Au pays des livres [Cordélia, Andrew]

14 octobre 2007

Il faisait froid, aujourd’hui, et si ses camarades de dortoir avaient pour la plupart décidé de s’habiller chaudement pour sortir dans le parc malgré le vent glacé, Cordélia avait préféré attraper la lettre de son correspondant français Théotime – elle s’est entraînée à prononcer son nom depuis la veille – une plume, de l’encre et un petit rouleau de parchemin, et était allée s’installer dans la bibliothèque pour lui écrire. Une autre aurait sûrement préféré le confort de son dortoir, mais pas Cordélia. Non, la petite fille voulait voir et être vue. Observer les autres sans en avoir l’air était l’une de ses activités favorites, et elle pouvait avouer sans se vanter qu’elle était plutôt douée pour cela. La petite Serpentard s’installa donc à une table, près d’une fenêtre pour profiter pleinement de la lumière. Il faisait beau, malgré le froid, qui rendait presque le ciel plus bleu que d’ordinaire. Elle déroula son parchemin, mordilla un instant le bout de sa plume en réfléchissant, puis la trempa résolument dans l’encre et écrivit.

Cher Théotime. Elle épela lentement le prénom dans sa tête pour être certaine de l’orthographier correctement et de mettre le h à la bonne place. Jusque là, ce n’était pas trop compliqué. J’espére que tu vas bien. J’ai ressu ta lettre, et elle m’a fait… « Beaucoup plaisir » ? Est-ce que cela disait, ça, en français ? Elle avait reçu des cours de français avant d’entrer à Poudlard, et en prendrait certainement durant les vacances, mais c’était décidemment une langue compliquée, bien que très jolie, et elle avait constamment des doutes lorsqu’elle l’écrivait. La petite fille se leva donc et parcouru les rayonnages à la recherche d’un manuel de français, ou d’un dictionnaire anglais-français. Elle revint immédiatement à sa place après avoir trouvé son bonheur, et ouvrit le lourd ouvrage à côté d’elle, et s’en aida pour continuer sa lettre. J’ai reçu ta lettre, et elle m’a fait très plaisir, donc. Je suis sûre qu’on pourra devenir de bons amis. J’aime beaucoup la France, j’y suis allée quand j’ètais enfant. Je ne me souviens plus de tout, mais je me rappelle que c’était trés beau. J’ai pris des leçons de français, aussi je le parle un peu, mais je m’excuse car je fais surement des fautes. Et je ne connais pas beaucoup les mots en français. So, do you mind if I write some words in english ? Elle aurait voulu le dire en français, mais elle n’avait aucune idée de comment elle aurait pu le formuler, et, elle avait beau scruter chaque page, ce n’était pas dit dans le livre qu’elle avait trouvé. Je suis… Non, ce n’était pas comme ça que l’on disait, c’était l’une des premières choses qu’elle avait apprise. Elle effaça, et recommença. J’ai onze ans, et je suis à Serpentard, en premiere année. Est-ce-que-vous avez des houses dans votre ecole ? J’ai deux petits sœurs. Elles s’appellent Céphise et Cléone, et elles sont 8ans et 1an. J’aime jouer le piano et le violon et aussi dessiner. Je…

Un bruit lui fit relever la tête. Une voix, plutôt. La petite fille était certaine de l’avoir reconnue : c’était celle d’Andrew. Elle roula son parchemin et reboucha son encrier à la vitesse de l’éclair, le glissa lui et sa plume dans la poche de sa robe, mais garda sa lettre à la main, glissant le gros livre sous son bras. Elle s’empressa d’aller le remettre en place, puis s’aventura entre les rayonnages à la recherche du petit Gryffondor. Elle finit par l’apercevoir, assit à une table, un peu plus loin, en compagnie d’autres personnes qu’elle ne reconnus pas car ils étaient de dos. Cordélia s’empressa de remettre ses cheveux derrière ses oreilles, de vérifier que sa robe n’avait pas d’horribles faux-plis et s’avança vers Andrew, faisant comme si elle venait juste de s’apercevoir qu’il était là.

« Oh, salut Andrew ! Comment tu vas ? Qu’est-ce que tu fais là ? »

Elle adressa un grand sourire aux autres.

