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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé]

Léa Ollivander
Léa OllivanderAncien personnage
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Profil Académie Waverly
On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeMar 29 Oct 2013 - 23:42
12 novembre 2007


    "Des questions? Des réclamations? Si c'est le cas, venez me voir. Les autres vous pouvez sortir. Et n'oubliez pas de réviser, le mois prochain, vous aurez votre premier test!"

    C'est sur ces paroles que la professeur de Soins aux créatures magiques mit fin à son cours avec les sixièmes années durant lequel elle leur avait parlé des manticores et de sphinx. Elle avait une bonne classe de sixième année selon elle, disons qu'elle y avait de bons éléments. C'était plus agréable de travailler avec des gens qui avaient choisit sciemment de poursuivre sa matière qu'avec ceux des classes inférieurs qui se rendaient parfois compte que sa matière ne les intéressaient pas du tout. En l'occurrence, ce cours-ci n'avait pas été facile à suivre pour tout le monde, car c'était un sujet sensible le contrôle des sorciers sur les créatures magiques, et il y avait eu plusieurs fois des élèves qui avaient élevés la voix entre eux pour défendre leur point de vue, mais c'était le genre de cours qui passionnaient Léa quand elle était gamine, et qu'elle aimait voir étant adulte. De toute manière, elle avait la passion des débats. C'était peut-être pour ça qu'elle s'était engagé au ministère pour changer les choses. Il y avait des postes fait pour elle, et d'autres qui demandait juste de l'obéissance. En l'occurrence, elle avait essayé de faire les deux autrefois, ici, elle pouvait mener la danse comme il lui plaisait.

    Anis se redressa sur ses jambes alors que Léa faisait le tour de son bureau pour ranger ses affaires. La jeune chatte blanche savait toujours s'adapter à la vie de sa maîtresse et elle était bien plus heureuse depuis que Léa travaillait à Poudlard : elle pouvait l'accompagner, même à son travail! Elle n'osait pas imaginer la tête qu'aurait fait ses collègues si elle avait ramener Anis au bureau... Cette pensée la fit sourire.

    Moon avait disparu à travers le flot d'élèves, surement pour tâter de ses griffes sur une malheureuse victime tandis que Bastet, imperturbable, continuait de se laver sur le rebord de la fenêtre. Arsène, en revanche, avait été absent de ce cours-ci. Mais tout ce petit monde aurait vite fait de quitter la salle. Avec Anis, ce serait pas un problème, mais comme d'hab, elle devrait pousser du pied Bastet jusqu'à la sortie ou le porter... Ce gros fainéant... La jeune femme ne savait pas pourquoi elle adorait tant ce chat empoté, mais après tout, c'était un chat... Il était mignon et il en profitait... Et il avait bien raison, parce que ça marchait.

    Léa fit une caresse sur la tête d'Anis qui fit un léger ronron et donnant un coup de tête à sa main pour réclamer davantage de caresses. Mais l'enseignante reprit son activité : ranger ses parchemins. Ce cours-ci n'avait pas été difficile à donner même si elle savait qu'il leur tardait d'avoir enfin un cours pratique, mais elle estimait s'en être bien sortit. Quand elle sortirait, la jeune femme irait rejoindre ses collègues dans la Grande Salle pour aller manger, comme tous les midis. Son ventre ne grognait pas encore, cependant, elle pourrait se permettre de donner à manger à son morfale de chat avant de descendre au rez-de-chaussé.

    Léa leva les yeux pour voir si un élève venait la voir, savait-on jamais... Même si ce n'était pas encore arriver de l'année, peut-être qu'aujourd'hui... Une élève entrerait dans la salle pour venir lui parler... Entrerait? Léa fronça les sourcils devant l'étrangeté de la situation. Normalement ses élèves étaient dans cette classe, pas à l'extérieur, alors pourquoi une jeune élève venait-elle de rentrer pour venir la voir? Léa suspendit son geste et attendit que l'élève arrive jusqu'à elle, avec des interrogations pleins la tête.

    "Miss...?"


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Artémis Nott
Artémis NottAncien personnage
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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeMer 30 Oct 2013 - 11:29
Artémis avait abandonné Nora et Jane en sortant de Sortilèges, et se dirigeait vers la classe de Soins aux Créatures Magiques. Elle avait été soulagée d'abandonner cette matière après ses BUSEs, mais l'arrivée de la nouvelle enseignante lui faisait un peu regretter ce choix. Léa Ollivander. En lisant le nom dans la presse, Artémis savait qu'il lui disait quelque chose. Elle l'avait vu quelque part dans la longue liste des noms de l'arbre généalogique. C'était tout simplement une cousine de leur père. Artémis n'avait éprouvé que de la curiosité à son égard, apprenant qu'elle aussi avait un parent à Azkaban, en plus d'une soeur. Cela leur faisait des points communs. Elle l'avait observée, dans les couloirs de l'école, se demandant si elle viendrait la trouver pour faire connaissance, elle avait nourri un espoir.

Mais Léa n'en avait rien fait. Cela n'avait pas vraiment surpris Artémis. Elle ne connaissait pas vraiment cette cousine, et maintenant qu'elle était professeur, elle ne pouvait se permettre de venir trouver des élèves sans que l'on crie au favoritisme. Alors, Artémis s'était décidée à aller la voir. Maintenant que Théo n'était plus à l'école, qu'elle ne pouvait plus se rapprocher de sa mère sans remettre en cause sa loyauté envers son frère, elle avait besoin d'une nouvelle personne, un nouvel adulte duquel se sentir proche, protégée, appréciée. Léa était de sa famille, après tout.

Elle entra dans la salle de cours, un sourire timide sur le visage, espérant recevoir un accueil correct. Il disparu à la minute ou Léa posa les yeux sur elle. Elle ne la connaissait même pas de vue, constata Artémis avec amertume, comme la nouvelle enseignante de Soins aux Créatures Magiques la dévisageait d'un air interrogatif. Artémis avait au moins espéré qu'elle aurait appris à reconnaître sa propre famille dans les couloirs de l'école, mais cela n'était pas le cas. Non, bien sûr que non, pourquoi le ferait-elle? Personne ne voulait avoir affaire aux Nott. Nott, la famille qui comptait le plus de Mangemorts à Azkaban. Celle que tout le monde avait renié après la guerre, dont même les cousins ne voulaient plus entendre parler. Personne n'était venu aider sa mère, après le 2 mai. Aurora s'était battue pour réhabiliter le nom de ses enfants, mais personne n'avait jamais reconnu ce fait. Surtout pas ceux qui auraient eu quelque chose à y gagner, surtout pas ceux qui partageaient leur sang.

"Vous ne reconnaissez même pas votre propre famille" dit-elle d'une voix sourde, enrouée par la colère. "Je ne devrais pas être surprise. Après tout, vous êtes lâche au point d'utiliser un faux nom pour faire oublier notre lien de parenté. Je n'aurai pas du venir. Aurevoir, professeur Ollivander."

Le nom sonnait comme une insulte, et c'en était une. Artémis haïssait Léa à cet instant, parce que derrière ses grands discours dans les journaux, elle n'était qu'une lâche parmi d'autres, qu'une femme de plus qui leur avait tourné le dos par égoïsme à un moment ou la famille n'aurait pas du leur faire défaut. Elle était fausse au point de prétendre s'appeler Ollivander, alors qu'elle était une Nott, quoiqu'elle en dise. Il fallait qu'Artémis se fasse à cette idée. Les Nott, personne n'en voulait. Elle se détourna brusquement, et commença à sortir de la salle.


