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(Flashback) Donnant-donnant [Hayden]

Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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(Flashback) Donnant-donnant [Hayden] Icon_minitimeJeu 26 Déc 2013 - 22:39
2 janvier 2007
 


Que lui dirait Jason dans ce cas-là, déjà ? Ah oui. « Bien fait pour toi », ou « C’est pas comme si je t’avais pas prévenu, débrouille-toi maintenant ». Il avait beau être seul dans cette cellule à des kilomètres de Bristol, les poings liés par un sortilège, la voix furieuse de son frère lui parvenait parfaitement, comme un discours enregistré qu’il ferait inlassablement tourner en boucle dans son esprit. Inutile de préciser qu'il aurait aimé avoir une musique plus agréable dans les oreilles. 

Quel merveilleux début d’année. Splendide réveillon. Après avoir passé la nuit du 31 à boire comme un trou en compagnie d’amis qui s’étaient vite éclipsés, Roy avait fini le reste de sa nuit à se faire croire qu’il ne déprimait pas du tout, seul dans son appartement. Mais non, il avait ses bonnes vieilles bouteilles de whisky Pur Feu avec lui, allons. Les mêmes charmantes bouteilles qui l’avaient cloué au lit jusqu’à  quatre heures de l’après-midi, puis fait errer dans son appartement le reste de la journée avec un horrible mal de crâne… Ces désagréments n’auraient pu être qu’une banale cuite de fin d’année, aussitôt venue, aussitôt oubliée, si le lendemain, en voulant se rendre à la voie des Miracles, il ne s’était pas fait surprendre par la Brigade de Police Magique. Pourtant, il aurait dû prévoir le coup, car le même schéma se répétait chaque année aux abords des fêtes de fin d’année : les accidents et les débordements voyaient leur fréquence augmenter, et le nombre de patrouilleurs de la Police avec. Il était logique qu’un premier janvier,  la ville de Bristol, déjà particulièrement surveillée le reste de l’année, le soit davantage. Il était même fortement possible que les officiers et les Aurors tentent justement de profiter de cette période de fête pour coincer tout ceux qui se montreraient plus imprudents qu’à l’accoutumée. C’était rageant, vexant pour Roy de constater qu’il faisait partie du lot des joyeux hurluberlus de l’année qui faisaient la joie et la conversation des policiers autour d’un verre au Circée, en fin de journée.

Qu’avait-il raté ? C’était la question qui hantait depuis les deux, trois, six heures qu’il attendait –il ne savait plus vraiment- dans l’une des quelques cellules du Ministère réservées aux gardes à vue en attendant l’interrogatoire. Les entrées de la Voie des Miracles étaient sensées être parfaitement sécurisées. Il changeait régulièrement d’entrée, pour éviter de se faire trop remarquer. Il ne disait jamais à personne à l’avance laquelle il allait emprunter. Roy n’était pas paranoïaque, juste prudent, dans un monde professionnel où les délations étaient fréquentes –et très sévèrement punies par ses confrères, mais c’était une autre histoire. L’explication était peut-être là, d’ailleurs, on l’avait balancé. Ou peut-être tout simplement que les gamins payés trois Mornilles pour faire le guet près des entrées et les prévenir de l’arrivée des policiers –via le coup classique mais terriblement efficace des faux Gallions de communication qui chauffaient quand un guetteur repéraient une brigade- avaient mal fait leur travail. C’était un système extrêmement simple, mais bien rôdé par des années d’expérience et d’organisation, un système qui faisait entre autres que les malfrats de la Voie des Miracles étaient si difficiles à attraper pour la Police, puisqu’ils se volatilisaient dès que ces derniers étaient dans les parages.

Las de répéter dans son esprit le même rond de pensées qui ne trouveraient leur solution qu’une fois qu’il serait à l’air libre ou qu’il aurait plus d’informations à l’issue de l’interrogatoire, Roy bascula en arrière, appuyant son crâne contre le mur. Il ne pouvait bouger ses mains, ce qui rendait sa position très inconfortable. C’était la première fois qu’il se faisait coincer. Six ans sans se faire remarquer, et il avait fallu que ça lui arrive un jour de travail comme un autre, au milieu des rues de Bristol, à un moment où il ne s’y attendait pas du tout. Oh, il n’était pas vierge de tout casier judiciaire non plus, son nom était déjà connu des services de police pour des faits d’armes plus banals  –règlements de compte disons plutôt violents, notamment-  et sans doute que des enquêtes avaient placé son nom dans la liste des trafiquants suspectés. En fait, tout ceci avait tout l’air d’une rafle, il n’était pas le seul à s’être fait prendre. Avec un peu d’espoir et un bon jeu de comédien, il pourrait toujours essayer de se faire passer pour quelqu’un qui passait au mauvais endroit au mauvais moment… Le problème était qu’il n’avait aucune idée de la façon dont les interrogatoires étaient menés ici, tout comme il ne savait pas quel serait l’Auror qui s’occuperait de lui. Il allait devoir compter sur ses capacités d’improvisation, encore une fois.

