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A qui la faute ? [PV Alastair]

Sasha Benson
Sasha BensonLangue-de-Plomb
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Profil Académie Waverly
A qui la faute ? [PV Alastair] Icon_minitimeMar 20 Aoû 2013 - 18:48
31 aout 2007

Sasha était comme dans un état second. Elle ne savait même pas quand ni comment elle était sortie de la salle d'audience. Le simple fait qu'elle soit encore debout sur ses jambes était incroyable. Comment avait-elle pu se lever, se redresser, alors que tout son monde venait de s'écrouler ? On lui avait enlevé son père. Pourtant il était encore vivant, bien en chair, et même pas blessé. Mais il n'était plus là. Il était parti, pour toujours. Il ne lui sourirait plus jamais, ne la serrerait plus dans ses bras, ne jouerait plus à la bataille navale avec elle. Il ne savait même plus comment elle s'appelait...Elle dut se mordre la lèvre pour ne pas se remettre à pleurer à cette simple pensée. Ça ne servait à rien, de pleurer. Ça ne ramènerait pas son père, et ça ne faisait que lui attirer des regards compatissants de la part de personnes qu'elle détestait.

Elle avait entendu des gens parler à sa mère, lui expliquer qu'ils allaient contacter Sainte-Mangouste pour trouver un hôpital psychiatrique qui prendrait son ex-mari en charge pendant un temps. On envoyait son père chez les fous. Ils avaient fait de lui un légume. Il ne méritait pas ça, il n'avait fait que défendre ses droits. Sasha avait envie de retourner à Poudlard, évidement mais il ne lui semblait pas aberrant que son père veuille avoir son mot à dire sur l'établissement qu'elle fréquentait. Il ne s'était pas fait laissé faire, et ça lui avait couté la raison. C'était injuste. Profondément injuste. Et ça n'avait l'air de choquer personne. L'avocat de sa mère et celui de son père s'entretenaient dans un coin, refaisant probablement l'audience comme s'il avait été question d'un vulgaire match de Quidditch. Sa mère discutait avec la dame qui était à coté du juge tout à l'heure. Personne ne semblait réaliser qu'un drame venait d'avoir lieu. Est-ce que c'était normal, d'effacer la mémoire des gens ainsi ? Ils faisaient ça tous les jours peut-être ? Sasha sentit la colère venir se mêler à sa tristesse et se retint de se mettre à frapper dans les murs.

Elle se laissa tomber sur un petit banc en bois, contre le mur et baissa la tête. D'un geste rageur, elle essuya ses joues humides. Qu'est ce qu'elle allait faire maintenant ? Comment est-ce qu'elle allait pouvoir vivre sans son père ? Il n'était peut-être qu'une menace aux yeux du Ministère, mais c'était son papa, et ça tout le monde semblait l'avoir oublié. Elle l'aimait, peu importe ce qu'il avait dit, ce qu'il avait projeté de faire, elle l'aimait et elle l'aimerait toujours. Mais ça il n'en saurait jamais rien, il ne savait plus qui elle était et il se fichait probablement de savoir qu'une inconnue, quelque part, l'aimait de tout son cœur. Elle serra les poings et ferma les yeux pour retenir les larmes qui lui brulaient les yeux. Elle s'était promis de ne plus pleurer. Quand elle rouvrit les paupières, son regard se posa sur Monsieur Brennan et cette vision décupla tous ses sentiments. Voir le bureau de son père, libre, circuler tranquillement alors qu'il venait de briser la vie d'un homme la blessait autant que cela la mettait hors d'elle. Pourquoi lui allait pouvoir rentrer chez lui et étreindre ses enfants et sa femme ? Pourquoi allait-il profiter de la vie, vieillir avec sa famille et passer de bons moments avec ses amis alors que son père à elle allait être enfermé dans un asile et passerait le restant de ces jours à essayer de combler le grand vide dans sa mémoire ?

La fillette songea soudainement à Penny et à Julie. Elles n'étaient probablement même pas au courant de ce qui se passait entre Mark et son ex-femme, il avait dû inventer une histoire de pension alimentaire, et pourtant l'une venait de perdre un père et l'autre un mari. Plus d'un innocent avait été puni ce soir, et on osait parler de justice. C'était ridicule. Qui allait les prévenir ? Personne ? Elle-même ne s'en sentait pas le courage, et de toute façon Julie ne la croirait pas. Qui croirait une gamine de douze ans qui parlait de baguettes magiques ? Julie lui dirait que la disparition de son père avait dû la bouleversé et lui ferait un chocolat chaud. Alors peut-être que personne ne lui expliquerait jamais la situation. Julie signalerait la disparition de son mari, espérerait pendant quelques années et finirait par se dire qu'il était mort ou qu'il avait refait sa vie ailleurs. C'était horrible, pauvre Julie. Sasha ne l'aimait pas beaucoup, mais c'était un sort qu'elle n'aurait souhaité à personne. Julie était gentille, au fond, une honnête institutrice qui n'avait jamais rien demandé à personne, et qui ignorait tout du monde magique. Pourtant, c'était pour protéger ce monde qu'on l'avait privé de son mari. Et elle n'en saurait jamais rien. Comment Sasha pourrait-elle réussir à la regarder en face après ça ? Elle s'en voulait tellement ! On pouvait lui répéter des dizaines de fois que ce n'était pas sa faute, ça ne changerait pas la réalité. C'était à propos d'elle, de son éducation, de son avenir, que ses parents bataillaient depuis des années. Cette audience, et son issue dramatique, n'étaient que la final d'une catastrophe qu'elle avait déclenché sept ans auparavant, en réalisant son premier acte de magie.