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Léa Ollivander
Léa OllivanderAncien personnage
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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeMer 30 Oct 2013 - 21:23

    La tête haute, un visage commun sans grâce particulière avec des yeux bleus comme on en voyait peu, des cheveux bruns lui tombant sur les épaules, une robe de sorcière aux couleurs de sa propre maison, et une lueur dans le regard... d'indéfinissable. C'est ainsi que Léa aurait décrit la jeune fille qui venait d'entrer dans la salle de classe. L'étrangeté de la chose fut éclipsé par les paroles qui sortirent de la bouche de la jeune brunette. Du mépris et d'amertume qui frappèrent Léa qui mit quelques secondes à assimiler les paroles de la poufsouffle et ce qu'elles signifiaient.

    Cette fille était une Nott.

    Trop Jeune.

    Beaucoup trop jeune pour connaitre son histoire. Connaitre le déshonneur qu'avait mit Théodos Nott sur la famille si pur des Nott. Connaitre le fait qu'elle avait été rayé de la carte de même que sa soeur et sa mère quand son père avait quitté la maison. Savoir seulement qu'elle existait en tant que "Nott".

    Léa savait qu'elle avait des cousins éloignés à Poudlard, était-elle l'une d'entre elle ou bien était-elle une demi-soeur que son père aurait eu avec une nouvelle épouse digne de ce nom? A vrai dire, elle ignorait complètement ce qu'était devenu son père. Elle avait eu plusieurs fois la tentation de demander si son père était à Azkaban quand elle avait demandé à rendre visite à sa soeur, mais peut-être était-il libre, qu'il avait refondé sa famille ailleurs.

    Soupirant, Léa éleva la voix :

    "20 points en moins à Poufsouffle pour insultes à un professeur et mensonges mal placés. Et je vous conseille de ne pas franchir cette porte si vous ne voulez pas écoper d'une heure de retenue..."

    Léa avait fait le tour de son bureau et s'y était adossé, les mains derrière le dos, et attendit que la jeune élève se retourne. Anis venait de sauter par terre et s'assit en enroulant sa queue blanche autour de ses pattes et... Bastet faisait toujours sa toilette.

    "Bien. Et si vous me disiez maintenant ce qui vous amène exactement? Ce serait bien de commencer par vous présenter. Cousine, arrière-cousine ou demi-soeur?"

    Et surtout, au nom de qui venait-elle? Son père et/ou la famille Nott ou en son nom propre? Léa avait bien conscience que la première hypothèse était la plus probable. Elle devait avouer qu'elle était très étonnée de savoir qu'elle-même -sa soeur et sa mère aussi peut-être- avaient pu être cités parmi les Nott puisque jamais personne ne s'était souciée d'elle et sa famille. Sa mère avait fait une dépression au point d'arriver à St-Mangouste et sa soeur avait finit à Azkaban, mais jamais personne de la famille Nott -Léa ne pouvait se résoudre à dire que c'était SA famille- n'avait jamais été les voir, personne ne leur avait écrit. Ses cousins, plus vieux qu'elle, n'étaient que de vagues souvenirs dans son esprit et le peu de photos qu'elle avait d'eux avaient finis dans un carton avec les photos de son père, sa soeur et sa mère. De toute manière, Léa n'avait plus de famille. Plus de vraie famille, pas celle dont elle était obligée par le sang.

    D'un coup de baguette, Léa ferma la porte de sa salle pour éviter les oreilles indiscrètes.


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Artémis Nott
Artémis NottAncien personnage
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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeSam 9 Nov 2013 - 13:19
Insultes à un professeur et mensonges mal placés? Artémis lâcha un rire sans joie en se retournant alors que Léa verrouillait la porte. Elle aurait pu franchir la porte. Elle se fichait des heures de retenue, elle referait gagner les points perdus au Quidditch, et elle connaissait quelques sorts pas très beaux à voir qui annuleraient ceux de l'enseignante. Mais Artémis était une bombe à retardement depuis l'assassinat des Richardson. Devoir composer entre les frasques maritales de son frère, le danger qui pesait sur sa famille, les jumeaux Keller, Nora et son nouveau flirt... Et se faire rejeter et punir de la sorte. Elle en avait marre. Elle cherchait la confrontation.

"Je serai ravie d'aller expliquer au professeur Harris que vous enlevez des points pour des raisons tout à fait personnelles qui n'ont rien à voir avec l'école." dit-elle d'un air de défi. "Surtout quand je ne vous ai ni insultée, ni raconté de mensonge."

Elle était bien susceptible, et tant d'énervement ne pouvait venir que du fait qu'elle avait visé juste. Ca n'était pas vraiment difficile, en même temps. L'histoire était si facile à lire. Léa avait été écartée par son père du cercle des privilégiés. Comme sa soeur, elle avait sans doute aspiré à le rejoindre en se servant de son nom. Puis la guerre et la prison étaient arrivés, et plutôt que de s'assumer, elle avait préféré se faire oublier, se construire une vie à elle. Oublier tout sens de la famille, être lâche. Comme son père, au fond.

Artémis connaissait Théodos Nott. C'était l'oncle de son père. Lorsque le scandale de son mauvais mariage avait éclaté, il avait quitté sa famille pour se remarier avec une Guipure - il n'avait pas pu trouver une jeune femme de bonne famille qui veuille de lui à son âge et après deux filles publiquement connu. Artémis se souvenait des remarques acides de ses parents sur ce scandale, alors qu'elle récitait ses leçons du jour, qui portaient sur la généalogie de sa famille Nott. Son père avait critiqué le manque de jugement de Théodos, et sa mère s'était demandée pourquoi il avait rendu les aveux publics. Il aurait très bien pu garder cela pour lui et sauver l'honneur de sa famille et de ses deux filles. A l'époque, Artémis avait été choquée par de tels propos, elle à qui on apprenait l'importance de la pureté du sang. Théodos avait agit selon ses principes, comme on le lui avait appris, et elle avait naïvement trouvé cela honorable.

Puis la guerre et les années étaient passées par là, et aujourd'hui elle réalisait l'ironie de la situation. Sa mère leur avait enseigné la tolérance vis-à-vis des origines moldues. Théodos avait surtout réagi comme un vieil attardé égoïste. Il s'était déshonoré tout seul, il avait blessé sa famille - car qu'il le veuille ou non, ses filles étaient sa famille - pour des idéaux qu'il n'avait même pas eu le courage d'aller défendre aux côtés de ses neveux. Ses filles avaient été présentées à la société, elles étaient connues de tous, il les avait probablement aimé avant d'apprendre les erreurs de leur mère. Il ne pouvait pas cacher leur existence, mais il aurait pu cacher leur origine. Par amour, comme Aurora et Théophane l'aurait fait pour elle. Mais non, il avait préféré ses soi-disants idéaux, qu'il avait laissé d'autres défendre pour pouvoir finir sa misérable vie dans son manoir. C'était un raté, un égoïste, un lâche. Et son fils, Théobald, qui était à Poudlard aussi, était fait dans le même bois. Mais Léa ne connaissait apparemment même pas l'existence de Théobald, puisqu'elle lui demandait si elle était sa demi-soeur. Par les Fondateurs, Artémis se ferait un plaisir de lui annoncer qu'elle avait de la famille proche. D'ailleurs, Théobald ne suivait-il pas l'option de Soins, l'année dernière? Artémis n'aurait pas été étonnée qu'il arrête en apprenant le nom du professeur, le courage n'était pas sa distinction première.

"Demi-soeur? Merlin merci, je suis bien heureuse que ce ne soit pas le cas. J'appartiens à la branche intelligente de la famille, je crois, et je ne supporterais pas d'être la soeur de cet arrogant de Théobald."

C'était mesquin, c'était petit, mais ça lui apprendrait. Artémis ne parvenait même pas à croire qu'elle ignorait l'existence de son propre frère. Elle vivait où, dans une grotte? Elle ne lisait jamais les journaux, ne parlait pas avec les autres enseignants, pour ignorer qu'il était sous son nez?

