D'amour et d'eau fraiche [Rachelle et William]

Rachelle salua Peter d'un sourire alors que celui-ci quittait l'infirmerie, Lou dans les bras. Il arrivait que l'infirmière s'occupe de la plus jeune habitante de Poudlard de temps en temps, quand ses deux parents avaient cours en même temps. Cela arrivait assez rarement, Peter avait peu d'élèves, donc peu d'heures de cours, et de toute façon cela ne la dérangeait pas du tout. Lou était adorable et c'était toujours un plaisir de la garder une heure ou deux, même quand il fallait gérer un accident de balais en parallèle -faire voler des premiers années sous la pluie était une mauvaise idée, elle l'avait toujours dit. Le jeune Benjamain Pancake venait lui aussi de quitter l'infirmerie, avec une cheville en parfait état de marche, et l'endroit se retrouvait désert. La jeune femme s'approcha de son bureau et attrappa les quelques feuilles qui y trainaient avec l'intention de les ranger -elle n'aimait pas vraiment le désordre- quand elle entendit la porte s'ouvrir.

Rachelle se retourna et accueillit William avec un large sourire. Elle adorait chaque moments qu'ils passaient ensembles, le soir après le couvre-feu, quand l'infirmerie était déserte. On racontait plein de choses horribles sur le mariage, que c'était le début de la routine, la fin des sentiments, mais pour elle c'était tout le contraire, et elle aimait un peu plus son mari chaque jour.

"Avec plaisir !" répondit-elle à la proposition avant de déposer un baiser sur les lèvres de William.

Elle s'assit au bord du lit le plus proche et lissa les draps d'un geste de la main. Il y avait plus romantique qu'une infirmerie pour faire un pique-nique, mais le cadre n'avait que peu d'importance après tout.

"Bonne matinée ?"

"C'est parce que tu les terrifies, répondit-elle en riant quand William expliqua que les élèves étaient plutôt calme en ce moment. Ou c'est la potion contre le rhume, ça les endort un peu."

Les températures avaient chuté brutalement au cours des derniers jours et elle ne comptait plus les élèves qui débarquaient à l'infirmerie le nez rouge et les yeux humides. Elle passait ses journées à désinfecter et à nettoyer tout ce qui se trouvait dans la pièce, surtout quand elle avait a gardé Lou.

"Plutôt calme aussi, Peter a déposé Lou ce matin, elle est adorable. Elle boit déjà ses biberons toutes seule, commenta-t-elle avec un sourire attendri. Ça grandit tellement vite..."

Rachelle reporta son attention sur le panier repas, effectivement bien trop rempli pour deux personnes.

"Pauvre Toby, il a du y passer du temps. Il faudra le prévenir que nous n'élevons pas d'équipe de Quidditch" ajouta-t-elle avec un sourire.

Non pas que l'idée lui déplaise, au contraire, mais il était peut-être un peu tôt pour aborder le sujet.

"Chut ! Moins fort, je vais avoir des ennuis !" souffla-t-elle avant d'éclater de rire alors que William lui reprochait d'endormir avec les élèves.

Ce n'était pas de sa faute, l'effet de somnolence était indissociable de l'un des ingrédients essentiels de la potion contre le rhume, ce qui fournissait une excellente excuse aux élèves qui s'endormait en cours. Les professeurs devaient la maudire.

Face à l'énorme quantité de nourriture qui se trouvait dans le panier repas, la jeune femme fit remarquer avec un sourire qu'ils n'élevaient pas d'équipe de Quidditch. Elle releva la tête, un peu surprise -agréablement surprise- quand William répondit qu'un jour ce serait peut-être le cas, avant d'émettre une réserve sur le coté "équipe de Quidditch" du projet.

"Ça te plairait ?" demanda-t-elle aussitôt sans parvenir à réprimer un immense sourire.

Ils n'avaient jamais sérieusement parler d'avoir des enfants. Elle en avait toujours voulu, elle était faite pour être mère plus que tout autre chose, mais même si elle savait que William aimait les enfants, elle ne connaissait pas son avis sur la question.

"Enfin, pas forcément tout de suite...Bien que cela ne la dérangerait pas. Mais un jour ?"

Elle ne voulait surtout pas lui mettre la pression, elle rêvait d'avoir des enfants depuis si longtemps, elle pouvait bien attendre encore un peu.

Rachelle dut se retenir de hurler de joie quand William répondit qu'avoir des enfants lui plairait, même tout de suite. Elle s'était interdit d'en espérer autant et pourtant il était d'accord, il voulait un enfant. Ils allaient avoir un enfant. Elle sentit des larmes d'émotions lui monter aux yeux et adressa un sourire rayonnant à son mari alors qu'il lui prenait doucement la main. Elle répondit tendrement à son baiser en essayant de contenir tant bien que mal son émotion.

"Si ! Bien sûr que si !" protesta-t-elle quand il assura qu'il comprendrait qu'elle ne veuille pas.

Comment pourrait-elle ne pas vouloir ? C'était ce qu'elle souhaitait depuis si longtemps. Elle rêvait d'avoir un enfant, et de savoir que ce rêve était partagé la comblait de bonheur.

"J'adorerais avec un enfant avec toi. Elle n'arrivait pas à croire qu'elle avait dit ça, qu'elle avait enfin dit ça. Si c'est ce que tu veux aussi."

Elle était tellement heureuse qu'elle osait à peine y croire. Elle se pencha vers William pour l'embrasser à nouveau avant de se séparer légèrement de lui.

"Ça demande de l'entrainement un projet pareil..." souffla-t-elle avec un sourire mutin avant de l'embrasser à nouveau.

Les paroles de William emplirent Rachelle de bonheur et elle exprima toute son émotion dans un long baiser auquel son mari mit fin un peu trop rapidement à son coup. Heureusement ce n'était que pour reprendre ce qu'elle avait suggéré un instant plus tôt, à savoir qu'ils avaient tout intérêt à s'entrainer s'ils voulaient des enfants. La jeune femme laissa un sourire mutin se dessiner sur ses lèvres et se rapprocha de son partenaire pour le faire s'allonger sur le lit.

"Je propose de beaucoup s'entrainer alors..."

Elle sourit à nouveau et captura ses lèvres dans un baiser passionné. Le déjeuner attendrait. Ils n'avaient pas besoin de manger de toute façon, ils étaient un jeune couple, ils étaient censés pouvoir vivre d'amour et d'eau fraiche, non ? En tant que médecin elle se serait empressé de démentir cela, mais pour le moment elle était juste amoureuse et comblée de bonheur à l'idée que bientôt tout ses rêves seraient réalisés.