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Orgueil et Préjugés [Samantha & Jordan]

Jordan Nimbus dePompadour
Jordan Nimbus dePompadourAncien personnage
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Orgueil et Préjugés [Samantha & Jordan] Icon_minitimeVen 20 Sep 2013 - 14:37
Samedi 22 septembre 2007

Jordan aurait pu être comme tous les autres élèves de Poudlard et se rendre à la bibliothèque dès le début de l'année, parce qu'il avait été stressé par le discours des enseignants sur les BUSEs, parce qu'il croulait sous le travail en dehors de ses devoirs de Préfet-en-Chef... Mais Jordan Nimbus dePompadour n'était, évidemment, pas comme les autres élèves. Quand on avait eu O à quasiment toutes ses BUSEs, on ne stressait pas pour quelques ASPICs, même s'il devait reconnaître que le niveau avait monté d'un cran depuis, et qu'il devait travailler (un peu).

Jordan se rendait pourtant à la bibliothèque pour travailler. Parce qu'il devait s'occuper l'esprit, sinon il allait devenir fou. Il y avait d'abord cette peste de Penny Hoverplane, qui risquait de rendre l'année difficile, et puis évidemment, le fameux rapport de 97, dissimulé au fond d'un tiroir très bien verrouillé du bureau, dans sa chambre au manoir Nimbus. Ce rapport qui lui faisait passer des nuits blanches, qui lui faisait se demander quoi faire, qu'est-ce qui était bien, qu'est-ce qui était mal. Et, pour la première fois de sa vie, Jordan n'avait pas de réponse à une question. Une question importante.

Afin de se distraire, il travaillait donc. Il avait un devoir de Métamorphose à rendre pour dans deux semaines, devoir qu'il avait décidé de faire seul, pour une fois. Pour travailler à son rythme. Un peu trop rapidement, donc. Il était en train de rédiger un brouillon de plan lorsqu'une chaise racla près de lui. Relevant la tête, Jordan constata qu'il s'agissait de Samantha et ne cacha pas son agréable surprise.

"Bonjour, Sam. Que me vaut le plaisir?"

Il avait plus l'habitude d'aller lui-même l'aborder que l'inverse. Il était vrai que leur relation avait légèrement changé, depuis la soirée de fin d'année, mais ils ne s'étaient pas suffisamment vu pour que ce changement soit significatif. Au mois de juillet, Jordan avait été particulièrement occupé par son stage, et quand il avait pu souffler un peu en août, eh bien... il avait évité la jeune fille. Parce que leur conversation de juin lui tournait dans la tête. Sam parlant des préjugés et de tout ce qui les séparait. Jordan n'avait pas compris son idée, à l'époque, en avait été profondément agacé. Mais depuis sa découverte, les choses semblaient... différentes.


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Samantha Miller
Samantha MillerPersonnage décédé
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Orgueil et Préjugés [Samantha & Jordan] Icon_minitimeMer 25 Sep 2013 - 22:51
Le menton au creux de sa paume, Samantha observait la porte de la bibliothèque avec l'air inspiré d'un Véracrasse. Ce devoir avait les mêmes capacités soporifiques qu'un discours de Percy Weasley, et ce n'était pas peu dire. Samantha n'avait assisté qu'à un seul meeting de l'APPEL, mais elle n'était pas prête de l'oublier. Certes, son allégeance envers le MIM avait d'autres raisons que l'ennui mortel qu'elle avait éprouvé en écoutant le politicien s'exprimer pendant près d'une demi-heure, mais cela aurait été mentir que de nier le pouvoir de séduction de Fiennes en comparaison de ce brave Weasley.