"Je suis Artémis Nott. La fille de Théophane. Oh, et je venais voir si... je ne sais pas, en fait. Mais, comme vous n'avez aucun intérêt à me fréquenter et que j'ai réalisé que nous n'avions rien à nous dire, je suppose que vous pouvez ouvrir cette porte et me laisser partir."

Artémis commençait à comprendre pourquoi il existait des personnes comme Darren O'Connor ou Cassandre Harper, ou encore Cécilya. C'était libérateur, d'être celui qui riait au nez des autres.


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Léa Ollivander
Léa OllivanderAncien personnage
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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeSam 9 Nov 2013 - 22:17

    Malheureusement pour Artémis, Léa n'était pas du genre provocatrice, ou alors très peu. Il était vrai qu'elle aimait user d'ironie quand la situation l'exigeait et qu'elle pouvait s'en sortir avec un joli sourire. Sauf qu'en l'occurrence, la jeune poufsouffle tendait le bâton pour se faire battre. Que cherchait-elle? Pourquoi était-elle venue la retrouver? Était-ce juste pour passer ces nerfs sur quelqu'un? Après tout, Léa n'était qu'une chose méprisable dans la famille Nott, se défouler sur elle n'aurait probablement été que justice au vu du déshonneur qu'elle représentait pour eux. Était-ce juste pour l'insulter? Après tout, c'était possible si sa famille venait de l’abreuver de mensonges la concernant, comme cette prétendue lâcheté. Ou peut-être était-ce juste un test, mais un test de quoi... Il était clair que Léa ne comprenait pas la démarche de sa cousine. Si elle était venue en son nom propre, ce qui était probablement le cas au vu du ton employé, pourquoi lui parler de la sorte? Ça ne pouvait décemment pas être une demande de la Famille Nott, celle-ci s'était toujours contenté du mépris et du silence en ce qui la concernait, et Léa voyait mal pourquoi cela changerait...

    Le rire d'Artémis n'était pas glaçant au sens propre du terme. Il était glaçant parce qu'à travers elle, Léa ressentait tout le mépris que les Nott avaient eu pour elle, et qui s'était toujours manifesté par le dédain et le silence mais qui maintenant prenait la forme d'un rire peu joyeux, presque cassant ou sadique. Léa savait ce qu'on pensait d'elle dans les hautes sphères, d'elle et de sa mère et avait une vague idée de ce qui pouvait être dit sur sa soeur. Etait-il réellement nécessaire de venir la voir pour le lui confirmer? Elle avait toujours très bien vécu avec ce silence, elle avait vécue avec, grandit avec l'idée que ça ne changerait jamais. Alors pourquoi venir confirmer ce mépris aujourd'hui? Une piqure de rappel peut-être? Quel intérêt? Lui faire sentir qu'elle était méprisable et inférieur? A quoi pouvait-il bien servir puisque Léa savait déjà tout ça? C'était comme lancé un sortilège de stupéfixion sur un Scroutt à pétard. C'était gênant, bien sûr, d'avoir la confirmation. Mais Léa ne comprenait toujours pas l'intérêt. Et il y en avait forcément un sur le long terme. A moins qu'elle n'est eu raison en pensant que sa cousine la considérait comme une chose négligeable qu'elle pouvait malmenée comme elle le pouvait. A sa guise. Mais Léa n'avait plus dix ans.

    "Ça n'a rien de personnel et vous le savez très bien. Vous m'avez traité de lâche et je considère ça comme une insulte. Et vous m'avez accusé d'utiliser un faux nom ce qui est faux car ma mère s'appelait ainsi et que j'ai parfaitement le droit de choisir entre le nom de ma mère et celui de mon père. Mais si vraiment vous voulez une confirmation, allez voir le professeur Harris pour le traiter de lâche, vous verrez comment il réagira..."

    Le sourire de Léa n'avait rien de joyeux, il était plutôt désolé. Ce n'était pas de la pitié. Léa n'éprouvait aucune pitié envers la famille Nott. Les enfants de Théophane, Théophile et Théoxane avaient du subir trop de choses dans leur vie pour qu'on puisse les détester, mais Léa savait qu'il ne méritait pas qu'on ait pitié d'eux. Elle savait surtout que c'était probablement la pire insulte qu'on pouvait faire à un prétendu sang pur et fier de l'être et elle n'avait pas à coeur de pousser la jeune fille a plus de provocation. Savait-elle qu'avec ce ton-là, Léa aurait pu encore lui retirer des points? L'insolence pouvait être punit par les professeurs. Mais lui enlever des points ne semblaient avoir aucun effet sur la jeune fille, alors il était inutile de pénaliser ses camarades.

    Se présenter. Si Artémis avait commencé par là, les choses auraient été beaucoup plus simple. Elle n'aurait pas eu cette relation prof-élève que Léa continuait de maintenir mais celle de deux membres d'une même famille quoi que Léa aurait quand même été un peu prudente. Il n'empêchait que l'arrogance de sa cousine ne l'aidait pas du tout à calmer le jeu. Heureuse de ne pas être sa demi-soeur... Léa ne savait pas vraiment comment le prendre. En même temps, elle ne pouvait guère s'attendre à des compliments de sa part, il fallait l'admettre... Mais il était inutile de rebondir là-dessus. Artémis était une ado et Léa n'était pas aveugle. Elle voyait bien qu'elle essayait de la pousser et de la faire sortir de ses gonds. Que croyait-elle donc? Elle aussi était passé par Poudlard à devoir porter le nom des Nott alors qu'elle n'en était plus une. Elle aussi avait dû supporter les regards, les moqueries et les provocations de ses camarades. Ce n'était certainement pas en étant aussi arrogante que ce demi-frère dont elle venait de lui révéler l'existence qu'elle arriverait à lui faire faire un pas de travers. A son humble avis, même si elle ne connaissait pas ce Théobald, Artémis n'avait rien à lui envier en terme d'arrogance.

    La jeune femme sentit Anis dans son dos se frotter à son coude. Léa était seule dans sa vie. Depuis que son père les avait mit à la porte, elle était seule. Alors, certes, elle s'était faite quelques copines à Poudlard, elle avait même eu un copain quand elle était entrée au département de régulation et contrôle des créatures magiques, mais au fond, sa seule compagnie, c'était ces chats. On ne pouvait pas dire que sa mère ait souvent été d'un grand réconfort et sa soeur cadette n'avait pas été d'une grande aide, au contraire. Alors, oui, le seul soutien de Léa, c'était ces chats qui l'accompagnait dans la vie de tous les jours. Cette solitude était sa plus grande force et probablement sa plus faiblesse également. Dans la vie de tous les jours, elle était sociable, elle savait sourire et elle appréciait ses collègues. Certains auraient voulu plus, mais elle avait toujours gardé cette carapace qui empêchait les gens d'entrer dans sa vie. Elle était restée solitaire parce qu'elle n'attendait rien de la vie et parce qu'elle savait que la déception était au bout du chemin. Après avoir passé plus de dix ans à devoir s'occuper de sa mère et de sa soeur, elle n'aspirait qu'à ne se préoccuper que d'elle-même, de ne pas soulever à bout de bras les gens qui l'entouraient. Anis et les autres avaient besoin d'elle, c'était vrai. C'était sa manière d'avoir l'impression d'être utile à quelqu'un en quelque sorte. Mais avec eux, il n'y avait jamais d'hypocrisie, ni de mensonges. Au regard de beaucoup de critères, les animaux étaient plus fiable que les êtres humains. Ça ne voulait pas dire qu'elle avait décidé de toujours vivre seule et qu'elle préférait les animaux aux sorciers, simplement qu'elle n'était certainement pas prête à accorder sa confiance, une véritable confiance, une confiance d'amie à amie, sur le long terme.