« Bonjour ! »

La fillette ne s’était pas vraiment attendue à croiser Andrew dans la bibliothèque. Ce n’était pas un lieu réputé pour y abriter souvent des Gryffondor. Mais elle ne lui en fit bien évidemment pas la remarque. Elle ne voulait pas le blesser, elle aimait beaucoup Andrew, et même si elle ne l’avait pas bien aimé, elle avait besoin de lui. Andrew Dubois était la clé de sa popularité. Cordélia ne voulait pas donner l’impression qu’elle s’imposait, aussi attendit-elle gentiment qu’on l’invite à se joindre à eux, un grand sourire aux lèvres et les yeux brillants d’anticipation, sans ajouter un mot.

Andrew était désespéré. Bon, le terme était peut-être un peu fort pour décrire son état intellectuel mais comme il en était rendu à compter les "e" dans son chapitre sur la magie dans l'Egypte Antique pour le cours du Professeur Schaffer. Et il y avait beaucoup de "e". Il était censé travailler sérieusement depuis une heure, depuis qu'ils étaient arrivés à la bibliothèque lui et ses amis. Le problème était qu'Andrew avait autant de motivation qu'un Veracrasse qui devrait faire des abdos, blague racontée par Gowan. Le truc qui était drôle, c'était que le Veracrasse n'avait pas de muscles, en fait. Henry avait traumatisé de ne pas comprendre du premier coup, il faut dire qu'il était plutôt avantagé le reste du temps avec son cerveau de Serdaigle : il visait la première place de leur promotion en plus de la tête de leur classe de Gryffondor. Bon, être à la tête de leur classe, ce n'était pas bien difficile quand on voyait les concurrents qu'il avait. Gowan et Andrew étaient des élèves assez moyens et le reste de leurs camarades ne dépassaient pas les excellents résultats d'Henry même si ce dernier avait pas mal de concurrence dans leur promotion : Zoé Zonko par exemple, à Serdaigle, était une excellente élève, Keller utilisait aussi ses quelques neurones de manière relativement optimale et Sasha visait l'excellence, comme toujours. Mais Henry ne désespérait pas d'être le meilleur élève des deuxième année et se donnait à fond, il était d'ailleurs un bon moteur pour eux, Andrew devait le reconnaître. Même s'il devait aussi avouer qu'il était affalé sur son lit depuis une bonne demi-heure.

- Je m'ennuie, déclara-t-il en relevant la tête.
- Travaille ? suggéra Henry sans lever les yeux de son parchemin, sur lequel il griffonnait furieusement.

Andrew échangea un regard entendu avec Gowan qui était installé à coté de lui et qui s'était fait une moustache en coinçant sa plume entre son nez et ses lèvres. C'était cool de voir qu'il n'était pas le seul à s'ennuyer désespérément. Malheureusement, et assez paradoxalement, il ne voulait pas quitter la bibliothèque, cela lui donnait bonne conscience d'être ici, pour deux choses simples. Tout d'abord, il n'avait pas perdu espoir que l'atmosphère studieuse de la bibliothèque de l'école, assez fréquentée à cette heure-là, finisse par l'envahir et lui donne la motivation de travailler et d'avancer dans ses devoirs où il était déjà bien en retard. Et dans le cas contraire, il pourrait prétendre à tout le monde sans mentir - y compris à ses parents et à Sasha - qu'il avait passé des heures à la bibliothèque aujourd'hui. Ce n'était tout de même pas sa faute si l'Histoire de la Magie l'ennuyait au plus au point ! C'était carrément endormant et le prof était bizarre en plus. Du coup, Gowan et lui passaient des heures au fond à jouer au pendu magique ou à discuter à voix basse, parfois même Andrew envoyait des mots à Aby qui écoutait trop sérieusement pour son bien. Il fallait bien s'amuser un peu aussi, dans la vie ! Il n'osait pas faire la même chose avec Sasha, il ne fallait jamais déranger les études de Sasha si vous teniez à la vie : il ne faudrait pas que le professeur Schaffer croit qu'elle était une mauvaise élève, quand même. Et puis, il fallait l'avouer, Andrew aimait bien taquiner Aby et afficher un air innocent et parfaitement plongé dans ses études quand elle se retournait alors qu'il se retenait de rire, les yeux rivés sur sa table.