Un déclic lui fit lever la tête et constater avec ravissement qu’on venait enfin le tirer de la morosité de sa cellule. Roy n’aurait jamais cru être un jour heureux de voir l’uniforme d’un tireur d’élite. Les mots sortirent de sa bouche, aussi spontanés que cyniques :

« Oh, de la visite ! Par pitié, dites-moi que vous venez de vous rendre compte que tout ceci n’est qu’une effroyable méprise et que je suis aussi innocent qu’une chèvre vierge !
-Fermez-la, je vous emmène au bureau des interrogatoires. Vous avez intérêt à vous tenir tranquille.
- Comment je pourrais faire autrement alors que vos sortilèges d’Attaches sont si efficaces ? répliqua Roy, sans pouvoir empêcher son côté flagorneur de reprendre le dessus.
- Faites pas le malin, avancez » gronda t-il en le poussant un coup.
 
Ils arpentèrent les couloirs de ce qui devaient être les départements de la Justice Magique, plus calmes qu’on ne pouvait s’y attendre, Roy devina qu’il s’agissait des dernières heures de travail et que nombreux étaient rentrés chez eux. Il se laissa guider par son charmant colosse, jusqu’à une porte isolée des autres bureaux, une porte qui ne donnait pas très envie d’être ouverte.  Pourtant, la pièce derrière était moins intimidante qu’on ne pouvait le craindre. Il y avait toujours  la traditionnelle et unique table de face à face, mais l’endroit était éclairé convenablement, au moins, et il y avait même une fenêtre. Tablaient-ils sur la mise en confiance de leurs détenus ?
 
« Auror McNeil, salua le policier. Je vous ramène le dernier, avec son dossier. Bon courage. »
 
Bon courage, bon courage… Roy n’était pas si effrayant, si ? La preuve que non, il offrit un sourire poli à son nouveau bourreau, tandis que le précédent sortait de la pièce.
 
« Auror ? répéta t-il, aussitôt que la porte fut claquée derrière le policier. Je suis assez important pour qu’on confie mon dossier à un Auror ? Vous m’en voyez flatté. »


Assis en face, il ne se gênait pas pour observer l’homme aguerri qui allait lui servir d’interrogateur. Plutôt costaud, fut la première remarque qu’il se fit. Mais Roy devait s’estimer déjà heureux d’avoir affaire à un être humain à peu près normal à un ou deux kilos de muscles près, et pas à la charmante haleine des Détraqueurs. Il lui était difficile de dire d’emblée quel genre de personne était l’Auror. Quelle carte jouer ? Il lui fallait tester la température.
 
Roy agita ses poignets liés par des filaments enchantés, tout en reprenant la parole :
 
 « Vous me les retirez ? On m’a pris ma baguette, ajouta t-il, parant d’avance à d’éventuelles objections. Même si j’étais assez fou pour m’enfuir, je pense que je ne ferai pas le poids contre votre super entraînement d’Auror, et puis votre gaillard qui est venu me chercher et qui attend derrière n’a pas l’air très coopératif non plus. Je vous jure que je ne ferai rien d’autre de plus agressif que me gratter la joue. »


Sans se départir de son sourire, bien évidemment.
Hayden McNeil
Hayden McNeilAncien personnage
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(Flashback) Donnant-donnant [Hayden] Icon_minitimeMer 1 Jan 2014 - 16:28
La journée avait été longue. Comme toutes les premières journées de janvier, d’ailleurs. Au BDA, après l’effervescence des fêtes, on démarrait l’année sur les chapeaux de roues. Pourtant, peu à peu, le département de la Justice Magique retrouvait son calme. Hayden, assit devant un bureau dans une des salles d’interrogations, relisait le dossier qu’on lui avait donné quelques heures plus tôt. Les arrestations avaient été nombreuses en ce début d’année, et plusieurs Aurors avaient été désignés pour interroger différents suspects, tous soupçonnés de prendre part dans des affaires plutôt louches sur la Voie des Miracles. Quelle ironie, avait songé Hayden en découvrant cela, conscient que son propre frère jumeau n’exerçait pas lui-même une profession des plus légales. Mais visiblement, il n’était pas de ceux qui s’étaient laissé prendre par les Aurors, et pour cause, les arrestations n’avaient pas été hasardeuses, mais bien ciblés. En effet, la veille, en patrouillant, les Aurors de garde avaient mis la main sur un petit trafiquant. Rien de bien inhabituel en apparence, mais en faisant pression sur lui, très vite, de nombreux noms étaient sortis. Ils n’avaient eu qu’à les noter soigneusement, avant de procéder à une arrestation en masse ce matin-même.

