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Les travailleurs [Leopold & Lilly]

Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
Messages : 320
Profil Académie Waverly
Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeVen 2 Aoû 2013 - 12:39
24 août 2007


« T’as terminé ? »
« Deux secondes, Dan, je conclus le rapport. »
« T’es lente comme un bébé Boursouf, Callaghan. » lança-t-il, narquois.
« Tu veux qu’on parle de ta dernière intervention ? » répliqua Lilly avec un sourire amusé.
« Bien envoyé, Lily. » commenta Isy, le nez plongé dans un dossier volumineux.

A l’entente de ces paroles, le garçon se renfrogna. Sa dernière intervention ne s’était pas bien passée. Et c’était un joli euphémisme. Daniel n’avait essuyé que très peu d’échecs, et ils étaient minimes. Aussi, lorsqu’on avait fait appel à lui pour une intervention basique, il y était allé très sûr de lui. Trop sûr de lui, visiblement. Les moldus n’étaient pas toujours très coopératifs, loin de là. Fort heureusement, personne n’avait été blessé. Daniel était un Oubliator compétant, et une bonne baguette. Cependant, cela ne l’avait pas empêché de revenir dépité, et moins confiant. Ainsi, il avait pu se remettre en question. Le Chef plaçait en lui beaucoup d’espoir, pour sa succession, et il avait beaucoup de poids sur ses épaules, Lilly en était consciente. Mais l’erreur était humaine. Il avait fauté, une seule fois. Et c’était peut-être nécessaire pour sa carrière, en soit.

« Je plaisante va… Tiens, j’ai terminé ! » s’exclama-t-elle en refermant le rapport. « Je fais quoi ? »
« Excusée, mais bien parce que c’est toi… Là tout de suite ? Tu vas porter le rapport à Leopold Marchebank. » lui expliqua-t-il lui désignant la porte du QG avec le menton.
« Très bien, je fais ça ! »
« Lilly ? Marchebank est quelqu’un d’important dans le ministère. A bon entendeur. » déclara le jeune homme
« Je note. »

Elle lui adressa un sourire, saisit le rapport, et se dirigea vers la porte, pour sortir du Ministère. Les couloirs étaient étrangement vides, en cette période estivale, l’ascenseur – toujours bondé d’ordinaire – également. Les employés du ministère prenaient souvent leurs vacances en août, songea-t-elle. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle les avait prises en juillet, les siennes. Elle n’était pas encore titulaire chez les Oubliator – elle le serait dans quelques jours – et il fallait du monde au QG. Alors elle avait cédé ses envies de partir en août. Mais elle avait eu de belles vacances ! Une semaine à Ibiza, avec Charlotte, et une semaine en Amérique du Sud avec Jensen – par Merlin, elle adorait y aller. Elle était rentrée quelques semaines plus tôt, bronzée, heureuse, et reposée de cette année. Elle avait reprit son travail avec plaisir, tandis que Jensen reprenait le sien. Heureusement pour elle, Daniel et Isy ne partaient pas en août non plus, elle avait donc ses deux collègues préférés avec elle, et ça, elle devait avouer que c’était très agréable.

Elle monta dans l’ascenseur, rêvassa quelques instants, passa le Département des Transports Magiques, s’arrêta à celui de du contrôle et de la Régulation des créatures magiques. Elle fut accueillit par une jeune femme, un badge accrochée à son tailleur, un sourire plaqué sur les lèvres. Elle baissa furtivement les yeux vers sa propre tenue. Moldue. Un jean bleu, simple, et un haut blanc qui faisait ressortir son bronzage tout récemment acquit – et qui finirait par s’en aller, comme toujours, dès que l’hiver pointerait le bout de son nez.

« Je peux vous aider ? » demanda la femme avec un sourire affable.
« Je dois voir Monsieur Marchebank. S’il est disponible, évidemment. »
« Oui, ça devrait-être possible. » confirma-t-elle après avoir baissé les yeux vers son agenda. « Vous êtes ? »
« Lilly Callaghan, des Oubliators. Je viens lui porter le rapport de la dernière affaire sur laquelle nous avons collaboré. »

Une sale histoire d’un troll qui avait dévasté un village moldu. Tous les Oubliators présents avaient été réquisitionnés.