- Ça parle de momies à un moment, lança Henry en soupirant.

Gowan laissa immédiatement retomber sa plume-moustache tandis qu'Andrew se redressait vivement, soudainement intéressée.

- Où ça, où ça ?

Les momies, ça le bottait déjà plus. Gowan et lui étaient en train de feuilleter frénétiquement leur livre d'Histoire de la Magie - son meilleur ami voulait savoir s'il y avait des images cools de momies - quand une voix féminine lui fit relever la tête, abandonnant Gowan à ses recherches. Il répondit à son grand sourire avec un sourire réjoui tandis que ses camarades de Gryffondor relevaient également la tête pour saluer la nouvelle arrivante. Il n'avait pas parlé souvent à Cordélia Harper mais il l'avait trouvé gentille et agréable dès la première fois où elle était venue lui parler dans un couloir, spontanément. Andrew aimait bien les gens spontanés - c'était carrément obligé à Gryffondor - et trouvait Cordélia plus qu'agréable, c'était vraiment sympa de parler avec elle et c'était dommage qu'ils ne soient pas dans la même année et donc dans les même cours. D'ailleurs, elle n'avait pas encore rencontré ses amis ce qui était bien dommage !

- Ca va très bien et toi ? répondit-il avec enthousiasme. On travaille notre...
- Oh, regardez celle-là ! Elle est vachement décomposée ! s'écria soudainement Gowan, s'attirant des regards interloqués et agacés de tous les gens autour d'eux.

Il avait posé le doigt sur une image animée de momie qui semblait peu ragoûtante au premier abord mais qui était quand même vachement classe, parce que c'était classe, les momies. Il avait regardé des films d'horreur avec son ami moldu Bobby cet été et les momies étaient cools pour manger le cerveau des gens même si tous les sorciers savaient évidemment que les momies ne mangeaient pas les cerveaux, c'était un truc de moldus ça.

- Notre Histoire de la Magie, compléta Henry tandis que Gowan reprenait une contenance, rouge comme le blason de leur maison. Tu es la sœur de Cassandre Harper ? s'enquit-il en fronçant les sourcils et en remontant ses lunettes sur son nez, retourné sur sa chaise vers Cordélia.

Cassandre Harper avait une réputation assez terrifiante dans leur maison et Andrew comprenait qu'Henry souhaite éviter de parler à sa sœur surtout si cette dernière avait le même caractère. Mais Cordélia était quelqu'un de très gentil qui n'avait rien à voir avec Harper numéro 1.

- Cordélia est super sympa ! répondit Andrew, enjoué. Tu veux t'assoir avec nous ?

Il retira le sac qui encombrait la chaise à sa gauche et adressa un sourire à Cordélia.

- Voici mon meilleur ami Gowan McGregor, commença-t-il en le désignant du pouce, mon ami Henry Hallchurch et...
- Enchanté, le coupa Henry en tendant la main à Cordélia par dessus la table.

Le reste des garçons de son dortoir se présentèrent seuls et saluèrent Cordélia chaleureusement.

- Tu es venue travailler ? demanda Andrew une fois le tour de table terminé.

La fillette sourit encore plus lorsqu’Andrew répondit à son sourire. Il répondit joyeusement qu’il allait bien et lui retourna la question.

« Très bien aussi ! Je suis contente de te voir, ça faisait un bout de temps ! »