En parlant de pouvoir de séduction... Le regard de Samantha dévia de la porte qui venait de s'ouvrir une énième fois, pour suivre la silhouette d'un Poufsouffle bien connu. Une petite poussée d'adrénaline envahit la Serpentard, qui se redressa sur sa chaise, réprimant de son mieux un sourire matois pour feindre une indifférence hautaine. Elle se demandait parfois si ce n'était pas un truc de sa maison, ça. Les Serpentard avaient besoin d'avoir une Némésis, quelqu'un avec qui échanger des petites piques et à qui faire des coups fourrés pour rester en forme et égayer leurs journées, comme une sorte de sport. C'était comme ça qu'elle le ressentait parfois avec Jordan, du moins quand elle n'avait pas l'envie de l'étrangler de ses propres mains... Mais les choses avaient évolué, ces derniers temps. La Serpentard n'avait pas oublié les paroles qu'ils avaient échangé à la fête de fin d'année, et l'amertume qu'elle avait cru percevoir chez Jordan. L'incompréhension était toujours présente chez eux, c'était certain, c'était même une composante majeure de leur relation. Ça, et la tendance de Jordan de venir flirter avec elle. C'était ainsi depuis qu'elle le connaissait, et il n'y avait pas de raisons pour que cela change !

Alors pourquoi ne venait-il pas la voir ? Samantha se gonfla d'indignation en constatant que monsieur le préfet-en-chef s'installait seul à une table et commençait à travailler avec le sérieux d'un Serdaigle, sans même daigner lui jeter un regard. Depuis quand ratait-il une opportunité de la harceler ? Vexée bien malgré elle, Samantha décida qu'elle avait elle-aussi bien mieux à faire et baissa résolument la tête sur son manuel. Quelques minutes plus tard, elle piquait du nez et se retrouvait à nouveau à observer Jordan...euh...la porte de la bibliothèque. Par manque de chance, les deux se trouvaient dans le même alignement ! Elle était obligée d'observer Jordan, de détailler sa haute stature et ses bras musclés, son visage aux traits droits, ses yeux sombres et... Samantha se donna une claque mentale, sursautant presque sur sa chaise. Merlin ! C'était un Nimbus de Pompadour, qu'elle observait ainsi ! Si Lauren savait ce à quoi elle était en train de penser, elle lui aurait probablement remis les idées en place !

Agacée contre elle-même et contre Jordan, la Serpentard continua à tergiverser devant son travail pendant un moment, poussant quelques soupirs occasionnels. Puis, n'y tenant plus, elle jeta ses affaires dans son sac et se dirigea vers la table de Jordan. Sans prendre la peine de lui demander son avis, elle tira la chaise face à lui et s'y installa, un léger sourire aux lèvres.

"J'ai besoin d'une raison ?", répliqua-t-elle en battant exagérément des paupières, en une imitation de Kessy Brooks. Puis elle reprit son sérieux et haussa les épaules.

"Tu avais l'air trop studieux, j'ai décidé de venir t'embêter un peu. D'habitude, je n'ai pas besoin de me déplacer jusqu'à toi, je vais me vexer..."

Elle atténua sa remarque d'un petit sourire et ajouta :

"Bon, en réalité, je m'ennuyais à mourir sur mon devoir de sortilèges... Comment vas-tu ?"


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Jordan Nimbus dePompadour
Jordan Nimbus dePompadourAncien personnage
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Orgueil et Préjugés [Samantha & Jordan] Icon_minitimeMar 8 Oct 2013 - 17:55
Bon point, Samantha semblait de bonne humeur. Elle commença par lui demander en minaudant si elle avait besoin d'une raison, et, bien que son attitude soit de la pure dérision, Jordan nota qu'elle lui avait servi une excuse plutôt qu'une réponse. C'était une petite preuve qu'elle pensait à lui d'une manière un peu plus agréable ces derniers temps, jugea-t-il. D'ailleurs, toujours sur le ton de l'humour, elle fit remarquer que c'était plutôt lui qui venait la trouver. Le jeune homme sourit - intérieurement comme extérieurement. Samantha croyait-elle vraiment qu'il ne voyait pas à quel jeu elle jouait? Parfois, l'humour en disait plus que l'on ne voulait pas l'avouer. Il ne fit cependant aucune remarque trop sérieuse sur son comportement. Tout divertissement était le bienvenu, et il n'avait pas envie de briser la fragile relation qui se nouait entre eux depuis quelques mois. Il choisi donc de répondre sur le même ton:

"J'ai appris l'art de me faire désirer pendant l'été. On m'a dit que c'était très efficace, et puisque te voilà, je dois reconnaître que mon tuteur avait raison..."