« Suivez-moi, s’il vous plait ! »

Sans dire un mot, elle la suivit jusqu’au bureau du Directeur. Elle attendit quelques instants, alors que la secrétaire parlementait avec monsieur Marchebank. Lorsqu’elle lui fit signe d’entrer, la jeune femme se décida à passer le pas de la porte.

« Bonjour monsieur Marchebank, Lilly Callaghan, des Oubliators, enchantée. J’espère que je ne vous dérange pas. » s’enquit-elle. « Voilà le dossier sur l’affaire du troll. Tous les moldus présents ont eu la mémoire effacée. » précisa-t-elle en lui tendant le dossier avec un sourire.


Au nom de tous nos camarades

Martyrisés et massacrés

Pour n’ avoir pas accepté l’ombre

Il nous faut drainer la colère

Et faire se lever le fer

Pour préserver l’image haute

Des innocents partout traqués

Et qui partout vont triompher.
- Eluard

Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Profil Académie Waverly
Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeDim 11 Aoû 2013 - 17:45
Un fin sourire s'étira sur les lèvres de Leopold Marchebank et il s'avança vers son interlocuteur d'une démarche assurée. L'homme le regarda faire avec défiance, son visage sombre déformé par la rage. Les deux sorciers s'observèrent en chiens de faïence pendant une longue minute, Leopold soutenant avec tranquillité le regard meurtrier de son opposant, jusqu'à ce que ce dernier ne détourne le regard en crachant une insulte. Leopold n'en prit pas offense, euphorique d'avoir réussi à prendre l'ascendant sur le célèbre Carcharoth, l'un des loups-garous les plus féroces et célèbres d'Angleterre. Carcharoth avait été placé à la tête du Service de gestion des loups-garous par le MIM après l'élection de Fiennes, et s'était farouchement opposé au projet de construction des centres pour les loups-garous que Leopold avait mis en place. Cela, ajouté à ses relations un peu trop proches au goût de Leopold avec Fiennes et Clark, avait conduit le directeur a lancer ses investigateurs privés sur sa piste. L'un de ses hommes de main les plus fidèles, Alan Sheppard, lui avait rassemblé des preuves accablantes contre Carcharoth qui avait permis à Leopold de faire pression sur lui pour obtenir sa démission. Hé oui ! Carcharoth n'aurait guère pu continuer d'exercer son influence au sein de la communauté des loups-garous et au sein du MIM si son rôle dans la transformation sanglante de l'enfant d'un éminent membre du parti en lycanthrope, deux ans plus tôt, venait à être connue.

"Ce fut un plaisir et un honneur de travailler avec vous au cours de cette année, monsieur Carcharoth. Quel dommage que notre collaboration doive prendre fin."

Le sourire de Leopold s'agrandit tandis qu'il tendait la main vers son interlocuteur. Le loup-garou finit par saisir sa main en tremblant de rage et par la serrer avec virulence, avant de se détourner. Sans un mot de plus, il quitta les lieux, non sans faire claquer la porte du bureau sur ses gonds. Leopold s'affaissa légèrement sur lui-même en sentant la pression s'évaporer de son corps, et son sourire s'évanouit. Il vint s'installer au fond de son fauteuil et posa un regard vide sur l'aquarium qui ornait un coin de son bureau. Par Salazar, cet entretien avait été corsé ! Il n'avait pas été facile pour lui d'affronter l'un des loups-garous les plus dangereux du pays et de le menacer, alors qu'il était incapable de se défendre. Même s'il savait qu'Alan rodait non loin dans le Département, prêt à intervenir au moindre signe de débordement, Leopold avait été sous tension pendant toute la durée de leur discussion houleuse et s'était fait violence pour afficher une assurance et une détermination insolentes. Avec succès, à en juger par l'état dans lequel son ancien collègue avait quitté les lieux. Leopold savait qu'il venait de se faire un ennemi, un de plus, et pas des moindres : un homme puissant qui aimait à se voir comme l'un des leaders, si ce n'est le leader, des loups-garous d'Angleterre. C'était d'ailleurs cette prétention qui avait permis au chantage de Leopold de se montrer efficace...