Étouffant un bâillement, Hayden reporta son attention sur la porte en face de lui, attendant patiemment qu’elle s’ouvre sur le prochain suspect. Chose qui ne tarda pas à arriver, puisqu’un policier arriva, accompagné d’un homme aux cheveux bruns, qu’il jaugea rapidement du regard. Roy Calder, nota-t-il intérieurement après un coup d’œil vers la fiche qu’on lui avait transmise. Saluant à son tour le policier, et esquissant un sourire à sa remarque, Hayden attendit quelques secondes que ce dernier se soit retiré avant de reporter son attention sur Calder, l’incitant à s’asseoir d’un mouvement de tête. Silencieux, il l’écouta parler, et s’appuya contre le dossier de son fauteuil.

« C’est la procédure, votre joue peut bien attendre un peu. » lâcha-t-il simplement, au sujet des menottes.

Il se redressa légèrement, avant d’observer l’homme en face de lui. Son nom était apparu de nombreuses fois en tête de la liste des trafiquants suspectés dans quelques affaires, mais les Aurors n’avaient jamais pu récolter la moindre preuve valable pour procéder à une arrestation. C’était peut-être enfin l’occasion, songea-t-il. Et si, au passage, il parvenait à lui faire avouer le nom d’autres trafiquants, ce serait parfait.

« J’imagine que vous savez pourquoi vous êtes là. » commença-t-il en l’observant attentivement. « Vous avez été arrêté ce matin suite à une dénonciation. » déclara Hayden, omettant, évidemment, de préciser qui était leur informateur.

Se penchant vers Roy, il poursuivit :

« Au point où vous en êtes, le mensonge ne fera qu’empirer votre peine, tandis qu’une confession ne fera que l’alléger. Compris ? »

Il bluffait légèrement, il ne pouvait pas condamner Calder suite à une simple dénonciation, et la garde à vue finirait par prendre fin. Mais Hayden était devenu plutôt doué, dans l’art de dissimuler et de mentir.

« Que pouvez-vous donc me dire sur la Voie des Miracles ? Puisque c’est bien là que vous vous rendiez plus tôt dans la journée, n’est-ce pas ? »


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Roy Calder
Roy CalderPropriétaire d'un haras
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(Flashback) Donnant-donnant [Hayden] Icon_minitimeMar 7 Jan 2014 - 22:30
Moins agressif et moins insensible à l’humour que le colosse qui était venu le chercher dans sa cellule de garde à vue, c’était déjà ça. Roy ne fut néanmoins pas ravi de sa réponse, condamné de toute évidence à garder ces maudits liens magiques encore un certain temps, et ça n’était pas vraiment agréable pour ses poignets. Mais il avait déjà enduré pire, il pouvait bien s’en accommoder et se contenter de trouver un moyen de s’en sortir le plus rapidement possible.

Les choses sérieuses se présentèrent très vite, et c’était tant mieux. Roy eut enfin la réponse à la question qu’il se posait plus tôt. Un délateur, donc. Il l’aurait parié, c’était la solution la plus logique. Le cafardeur en question n’avait plus qu’à craindre pour sa peau, à présent. Il n’y avait nul crime pire que la dénonciation dans leur milieu, car c’était justement ce qui faisait tomber les réseaux. Roy ne savait pas encore qui c’était, et nul doute que l’Auror n’allait pas lui révéler son nom. Protection des témoins, tout ça, blabla…

Mais Roy resta muet, préférant d’abord le laisser terminer sa petite introduction. D’une part, pour mieux jauger la personnalité de son interrogateur, et d’autre part, pour tenter une estimation d’à quel point il était dans la merde. Or, Roy n’avait beau ne pas être avocat, il avait tout de même une certaine notion de ses droits, compte tenu du nombre de fois où il avait cherché des magouilles pour contourner le système. Et si l’Auror McNeil ne disposait que d’une délation à son propos, il lui semblait bien qu’il n’était pas vraiment inculpable et que tout ceci n’était qu’une façon de lui mettre la pression pour obtenir des informations. Il n’en fallut pas plus à Roy pour arborer son éternel sourire arrogant et commencer la partie de poker verbale. Bluff contre bluff.