Aussitôt ces mots sortis de sa bouche, il se morigéna intérieurement. Avait-il vraiment besoin de ramener son stage sur le tapis en permanence? Il passait tellement de temps à y penser - enfin, à ce qui en avait découlé - qu'il avait l'impression de se trahir à chaque mot, de ne parler et de ne vivre que pour ça. Il fallait qu'il arrête. Ou était passé son esprit critique et rationnel? Pourquoi ne pouvait-il pas prendre un peu de distance avec sa découverte? Ne laissant rien paraître de son trouble, Jordan écouta son... amie? narrer son ennui devant son devoir de Sortilèges. Lui aimait bien les Sortilèges, ça ne donnait pas trop de fil à retordre. Le professeur était de sa famille - même si Edmund ne faisait aucun favoritisme - et il n'était pas un Gryffondor donc il passait des moments agréables... Pas de quoi en faire un fromage. Lorsque Samantha lui demanda comment il allait, il éluda la question par l'humour, de cette même façon qu'il venait de trouver ridicule, sans même s'en apercevoir.

"Je travaille... J'ai beau être rapide, vu la montagne qu'on nous donne, je peine à trouver le temps de tout faire. On n'a pas encore inventé les balais qui vont si vites qu'ils remontent le temps, chez Nimbus."

Cette fois, réalisant ce qu'il venait de dire, il ne pu retenir une grimace. Il était vraiment obsédé par cette histoire. Merlin, il devait à tout prix arrêter. Il était un futur dirigeant, il aurait des décisions aussi difficiles à prendre que celle-ci de nombreuses fois dans le futur. Il avait été éduqué pour diriger, pour supporter le poids de la charge, il ne pouvait pas flancher et perdre ses moyens à la première difficulté qu'il rencontrait, et alors qu'il n'avait aucun pouvoir à proprement parler.

"Hum, désolé" dit-il, penaud. "Je commence à parler comme mon tuteur. J'ai passé l'été à me moquer de lui parce qu'il n'avait aucun autre sujet de conversation mais je commence à comprendre pourquoi!"

Mais Jordan n'était peut-être pas aussi froid et pragmatique qu'il aurait du l'être - que son père espérait qu'il soit, que lui-même voudrait l'être. Il passait son année entouré de gamins de toutes classes sociales. Les jeunes de la Haute s'étaient éparpillés au milieu des autres après la guerre, fuyant les enfants de Mangemorts pour ceux qui n'en avaient jamais fait partie. Jordan avait fréquenté des jeunes de tous milieux, nouant ses amitiés dans un naïveté toute poufsoufflienne, croyant qu'on pouvait tout séparer parce que lui y arrivait, parce que lui n'avait pas de problèmes. Son naturel social avait éveillé son empathie et désormais, il réalisait l'impact d'un tel rapport sur ceux qui ne vivaient pas dans sa bulle dorée. Il en aurait fallu peu, très peu, pour le pousser à dévoiler le rapport de 97. Une toute petite pichenette, un peu d'encouragement, et il aurait vendu son héritage au diable. Oh, il s'en serait mordu les doigts lorsque sa vie aurait basculée après la ruine de Nimbus, mais une étincelle de fierté l'aurait fait tenir. Il aurait pu, oui, s'il n'y avait pas eu son père dans l'équation.

Lawrence avait toujours été son protecteur, son héros, son père, et Jordan n'imaginait pas une seule seconde le trahir. Il avait la loyauté pour règle et dévoiler le rapport revenait à planter un couteau dans le dos de son géniteur. Jordan préférait encore le tuer lui-même face à face plutôt que de détruire l'oeuvre dont Lawrence était si fier. Il ne voulait pas voir cet homme si fort, qu'il admirait, réduit à l'état de cadavre en sursis. C'était difficile de choisir à qui être loyal.

Il secoua la tête, réalisant qu'il était parti dans ses pensées en fixant sa feuille, et leva un regard d'excuse vers Sam. Il fallait trouver quelque chose à dire. Heureusement, sa capacité de réaction n'était pas (encore) émoussée et il avait un million de questions à lui poser, qui n'avaient pas forcément traits à Nimbus. Ils n'avaient jamais reparlé de leur fameuse conversation à la soirée de fin d'année.

"Dis-moi, je voulais te demander un truc depuis longtemps. A la soirée de juin, tu as dit que tu avais de gros préjugés contre moi. Mais... pourquoi, contre moi?"