    Artémis Nott. Pourquoi était-elle venue? La réponse ne semblait pas vouloir venir. Et peut-être qu'elle ne viendrait jamais. Artémis essayait de la noyer sous des excuses, des histoires d'intérêt et de paroles inutiles entre elles. Sa petite-cousine venait de lui parler pour la première fois de sa vie. Pour la première fois depuis 22 ans, quelqu'un de la famille Nott venait lui parler. Et cette fois-là n'était pas franchement un rêve. Le mépris et l'insolence... Mais qu'est-ce que Léa pouvait-elle en attendre? Les Nott n'avaient jamais fait dans la dentelle, alors comment pouvait-elle s'étonner que ce soit avec ce genre de sentiments négatifs qu'une Nott viennent la voir? Il était vrai que Léa n'avait jamais voulu revoir cette famille, encore plus quand elle voyait son nom dans les journaux, par crainte que ce retour, cette main tendue, ne soit qu'un simulacre parce qu'elle pouvait alors avoir un intérêt en terme de réhabilitation de leur nom mais qu'ils finissent par la jeter dans la boue par dépit. Après tout, elle avait du sang des Nott, elle avait tout autant le droit qu'eux de recevoir du mépris des autres, n'est-ce pas?! Mais une part d'elle avait espéré que si un jour, c'était le cas, ce serait pour elle et non pour l'insulter qu'on viendrait la voir. Visiblement, il leur semblait impossible qu'elle les tire vers le haut, alors, comme un oiseau dont on envie son pouvoir de voler, ils souhaitaient lui couper les ailes pour qu'elle reçoive également sa part d'hostilité.

    Théophane Nott. Léa aimait bien son cousin quand elle était jeune. Mais à Poudlard, aucun Nott ne l'avait regardé. C'était compréhensible après tout... Elle avait croisé Théodore Nott à la fin de ses études car lui, entrait à Poudlard. Mais elle était également invisible à ses yeux. Devait-elle s'en plaindre ou s'en féliciter? Face à leur silence hostile, Léa avait adopté une stratégie de fuite. Puisqu'on ne voulait pas d'elle, étant de nature peu provocatrice, elle n'avait nulle raison de chercher la confrontation. Ils semblaient mieux sans elle, alors elle s'était débrouillée sans eux. Théophane s'était marié avec une Goyle et elle avait le fruit de leur "amour" devant elle. Était-ce une bonne chose ou une mauvaise? Cette rencontre n'avait que deux issus possible, une bonne et une mauvaise et Léa ne savait même pas laquelle était la mieux. L'envie que ça se termine bien résidait en elle mais elle craignait les ennuis que cela pourrait lui apporter en renouant avec eux. La trainer dans la boue leur était possible et elle n'était pas sûre que cela vaille le coup de tenter sa chance. Rester prudente et laisser Artémis avec ses illusions était probablement la solution la plus raisonnable. Dégoûtée de sa cousine, sans véritable raison, elle n'hésiterait pas à en parler à ses cousins/cousines qui ne viendraient pas non plus la voir... ou justement viendraient la voir pour en rajouter une couche. Qu'est-ce qui pouvait être la meilleure voie à prendre? A l'instant, Léa avait presque envie que cette rencontre n'est jamais eu lieu, elle avait envie de laisser Artémis partir, regrettait presque de ne pas l'avoir fait après lui avoir retiré les 20 points...

    Mais Léa n'était pas d'une nature provocatrice, elle n'était pas de nature conflictuelle et la vérité lui tenait particulièrement à coeur. L'asséner à Artémis n'aurait cependant aucun effet car elle était trop prise dans ses idées d'avoir une cousine lâche et sans intérêt. C'était donc à Léa de lui exposer le choix qu'elle avait.

    "De l'intérêt, hum? J'ai toujours crut que si une Nott venait un jour, ce serait pour votre intérêt, certainement pas pour le mien. Si les Nott avait eu à coeur mes intérêts, il y a bien longtemps qu'on se serait rencontré, Artémis."

    Léa descendit de l'estrade et alla prendre une chaise. Devait-elle vraiment laisser le choix à la jeune Poufsouffle? La réponse était oui, assurément. Mais elle craignait une fuite de sa cousine... et la chute de tous ces espoirs d'arranger, un jour, les choses. Elle n'avait aucun intérêt dans cette entreprise, mais Léa n'aimait pas les conflits, alors si elle avait l'occasion d'en résoudre un... Prenant la chaise, elle la posa sur l'estrade et avança sa propre chaise en face :

    "Assied-toi, demanda-t-elle en montrant la chaise qu'elle avait monté de la main. J'ignore ce qu'on a pu te dire sur moi, reprit-elle avec un sourire aimable, le regard transperçant, ou ce que tu as pu imaginé sur mon compte. Et pour être franche, ça ne m'intéresse pas. Tu as fais la démarche de me voir et ce n'était probablement pas pour venir te défouler. Alors, tu veux pas me le dire, c'est ton choix. Mais ne compte pas sur moi pour te laisser partir après ça. Après 22 ans de silence, je peux pas laisser partir un membre de la... ma famille après ce genre de conversation."

    Léa alla s'assoir sur la chaise, croisant les jambes alors que son dos ne touchait pas le dossier de la chaise.

    "Tu as le choix. La porte n'est pas verrouillée, juste fermée pour éviter les oreilles indiscrètes. Soit tu t'en vas fâchée, sans avoir eu ce que tu voulais, frustrée et surtout enfermée dans tes illusions de ce que tu crois savoir de moi et qu'une princesse comme toi au sang si précieux n'a rien avoir avec moi. J'avoue que ce n'est pas la solution que je préfère mais bon... Ou bien, tu t'assois, tu me dis réellement ce que tu voulais savoir, ce que tu veux me dire, tu m'insultes si ça t'amuses, et moi, je réponds à tes questions et je me justifie, même si je déteste ça. Et non, je te retirerais pas des points cette fois parce que c'est plus une prof que tu as en face de toi, c'est ta cousine."

    Avec un ton un peu moins aimable, Léa ajouta, un peu plus sérieuse :

    "Mais quoi que tu choisisses, s'il vient à se savoir que mon père est un Nott, je te considérerais fautive et crois-moi, cette fois-ci, je ne me laisserais pas faire. Je trouve ça gonflée de la part d'une famille qui se plaint des préjugés qu'on a sur eux de venir me voir pour m'engueuler sans même savoir qui je suis. Quand on veut de la tolérance et de l'ouverture de la part des autres, il faut être capable de faire de même de temps à autres!"

    Mais bien sûr, là-dessus, Léa n'était pas idiote. Elle savait très bien que les sang-purs avaient toujours des préjugés idiots. Le manque d'intérêt dont avait parlé Artémis, cette idée qu'elle n'avait rien à se dire ne tenait pas debout. Artémis savait avant même de venir la voir que son propre sang ne valait pas le sien, ce n'était donc pas cet élément-là qui était en cause, ce qui lui laissait l'espoir que cette génération-là n'est pas hérité dans préjugés de la génération antérieur. Léa n'était pas du genre à s'emporter, tellement peu qu'elle ne se souvenait même pas de la dernière fois où elle avait pu se mettre en colère. Mais elle n'aimait pas être prise pour une imbécile et faire preuve de fermeté et surtout vouloir être traité avec un minimum de respect et d'ouverture d'esprit lui semblait être le minimum du minimum à exiger.