Elle ne voulait pas de cette culpabilité, c'était trop dur, trop lourd à porter. Mais elle était là, pesant, sur ses épaules. Et elle savait qu'elle ne s'en débarrasserait jamais. Elle aurait voulu pouvoir rejeter entièrement la faute sur quelqu'un d'autre, n'importe qui, pour se libérer de ce fardeau qui commençait déjà à la ronger de l'intérieur. Son regard se posa à nouveau sur Alastair Brennan et elle sut qu'elle avait trouvé son coupable. C'était lui qui avait tenu la baguette, lui qui avait prononcé la formule. C'était lui le coupable, pas elle. A force de se le répéter elle espérait pouvoir s'en convaincre.

"Pourquoi vous avez-fait ça ?" lâcha-t-elle d'une voix forte en levant la tête vers l'homme au moment où il passait devant elle.

Sasha était toujours polie et respectueuse quand elle s'adressait à des adultes, même ceux qu'elle n'aimait pas comme le professeur Dérébusor. C'était important de montrer qu'elle était sage et bien élevée, ils étaient souvent plus prompts à l'écouter ainsi. N'importe quel enseignant vous le dirait, elle était une fillette adorable, mais pas aujourd'hui. Ce Monsieur Brennan avait brisé sa vie en un mot, il ne méritait pas ses manières. Elle le détestait et elle avait envie de lui en vouloir, elle arriverait à se convaincre que tout était de sa faute, il le fallait.


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Alastair Brennan
Alastair BrennanOubliator
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A qui la faute ? [PV Alastair] Icon_minitimeLun 26 Aoû 2013 - 14:49
La salle d'audience n'était pas remplie, seul quelques curieux s'étaient rassemblés pour assister à ce procès qui offrait un cas de figure assez inhabituel. Un moldu et une sorcière qui se disputaient la garde de leur fille. Qui se disputaient l'avenir de leur fille, pourtant, si la fillette était une sorcière, il n'y avait pas à discuter, la petite allait forcément à Poudlard, c'était ainsi et c'était également une question de sécurité. Apprendre aux jeunes sorciers à contrôler leur pouvoir pour protéger le Secret. Il n'y avait rien de très compliqué à comprendre dans tout ça et il lui semblait que ce procès n'avait pas lieu d'être puisque la sentence était évidente à ses yeux. Néanmoins, il se tenait silencieux au fond de la salle par mesure de sécurité, au cas où il devrait intervenir si le père ne se montrait pas compréhensif et coopératif. Mais il ne se faisait pas trop de soucis, il était juste là par mesure de précaution comme pour chaque cas de ce style.

C'était l'une des parties de son métier qu'il appréciait le moins et habituellement, il arrivait à envoyer Bird à sa place mais aujourd'hui cet imbécile était malade et c'était donc à lui de faire le poteau au fond de la salle. Il resta donc impassible, ne montrant pas son déplaisir à ce trouver là, ni son profond ennui, suivant d'une oreille distraite les plaidoyers des deux camps. Puis se fut la délibération et enfin le verdict qui fut annoncé sans trop de surprise. Ce fut la réaction du père qui fut surprenante en réalité, lorsqu'il se mit à menacer le secret magique. Alastair se raidit instantanément, sachant pertinemment que le tribunal ne pourrait pas laisser passer de telles menaces. Il ferma instinctivement sa main sur sa baguette et s'approcha lorsqu'il reçut l'ordre de s'approcher. Il se positionna devant le juge qui d'un hochement de tête lui confirma ce qu'il pensait, il allait devoir effacer la mémoire de cet homme. Il n'avait pas le choix, le secret était trop important, on ne pouvait pas laisser ce père de famille tout briser, même si Alastair comprenait sa souffrance, il comprenait son combat, c'était sa fille qu'ils lui arrachaient. Lui même, jusqu'où aurait-il était capable d'aller pour ses enfants ? Il l'ignorait mais très loin sans aucun doute. Il s'entretint quelques instants avec les magistrats pour être bien sûr de ce qu'on attendait de lui.

"Ça va aller Monsieur Brennan ?"  

"Oui, c'est mon métier après tout."