Il se souvenait lui avoir dit "je ne suis pas responsable de la consumeuse". Et il avait été sincère... à l'époque. Finalement, ses questions avaient traits à Nimbus. Tout revenait à Nimbus. Toujours.


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Samantha Miller
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Orgueil et Préjugés [Samantha & Jordan] Icon_minitimeJeu 31 Oct 2013 - 0:16
"Je suis ravie de voir que ton stage t'a été profitable", répondit Samantha avec un petit sourire crispé. Ce stage, elle l'avait voulu, elle aussi, mais c'était avant de lancer une pétition qui avait eu un large succès parmi la population de la cité, et qui avait trouvé un certain écho dans la presse grâce à la petite alliance qu'elle avait formé temporairement avec Irving et Cassandre. Il était  tout naturel que Jordan, avec son nom, ait pu faire ce stage mais elle ne pouvait s'empêcher d'être un peu jalouse. Il l'avait opéré justement dans l'un des départements qu'elle avait envisagé, et Samantha ne pouvait s'empêcher de se demander si Jordan était réellement intéressé par tout ça. Evidemment, en tant que fils héritier de l'empire, il était tout naturel qu'il se prépare à prendre la direction de l'entreprise mais était-ce réellement la voie qu'il aurait choisi s'il n'y avait pas été destiné ? Elle, elle avait toujours voulu construire des balais, depuis qu'elle connaissait l'existence de ce monde. La découverte du vol avait été l'un de ses plus beaux souvenirs à son arrivée à Poudlard, que ce soient les cours ou les matchs de Quidditch, et l'idée de monter sa propre entreprise de fabrication de balai lui était venue très naturellement. Mais d'autres naissaient avec la cuillère dans la bouche, et n'auraient pas à se creuser la tête bien longtemps pour parvenir à la réussite professionnelles.

Jordan aimait cette entreprise au moins autant que Samantha la méprisait, il suffisait de voir avec quelle fréquence il abordait ce sujet. Le jeune homme sembla néanmoins s'en apercevoir puisqu'il s'excusa, provoquant un haussement d'épaules amusé chez la Serpentard.

"Pardonné ! Je suis capable de casser les pieds de mon entourage des heures durant avec un sujet qui me passionne alors je ne vais pas te blâmer pour cela."

Cela dit, si le sujet en question pouvait ne pas être son foutu stage estival, elle ne s'en plaindrait pas. Hélas, Jordan ne semblait pas avoir d'alternative puisqu'il sembla se perdre dans ses pensées, fixant sa feuille d'un air absent. Samantha attendit avec une certaine impatience qu'il daigne reporter son attention sur elle, avant de froncer les sourcils à sa question. Merlin ! Elle était étonnée que la conversation l'ait travaillé au point qu'il lui en reparle plusieurs mois plus tard.

"Hm, eh bien, déjà, je pense que j'ai des préjugés contre un certain nombre de personnes, ce n'est pas juste toi. C'est dans ma nature, c'est comme ça, je suis quelqu'un d'assez entier et d'assez extrême parfois. Par exemple, n'ai jamais eu beaucoup d'argent et ma famille a toujours dû travailler beaucoup alors c'est vrai que les personnes fortunées ne seront pas celles vers lesquelles je me tournerai naturellement. En plus, en tant que née-moldue, j'ai été frappée par cet espèce de cercle de la haute société qui existe dans le monde magique, tous ces gens qui se prennent très au sérieux et se considèrent mieux que les autres, et ça m'énerve ! Cette espèce d'aristocratie élitiste... Et puis il y a le problème particulier de Nimbus, l'endroit où je vis, l'entreprise qui fait vivre mon entourage. Je n'aime pas toujours la façon dont les choses se passent à la Cité, je n'aime certainement pas la Consumeuse mais je pense que tu l'as compris. Et toi... tu es l'héritier de tout ça. Surtout, tu es l'héritier de Nimbus, un jour tu en prendras très probablement la tête et c'est ce qui crée le plus gros préjugé chez moi. Je sais bien que tu n'es pas personnellement à l'origine de la Consumeuse, mais ce n'est pas la question. Je n'ai pas grand respect pour ton père et pour l'entreprise qu'il dirige alors à partir de là, il m'était compliqué de t'apprécier du premier coup. Et puis même si je t'apprécie maintenant... Si tu prends la tête de Nimbus et que tu continues les politiques de ton père, je ne vois pas comment nous pourrons nous entendre."