    Qu'allait bien pouvoir choisir Artémis? La question restait présente mais depuis qu'elle lui avait annoncée que la porte n'était pas verrouillée, Léa sentait que la fuite de sa petite-cousine était de plus en plus proche. La jeune fille avait clairement manifesté sa volonté de partir et puisque la porte n'était pas verrouillée... Il était probable que Léa ne la voit plus jamais. La troisième possibilité était qu'Artémis parte mais revienne quand elle serait calmée et prête à venir lui parler réellement. Ce n'était pas la solution que Léa préférait mais elle la préférait à celle qui interdisait toute possibilité de réconciliation un jour... Mais qui parlait de réconciliation? Ces cousins étaient en vie et en prison, pas mort! Quand ils reviendraient, Léa serait toujours une paria à leurs yeux. Surtout que d'après ce que disait Artémis, la branche de son père était encore en vie et pas forcément agréable à vivre. N'était-ce pas à cause de son père qu'elle n'avait plus de lien avec les Nott? En clair, c'était presque fichu avant même d'avoir rêvé que ce soit possible... Mais Léa avait l'habitude des déceptions même si elle préférait ne plus jamais en revivre. Peut-être qu'Artémis resterait... ou peut-être que sa fuite la blesserait moins qu'elle ne l'imaginait...


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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeJeu 5 Déc 2013 - 11:12
Elle se justifiait, encore, songea Artémis comme Léa lui expliquait qu'elle n'avait qu'à aller voir le professeur Harris. Une partie d'elle avait vraiment envie de le faire. Les Harris étaient de purs produits de la haute société, et quoiqu'ils n'aient jamais été ouvertement racistes, ils ne voyaient pas les mésalliances d'un bon oeil et Edmund accordait un crédit important à la bonne éducation, à la séparation entre personnel et professionnel. Il suffisait qu'Artémis présente les choses de la bonne manière. "Professeur, je suis allée voir ma cousine pour discuter, c'était un cadre tout à fait informel et elle m'a enlevé des points car elle la conversation ne tournait pas à son avantage..." Mais une autre part d'elle-même savait qu'elle ne le ferait pas. Parce qu'elle était une mauvaise menteuse, et que ce qui semblait avoir du panache dans sa tête en avait toujours beaucoup moins en réalité. Et parce qu'elle était curieuse, malgré sa colère et sa déception, de ce que Léa pouvait avoir à dire.

Elle ne s'énervait pas, ne l'envoyait pas balader, ne semblait pas humiliée ni même touchée, et Artémis ne comprenait pas. Si elle avait bien voulu la laisser partir, ce comportement aurait eu du sens, mais tout devenait beaucoup moins clair avec cette portée fermée. Les paroles suivantes de la jeune femme étaient aussi bien énigmatiques. Comment ça, elles auraient pu se rencontrer bien avant? Sous-entendait-elle qu'elle n'avait jamais voulu s'éloigner, que tout était de la faute de sa famille? Oui, c'avait du sens. Comme elle le pensait précédemment, Léa n'avait pas du accepter d'être poussée hors de son univers doré par son père.

Dans l'absolu, Artémis pouvait comprendre sa blessure. Etre rejetée par son propre parent juste parce qu'il découvrait des années plus tard qu'elle n'avait pas le sang assez pur devait être douloureux. Blessant, humiliant, destructeur. Léa avait du le détester, et détester tous ces gens qui l'ignoraient alors qu'ils l'acceptaient auparavant. Sa jeune soeur avait probablement tenté de faire amende honorable en devenant Mangemort, mais comme personne ne parlait jamais d'elle, elle n'avait du cumuler que deux hontes après la guerre perdue. Une sang impure qui faisait partie du camp de vaincus... Au moins avait-elle eu un courage que Théodos n'avait jamais possédé. Artémis pouvait comprendre. Elle avait vécu l'ostracisme des Nott pendant des années, pendant que son père croupissait en prison, comment aurait-elle fait si même ce dernier n'avait plus voulu d'elle?
Après la guerre, peut-être que Léa avait été heureuse de leur déchéance, mais peut-être qu'elle s'était également sentie très seule. Un mélange étrange de sentiments qui vous faisait alterner entre supplique et rancoeur, entre éloignement et rapprochement, et qui faisait qu'au final, rien n'avait changé. La situation était resté immuable. Glacée.

Léa descendit de l'estrade pour y remonter une chaise et lui propose de s'asseoir. Artémis fronça les sourcils, réalisant que ses pensées n'étaient pas si fausses que cela, et senti une boule étrange naître dans son ventre. De l'espoir, l'espoir de trouver une famille qui l'accepterait. Elle était en froid avec sa mère, son père était en prison, sa grand-mère maternelle n'était pas un modèle de compassion, Théo... la situation avec Théo était bien compliquée, il était loin et accaparé par ses histoires de coeur. Après un instant d'hésitation, elle fit quelques pas en direction de l'estrade et s'assit timidement sur le bord de la chaise, bien moins fière. Elle ne baissa cependant pas les yeux, affichant une grande défiance vis-à-vis de la jeune femme. Elle n'était pas habituée à ce qu'on lui donne ce qu'elle voulait. Elle avait passé des années à se cacher à l'école, et maintenant qu'elle était enfin tranquille, elle ne le devait qu'à elle. Les cours de magie noire avec Ulrich, sa place dans l'équipe de Quidditch, l'estime de son frère, elle avait du se battre becs et ongles pour les obtenirs. Se démener de la sorte était épuisant, et chaque déception devenait plus cruelle encore. Alors la tolérance soudaine de Léa lui semblait suspecte. N'ouvrait-elle la porte que pour mieux la lui refermer à la figure?

La réponse était oui. Artémis se raidit instantanément, trouvant le comportement de sa cousine vraiment incompréhensible. Elle se plaignait d'avoir été rejetée, des préjugés, prétendait vouloir une famille puis montrait qu'elle était encore plus ignorante et emplie d'idées préconçues qu'eux? A quoi jouait-elle? Son instinct lui hurlait se bondir sur ses pieds, de remettre les idées en place à cette Ollivander et de partir, mais elle résista. Parce qu'elle voulait avoir raison, et qu'elle refusait de se laisser impressionner.

Les menaces de l'enseignante ne faisaient pas peur à la jeune fille. Quand on avait Ulrich Keller sur le dos, ce n'était pas une jeune prof débutante à Poudlard qui vous faisait peur. Passant spontanément au tutoiement, elle s'enfonça dans sa chaise et leva un sourcil méprisant:

"Tu sais qu'on doit bien être une dizaine à Poudlard à savoir qui tu es? Théobald ne s'en vantera probablement pas, mais il y a Clara Guipure, la petite nièce par alliance de ton père, qui est une vraie commère, Emma Blackbonnes, ma cousine, Ahren et Kathrina Keller, sans parler de Cassandre et Cordélia Harper, qui sont probablement au courant. Et bien sûr, je ne parle pas de tous les adultes qui pourraient cafarder aux journaux parce qu'ils auraient bien envie de renvoyer les Nott aux oubliettes, ou de cracher sur les choix de Margot Adamson. Et tu veux faire retomber ça sur moi?"

Elle haussa les épaules. Elle s'en fichait. Léa ne l'impressionnait pas. Elle ne comptait pas raconter à tous que Léa était sa cousine, elle n'en voyait pas l'intérêt. Elles ne réussiraient probablement pas à s'entendre et par conséquent, elle n'avait rien à gagner à ce qu'on connaisse leur lien de parenté. Et dans l'improbable cas contraire, elle préférait garder cela pour elle. Secret, intouchable.

"Tu as raison" dit-elle après un instant de pause, de nouveau en colère, "les préjugés, c'est gonflé."

Oui, Artémis se plaignait des préjugés, et n'en avait construit que pour se protéger. Sa mère leur avait appris l'ouverture d'esprit, ses camarades de dortoir étaient toutes deux bien différentes, elle avait été en Laponie, elle avait fréquenté Danny Sneals, par Merlin, si cela ne relevait pas de la tolérance... et pourtant, encore, il y avait des gens pour partir du principe que la matriarche dirigeait une famille de pantins qui agissaient sur ses ordres - entre autres.