Ce n'était pas pour cela que la chose était plus simple, il allait devoir effacer tous les souvenirs d'un homme, il ne se souviendrait plus de sa fille, de son ex-femme de douze ou treize dernières années. L'âge approximatif de la petite. Il déglutit difficilement, il avait les mains moites, pouvait-il réellement faire ça ? En avait-il le droit ? Non, il ne devait pas à se poser ce genre de question, il devait le faire, il n'avait pas le choix, il fallait protéger le secret magique. Il s'avança vers le père de famille et vit toute la détresse qu'il éprouvait dans son regard. Il leva sa baguette et s'apprêtait à lancer le sort lorsqu'une voix fluette attira son attention. Il tourna faiblement la tête vers la fillette et sa main trembla légèrement, il n'avait jamais effacé douze ans de la vie d'un homme.

"Monsieur Brennan, intervint le juge, s’il-vous-plait."

Sa prise sur sa baguette se fit plus ferme et il se reprit, il ne pouvait pas flancher, il n'en avait pas le droit, la paix du monde sorcier dépendait de lui, il ne pouvait pas se permettre de laisser parler sa conscience de père, il était un Oubliator depuis suffisamment longtemps maintenant pour ne plus laisser parler ses doutes dans ce genre de situation. Alors oui, c'était injuste, oui ça pouvait paraître cruel mais c'était inévitable, cet homme menaçait de révéler leurs existences, il allait mettre en péril leurs paix, il ne pouvait pas garder ses souvenirs. Il marqua un nouveau moment d'hésitation lorsque l'homme lui demanda qui il était, d'habitude, il se présentait, d'habitude, ce n'était pas devant témoin, d'habitude, il n'y avait pas de petite fille qui regardait son père se faire transformer en légume.

"Oubliette"

Alastair baissa lentement sa baguette, honteux devant l'air hagard de sa victime, il sentait les joues le brûler violemment et le sang lui battre les tempes, il avait l'impression d'avoir mal agi, pour la première fois en vingt-cinq ans de carrière, il avait l'impression d'avoir eu tort de faire son devoir. Il jeta un léger regard abattu vers la fillette et s'approcha du père de famille pour vérifier son état de santé, pour vérifier que tout était normal chez lui, mis à part le fait qu'il venait de perdre douze ans de souvenirs. Pour la paix de ton monde, hein Alastair ?

La salle se vida lentement dans le silence, seulement coupé par des sanglots et quelques murmures, il ferma un instant les paupières et soupira profondément. Il sentit alors une main se poser sur son épaule et avisa l'air grave du juge qui avait prononcé la sentence.

"Vous avez fait ce qu'il fallait Monsieur Brennan, vous avez fait votre devoir pour préserver notre monde. Ne soyez pas trop dur avec vous même."

L'oubliator se dégagea doucement de l'emprise de l'homme et fronça les sourcils peu satisfait.

"Allez donc expliquer cela à sa petite fille de douze ans qui ne reverra jamais son père. Demandez lui ce qu'elle pense du devoir. J'ai fait mon travail comme on me l'a demandé mais pour la gestion de mes états d'âme je n'ai pas besoin de vous. Continuez donc à faire votre travail et je ferais le mien."

Il planta le magistrat en plein milieu de la salle d'audience, il fallait qu'il sorte, il avait besoin d'air, il fallait qu'il rentre chez lui, il avait une violente envie de serrer Lillybeth et Maureen contre lui. Il avait besoin de les entendre rire et de les voir sourire. Cependant à peine avait-il fait un pas hors de la salle qu'une voix l'interpella. Il se figea et fit face à la fillette qui venait de perdre son père, une infinie tristesse apparut sur son visage et il se passa une main dans les cheveux, mal à l'aise face à la colère légitime de la petite fille.

"Je suis sincèrement désolé pour toi petite. Je ne peux malheureusement pas me justifier. Ton papa menaçait le secret magique, il fallait l'arrêter. Je n'ai fait que mon travail. Je sais que ça ne t'apporte pas beaucoup de réconfort et que ça ne ramènera pas les souvenirs de ton papa et j'en suis désolé."

Que pouvait-il dire de plus ? Il savait pertinemment que quoiqu'il dise, il serait forcément fautif pour la fillette, c'était lui qui avait lancé le sort après tout.


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Sasha Benson
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A qui la faute ? [PV Alastair] Icon_minitimeMer 4 Sep 2013 - 17:40
Le devoir, le travail, de belles excuses. Est-ce le fait que ce soit son métier d'effacer la mémoire de moldus innocents rendait la chose moins injuste ? Est-ce parce qu'il était du bon côté de la justice ses actes ne pouvaient pas être des crimes ? Il ne suffisait pas de cacher les horreurs sous un vernis de légalité pour les faire oublier, ça ne marchait pas comme ça. Et elle n'oublierait pas. Elle s'en fichait que ce soit son boulot, elle se fichait du devoir, cet homme avait détruit le vie de son père et la sienne, et un jour elle se vengerait. Un jour ils le lui paieraient, tous autant qu'ils étaient, oubliators, juges, avocats, ils regretteraient l’issu de ce procès. Peu importe le temps que ça prendrait, peu importe comme ce serait difficile, un jour elle y arriverait. Et elle s'arrangerait pour que le secret magique tombe, d'une manière ou d'une autre. Qu'ils puissent tous voir à quel point leur belle lutte pour protéger "la paix du monde magique" avait été inutile.