C'était une triste constatation à faire, mais elle n'en était pas moins vraie. Peut-être que Samantha pouvait surmonter ses a priori concernant Jordan et parvenir à l'apprécier pendant leurs études mais elle savait pertinemment que le jour où Jordan rejoindrait le rang des grands patrons cyniques et millionnaires, ce serait terminé. Car elle serait toujours parmi les fourmi travailleuses, à lancer des pétitions... C'était la vie, c'était triste mais c'était ainsi, certaines personnes n'étaient tout simplement pas faites pour se côtoyer.

Et puis sans vouloir te vexer, quand on s'est rencontrés, tu es un peu arrivé avec tes gros sabots. J'veux dire...je te trouve intelligent, mais tu n'es pas toujours subtil, et je crois que tu ne sais pas forcément comment me prendre. L'inverse est vrai aussi, j'imagine. Nous venons de mondes différents et nous avons des caractères bien affirmés alors..."

Elle haussa les épaules et conclut :

"Bref, je ne sais pas, tu as tout pour toi, un peu à l'inverse de moi. Quelqu'un de riche, héritier d'une des plus grandes entreprises du pays, au prestige social indéniable, d'intelligent, bon élève, Poufsouffle -ce qui crée quand même une présomption de gentillesse - au physique pas désagréable et aujourd'hui préfet-en-chef... C'est agaçant ! Il n'en faut pas beaucoup pour te prendre pour un vantard, du coup."

Après lui avoir plus ou moins dit qu'elle détestait tout ce qu'il représentait, Samantha réalisa qu'elle aurait peut-être dû enrober quelque peu la vérité. Pour adoucir sa réponse, elle lui adressa un sourire candide. Cela aurait été dommage qu'il se vexe, parce qu'elle l'aimait bien, Jordan, tout de même...


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Jordan Nimbus dePompadour
Jordan Nimbus dePompadourAncien personnage
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Orgueil et Préjugés [Samantha & Jordan] Icon_minitimeMar 12 Nov 2013 - 17:10
Un sujet qui le passionnait? Jordan eu un sourire peu convaincant à ces mots mais ne releva pas, ne souhaitant pas se trahir. On pouvait dire que le rapport le passionnait au sens premier du terme. Il déchaînait en lui des émotions trop contradictoires pour qu'il se sente à l'aise. Mais, si l'on oubliait ce détail, l'entreprise Nimbus passionnait-elle réellement son hériter? Jordan n'avait jamais réfléchit à la question. Il avait toujours été destiné à diriger l'empire familial, et cela lui allait bien. Mais il n'avait aucun talent pour le Quidditch, aucune prédiposition pour la conception de balais. En ce qui le concernait, Nimbus aurait aussi bien pu fabriquer des Bavboules que cela serait revenu au même. Ce qu'il aimait, c'était la mécanique de l'entreprise, le développement, le management, la vie à la cité, la bataille pour le marché, le pouvoir qui découlait de tout cela. Jordan avait toujours voulu marcher dans les traces de son père. L'idée de se rebeller parce qu'on le prédestinait à quelque chose ne lui était jamais venu à l'esprit. A vrai dire, il trouvait les jeunes de sa classe ridicules lorsqu'ils en avaient après les attentes de leurs parents. Mon dieu, on attendait d'eux qu'ils héritent d'une  somme d'argent rondelette, quel scandale! Si encore ils avaient une raison de tout quitter, il aurait pu comprendre... Mais pour beaucoup, ce n'était qu'une crise d'adolescence passagère et ridicule. Jordan ne s'étant jamais découvert d'autres passions que celle qu'on lui avait enseigné, tout allait pour le mieux.

"Ravi de voir que je suis dans ta zone de tolérance" plaisanta-t-il pour redonner à leur conversation le piment habituel.