Mais Léa était persuadée qu'on médisait sur elle non stop depuis vingt-deux ans? Merlin, elle avait été vite oubliée et enterrée. On n'avait rien raconté à Artémis sur elle si ce n'était l'histoire de sa famille. Sa mère en avait pris pour son grade, mais Léa n'était qu'une petite fille à l'époque, qui n'intéressait pas grand monde. Personne ne savait vraiment rien d'elle, même si quelques langues de vipères avaient bien du dire "qu'elles avaient toujours trouvé cette gamine éteinte, mal fagotée, moche, étrangement stupide". Mais sur l'adulte eh bien, il n'y avait tout simplement rien à dire. Elle n'existait plus.

"Je ne suis pas une émanation de la famille Nott. Je ne sais pas ce que tu t'es imaginé sur notre compte, mais tu as quelques décennies de retard. Les meilleurs amis de la petite princesse au sang si précieux que je suis sont nés-moldus, pour ta gouverne."

Ce n'était pas vraiment la vérité. Jane et Nora n'étaient que sang-mêlées, seul Danny était né-moldu, et il n'était plus là. Et si Artémis avait longtemps refusé de se lier avec lui, c'était plus à cause de son hygiène de vie que de ses origines. Elle était à deux doigts d'ajouter que son frère sortait avec un garçon à l'histoire familiale peut recommandable, mais se tu. Elle avait déjà gaffé auprès de Nora, et elle n'avait pas vraiment confiance en Léa.

Elle inspira profondément, sentant à nouveau l'envie de partir, comme lors de ce fameux après-midi avec Miss Bloomwood. Elle avait gagné, malgré sa gaffe. Cette fois-ci, elle ne gafferait pas et elle gagnerait. Mais elle se sentait lasse, fatiguée, et déçue de voir une autre porte de sortie refermée par un conflit. Elle n'avait pas confiance en Léa, elle n'avait pas envie de se confier, de se justifier. Si sa cousine était prête à le faire, grand bien pour elle. Artémis n'était venue que par curiosité. Elle n'avait pas vraiment de questions, à vrai dire elle n'avait pas vraiment réfléchi. Peut-être pouvait-elle simplement lui dire ce que Léa voulait savoir. Ca ne coûtait rien.

"Je ne sais rien sur toi. J'étais juste venue voir qui tu étais par curiosité."



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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeDim 8 Déc 2013 - 21:27
    Léa ne laissa rien paraitre. Pas parce soucis de faire bonne figure mais parce que le fait qu'Artémis accepte de s'assoir pour discuter avec elle, tout bon signe que ça pouvait être, n'était pas l'expression d'une certitude qu'elle avait établit avec elle un lien amicale. Un bon pas, oui. Restait à définir si c'était une manière d'avancer pour mieux reculer ou non. Léa n'éprouvait rien de particulier. Ni joie immense, ni crainte démesurée, pas plus qu'une méfiance excessive ou une arrogance sans borne. Oublier la famille Nott n'était jamais facile, mais Léa estimait s'en être très bien sortit. En 22 ans loin d'eux, elle en avait passé 10 à ramer, et les 12 autres à vivre sa propre vie et à avancer avec ses capacités au lieu d'être entraver par son nom. Elle avait vu où la colère et la rancœur pouvait mener et partager la cellule de sa soeur ne la tentait nullement. La solitude aurait pu être poignante et glaciale mais, d'abord, elle avait de la compagnie, et ensuite, c'était la certitude que rien ne viendrait lui barrer la route. Au vu de ce que sa vie privée, sa famille, avait déjà eu comme impact, ne plus en avoir ne lui semblait pas être un problème majeur. Elle vivait très bien ainsi. Certains l'aurait qualifié d'insipide, d'insatisfaisante, mais Léa avait appris à se satisfaire de ce qu'elle avait et d'aller chercher bec et ongles ce qu'elle estimait son dû. Dire qu'elle n'avait plus jamais repensé à eux, aurait été un mensonge. Son passé et sa famille la rattrapait de temps en temps et parfois, c'était elle qui se retournait vers eux. Elle l'avait fait deux fois. Les deux fois pour essayer de rendre visite à sa soeur. Elle ne recommencerait pas de sitôt. A quoi bon s'acharner quand la porte restait définitivement clause? C'était sa philosophie. Qu'on veuille d'elle? Tant mieux. Qu'on en veuille pas? Tant pis. Mais à quoi bon s'y attarder? Le chemin était long devant et la vie -sa vie- ne se réduisaient pas à quelques individus. Bien sûr, elle en était certaine, son coeur l'a trahirait encore. Peut-être que d'ici 6 mois, un an, deux ans, cinq ans, elle essayerait de rendre visite encore une fois à sa soeur avant de se battre pour obtenir sa garde sous tutelle quand elle sortirait. Et peut-être qu'elle se ferait encore envoyer balader. Mais là, actuellement, elle n'avait pas le coeur à essuyer un autre refus. Ni le temps, ni le moment, ni l'envie. Elle ne pouvait regarder éternellement en arrière en regrettant. Ça aurait été une immense perte de temps et elle estimait qu'elle en avait déjà assez perdu.

    Léa encaissa sans broncher les révélations d'Artémis. Autant de petits cousins... Elle ignorait qu'elle avait un lien de parenté avec le professeur d'Arithmancie, Tristan Blackbonnes... Mais lui ne l'ignorait probablement pas... Léa n'était pas une imbécile. Bien qu'elle est coupé les ponts avec toutes personnes de Poudlard appartenant à son année après avoir changé de nom, elle savait qu'il y avait peu de chance, pour que même après 10 ans, avec les infos sous le nez, ses camarades soient incapables de relier la jeune poufsouffle Léa Nott à l'enseignante de soins aux créatures magiques, Léa Ollivander. Il suffisait juste d'une bonne mémoire et de sa photo. Pourtant, elle préférait fermer les yeux sur ce point-là. Le monde ne tournait pas autour de la famille Nott et d'elle, nombre de gens ignoraient jusqu'à son existence. Il n'y avait pas de raison pour que quiconque s'intéresse à elle. Que la famille Nott ait gardé son secret, car elle était sûre qu'ils n'avaient pas pu être dupe bien longtemps, était à la fois un mystère et une évidence pour elle. Une évidence car il était normal qu'ils ne veuillent pas être rattaché à une impure, mais un mystère car ça aurait été l'occasion rêver pour eux de la faire chuter. Peut-être attendaient-ils juste le moment propice, celui où ça ferait le plus de dégâts.

    Avec un demi-sourire, Léa répondit :

    "Je ne t'accuse de rien, Artémis. Mais je ne suis pas une imbécile. Je sais que le nom des Nott m'aurait beaucoup handicapé au ministère si je l'avais gardé. Et je sais également qu'une gaffe est bien vite arrivée pour celui qui y trouverait un intérêt. Mais je sais également qu'être associé à moi ne doit pas être un cadeau pour les Nott au sein des familles supposés Sang-Pur, même si les choses se sont tassés..."

    Léa attendit patiemment la suite de l'affirmation de sa petite-cousine. Au moins était-elle d'accord sur une chose ce qui rassurait la jeune femme sur un point : la nouvelle génération n'était pas aussi ancrée dans des opinion arriérés que la précédente. Cependant, elle sentait qu'à cette phrase, il lui était associé un point qui n'en était pas vraiment un. Ce n'était pas juste une affirmation pour être une affirmation mais une base sur lequel Artémis allait développer autre chose. Toujours sans broncher, Léa encaissa les demi-accusations de la poufsouffle. Ce qu'elle s'était imaginé? Le moins de choses possibles. Se laisser aller à des suppositions et ressasser n'était décidément pas dans ses habitudes.