Jusqu'à aujourd'hui elle avait toujours pensé que ce qu'elle voulait le plus était de devenir ministre de la magie. Tirer le gouvernement vers l'extrême gauche et faire tomber le secret étaient les bonus. Maintenant une carrière politique ne l'intéressait plus tant que ça. Elle voulait la fin du secret, plus que tout au monde. Plus de secret, plus d'inégalités, plus d'injustice. Et elle savait qu'elle n'était pas obligée de passer par le Ministère pour abolir le secret, il y avait d'autres moyens. Plus faciles, sans doute plus efficaces, juste un peu moins légaux. Mais elle s'en fichait de la légalité, et que personne ne vienne lui parler de justice, parce qu'aujourd'hui elle n'avait pas été là pour elle, la justice. On avait puni son père alors qu'il n'avait rien fait de mal. Ce Monsieur Brennan pouvait bien dire ce qu'il voulait, menacer le secret magique n'était pas un crime, pas quand on cherchait simplement à réclamer ses droits.

"Mon père menaçait le secret magique seulement parce que ce secret le privait de ses droits. Elle avait parlé froidement, comme si elle débitait un texte appris par cœur, le regard braqué sur le visage de son interlocuteur. La vérité était qu'elle luttait difficilement contre toutes les émotions qui menaçaient de l'envahir, elle ne voulait pas craquer. Surtout pas devant Monsieur Brennan. Il n'aurait pas droit à ses larmes, seulement à sa colère et à son mépris. Il était innocent."

On ne lui ferait jamais croire le contraire. Son père était innocent. Elle savait qu'il n'était pas parfait. Il avait du mal à accepter sa condition de sorcière, il la forçait à se cacher, il mentait parfois, mais il l'aimait. Tout ce qu'il avait fait il l'avait fait parce qu'il l'aimait. Et il n'avait jamais enfreint aucune loi, pas de loi moldue en tout cas, pas de loi qu'il était censé connaitre et respecter. Normalement contacter les services sociaux n'était pas un crime, saisir la justice non plus, mais il y avait le secret. Et on obligeait les moldus à respecter ça, sans toutefois leur accorder les mêmes privilèges qu'aux sorciers. Et ça ne dérangeait personne. Les gens étaient-ils aveugles ou bien se fichaient-ils complètement du sort des moldus et nés-moldus ? Elle se demandait ce qui était le pire.

Un bruit derrière elle attira son attention et elle tourna la tête pour voir les portes de la salle d'audience s'ouvrir. Son père en sortit, escorté par les deux agents de la Police Magique qui étaient venus la chercher chez lui deux semaines plus tôt. Il arrivait à peine à marcher seul, le choc sans doute. Le cœur de Sasha se serra et elle sentit ses joues s’empourprer. A la colère et à la frustration venait de se rajouter un sentiment de honte qu'elle savait ridicule, mais qu'elle ne pouvait retenir. Parce que son père, l'homme qui l'avait élevé, regardait autours de lui d'un air perdu comme l'aurait fait un enfant de deux ans et qu'il était probablement incapable de construire une phrase cohérente. Et elle avait honte, mais surtout elle avait honte d'avoir honte. Elle aurait dû être fière d'être sa fille, il s'était battu jusqu'au bout, il n'avait pas fléchi face à plus fort que lui, et elle aurait dû redresser le menton avec fierté plutôt que de baisser les yeux en rougissant. Jamais elle ne s'était sentie aussi mal, à la fois malheureuse et mal à l'aise. Déchirée entre l'envie de courir se réfugier dans les bras de son père et celle de ne plus jamais poser les yeux sur lui, pour ne pas voir sa misère.

Elle se sentait toute petite d'un seul coup, et complètement démunie. On emmenait son père loin d'elle, elle ne savait même pas où exactement, et elle ne savait pas quoi faire. Elle ne pouvait rien faire pour arrêter les choses, évidement, mais est-ce qu'elle devait lui dire au revoir ? Alors qu'elle songeait à cette alternative, la réalité la frappa brutalement. A quoi bon ? Il ne la reconnaitra pas. Il ne l'avait pas reconnu tout à l'heure, il ne le ferait pas plus maintenant. C'était trop tard, trop tard pour lui dire au revoir. Il était déjà parti, même s'il était encore là. La fillette posa un regard désespéré sur le dos de son père alors qu'on l'emmenait loin d'elle, sans doute dans un hôpital moldu. Elle réalisa qu'elle ne savait même pas où il allait, c'était peut-être la dernière fois qu'elle le voyait, et elle se mit à prier. Elle serra les poings pour retenir ses larmes et fixa son dos en priant aussi fort qu'elle le pouvait pour qu'il se retourne. Lui ne la verrait pas mais elle pourrait le regarde une dernière fois. Les agents de la Police Magique atteignirent l'autre côté de la pièce et l'un d'eux ouvrit une porte menant sur un long couloir.

"Papa..." souffla-t-elle, pas assez fort pour qu'il l'entende. Et de toute façon il ne se serait pas reconnu.