Pour une fois qu'il l'était. D'ailleurs, Samantha ne tarda pas à répondre à sa question. Et c'était une réponse pour le moins argumentée... Jordan croyait sa question simple mais le discours que lui servi la jeune fille le laissa perplexe. Il la considéra d'ailleurs un long moment d'un air mi-étonné, mi-inquiet, ne sachant pas vraiment comment réagir. Une partie du discours ne le surprenait pas, l'autre le vexait... Pour la peine, il avait bien envie de se draper dans sa dignité et de retourner à son devoir de Métamorphose en la plantant là. Mais non, il ne pouvait pas. Déjà parce que ce serait lui donner raison sur un certain nombre de points, ensuite parce qu'il lui avait demandé d'être honnête et que Merlin, elle l'avait été, et enfin parce qu'il aimait bien les débats et qu'il ne comptait pas la laisser dire tout et n'importe quoi sur son compte. 'Etre Poufsouffle donne une présomption de gentillesse, être Poufsouffle donne une présomption de gentillesse', répéta-t-il en pensée pour garder sa bonne humeur.

"D'accord, hum, reprenons du début..."

Il transforma son air incertain en sourire amusé et sûr de lui. La bonne société avait du bon. Au moins, là-bas, on vous apprenait à être réactif et à cacher vos émotions.

"Je peux comprendre ton point de vue sur les personnes fortunées, mais pas que tu sois surprise par "notre cercle". Il me semble que l'aristocratie moldue est encore plus voyante que nous, et bien plus officielle: la Reine d'Angleterre, c'est quoi? Ce n'est pas parce qu'ils évoluent en autharcie qu'ils sont moins élitistes, bien au contraire... Je peux te présenter mon ami Will, qui vit en plein dedans, c'est un spécialiste de la question!" dit-il dans une tentative d'humour. "Les sorciers sont bien moins nombreux que les moldus, nous ne pouvons pas nous permettre de rester entre nous. Bien que beaucoup déplorent ce fait, je te l'accorde. Mais ce n'est pas mon cas."

Jordan songea à ses premières années à Poudlard, et où il avait tenté d'adopter cette tactique. Cela avait été un échec sur toute la ligne. On l'avait considéré comme conforme à son image de gosse de riche, et il avait eu du mal à se faire à l'idée que non, le monde ne tournait pas autour de lui. Il était difficile d'être un fils unique héritier d'un empire et de découvrir ce fait à onze ans. Mais Jordan tenait un peu du caméléon, et, à force de gentillesse et de patience, ainsi que d'une sacré dose d'ouverture d'esprit, il avait changé et fait évoluer les mentalités. Il était fier d'avoir réussi à nouer des liens amicaux avec des personnes de tout genre. Cependant, il ne se leurrait pas, les véritables amis étaient trop rares. A vrai dire, il ne comptait que Will.

Jordan accusa le coup lorsque Samantha expliqua qu'elle n'avait pas grand respect pour son père. Bien sûr, il s'y attendait, la plupart des ouvriers Nimbus n'aimait pas leur patron, mais l'entendre dire face à lui n'était pas agréable pour autant. Il ne dissimula pas sa contrariété à ce sujet, la laissant s'exprimer sur ces traits, mais ne fit pas de réflexion. Son sourire ne revint pas, cependant, car Samantha expliquait que, peu importe ce qu'il arrivait, le fait qu'il soit l'héritier de Nimbus finirait bien par les séparer. C'était une fille bien compliquée. Pourquoi ne pas se contenter de voir quand le moment arriverait? Il avait encore plusieurs années devant lui avant d'hériter. Son père était jeune et lui n'était pas prêt. On aurait peut-être trouvé un remède à la Consumeuse d'ici là, ce qui aurait apaisé beaucoup de tensions. Pourquoi l'ouvrier de base avait-il pour définition de détester son patron? Jordan avait beau chercher, si l'on omettait la consumeuse, il trouvait les employés de Nimbus plutôt bien traités.

"Je prendrais la tête de Nimbus" dit-il d'un ton sans appel, "mais j'aimerai bien savoir pourquoi, par Helga, tout le monde considère que je continuerai la politique de mon père."

La réponse était pourtant simple: parce que c'avait toujours été son voeu, parce qu'il se tenait fièrement au bout de la lignée familiale et ne comptait pas y déroger. Mais il ne l'avait jamais dit à voix haute, autant par pudeur que par fierté. Peut-être était-ce son manque de rébellion, celle qu'il méprisait tant et qui était pourtant caractéristique de son âge, qui donnait cette impression. Ce qui était difficile à admettre pour Jordan, c'est que trois mois plus tôt, il aurait défendu la politique de son père, au lieu de s'insurger contre la présomption de clonage.

