De l'utilité de l'Aide Personnalisée [Cours pour les cinquième année]

20 novembre 2007

Myrdhin détestait les cinquième année. Tous les ans, c’était de loin les pires élèves à ses yeux. A croire qu’ils choisissaient de faire leur crise d’adolescence tous en même temps ! En vérité, c’était surtout que le professeur s’étonnait toujours de ne plus avoir en face de lui les enfants qu’ils étaient encore l’année précédente. Et que cela rendait ces élèves-là particulièrement effrayants à ses yeux. Ils commençaient à penser, à cet âge. A avoir une vraie réflexion. A pouvoir élaborer des plans machiavéliques tenant la route et pouvant potentiellement aboutir. Tout gardant encore vaguement un physique et des attitudes enfantins qui leur donnaient une apparence inoffensive, à laquelle, Myrdhin en était persuadé, il ne fallait pas se fier.

Mais le professeur d’Histoire avait une autre raison de détester les cinquième année. Tous les ans, à la mi-novembre, il s’était fait un devoir de les rassembler tous, la totalité des cinquème année, ensemble, en même temps, dans la même salle de classe, pour leur réexpliquer le programme de l’année, leur parler de méthodologie et de l’épreuve de BUSE qui les attendait à la fin de l’année. Epreuve à laquelle la plupart échouait lamentablement. Et comme chaque année, Myrdhin se demandait pourquoi il se donnait encore la peine de faire cette réunion, qui lui donnait d’atroces maux d’estomac trois jours avant rien que d’y penser, alors qu’il savait pertinemment que cela ne servait à rien. Ceux qui aimaient cette matière réussiraient, avec ou sans ce fichu rassemblement, ceux qui s’en fichait n’écouteraient même ce qu’il dirait aujourd’hui. A quoi bon, franchement ? Seulement, Myrdhin était quasi-certain que s’il ne faisait pas cette réunion, certains élèves se plaindraient, des parents aussi, criant à l’injustice et au « Pourquoi ça a été fait pour tous les autres avant et pas pour eux ? », et ça, ça lui donnait la nausée. Rien que d’y penser, il avait une brusque envie de se barricader dans ses appartements jusqu’à la fin de ses jours.

Renonçant définitivement à l’idée de courir à l’infirmerie se faire porter pâle, il passa la porte de sa salle de cours et fit entrer les élèves. Trop tard pour faire marche arrière, à présent. Il s’assit derrière son bureau, et les scruta attentivement, priant pour qu’ils ne fassent pas les zouaves au bout de cinq minutes. Heureusement, cette année-là comprenait quelques excellents éléments. Pas comme l’année précédente, où il avait dû supporter les ricanements et les blagues soi-disant discrètes de Carter, McNeil, Reynolds et Holloway. Insupportables, ceux-là.

« Euh…bonjour…s’il vous plait, silence. »

Ils n’avaient pas remarqué qu’il était là ? Il haussa légèrement le ton pour qu’on l’entende, même au fond de la classe.

« Bon, je suppose que vous savez pourquoi vous êtes là… »

Evidemment, il leur avait distribué une petite note sur parchemin pour le leur expliquer et pour éviter qu’ils n’oublient.

« On ne va donc pas s’éterniser là-dessus. Le programme… » Il donna un coup de baguette en direction du tableau. « …est inscrit au tableau. Comme vous pouvez le constater, nous abordons une…euh…période de l’Histoire quelque peu sensible, malgré cela, il vous sera demandé, lors de l’épreuve de BUSE qui vous attends à la fin de l’année, de garder un point de vue relativement neutre – pitié, bannissez les mots « gentils » et « méchants » de votre vocabulaire – et, pour ceux qui pourrait parfois avoir des opinions que l’on pourrait éventuellement qualifier de « douteuses », il vous est recommandé de les garder pour vous et de faire comme si de rien n’était sur votre copie… c’est compris ? »


Il espérait ne pas avoir à corriger des horreurs pleines de fautes, de clichés et de légendes qu’il avait dû subir les années précédentes. « Les Mangemorts été méchants, alors Dumbelledore les a tuer », merci, il en avait eu sa dose. Il voulait bien se montrer un peu plus indulgent avec les nés-moldus les premières années, mais arriver en cinquième année sans savoir conjuguer ni écrire « Dumbledore »…non, il y avait des limites à son indulgence – et à sa peur des élèves.

« Bien, l’important pour les BUSEs, c’est aussi la méthodologie. C’est donc ce qu’on va travailler aujourd’hui. Et ne vous avisez pas de faire autre chose pendant ce cours en vous disant que c’est inutile, parce que…euh…c’est utile. Bien, euh…est-ce que quelques uns d’entre vous pourraient nous expliquer leur méthode pour apprendre un cours ? »