La porte se referma avec un claquement sonore et elle sentit les larmes rouler sur ses joues. Elle les essuya d'un geste rageur en reportant son attention sur l'Oubliator. Qu'est-ce que ça lui faisait de la voir pleurer ? Il devait en voir tous les jours, des fillettes en pleurs. Il devait en effacer tous les jours des mémoires pleines de souvenirs heureux et de tendresse. Comment pouvait-on faire ça ?

"Bravo ! cingla-t-elle avec ironie alors que ses larmes inondaient son visage. Le secret est préservé, vous devez être content ! Vous allez aller boire un verre pour fêter ça ?"

On disait des Oubliators qu'ils protégeaient le monde magique, qu'ils garantissaient la paix de leur monde, un peu comme des gardiens. De belles formules, ça devait faire bien sur le diplôme. Sauf qu'elle faisait partie du monde magique elle aussi, et qu'elle ne se sentait pas protégée du tout. On lui retirait son père, l'homme le plus important dans sa vie, quelqu'un qui l'avait aimée et qui avait toujours voulu son bonheur, et on parlait de protection. Est-ce qu'ils s'en rendaient compte au moins ? Est-ce qu'ils savaient qu'ils ne servaient qu'à préserver les privilèges des sorciers, à entretenir leur petite bulle dorée ?

"Comment est-ce que vous pouvez faire des choses pareilles ?"

A peine avait-elle finit sa phrase qu'elle éclata en sanglots plus violents. Oui, comment ? Comment est-ce qu'on pouvait être aussi cruel ? Comment le monde pouvait-il être si injuste, si sombre ? Elle s'était toujours considérée plus mature que ses camarades, plus intelligente, maintenant elle se rendait compte qu'elle n'avait été qu'une petite fille aussi idiote que les autres. Elle faisait confiance aux adultes, elle avait foi en la justice, elle respectait les représentants de l'ordre, elle les admirait même. Et au final elle se retrouvait là, après avoir été manipulée par Ana Sorden toute l'année et privée de son père par la "justice". C'était finit tout ça, finit l’innocence, elle ne croirait plus personne. Elle ne croyait plus en rien.


A qui la faute ? [PV Alastair] Sasha2023
Alastair Brennan
Alastair BrennanOubliator
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A qui la faute ? [PV Alastair] Icon_minitimeSam 14 Sep 2013 - 16:01
Les mots froids de la fillette le mirent mal à l'aise, il savait qu'elle était dans son droit que c'était lui qui était en tort dans cette histoire, qu'elle était triste et en colère sans aucun doute, après tout elle venait de perdre son père. Lui même n'aurait certainement pas tenu la justice dans son cœur si on lui avait arraché son père à l'âge de douze ans. La justice qui était censée protéger les gens pas détruire des familles. D'un autre côté, cet homme en menaçant ouvertement de détruire le secret magique aurait mis en péril des milliers de vie. Les sorciers qui n'avaient rien demandé se seraient retrouvé harcelés ou traqués par les moldus. Et à voir la réaction du père de cette petite et la répugnance évidente qu'il semblait porter à la magie, le monde moldu ne semblait pas encore prêt à accepter la révélation d'un autre monde parallèle au leur. Alors oui, le sacrifice d'un seul pour le bien de tous avait été nécessaire. Malgré tout, il n'était pas fier de ce qu'il avait fait, comment l'aurait-il pu ? Comment se réjouir du malheur de cette famille ? De la rage de cette fillette ? Que répondre face à ses accusations ? Le silence semblait encore la meilleure des solutions.

Il entendit alors le claquement d'une porte que l'on abat contre un mur, il tourna la tête et aperçut des policiers emmener le père de la petite, il avait l'air encore un peu hagard à cause du sortilège mais après tout effacer douze ans de la vie d'un homme laissait des traces, il allait s'en remettre mais il allait être désorienté quelques jours. Il détourna alors le regard, il n'avait pas envie de voir encore les conséquences de son acte, l'action et les états d'âme qu'elle entraînait lui suffisait pas la peine qu'il se sente encore plus coupable, sa vision des choses était déjà bien amoché et un instant, sa conversation avec le jeune Nott lui revint en tête, ses belles paroles sur l'éthique. L'avait-il enfreint aujourd'hui ? Avait-il était trop loin ? Aurait-il dû être plus compatissant ? Non bien sûr que non, il était toujours compatissant et respectueux envers ses futurs victimes mais trop de compassion n'était pas bon, la preuve, il s'était trop laissé touché par cette affaire. D'un autre côté, les larmes sur les joues de cette petite fille, l'appel presque désespéré lancé dans un souffle en sachant pertinemment qu'il ne l'entendrait pas et que désormais il ne la reconnaîtrait pas non plus. Il ne pouvait décemment pas rester de marbre face à tant de détresse.

