait toujours été le cas. Elle ne supportait pas rester calme, et faisait partie des premières à se lever pour agir lorsqu’elle avait quelque chose à revendiquer. Parfois, ce n’était pas toujours judicieux, et c’était dans ces moments là qu’elle appréciait avoir Noah à ses côtés, qui s’évertuait toujours à la calmer et à lui montrer les failles de son raisonnement.

« Oui, j’imagine qu’elle finira par comprendre… Mais je n’aime pas qu’elle puisse redire quelque chose sur les personnes que je fréquente. Je veux dire, je n’ai pas besoin d’avoir un chaperon, je suis amie avec qui je veux ! Mais bon, tu sais, avec une mère enseignante à Poudlard, la notion d’espace privé n’est pas très développée. Elle est au courant de tout ce que je fais ! » c’était d’ailleurs une des choses qu’elle détestait par-dessus tout.

Maeva ne pouvait pas non plus se plaindre de sa famille, elle savait qu’elle n’avait pas à en être malheureuse. Mais parfois, cela faisait du bien de se plaindre sans retenue, avec quelqu’un qui traversait des épreuves semblables aux siennes sur quelques points. Ah, ce que les parents pouvaient être pénibles parfois, songea-t-elle en observant la neige tomber. Il ne leur restait plus qu’à fuguer de chez eux, comme le suggérait justement Noah ! Maeva eut un sourire malicieux et posa sur son ami et regard faussement sérieux.

« Un jour, je vais te prendre au pied de la lettre, et je vais venir sonner chez toi avec un baluchon pour qu’on aille camper dans la forêt interdite, loin de nos parents… »

L’idée que son ami proposa ensuite – celle de partir en vacances juste entre eux – était beaucoup plus censée que celle qu’elle venait de lancer – mais moins drôle ! Maeva l’approuva toutefois d’un hochement de tête enthousiasme. Des vacances avec ses amis, loin de sa famille… Voilà quelque chose qu’elle apprécierait énormément ! Cependant, ce n’était pas dit que ses parents acceptent. Après tout, elle restait une toute petite fille aux yeux de son père – à son plus grand désespoir.

« On pourrait partir juste avec les Gryffondor de notre promo, ce serait sympa… » se surprit à rêver Maeva.

Elle fut tirée de ses pensées lorsque son ami se releva pour s’étirer, avant de lui tendre la main, l’incitant à se lever.

« Ouais, on y va ! » s’exclama-t-elle en lui saisissant la main pour se remettre debout.

La jeune fille observa durant quelques secondes les alentours qui commençaient à être recouverts par la neige, avant de reporter son attention sur Noah.

« Merci de m’avoir écouté. » souffla-t-elle avec un sourire, avant de glisser son bras sous celui du jeune homme pour rentrer au château.

RP terminé


Shake it out
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Supernova [Noah & Maeva] Icon_minitime