« Je vois. C’est comme ça que vous espérez coincer des gens ? Vous effrayez un ou deux crétins pour qu’ils crachent des noms ? Mais dites-moi, Auror McNeil, où sont les preuves ? Qui me dit que votre indic n’a pas balancé mon nom parce qu’il voulait juste m’attirer des ennuis ? Eh non, je ne suis pas irréprochable… J’ai quelques vieux ennemis de Poudlard, je peux vous fournir la liste de tous les gens que j’ai embêtés dans ma jeunesse, si vous voulez que je me confesse, mais rien de bien criminel, désolé. Vous voyez, c’est facile de balancer des noms comme ça. » conclut-il, ironique.

Puisqu’il fallait bluffer, Roy était prêt à jouer l’innocence jusqu’au bout. Après tout, il n’y avait pas de preuves n’est-ce-pas ? Oui, il priait pour qu’il n’y ait pas de preuves, ou il faudrait passer à l’étape négociation et c’était déjà plus difficile… Il se donna donc un air à la fois surpris et amusé quand l’Auror évoqua la Voie des Miracles, comme s’il ne s’agissait là que d’une bonne fable.

« La Voie des Miracles ? Pas étonnant que vous ayez tant de mal à coincer les vrais malfaiteurs, -car il était bien sûr innocent- si vous poursuivez des légendes. Faudrait déjà prouver qu’elle existe, il y a tellement de rumeurs qui se contredisent à son sujet.  Mais, d’accord, admettons. Qu’est-ce qui vous fait dire que j'allais à la Voie des Miracles ?  Vous ne savez même pas où elle se trouve, comment vous pouvez savoir que je m’y rendais ? »

Roy était loin d’être bon au Quidditch mais s’il y avait une activité dans lequel il excellait, c’était bien dans l’art de poser des questions pour échapper à celles qu’on lui posait.
Hayden McNeil
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(Flashback) Donnant-donnant [Hayden] Icon_minitimeDim 26 Jan 2014 - 19:48
Hayden écouta la tirade du trafiquant d’une oreille attentive, presque amusé par la tournure si habituelle que prenait cet interrogatoire. Evidemment, il ne s’attendait pas à ce qu’il se confesse dès le début. Ils étaient tous comme ça, après tout. Ils prétendaient ne rien avoir affaire avec tout ça, ils mentaient, ils tentaient de s’en sortir avec des phrases qui suintaient d’une innocence feinte. Puis, les Aurors amassaient les preuves, reconstituaient le puzzle, et finissaient par monter un dossier contre ledit criminel. Dossier qui passait ensuite par le tribunal. Parfois – il l’avouait – les accusations étaient fausses, et le suspect se révélait être innocent. Mais quelque chose soufflait à Hayden que ce Roy Calder n’était en rien innocent. Et après des années en tant qu’Auror, il avait appris à écouter son instinct. Puis, ce n’était pas comme si le nom de son interlocuteur était inconnu au sein du bureau, puisqu’il était apparu en tête de liste dans de nombreuses affaires. Mais Calder marquait un point. Les preuves, si elles étaient présentes, n’étaient pas évidentes pour autant. Il ne lui restait que le bluff pour parvenir à arracher un aveu au trafiquant. Ça tombait bien, Hayden excellait dans ce domaine.

« C’est moi qui pose les questions ici, Calder. » lâcha-t-il, en abandonnant toute forte d’amabilité.

Il vrilla un regard dans le sien en s’appuyant contre le dossier de sa chaise. Il omettait volontairement de répondre à toutes les questions que venaient de lui poser l’homme – ce n’était pas comme s’il avait à le faire. Il resta silencieux quelques secondes, observant le comportant de Roy, avant d’avoir un petit sourire, et d’ouvrir la bouche pour prendre la parole.