Désespoir que la petite semblait cacher derrière sa colère et ses mots pleins de verve, il ne tint pas rigueur de sa pique mais elle n'avait pas tout à fait tort sur le verre, ce n'était généralement pas pour fêter ça, c'était juste pour décompresser, oublier la journée qu'il avait passé, aujourd'hui, il aurait bien besoin d'oublier son acte, son travail deviendrait-il de plus en plus difficile à l'instar de ce qu'il avait dû faire dans cette salle d'audience ? Il n'espérait pas, il ne voulait plus à avoir recommencer un tel geste, il voulait se limiter à des fragments de mémoire, quelques secondes, minutes, heures, jours, à la limite semaines. Mais pas des années complètes. C'était trop difficile, il y avait trop de conséquences, trop de personnes malheureuses après mais le secret magique était sa priorité, il ne devait pas l'oublier. Pourtant les sanglots de la fillette étaient plus réels que le secret à ses yeux pour l'instant.

Comment réagir devant autant de détresse ? Il n'avait pas été formé pour ça, il n'avait pas voulu ça, comment devait-il agir ? Que devait-il faire ? A cet instant, ce fut son instinct de père qui parla, comme un automatisme, une évidence, il se baissa à la hauteur de la petite Sasha, il ne l'avait pas encore nommé, tant qu'il ne la nommerait pas elle ne serait pas encore totalement réelle pour lui, il ne se serait pas encore attaché à elle, il n'aurait pas encore était vraiment touché par sa peine mais il ne pouvait pas se leurrer plus longtemps, il ne pouvait pas nier l'évidence, le sort de cette petite lui importait désormais, il était en quelque sorte responsable de son malheur, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pas pour qu'elle oublie son père et sa peine, c'était impossible mais pour qu'elle accepte petit à petit la séparation, pour qu'elle se sente moins mal.

Il essuya alors tendrement les larmes qui coulaient le long des ses joues et l'attira contre lui, il enserra ses bras autour de son petit corps secoué de sanglot et lui caressa doucement les cheveux comme lorsque Lilybeth et Maureen étaient tristes, comme lorsqu'elles étaient petites et qu'elles avaient besoin de réconfort. C'était son rôle de père de les rassurer et Sasha n'en avait plus, par sa faute.

"Je suis désolé, tellement désolé si tu savais. Non, je ne vais pas aller boire de verres pour fêter ça, il n'y a rien à fêter aujourd'hui au contraire. Je ne sais pas combien de temps durera ton deuil, c'est différent pour chaque personne mais j'espère que ta peine s'atténueras avec le temps."    

Oui, il l'espérait sincèrement, il n'avait pas voulu le malheur de cette petite, il n'avait rien voulu de tout ça, il avait juste fait son travail, fait ce pour quoi il était bon, fait ce qu'on lui demandait rien de plus sans se préoccuper de ce qui se passerait après, en étouffant la petite flamme de culpabilité qui brûlait en lui.