"Je ne suis pas un mouton incapable de réflexion, pourtant. Si j'ai prouvé une chose dans ma vie, ça doit bien être ça, non?"

Il était Préfet-en-Chef, avait des notes exceptionnellement bonnes et des devoirs "osés et inventifs" d'après certains enseignants. Il avait transgressé les règles de son monde en allant à la rencontre du peuple, que fallait-il qu'il fasse de plus? Il le savait, pourtant. Rendre public le rapport. Désavouer son père, le faire tomber et profiter de l'auréole de bonne foi que lui conférerait - temporairement - cette action pour s'emparer des rennes de l'entreprise. Chose qu'il ne ferait pas.

"Je crois que beaucoup de gens oublient qu'avant d'être un dirigeant et moi un héritier, Lawrence est mon père et je suis son fils. Et comme la plupart des fils, j'aime mon père et je n'ai pas pour habitude de le traîner dans la boue. Ca me semble logique. On n'attend pas des milliers d'autres fils de ce pays qu'ils soient la copie de leur géniteur, alors pourquoi devrais-je faire exception à la règle?"

Il avait dit tout cela calmement, sur le ton de la conversation, pas agressif pour deux sous, se refusant à laisser transparaître sa contrariété. Même aujourd'hui, alors qu'il condamnait fermement la dissimulation du rapport, il était incapable de dénigrer Lawrence publiquement. Il le soutenait, jusqu'à ce qu'il décide quoi faire. C'était simple, c'était tout. Il n'avait pas à se justifier. C'était son père, pouvait-on comprendre cela?

La fin du discours de la jeune fille était cependant moins snesible. Il était capable d'entendre les commentaires de Samantha sur sa personnalité. C'était vexant mais au moins, cela venait d'expérience et non pas de préjugés. Il voulait bien admettre qu'il manquait de tact et au fond, une bonne partie de ce qu'elle avait dit était plutôt flatteur.

"Ah, mais les vantards sont ceux qui se réclament trop d'un fait d'arme ordinaire... Si bien que quand je dis que je suis extraordinaire, je ne fais que constater la vérité, n'est-ce pas?"

Jordan posa un bras nonchalant sur le dossier de la chaise à côté de lui, mis l'un de ses pieds sur l'autre genoux et afficha un sourire supérieur, arrogant, et narquois, qu'il conserva volontairement pour conclure:

"Et puis, je ne suis pas l'inverse de toi. Je ne t'ai jamais vu comme correspondant à la description de la fille pauvre, stupide, moche et vilaine Serpentard. J'aime bien les Serpentard, en fait, ainsi que les jolies filles. Et puis bon, chacun ses talents: je suis Préfet-en-Chef, tu es attrapeuse. On ne peut pas tout avoir. Je crois que c'est parce qu'elle était Capitaine qu'ils n'ont pas nommé Joy préfète, par exemple."


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Samantha Miller
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Orgueil et Préjugés [Samantha & Jordan] Icon_minitimeVen 3 Jan 2014 - 12:25
Samantha écarta d'un haussement d'épaules l'argument de Jordan sur la Reine d'Angleterre, trouvant cette comparaison assez peu efficace :

"Le fait que les sorciers soient moins nombreux rend cette démarcation beaucoup plus visible. Dans la vie de tous les jours, chez les moldus, je ne fréquente pas l'infime partie de la population qui est aristocratique et élitiste, contrairement à ici où j'ai parfois l'impression que certains me considèrent comme une moins que rien."

Un petit sourire en coin s'étira sur les lèvres de la Serpentard alors que Jordan se défendait au sujet de son père. Son argument était recevable mais elle le trouvait si idéaliste, si utopique. Jordan allait hériter des erreurs et des choix de son père, qu'il le veuille ou non, et il devrait composer avec. Samantha n'était pas certaine que la façon dont il le ferait irait forcément dans un sens qui lui plairait, car il l'avait dit lui même : il aimait son père, il lui resterait probablement loyal en dépit du mal que Lawrence avait pu causer autour de lui. Et c'était cela qui les séparait probablement.

