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This is the way that we love, like it's forever [OS]

Alicia L. Jones
Alicia L. JonesPersonnage décédé
Messages : 146
Profil Académie Waverly
This is the way that we love, like it's forever  [OS] Icon_minitimeDim 1 Déc 2013 - 16:52
28 novembre 2007

Alicia referma la porte de son appartement, le visage encore marqué par la surprise et la douleur. Elle cligna plusieurs fois des yeux, encore trop abasourdie par la conversation qu’elle venait d’avoir avec sa petite-amie. Son ex petite-amie, se corrigea-t-elle avec une pensée ironique. C’était fini entre elles, réellement ? Elle réprima un frisson, et alla s’asseoir sur son canapé, les yeux dans le vague, le corps tendu. La jeune femme posa son menton au creux de sa main, songeuse, le ventre noué par le chagrin qui n’arrivait pas à éclater et lui donnait seulement l’impression de ne plus pouvoir respirer. Comment était-ce possible ? Leur histoire ne devait pas s’arrêter comme ça, du jour au lendemain ! Ça n’avait tout simplement pas de sens. Elles étaient heureuses, pourtant, vraiment ! Pourquoi une telle décision, et si radicale ? Pourquoi juste décider de la quitter, comme ça ? D’apparaître un soir, et de lui annoncer que voilà, elles avaient vécu quelque chose de très bien ensemble, mais que maintenant, tout était terminé, merci pour le café, au revoir. Alicia s’employa à souffler longuement, et ramena finalement ses mains contre elle, tout en repliant ses jambes.

Elle aurait dû s’en douter, pourtant. Il y avait eu des signes, quelques uns, du moins. Cette dispute qui les avait opposé, quelque temps auparavant, lorsqu’enfin, elles avaient abordé le sujet des parents d’Alicia, qui, apprenant son homosexualité, l’avaient reniée. Evidemment, que Gladys se sentait coupable, et que tout ce qu’Alicia avait pu lui dire n’avait rien changé. Non, ce n’était pas pour la jeune femme qu’elle avait décidé d’avouer à ses parents ses préférences. C’était pour elle. Parce que, par Merlin, ce n’était pas possible de continuer à vivre ainsi, sans s’afficher réellement, dans la crainte de croiser sa sœur ou son fiancé quand elle se promenait main dans la main avec Gladys. Parce que ce n’était pas juste pour elle, qu’elle méritait d’avoir le droit de vivre sa vie comme elle l’entendait, sans paniquer en se rendant au manoir familial, sans devoir mentir pour répondre aux questions de son père. Alors, oui, ils avaient coupé tout contact avec elle. Oui, Gawain lui avait déclaré très calmement qu’il ne la considérait plus comme sa fille. Mais ce n’était pas comme si elle avait eu une relation très forte avec sa famille, après tout. Evidemment, que ça la blessait, évidemment. C’était devenu concret, brutalement, elle s’était prise la réalité en pleine face. Mais, plus que tout, elle désirait continuer à vivre sa vie, or, Gladys, toute coupable qu’elle se sentait, avait alors commencé à agir avec elle d’une façon des plus étranges.

Parce qu’elle l’aimait – et parce qu’elle comprenait – Alicia n’avait rien dit, et s’était contentée de la rassurer de son possible. Mais cette situation, s’accumulant à la pression qu’elle subissait à son travail, s'était terminée en dispute mémorable, suivie de très près par une réconciliation. Et, heureuse comme elle l’était dans cette relation, prise comme l’était par son travail usant, la jeune femme n’avait pas eu le temps de se douter que la fin imminente de son couple approchait. Gladys était la première, celle qui comptait vraiment. Celle qui avait réussi à lui faire accepter ses penchants, et celle pour qui elle avait cessé de se voiler la face. Et tout ce qu’elles avaient vécu ensemble ne comptait pas assez pour la journaliste ? Ou peut-être s’était-elle tout simplement lassée. C’était possible après tout. Par Merlin, songea Alicia en poussant un soupir de frustration, elle n’avait même pas réussi à lui expliquer clairement pourquoi elle la quittait.

Peut-être parce qu’elle n’avait jamais voulu une relation à long terme avec elle ? Peut-être parce qu’elle avait pris conscience du problème de communication qu’elles avaient ? Peut-être tout simplement parce qu’elle s’apercevait que ça ne pouvait pas fonctionner plus longtemps, entre elles ? Alicia n’en savait rien, et la question ne pouvait que la tarauder davantage. Elle se laissa glisser sur le canapé, se retrouvant en position allongée sur le côté, le regard fixé sur le pied de sa table basse. Une larme coula, et, vite, elle l’essuya avec le revers de sa main. Mais elle fut suivie par de nombreuses autres, qui finirent par dévaler ses joues à n’en plus finir. Le corps secoué par des sanglots, Alicia replia ses jambes contre son corps, sa main crispée sur son ventre qui semblait se tordre de douleur. Elle maudit ses larmes, maudit Gladys, maudit le monde entier, des dizaines, puis des centaines de fois. Dans quel état pitoyable elle était, songea la jeune femme avec un sourire presque ironique. Mais elle ressentait néanmoins le besoin de pleurer, de se laisser aller une fois, pour avancer ensuite. Parce qu’elle avancerait. Même si ça lui semblait impossible pour le moment, même si elle n’aspirait qu’à rester allongée là pendant des années.

Elle avancerait, parce qu’elle était assez forte pour le faire d’elle-même. Parce qu’elle avait autre chose dans la vie. Qu’elle avait son métier, certes prenant, mais qui lui correspondait vraiment. Elle ne pouvait pas tout laisser tomber comme ça. Elle eut une rapide pensée pour Samaël qui sombrait petit à petit après sa propre rupture. Voilà ce qui ne devait pas arriver, ce qu’elle ne devait pas laisser faire. Elle allait s’accrocher, elle. Oui, elle allait surmonter ça. Ça se surmontait, les ruptures, après tout ? Ça ne détruisait pas forcément une personne, d’ailleurs. Elle allait s’en remettre, vraiment. Demain peut-être. Là, aujourd’hui, elle voulait simplement pleurer sur sa relation détruite, s’apitoyer sur son sort comme elle n’avait pas souvent l’habitude de le faire. Sur sa vie, sur sa situation, sur Gladys qui la quittait, en lui donnant des explications vagues, qui s’excusait, oui, mais qui maintenait qu’elles ne se voyaient pas assez, de toute façon. Comme si c’était uniquement de sa faute, pensa Alicia avec une pensée amère. Elle savait qu’elle avait un métier prenant, mais Gladys était souvent en déplacement aussi, et elle ne pouvait pas tout abandonner pour la suivre !

Les sanglots de la jeune femme finirent par s’apaiser, ses larmes par se tarirent, et ses yeux par se fermer. Le silence qui régnait dans l’appartement était lourd, presque oppressant, mais la médicomage tomba rapidement dans un sommeil agité.  C’était terminé avec Gladys. Terminé, et quelque chose lui disait que c’était pour de bon. Qu’il n’y aurait pas de réconciliation, pas d’excuses. Plus rien. C'était la solitude qui revenait. Encore.

RP terminé.


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Kit par Daisy ♥