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Kit par Ju choupie Choupi
Sasha Benson
Sasha BensonLangue-de-Plomb
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Profil Académie Waverly
A qui la faute ? [PV Alastair] Icon_minitimeVen 4 Oct 2013 - 14:45
Elle n'arrivait pas à s'arrêter. Elle n'avait pas envie de pleurer, pas devant lui, pas au milieu d'un hall du Ministère de la magie. Mais les larmes coulaient à flots sur ses joues, sans qu'elle puisse les retenir. Petite, quand elle était triste, sa mère la prenait dans ses bras et la laissait pleurer, elle disait que ça faisait du bien. C'était des mensonges, comme tout ce qu'on racontait aux enfants. Ça faisait mal de pleurer, elle avait la gorge nouée, le goût salé de ses larmes au bout des lèvres, elle avait mal à la tête et elle avait honte. Honte de pleurer comme une petite fille au moment où elle aurait voulu montrer qu'elle était forte. Elle se pensait tellement plus solide que ça. Elle aurait voulu pouvoir supporter ça, mais ça lui semblait insurmontable. Tout son monde tous ses repères venaient de voler en éclat et elle se sentait perdue.
Elle ne bougea pas quand Monsieur Brennan s'accroupit en face d'elle et le laissa essuyer ses larmes. Elle posa ses deux yeux bleus baignés de larmes sur le visage de l'oubliator et l'observa un instant. Elle n'aima pas la gentillesse et la compassion qu'elle décela dans son regard. Il n'avait pas le droit d'être bon comme ça, pas après ce qu'il venait de faire. On ne rachetait pas ce genre de fautes, même avec toutes les excuses du monde. Elle n'avait aucune envie de le pardonner, aucune envie d'essayer de le comprendre, elle voulait juste le détester. Le haïr et rejeter toute sa colère sur lui, pour oublier que c'était de sa faute à elle tout ça. Parfois, elle regardait les photos de mariage de ses parents, les photos des voyages qu'ils avaient fait avant sa naissance, leur photos de familles quand elle était petite. Ils avaient l'air heureux. Ils l'avaient été, certainement. 
Tout avait changé le jour où elle avait fait son premier acte de magie, le jour de l'anniversaire de ses sept ans. Cela faisait plus de cinq ans, la situation aurait dû s'arranger en tout ce temps, mais jamais elle n'avait été aussi terrible qu'aujourd'hui. Quelque part, c'était enfin fini. Plus de disputes, plus de rendez-vous chez le juge, plus rien. Rien, c'était ce qui lui restait de son père, un homme hagard qui ne la reconnaissait pas. Les problème était finis, mais c'était un autre qui commençait. Un problème qui la suivrait toute sa vie. Parce qu'elle ne s'en relèverait pas, elle le sentait. Elle avait supporté beaucoup de choses, mais pas ça. Elle s'était vanté d'être forte, d'être adulte, mais elle n'était qu'une petite fille perdue, et elle avait le sentiment qu'elle ne s'arrêterait plus jamais de pleuré. 
L'oubliator la prit dans ses bras et elle ne résista pas, continuant de sangloter comme une enfant. Il se mit doucement à lui caresser les cheveux et elle eut brièvement l'impression d'avoir retrouvé un papa. Instinctivement, elle noua ses bras autours du coup de Monsieur Brennan et laissa couler ses larmes dans son cou. Ses joues piquaient un peu, il avait de grands bras dans lesquels on se sentait en sécurité, et il avait le même façon que son père de lui caresser les cheveux. Mais son père ne le ferait plus jamais. Il ne la consolerait plus, il ne serait plus là pour elle dans tous les moments de sa vie où elle aurait besoin de lui, et c'était de la faute de cette homme, qui essayait de prendre sa place. Elle se dégagea soudainement de son étreinte et fit un pas en arrière. Elle avait honte de s'être laissée aller, d'avoir pleuré sur son épaule alors qu'il ne méritait que son mépris et elle posa sur lui un regard plein de rancœur. 
"Faites pas ça...commença-t-elle d'une voix tremblante. Vous n'avez pas le droit de faire ça, reprit-elle plus clairement. C'était sa place à lui, pas la votre !"
Elle essuya furieusement les larmes sur ses joues, décidée à ne plus en verser une seule. Elle avait assez pleuré, elle s'était assez donnée en spectacle. Elle ne savait plus ce qu'elle voulait. Elle avait envie que quelqu'un la serre dans ses bras, lui dise que tout irait bien, mais elle avait aussi envie d'être seule, elle voulait s'enfuir en courant et qu'on ne la retrouve jamais. Elle qui ne doutait jamais n'était plus sure de rien à présent. La seule chose qu'elle savait c'était qu'elle devait détester l'homme qu'elle avait en face d'elle. Il lui avait enlever son père, quoiqu'il dise, quoiqu'il fasse, elle ne pouvait que le haïr. Elle aurait voulu qu'il souffre autant qu'elle avait mal, qu'il comprenne la douleur qu'il avait causé, mais que pouvait-elle faire ? Elle n'était qu'une gamine de douze ans, impuissante. Tout ce qu'elle pouvait faire c'était lui hurler sa haine, le maudire et lui souhaiter tous les malheurs du monde. 
"J'espère que ça vous hantera toute votre vie, reprit-elle. Toute trace de sanglots avait disparu de sa voix, glaciale. Moi ça ne me quittera jamais.
Elle avait hâte que vienne un jour où les situations seraient inversées, où elle aurait le pouvoir et pas lui. Ce jour là elle se vengerait, elle lui arracherait le cœur, lui prendrait ce qu'il aurait de plus cher. Cela n'arriverait sans doute pas avant des années, des dizaines d'années même, mais elle serait patiente. Un jour elle se vengerait, sur lui, sur quelqu'un d'autre, sur tout le monde. 


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Alastair Brennan
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A qui la faute ? [PV Alastair] Icon_minitimeMer 9 Oct 2013 - 19:01
Sasha resta contre lui pendant un long moment, à pleurer abondamment, il ne savait que dire ou que faire pour apaiser un minimum sa peine, alors il se contenta de rester muet et de lui caresser doucement les cheveux comme il l'aurait fait avec ses filles. Entendre les pleurs de la fillette lui déchirait le cœur, il aurait tellement voulu revenir en arrière. Soudant la petite se recula vivement, s'arrachant à son étreinte pour se placer face à lui, le regard farouche, les yeux encore humides d'avoir autant pleuré. Il baissa légèrement la tête avant de se redresser lorsqu'elle affirma qu'il n'avait pas le droit de prendre la place de son père. C'était exact, il n'en avait aucun droit et pourtant, il n'avait pas pu s'empêcher d'essayer de réconforter la petite. Pas pour remplacer son père, juste parce qu'il se sentait coupable, juste pour essayer de se donner bonne conscience.

Mais tout ça ne servait à rien, tout ce qu'il pourrait faire ne ramènerait pas la mémoire à monsieur Benson et ne soulagerait pas la peine de la fillette. Il devait assumer son geste désormais, assumer sans essayer de se trouver d'excuses puisque de toute façon, il n'y en avait pas. Il ne broncha pas lorsque Sasha lui déclara froidement qu'elle espérait qu'il serait hanté par cette histoire toute sa vie mais ce qui lui fit le plus mal c'est lorsqu'elle lâcha, qu'elle, elle n'oublierait jamais. C'était une certitude, elle n'oublierait jamais mais il avait espéré qu'elle trouverait la force d'essayer. Visiblement, elle n'en éprouvait pas l'envie ni la nécessité, peut-être que ce qu'il l'aiderait à avancer, serait justement, ce non oublie.