Leopold s'était fait un ennemi, certes, mais son contrôle sur son Département s'élargissait un peu plus avec cette défection. Peu à peu, les pions que Fiennes avait placé chez lui seraient évincés les uns après les autres, et le Ministre ne pourrait strictement rien y faire. Clark voyait ses soutiens au sein du Département s'amenuiser à mesure que son incompétence se faisait sentir et que Leopold et ses hommes de main achevaient le travail. Tout cela était parfait. Le directeur s'apprêtait à se lever pour nourrir ses poissons quand la remplaçante de sa secrétaire, une charmante pousse nommée Sabrina au sourire factice, frappa à sa porte.

"Miss Callaghan, des Oubliators, vient vous apporter son rapport sur votre dernière affaire."

"Faites-la entrer", répondit Leopold distraitement en retenant un soupir. Cette journée était épuisante, bien que réjouissante, et il avait hâte de rentrer chez lui pour se détendre. Il n'aspirait qu'à la compagnie de Meredith, mais cette dernière se montrait plus distante que jamais... Il aurait bien enquiquiné Josie pour se détendre mais cette dernière était en congé maladie. Vivement qu'elle revienne, songea Leopold en regardant la fade Sabrina quitter la pièce. Leopold se redressa dans son fauteuil et s'efforça de dissimuler son air fatigué. Il posa un regard sombre sur la charmante Oubliator qui venait de faire son entrée, et saisit sans attendre le rapport qu'elle lui tendait.

"Bonjour, miss Callaghan, asseyez-vous", dit-il sans préambule. "Les trolls, sale histoire...Voyons cela..."

Il feuilleta rapidement le rapport et en survola la conclusion, avant de redresser la tête.

"Très bien, je vois que les Oubliators ont fait leur boulot. Beau travail, merci pour ce rapport. De notre côté nous sommes en train d'établir de nouvelles mesures de sécurité pour éviter que ce type de situation se reproduise, mais vous connaissez les trolls. De temps à autre, l'un d'entre eux échappe à notre surveillance et va terroriser un village. Fâcheux, mais difficile à empêcher complètement... Enfin, tout est bien qui finit bien. Nous vous transmettrons nos propres conclusions sous peu."

Leopold s'apprêtait à donner congé à la jeune femme quand il remarqua, à retard, qu'il ne la connaissait pas. Leopold était habitué à voir défiler les Oubliators dans son bureau, tant les créatures magiques dont il avait la charge avaient tendance à faire des apparitions inopportunes sous les regards innocents des moldus. Mais cette Lilly Callaghan ne lui évoquait pas grand chose, bien que son visage lui soit vaguement familier pour l'avoir déjà croisée dans les couloirs du Ministère. Un silence s'instaura tandis que les yeux perçants de Leopold détaillaient ouvertement la jeune femme, qu'il jugea tout à fait appétissante. Il nota sa blondeur et sa peau hâlée, son regard clair et sa tenue moldue, un petit sourire en coin s'étirant sur ses lèvres lorsqu'il remarqua ce dernier point.

"Lilly Callaghan, c'est bien cela ? Je ne crois pas vous avoir déjà rencontrée, je m'en souviendrai... C'est un plaisir", lâcha-t-il d'un ton plus léger. "Depuis combien de temps travaillez-vous chez les Oubliators ? Vous vous y plaisez ?"

Le sourire de Leopold s'accentua. Lilly Callaghan avait failli échapper à son attention fatiguée, mais il s'était repris à temps. Il ne pouvait tout de même pas passer à côté d'une telle distraction.