« Cependant, c’est effectivement tout le problème avec les indics. Mais si je vous dis qu’on les a, les preuves contre vous ? Si je vous dis qu’il ne faut rien de plus pour vous arrêter sur le champ ? Si je vous répète que la seule chose qui peut réduire votre peine, c’est un aveu ? Le BDA sait enquêter. Et les trafiquants ne sont sûrement pas les plus difficiles à pister, loin de là. »

Sur ce point, par contre, il était loin de mentir. Les trafiquants étaient bien loin d’être aussi dangereux que les meurtriers. Ils ne restaient pas moins des criminels qu’il fallait arrêter, cependant, même si cela signifiait enchaîner plusieurs interrogatoires dans la même journée.

« Et, même si on ne disposait pas des preuves que l’on détient contre vous, rien que votre attitude vous trahit. Vous savez pourquoi ? Parce qu’un innocent n’agit jamais de cette façon là. Un innocent n’est jamais calme. Il entre dans la salle avec des yeux écarquillés, demande un avocat, panique, crie son innocence. Vous étiez trop calme, dès le début, trop détendu. Allez savoir pourquoi les innocents agissent comme s’ils étaient effectivement suspects, et que le contraire est vrai aussi. »

Il saisit un stylo, plongea à nouveau son regard dans celui de Calder.

« Et donc, ces aveux ? A moins que vous ne vouliez qu’on passe directement à l’arrestation. Ce serait dommage, votre peine ne serait que plus grande. »


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Roy Calder
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(Flashback) Donnant-donnant [Hayden] Icon_minitimeVen 7 Fév 2014 - 19:51
Imprudent. Insolent. Impulsif. Tel était Roy Calder, et tels étaient les arguments qui avaient convaincu le Choixpeau Magique de pencher pour Gryffondor plutôt que pour Serpentard. Car Roy ne possédait pas ce petit sursaut de prudence qui lui faisait fermer sa grande gueule lorsque la situation l’exigeait. Il était toujours présent pour céder à cet appel si tentant de la provocation, quitte à se brûler un peu les ailes. Mais Hayden McNeil n’était pas de ceux qui allaient le laisser s’envoler si facilement.

Un changement de tactique s’imposait. Au jeu du bluff, McNeil n’était pas mauvais non plus. Oh, Roy avait toujours droit à sa présomption d’innocence, tant qu’il n’aurait pas les preuves contre lui sous les yeux. Peut-être même qu’avec un bon avocat, ils le laisseraient partir. Mais si c’était pour que le BDA le suive à la trace une fois qu’il serait relâché, était-ce vraiment la peine ? Il n’avait aucune envie d’être « pisté » comme le disait si bien McNeil, aucune envie de surveiller ses arrières continuellement, de devoir faire attention au moindre de ses faits et ses gestes, parce que les Aurors l’auraient dans le collimateur.  Et il n’avait aucune envie non plus de se faire arrêter, évidemment.

C’était en général dans ces situations de mise au pied du mur que ses confrères se dénonçaient entre eux. Stupide négociation avec la justice, aux yeux de Roy. Il préférait encore garder les menottes, plutôt que de retourner chez lui avec sa tête mise à prix. Il lui fallait trouver autre chose.

« Et donc, ces preuves ? rétorqua Roy, sur le même ton. Il croisa les bras, en reprenant un air un peu plus sérieux, moins railleur que plus tôt. Abattez vos cartes, et j’abats les miennes, c’est aussi simple que ça. On peut continuer longtemps, sinon. Si on résume la situation, vous n’avez pas de preuves à me fournir, et je n’ai pas d’aveux à vous offrir. La garde à vue devra bientôt prendre fin, vous allez devoir me relâcher, puis vous allez perdre votre temps avec la paperasse pour constituer un dossier contre moi, et je suppose qu’ensuite, vous et vos copains, vous allez joyeusement me coller au cul pendant plusieurs jours en attendant que je fasse un faux pas ou que vous récoltiez des preuves contre moi, alors que vous avez plein d’autres criminels tellement plus dangereux et plus intéressants que moi à pourchasser. C'est chiant, les procédures de justice, hein. »


Il se pencha, avec ce regard brillant qu’il avait lorsqu’il était sur une vente importante. En l’occurrence, lui-même. Roy n’allait pas offrir des noms pour s’en sortir, non, certainement pas. Ca n’empêchait qu’il en connaissait. Beaucoup.