"Tu dis ça maintenant. On en reparle quand tu seras à la tête de cette entreprise avec ses bagages, son mode de fonctionnement, ses contraintes, les attentes qui pèsent sur elle et qui pèseront donc sur toi. Peut-être que tu te démarqueras vraiment de ton père, je te le souhaite et je nous le souhaite, mais tu ne peux pas l'affirmer à l'avance ! Comme tu l'as dit, c'est ton père et tu l'aimes, ce sera toujours vrai le jour où tu devras prendre certaines décisions. C'est en cela qu'on peut estimer qu'il y a des chances que tu restes dans ses traces, même si vous êtes . Cette entreprise, c'est son héritage... Tu ne le changeras pas du jour au lendemain. Mais peut-être que je suis trop pessimiste. Peut-être que tu seras le dirigeant de Nimbus qui reconnaîtra le lien entre les méthodes de fabrication des balais et la consumeuse, ce serait déjà quelque chose. Auquel cas, tu auras gagné toute mon admiration."

Elle haussa les épaules à nouveau et releva le menton avec défi. Pessimiste, il était difficile de ne pas l'être lorsque l'on voyait les ouvriers mourir les uns après les autres, victimes de la consumeuse... Elle aurait voulu ne pas aborder ce sujet avec Jordan, mais c'était plus fort qu'elle, cela lui tenait trop à coeur. Si elle avait la moindre chance d'influencer le futur de Nimbus, elle devait la saisir et cela pouvait peut-être passer par l'héritier de l'empire familial. Il y avait peu de chances, cela dit, car il serait probablement trop tard pour changer quoi que ce soit d'ici à ce que Lawrence prenne sa retraite...

"Mais tu as peut-être raison, peut-être qu'il est trop tôt pour parler de tout cela et que nous avons tout à fait le temps de très bien nous entendre. Tu ne prendras pas la tête de l'entreprise de sitôt, j'imagine. Même si je continue à te trouver prétentieux, monsieur l'extraordinaire."

Elle atténua sa remarque avec un sourire malicieux et ajouta :

"Comme tu viens plus ou moins de de dire que tu me trouvais jolie, je te pardonne."


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Orgueil et Préjugés [Samantha & Jordan] Icon_minitimeMer 15 Jan 2014 - 13:53
Jordan secoua la tête, renonçant à répondre à l'argumentation de Samantha. D'ordinaire, il aimait bien avoir le dernier mot, mais ces temps-ci, la pente était trop glissante pour qu'il ne s'y risque. Il y avait du vrai dans ce qu'elle disait, et du faux aussi. Du vrai car il était loyal à son père et qu'il ne fallait pas tout jeter dans ce qu'il faisait. Du faux car Lawrence l'avait élevé en lui apprenant à se servir de sa tête, pas à copier bêtement ce que faisaient ses prédécesseurs. Et puis, Jordan avait toujours été plus proche de sa mère que de son père. Ah, il aurait aimé trouver ce rapport juste avant de prendre la tête de Nimbus. Il aurait alors pu agir sans trahir personne, commander une nouvelle expertise qui reconnaîtrait le lien, changer les méthodes de fabrication et feindre l'ignorance et la bonne foi. Son père n'aurait rien eu à perdre et lui non plus.

"L'orgueil fait partie des caractéristiques de ma famille que je n'abandonnerai pas" répondit-il avec un léger sourire, acceptant d'enterrer la hache de guerre.

Samantha acceptait enfin qu'ils parlent d'autre chose, qu'ils passent par dessus les barrières, et il ne tenait pas à gâcher cela. Il la fréquentait depuis longtemps et ses efforts venaient enfin de porter leurs fruits. Heureusement qu'il avait une patience proverbiale.

"Je ne viens pas "plus ou moins" de le dire, je l'ai dit. Les Poufsouffle assument toujours leur paroles, tu ne savais pas?"

La conversation partit alors sur un ton plus léger, loin des tracas sociaux et politiques. Ils se firent réprimander par Mr Greengrass, le bibliothécaire, et baissèrent d'un ton sans pour autant interrompre leur discussion. Lorsque Sam le quitta et qu'il se remit à son devoir, Jordan avait l'esprit plus léger.
[RP Terminé]


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