Elle avait pensé à lui pas plus tard que la veille, lorsqu’elle avait reçu un colis de sa famille, tout le monde lui avait écrit une lettre, sauf Cléone, qui était trop petite et qui s’était contentée de baver sur le parchemin et d’en manger un coin lors d’un moment d’inattention de sa mère. Céphise lui avait envoyé une lettre adorable racontant que Papa l’avait emmenée dans un magasin de jouet, et leur avait acheté de nouvelles figurines – un sphinx et une famille de lions - pour leur zoo miniature. Sa petite sœur lui avait envoyé l’un des petits lionceaux. La figurine courait donc depuis sur sa table de nuit, enchainant les cabrioles. Cordélia ne pouvait s’empêcher de penser à Andrew avec un sourire amusé quand elle posait les yeux dessus. Elle avait été touchée par cette attention de la part de sa sœur, et voyait là la preuve qu’elle lui manquait autant qu’à elle. La petite fille avait beau adorer Poudlard et ses habitants, les après-midi toutes simples de jeux avec sa petite sœur lui manquaient, jouer à cache-cache dans le jardin, lui lire une histoire, la laisser lui faire des coiffures farfelues avec des rubans et lui en faire de jolies sur elle… Cordélia était encore une enfant, mine de rien, et les occasions de jouer à Poudlard n’étaient pas aussi nombreuses qu’à la maison, surtout pour elle, qui faisait très attention à son image et redoutait qu’on se moque d’elle. Hors de question de passer pour un bébé.

La jeune Serpentard relégua ses pensées dans un coin de sa tête. Là n’était pas le moment. Le moment était à Andrew. Mais l’attention de celui-ci venait d’être brusquement détournée, alors qu’il était en train de lui répondre, par un de ses amis, qui montra quelque chose sur un livre. Cordélia se pencha légèrement pour regarder de quoi il s’agissait, et eu un quasi-imperceptible mouvement de recul en voyant l’image répugnante de momie desséchée que les garçons étaient visiblement occupés à observer avec enthousiasme. Elle ne voyait pas bien ce que cela avait de si fascinant. C’était surtout assez dégoûtant. Décidemment, les garçons avaient parfois des centres d’intérêts un peu bizarres. Elle eu un petit sourire, amusée de voir que ce joyeux bavardage était qualifié de « révisions ». Tant mieux, au moins, elle ne dérangeait pas, ils pourraient ainsi véritablement apprécier sa compagnie.

…alors qu’ils n’appréciaient visiblement pas celle de sa cousine, constata-t-elle à sa plus grande joie en observant le froncement de sourcil du garçon à lunettes, lorsqu’il lui demanda si elle était la sœur de Cassandre.

« Oh non ! » répondit-elle en riant. « Heureusement, d’ailleurs ! » ajouta-t-elle un ton plus bas avec un petit air complice. « Ce n’est que la fille du frère de mon grand-père! »

Elle évitait souvent d’employer le terme « cousine » en parlant de Cassandre avec ses potentiels amis de Poudlard. Cordélia la savait peu appréciée, et préférait accentuer leur relatif éloignement généalogique en donnant des précisions parfois superflues. Histoire que tous comprennent bien qu’elle n’avait rien à voir avec elle. Andrew confirma cette différence avec beaucoup de sympathie, et lui proposa de se joindre à eux : par-fait !

« Avec plaisir ! »

Elle s’installa gracieusement juste à côté d’Andrew – ce qui n’était pas pour lui déplaire, loin de là – et lança encore un sourire aux autres qui se trouvaient là. Le Gryffondor fit les présentations, et Cordélia se releva légèrement afin de serrer la main que lui tendait Henry, le garçon à lunettes. Tous avaient l’air sympathique et semblaient bien s’entendre et s’amuser, remarqua Cordélia avec une pointe d’envie. Oui, décidemment, elle aimerait beaucoup s’intégrer à l’entourage d’Andrew Dubois. Et cela semblait même bien parti, à sa grande satisfaction.

« Non, j’écrivais à mon correspondant ! » répondit-elle à son ami qui lui demanda si elle était venue travailler. « Il m’a l’air très gentil ! C’est un français ! Les vôtres sont sympas ? »

Andrew mit quelques secondes à comprendre comment Cordélia et Cassandre Harper étaient reliées et il constata avec amusement que Gowan avait le même temps de réflexion que lui au vu du froncement de ses sourcils. Ils n'étaient décidément pas devenus amis pour rien ! Ils s'étaient rencontrés dans le Poudlard Express dès le premier jour, Andrew était entré dans le compartiment où Gowan était assis avec Henry. Ils s'étaient tout de suite bien entendus et étaient restés ensemble depuis, surtout qu'ils avaient eu la chance de finir dans la même maison. Enfin, même s'ils n'avaient pas été ensemble, Andrew était persuadé qu'ils seraient restés amis, ils s'entendaient trop bien. En quittant l'école moldue, il avait craint de ne jamais retrouver quelqu'un comme son meilleur ami Bobby mais ses craintes avaient vites été rassurées. Il avait Gowan à l'école et Bobby l'été et parfois même les deux en même temps puisque Gowan était venu passer une semaine chez Andrew et avait donc rencontré Bobby.