« On pourrait s’arranger. J’ai beaucoup de relations. Vous balancer les noms me coûterait trop cher, mais… On peut trouver un autre compromis, non ? Vous n’avez jamais de sale boulot à faire, monsieur McNeil ? Un boulot pour lequel vous aimeriez que ça soit quelqu’un qui le fasse à votre place, dans l’ombre, sans se soucier de toutes ces fichues règles que vous devez scrupuleusement observer en tant qu’homme de loi ? Allez, monsieur McNeil. Je suis sûr qu’on peut trouver un terrain d’entente. »



Roy faisait un pari risqué, très risqué. Mais Roy était un homme qui comptait beaucoup trop sur sa chance, parce que bien souvent, le destin ne le contredisait pas. Quelque chose lui soufflait à l’oreille que, dans l’attitude de l’Auror, finalement assez semblable à la sienne, il pouvait trouver un homme qui avait ses intérêts personnels. Quoi, exactement ? Des criminels à éliminer plus vite ? Des vengeances à accomplir ? Il n’en savait fichtrement rien. Mais il était prêt à tenter le diable.
Hayden McNeil
Hayden McNeilAncien personnage
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(Flashback) Donnant-donnant [Hayden] Icon_minitimeDim 20 Avr 2014 - 9:28
Hayden poussa un soupir en écoutant la tirade du trafiquant. Quoiqu’il en dise, il finirait derrière les barreaux. Que ce soit maintenant ou dans un mois, Roy Calder serait arrêté. S’il avouait tout maintenant – Hayden en doutait, au final – il gagnait un aller direct pour Azkaban, mais une réduction de peine. Si, au contraire, il était relâché, il suffirait de le faire suivre pour avoir quelque chose contre lui. Oh, évidemment, ils avaient des choses plus importantes à faire. Mais plusieurs Aurors étaient sur un dossier concernant les nombreux trafiquants, il lui suffirait de leur en toucher deux mots, tout simplement. Les choses étaient aussi simples que ça. Hayden  s’appuya contre le dossier de sa chaise, lassé du petit jeu de Roy Calder. Les suspects étaient tous les mêmes, songea-t-il en griffonnant sur le dossier.

« Oh, vous savez, Calder, les preuves, quand on les cherche bien, on en trouve toujours. » lâcha-t-il d’un ton froid.

Lui, il parvenait bien à les faire disparaître, pour éviter la prison à son jumeau. Et il était évident que Roy Calder était un trafiquant, ce n’était même pas une interrogation. A partir de là, s’il ne lui fallait que quelques preuves pour les faire arrêter, il n’aurait aucun mal à les trouver, il n’avait aucun doute là-dessus.

« Et pour le plaisir de vous voir prendre un aller direct pour Azkaban, je veux bien suivre la procédure de justice. » conclut-il en vrillant son regard dans celui de son suspect tout en se redressant de toute sa hauteur. On ne pouvait pas dire que le trafiquant était bien grand, en plus de ça. Facilement impressionnable.

Sa proposition, en revanche, prit Hayden de court, qui ne s’attendait sûrement pas à se voir proposer un tel marché. Il avait donc bien raison, Calder était véritablement un trafiquant et il ne pouvait pas se permettre de se faire suivre, ni de leur donner des noms, puisque cela mettrait sa tête à prix. En désespoir de cause, donc, il lui proposait ce marché. Et quel risque il prenait, en lui proposant une chose pareille ! C’était pratiquement les aveux dont il avait besoin, il était donc quasiment en mesure de l’arrêter. Pourtant, la proposition retint l’attention d’Hayden, qui resta silencieux, le regard planté dans celui de Calder.

Il avait, en effet, bien besoin de quelqu’un pour agir pour lui, dans l’ombre, chose qu’il ne pouvait décidemment pas faire sans mettre en péril sa couverture d’Auror. Mais Mardol avait certaines attentes que Hayden se trouvait obligé de réaliser, même si cela compromettait son métier. Ses collègues ne devaient avoir aucun doute sur lui – absolument aucun. Et Calder se proposait justement pour accomplir tout ce sale boulot. La proposition était tentante. Très risquée, oui, mais tentante. Mais même s’il le mettait au courant de son appartenance aux Mardoliens, Calder ne pourrait le répéter à quiconque sans passer pour un fou. Qui allait remettre en doute la parole d’un
Auror, qui servait le ministère depuis plus de vingt ans ? Personne, évidemment. D’autant plus que jamais personne ne pourrait récolter la moindre preuve contre lui.

Hayden se pencha alors en avant, prenant appui sur le bureau pour vriller son regard dans celui du trafiquant. Il hésita un peu, avant de se lancer

« Vous avez entendu parler des Mardoliens, Calder ? » commença-t-il en baissant légèrement la voix – il n’y avait aucun risque qu’on les entende, mais la prudence l’emportait. « Vous seriez prêt à travailler pour eux ? Pour moi ? »


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