Une note de service vint alors voleter jusqu'à lui, il s'en saisit prestement et la parcourut rapidement. Il allait devoir rejoindre le bureau, on avait besoin de lui là-bas. Il n'avait pas envie d'abandonner Sasha comme ça, pas dans cette état là mais il n'avait pas le choix. A cette instant, il vit la mère de Sasha revenir dans leur direction. Il glissa la note dans sa cape et posa son regard sur la fillette.

"Je vais devoir y aller. Encore désolé petite."

Il se recula et lui tourna le dos pour faire face à la mère de la petite. Il la salua d'un signe de tête "Madame" et disparut dans l'ascenseur qui se trouvait à quelques mètres de lui. Il appuya nerveusement sur le bouton du niveau trois et ferma fébrilement les yeux le temps du voyage. Il venait de passer une journée bien difficile, lorsqu'il pénétra dans le département, son visage était fermé, il s'installa sans un mot derrière son bureau et commença la rédaction de son rapport, tandis que son chef s'approchait de lui avec une nouvelle mission à effectuer. Encore une personne à déposséder de ses souvenirs.

Fin pour Alastair


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Sasha Benson
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A qui la faute ? [PV Alastair] Icon_minitimeLun 18 Nov 2013 - 23:10
Qu'il lui réponde, qu'il se fâche, qu'il soit méchant ! Qu'attendait-elle ? Elle était mauvaise avec lui, glaciale, pourquoi la regardait-il encore avec ce regard compatissant ? Elle voulait qu'il s'énerve, qu'il crie, pour qu'elle puisse crier aussi. Elle avait envie de se battre jusqu'à épuisement, pas de rester plantée là, les bras ballants, à attendre une réponse qui ne venait pas. Si elle n'avait pas eu douze ans et si elle n'avait pas été une petite fille bien élevée, elle l'aurait poussé. Elle lui aurait donné un coup dans l'épaule, pour le provoquer, pour l'obliger à réagir. Mais malgré tout, malgré la colère et la douleur, elle n'osait pas.

Alors que Sasha fixait l'oubliator d'un regard noir, elle vit une espèce d'oiseau en papier voleter jusqu'à lui. On aurait dit une sorte d'avion en papier, comme ils en faisaient à l'école primaire, mais magique. L'origami contenait visiblement un message. Monsieur Brennan le lut et le remit dans sa poche, puis reporta son attention sur Sasha, qui ne l'avait pas quitter des yeux. Toute concentrée qu'elle était à fixer l'homme qui lui faisait face avec toute la haine qu'elle pouvait exprimer à travers un regard, elle n'entendit même pas sa mère approcher et sursauta quand celle-ci posa une main sur son épaule.

"Je vais devoir y aller. Encore désolé petite."

"Non !"

Il ne pouvait pas partir, pas maintenant. Elle n'avait pas terminé. Elle avait encore beaucoup de choses à dire. Elle ne lui avait pas dit à quel point elle était triste, à quel point elle le haïssait, il n'avait pas encore conscience qu'il venait de ruiner sa vie, de mettre fin à son enfance. Elle n'avait pas eu le temps de lui dire tout ça. Sa protestation lui attira un regard réprobateur de sa mère, que l'oubliator saluait justement.

"Dis au revoir Sasha."

Comment pouvait-elle exiger ça d'elle dans un moment pareil ? Cet homme venait de la priver de son père, pour toujours. En quoi méritait-il la moindre des politesses de sa part ? Sa mère ne comprenait-elle donc pas ? Avait-elle déjà oublié ce qui venait de se passer ? Ou cela n'avait-il aucune importance pour elle ?

"Au revoir." laissa-t-elle tomber d'une voix neutre.

Cela aurait pu être des adieux, mais elle veillerait à ce que ce ne soit pas le cas. Elle avait encore des choses à lui dire, et elle les lui dirait. Peut-être pas tout de suite, peut-être même dans deux ans, dix, ou vingt. Mais viendrait un jour où ils s'expliqueraient tous les deux, et ce jour là elle ne serait plus une petite fille de douze ans, elle ne se laisserait pas avoir par des cajoleries et des regards plein de compassion. Elle l'observa s'éloigner et, une fois certaine qu'il était trop loin pour entendre ses sanglots, s'effondra en pleurs dans les bras de sa mère qui la serra fort contre elle. Elle lui assurait que c'était terminé, que tout était fini maintenant. Ne comprenait-elle pas que c'était justement ça, le drame, que tout soit terminé ?

Parce que Sasha n'avait pas envie que ce soit terminé. Elle était prête à endurer d'autres dispute, d'autres procès interminable pour sa garde, elle voulait bien que les choses redeviennent comme avant du moment qu'elle retrouvait son père. Mais ça n'arriverait pas, justement parce que tout était fini.

RP Terminé


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