    Préférant la réflexion à la confrontation, Léa comprenait ce que voulait dire Artémis et par expansion, arrivait à se voir momentanément par ses yeux. Artémis imaginait-elle donc que Léa s'était forgé une opinion sur "sa" famille? Encore aurait-il fallu qu'elle souhaite s'y intéresser. A ses yeux, ça aurait revenu à étudier la pâtisserie quand on est allergique au sucre. Excepté que dans le cas présent, ce n'était pas elle qui ne voulait pas du sucre mais le sucre qui ne voulait pas d'elle, pour pousser la comparaison à l'extrême. Elle n'appartenait plus à l'univers si raffiné et si précieux des Sang-Pur comme les individus qui la composaient n'appartenaient plus à sa vie. C'était un fait. Léa l'avait rapidement assimilé et avait été obligée de l'accepter avec d'autant plus de conviction qu'elle avait vue sa soeur mal tourné parce qu'elle avait été incapable de tourner la page. Artémis essayait de lui montrer qu'elle avait une image fausse du monde des Sang-Pur? Léa décida de lui montrer que c'était presque nullement le cas. Sans sourire mais avec douceur et franchise, Léa lui demanda :

    "Artémis... Théo Nott est ton frère, n'est-ce pas?"

    Léa le déduisait du fait qu'elle ne l'est pas mentionné dans toutes les connaissances de Poudlard qui connaissait son existence et qu'Artémis semblait être la seule à avoir hérité du nom des Nott exception faite de Théodore Nott et Théobald.

    "Dis-moi... Il s'est fiancé par amour ou parce que vos parents ont choisit pour lui?"

    Théophane Nott avait-il encore son mot à dire dans l'éducation de ses enfants? Léa n'en savait rien. Dans le doute, elle l'incluait dans le lot plutôt que de faire l'insulte involontaire de sous-entendre que seule la mère, une Goyle à ce qu'elle se souvenait, avait mot à dire sur l'éducation de ses enfants. Soupirant, Léa secoua la tête, et reprit :

    "Inutile de répondre, la question était rhétorique. Que tu sois capable de passer au dessus des préjugés ne veut pas dire que le monde des Sang-Pur a changé. Tu es mineure, tu ne dois donc pas avoir voix au chapitre, et je doute que ça change quand tu sois majeur..."

    Avec un demi-sourire sans joie, Léa ajouta avec ironie :

    "Cela dit, tu peux très bien m'accuser d'imaginer parce que je n'ai pas vécue assez longtemps dans ce monde pour en subir les contraintes une fois majeure."

    La jeune femme se leva, fatiguée d'être assise. Léa n'estimait pas avoir de préjugés sur les Sang-Pur, pas quand elle y avait vécus. Elle n'avait pas une idée préconçue de la manière dont les choses se passaient. Elle savait que rien ne changeait vraiment. Elle savait que la Famille avait toujours le dessus sur l'individu, elle l'avait vue avec ses cousins qui l'ignoraient quelques années après qu'ils discutaient encore avec elle. Dire qu'elle n'avait pas une petite idée aurait été faux, mais ayant les frais des préjugés, elle préférait toujours admettre plusieurs possibilités. Y compris celle qu'elle se trompait. Le doute était une grande force qui permettait d'avancer et elle doutait parfois même trop pour que ça en soit une, au contraire de ceux qui restaient ancrés dans leurs certitudes les empêchant de faire un seul pas.

    Léa n'avait en fait jamais réfléchit aux fiançailles entre Théo Nott et Rosaleen Lestrange -dont le visage lui était étrangement familier- qu'elle avait lu dans Sorcière-Hebdo un jour qu'elle s'ennuyait vraiment. Elle n'était pas assez naïve pour croire que cette liaison n'était que le fruit du hasard, mais pas suffisamment obtue pour penser qu'elle avait forcément raison. Après tout Arthur Weasley avait épousé Molly Prewett, deux sang-purs, pourtant mariés par amour. Le hasard existait, l'amour également, mais Léa avait quand même des doutes -et c'était normal- sur les raisons sentimentales de ce mariage. C'était peut-être un peu osée de sa part de mettre cela sous les yeux d'Artémis, mais celle-ci était encore jeune, peut-être imaginait-elle qu'elle ferait ce qu'elle voulait de sa vie. Mais Léa savait que la Famille primait sur tout. Alors que peut-être qu'Artémis arriverait à faire ce qu'elle voulait de sa vie, c'était tout le mal que Léa pouvait lui souhaiter, mais les chances étaient si infimes à ses yeux qu'elle n'y croyait guère. Et qui pourrait l'en blâmer? Elle ne connaissait Artémis que depuis quelques minutes. Son nom, son existence, sa personnalité n'était que très très très vague dans l'esprit de Léa avait qu'elle n'entre dans cette pièce. Pouvait-on vraiment lui reprocher de ne pas lui accorder une confiance aveugle après aussi peu de temps.

    Et pouvait-on reprocher à Artémis la même chose? Nullement. Léa Posa ses mains sur son bureau et considéra Anis quelques secondes. La jeune chatte se lavait la patte arrière-droite et semblait n'accorder aucune considération à ce qui se passait autour. L'enseignante tourna les yeux vers Artémis avec un sourire sans malice :

    "Et ta curiosité est satisfaite? Tu sais à présent qui je suis?"

    Léa se tournait vers elle et alla se rassoir, joignant ses mains sur ses cuisses.

    "J'ai changé d'avis. Ce que tu penses et ce que tu penses savoir m'intéresse en fin de compte."

    Il est vrai que, aux yeux de Léa, moins elle en savait sur les Nott, mieux elle se portait. Elle ne voulait pas savoir avec qui son père vivait, ce qu'il était devenu, ce qu'il faisait, elle ne voulait pas plus savoir qui régissait la famille, ce que les Nott pouvaient penser ou dire sur les Ollivander, pas plus qu'elle ne souhaitait savoir comment on y vivait, comment était le dénommé Théobald, etc... Moins elle en savait, mieux elle se portait car tout cela ne l'intéressait pas. Sauf qu'Artémis avait fait irruption dans sa vie. Elle attirerait les ennuis sur son dos, sans aucun doute. Et si une part d'elle ne voulait plus jamais en entendre parler, une autre était curieuse de savoir tout ça. Elle n'avait plus 10 ans, elle en avait 32. Et si elle avait toujours imaginé la famille Nott comme une entité sans visage mais multiples et aux règles strictes et incontournables, il était temps que ça change. Aurait-elle seulement la force de se dresser ou lieu de fuir? Léa n'en avait clairement pas la moindre idée. Mais seuls ceux qui ne prenaient pas le risque de tomber, ne pouvaient pas marcher. Qui est-ce qui disait qu'elle nouerait forcément un lien avec Artémis, qu'elle aimait bien au fond? Personne. Mais qui disait que ce ne serait pas le cas?

    Faisant marche-arrière, pas littéralement parlant, Léa ajouta :

    "Mais si tu penses que ça me regarde pas et que ce que tu sais te suffit, tu peux sortir."

    Cette perspective ne l'enchantait nullement mais elle n'avait pas l'intention de retenir Artémis ou de s'imposer si celle-ci ne voulait pas de sa compagnie. En fait, son lien avec la famille Nott se maintenait à la jeune poufsouffle qu'elle avait devant elle. Elle n'était pas une émanation de sa famille, certes, bien que Léa l'en ait soupçonnée. Mais il n'empêchait pas qu'elle en faisait partie. Léa ne s'estimait aucun droit pour venir se mêler de ses affaires alors qu'on l'avait fichu à la porte. Aujourd'hui, elle s'entrouvrait de nouveau et bien qu'une partie d'elle eut envie de l'ignorer ou de la refermer négligemment, une autre partie d'elle savait qu'il aurait été injuste d'agir sans laisser une seule chance à la personne qui osait braver ce silence et cette solitude familiale qu'on lui imposait depuis 22 années. Et de l'aider si elle en avait le pouvoir. Mais Artémis avait-elle seulement besoin d'aide?