- Ah, c'est la fille de ton grand-oncle ? simplifia Henry qui comprenait toujours plus vite que tout le monde. Une sorte de... grande-cousine. Elles ne sont pas de la même génération, expliqua-t-il doctement à Gowan et Andrew en remontant ses lunettes sur le bout de son nez.
- On avait parfaitement compris ! répliqua ce dernier, empli de mauvaise foi.

Henry avait un esprit très vif, un grand sens de la synthèse et de l'analyse et il avait des résultats qu'Andrew n'osait même pas atteindre dans ses rêves. Ce n'est pas qu'il était jaloux, non, c'est juste que... Henry était un excellent élève et même si Andrew n'était pas le Gryffondor le plus assidu et travailleur de sa maison, il aurait bien aimé de temps à autres avoir les même résultats. C'était possible s'il s'en donnait la peine, selon ses Professeurs, et s'il travaillait comme il l'avait fait avec ses examens, aidé grandement par Sasha, il pourrait avoir de bonnes notes. Il avait même décroché un E en DCFM l'année dernière, aux examens ! Mais il préférait largement passer ses soirées à s'amuser avec Gowan, à parler Quidditch et à jouer à la Bataille explosive. Il profitait de la vie, répondait-il quand on lui en faisait la remarque, plutôt que de passer ses journées à la bibliothèque à se torturer sur le dernier devoir de Sortilèges. Si seulement il avait pu être comme Aby et avoir des facilités ! Il ne se débrouillait pas trop mal en Botanique, s'en sortait de justesse en DCFM sans trop travailler et excellait en vol mais cela ne suffisait pas à vous assurer une carrière glorieuse. Ou alors de botaniste-chasseur-de-créatures-magiques-joueur-de-Quidditch-professionnel. Cela ne devait pas être dans les prospectus d'orientation du Ministère, à son humble avis.

Il adressa un sourire à Cordélia lorsqu'elle s'installa à coté de lui après qu'il ait retiré son sac de la chaise et décala ses affaires – il avait tendance à s'éparpiller énormément – afin qu'elle ait un peu de place. De toute manière, inutile de se voiler la face, hein : Andrew n'allait pas vraiment travailler. Il commençait à être là depuis un bout de temps et il était plus parti pour continuer de parler et de s'amuser avec ses amis, sauf Henry qui travaillait sérieusement lui, avant de finir par partir pour dîner avant de remonter dans la Salle Commune et de passer la soirée à ne rien faire. Il était désespérant et ce n'était vraiment pas raisonnable comme manière de faire mais il n'avait pas – et n'avait jamais eu – la motivation pour travailler sérieusement. C'était plus fort que lui, il préférait procrastiner plutôt que de s'avancer. De toute manière, il travaillait mieux dans l'urgence. Oui, c'était une excuse et non, il n'en n'avait pas honte. Enfin pas trop.

- Le mien a l'air sympa, répondit prudemment Andrew. Il s'appelle Arnaude Mazouret, articula Andrew dans un français exécrable. J'ai du mal à le dire, reprit-il, désolé, dans son anglais natal. Il a l'air assez timide en fait, il veut être Médicomage. Il ne joue pas au Quidditch, mais il fait de la natation ! On a un peu de mal à communiquer, je ne parle pas un traître mot de français et lui a du mal avec l'anglais donc c'est un peu compliqué...

Il haussa les épaules tandis qu'Henry dissertait longuement sur sa correspondante et jeta sans le vouloir un coup d’œil à la lettre de Cordélia où quelques mots étaient griffonnés.

- Oh, tu parles français ? s'exclama-t-il, admiratif et enthousiaste. C'est super classe ! Tu as appris ça où ? Tu m'apprendrais quelques mots ?