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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeMer 15 Jan 2014 - 14:13
Il était difficile de cerner Léa, Artémis le constatait à mesure que la conversation avançait. La jeune femme refusait d'avoir tort, l'accusait de préjugés, mais faisait montre d'autant de défauts. Puis elle semblait en prendre conscience, tentait de faire avancer la conversation avant de faire marche arrière. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait, et Artémis s'enorgueillit quelque peu, croyant la déstabiliser.

Léa tenta de démontrer à Artémis que la Haute n'évoluait pas en prenant l'exemple des fillançailles de son frère. Ainsi, elle connaissait tout de même un minimum l'arbre généalogique... Elle avait bien du mentir, alors, en feignant de ne pas savoir qui était Artémis, puisqu'elle était au courant de l'engagement de Théo. Comme elle aimait elle aussi avoir raison, la jeune fille ne souligna pas l'affront mais le garda soigneusement dans un coin de sa mémoire. Le problème était que Léa touchait juste, en l'occurrence. Mais Théo était l'exception, les mariages arrangés n'avaient plus cours depuis longtemps. Il avait pu briser son engagement sans se faire renier, après tout. Leur mère n'avait pas signé le contrat de mariage à sa place, comme on le faisait un siècle plutôt, elle avait simplement... créé des circonstances. Par ailleurs, Aurora ne l'avait fiancé qu'à cause de Samaël, pas par principe. Et la jeune fille avait beau être en froid avec sa mère, elle ne laisserait pas une étrangère médire sur son sort.

"Théo est assez grand pour faire ses choix tout seul. Tu crois vraiment que mes parents approuvaient qu'il se fiance avec une Lestrange? C'est l'un des rares noms qui soit plus dur à porter que celui de Nott."

La réponse n'était pas un mensonge, parce qu'Artémis ne savait pas mentir, mais elle sous-entendait clairement que Théo avait fait son choix tout seul. Pour le moment, personne ne savait vraiment que les fillançailles étaient rompues, aussi Léa n'aurait-elle pas d'argument pour répondre à cela. Ses mots raisonnaient cependant dans l'esprit d'Artémis, faisant ressortir ses peurs. "Tu es mineure, tu ne dois donc pas avoir voix au chapitre, et je doute que ça change quand tu sois majeur..." Deux mois auparavant, elle aurait répondu sans hésitation qu'elle se marierai avec n'importe quel garçon sans problèmes. Elle aurait eu conscience qu'il valait mieux éviter les nés-moldus, mais sa mère ne l'en aurait pas empêché. Désormais, elle ne savait plus. Elle croyait comprendre que, tant qu'elle restait hétérosexuelle, sa mère ne se mêlerait pas de son avenir, mais sa confiance était sérieusement ébranlée, et elle avait du mal à s'en persuader.

Mal à l'aise, la Poufsouffle écouta Léa céder, enfin, et accepter d'avoir une conversation avec elle. Mais elle était comme fatiguée par le combat qu'elle venait de mener pour se faire accepter, par les certitudes ébranlées qu'elle venait de découvrir, et elle eu peur de prolonger la conversation. Aussi, lorsque l'enseignante lui offrit une porte de sortie, s'empressa-t-elle de saisir l'occasion au vol.

"Je dois partir, j'ai cours bientôt" dit-elle nerveusement. "Mais... je veux bien revenir un autre jour."


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On ne se connait pas et pourtant... [Artémis][Terminé] Icon_minitimeJeu 16 Jan 2014 - 21:00

    Il était difficile de s'entendre, d'être sur la même longueur d'onde que quelqu'un qui faisait partie de sa famille mais qui pourtant, lui était inconnue. Pourtant, malgré un début difficile, jalonné par les jugements hâtifs de la jeune poufsouffle et des hésitations de la Ollivander, leur conversation ne semblait pas si hostile que ça. Pourtant, Léa sentait que la jeune fille gardait ses distances avec elle et la jeune femme aurait été mal avisé de lui en vouloir. Garder ses distances avec la jeune fille et tout ce qui avait rapport avec sa famille lui irait très bien à vrai dire. Mais elle pouvait toujours tenter d'être la cousine d'Artémis sans être un membre de la Famille. La chose était utopique, peu réalisable, Léa avait l'impression clair et net de se voiler la face. Mais elle préférait essayer d'y croire plutôt que d'être pessimiste et de voir les choses échouer à cause de sa capacité à toujours prévoir le pire. Pour une fois. Une seule. La dernière.Léa considéra sa cousine un instant, la transperçant du regard pour deviner si elle mentait ou non. Son père, son oncle et sa tante avaient obéit à leur parents, l'oubliant, la rayant de leurs vies comme si elle, sa soeur et sa mère n'avaient jamais existé. Qu'ils aient épousés des gens de la Haute Société, que son père se soit marié par amour était tout simplement impensable. Et il était peu probable à ses yeux que les parents d'Artémis laissent leur progéniture liés leur vie à des sorciers qui n'en méritaient pas le titre à leur yeux. Un choix. Oui, peut-être que Théo Nott avait fait un choix. Peut-être avaient-ils décidé d'obéir à ses parents, peut-être avait-il décidé de choisir son épouse avant que quelqu'un ne le fasse à sa place. Ou peut-être avait-il eu la chance -pour lui comme pour ses parents- de tomber amoureux de la "bonne" personne. Il était vrai que le nom des Lestrange était encore moins reluisant que celui des Nott dans un pays qui promouvait l'ouverture vers le monde des moldus, mais peut-être n'avaient-ils pas d'autres choix. Artémis l'avait dit elle-même : le nom des Nott n'était pas toujours apprécié et Léa avait souvent payé pour le savoir. Il était alors possible que la seule union digne de ce nom pour les Nott soit celle noué avec les Lestrange, qui avaient le mérite d'avoir le Sang-Pur.Aux yeux de Léa, tout cela n'était que calomnies. Elle ne croyait pas qu'un seul sorcier se prétendant Sang-Pur l'était réellement car les sorciers venaient forcément des moldus et ensuite, à moins qu'on limite la pureté en année, comme si le sang non-magique pouvait être identifié et détruit par celui qui portait le gène magique. C'était une certitude presque récente. Elle ne datait que de quatre ou cinq ans, mais ses doutes dataient de plus longtemps encore. Si sa soeur avait exprimé sa frustration en allant au devant des ennuis, la sienne était peut-être passé par le désir de prouver qu'ils ne valaient pas mieux qu'elle. Peut-être. Peut-être, parce qu'elle n'y avait jamais pensé.Léa hésita un instant et choisit de ne pas insister. Artémis savait ce qu'il en était et elle-même ne pouvait émettre que des suppositions même si elles lui semblaient plus crédibles que la raison qu'évoquait la jeune fille. Et une amitié pouvait difficilement démarré si elle remettait sans cesse en cause la parole de la Poufsouffle. Alors bien qu'elle ne la croyait pas, Léa se permit de ne pas insister.Discuter davantage ne semblait pas non plus à l'ordre du jour. La porte de sortie que Léa lui offrit sans même y penser fut prise au vol. Avait-elle vraiment cours...? Léa chassa cette pensée de son esprit pour le moment, elle aurait tout le temps d'y réfléchir plus tard. Avec un sourire, elle se releva de sa chaise qu'elle rangea tout en saluant Artémis :"A bientôt alors. Bonne journée."


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