HRP : j'ai piqué le nom Carcharoth à J.R.R.Tolkien, qu'il me pardonne depuis le panthéon des dieux de l'écriture !
Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeVen 23 Aoû 2013 - 19:10
Suivant les directives de Leopold Marchebank, Lilly prit place en face de lui, tandis qu’il feuilletait le dossier. Une sale histoire, effectivement. Fort heureusement, il n’y avait eu aucun mort à déclarer, seulement plusieurs blessés. Tous les Oubliators avaient été réquisitionnés pour intervenir sur cette affaire, et ils avaient passé des heures auprès des moldus. Les calmer, inventer un mensonge, leur effacer la mémoire. Ça avait duré des heures, elle était restée sur place aussi longtemps qu’il le fallait. Elle avait dû annuler sa sortie au restaurant avec Jensen, et avait veillé tard pour avancer son rapport. Et comme elle était de garde ce soir, elle n’allait pas rattraper de sitôt son manque de sommeil… Tant pis, en soit, elle pouvait survivre avec quelques heures de sommeil en moins. Et puis ça ne ferait que mieux la préparer pour sa titularisation, qui se ferait dans quelques jours. Titulaire. Un sourire s’étira sur ses lèvres, alors qu’elle songeait avec délice à la fin de ses études. Elle allait être considérée comme une Oubliator, et plus comme une « apprentie Oubliator ». Jensen disait qu’avec son poste chez les Oubliator, et son mariage, elle commençait réellement à mettre un pied dans le monde des vrais adultes. Honnêtement, Lilly doutait fortement de cela, mais préférait se contenter de servir à Jensen des raisons bateaux – mais vraies – comme son insouciance, que celles qu’elle tentait vainement de lui gâcher, comme son instabilité ou sa peur de l’engagement.

Sortant de ses pensées, elle reporta son attention sur Leopold, qui la détaillait ouvertement, et soutint effrontément son regard, alors qu’un sourire en coin se formait sur ses lèvres, et qu’elle croisait les jambes. Il en fallait beaucoup, pour l’effaroucher, songea-t-elle en se calant contre le dossier de son fauteuil. Elle écouta d’une oreille attentive ses questions, avant d’hocher lentement la tête.

« Lilly Callaghan, effectivement. » confirma-t-elle. « C’est la première fois que l’on m’envoie dans ce département, et je ne crois pas non plus vous avoir rencontré avant, monsieur Marchebank. » lâcha-t-elle avec un sourire. « Je viens de terminer mes deux années de formation chez les Oubliators, en réalité. Je serai titularisée dans quelques jours. Et oui, c’est exactement la branche qui me convient. J’ai eu beaucoup de mal à choisir une formation – et je m’y suis prise relativement tard - mais je me plais énormément chez les Oubliators. »

Et il fallait dire qu’elle n’avait pas beaucoup réfléchi à ce qu’elle voulait faire, à vrai dire. Elle était partie près de trois ans à l’étranger, et n’avait pas songé à ce qu’elle ferait en revenant. Elle avait simplement profité pleinement de ses voyages, avait découvert des peuples fascinants, s’était plongée dans de nouvelles cultures. Ça lui manquait. Parfois, elle brûlait de tout laisser tomber une nouvelle fois, et de repartir. De retourner au Brésil, en Mongolie, en Afrique. Puis alors qu’elle commençait intérieurement à concrétiser ce projet, elle se rendait inévitablement compte que ce n’était plus possible. Elle était sur le point de se marier. Elle avait un travail. Elle ne pouvait pas s’en aller, comme elle l’avait fait à la fin de sa septième année. Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle secoua doucement la tête pour sortir de ses pensées, et reporta son attention sur Leopold Marchebank.

« J’ai beaucoup voyagé, d’où ma formation tardive. » lança-t-elle en guise d’explication. « Mais je ne regrette pas. Votre propre parcours doit-être passionnant, j’imagine. » finit-elle avec un sourire - et légèrement curieuse - observant avec une attention non dissimulée l'homme en face d'elle.

Directeur du département du contrôle et de la régulation des créatures magiques, ce n’était pas rien, tout de même.  


Au nom de tous nos camarades

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- Eluard

Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeDim 25 Aoû 2013 - 12:09
Leopold haussa un sourcil étonné lorsque Lilly lui affirma qu'elle serait titularisée dans quelques jours. Cela lui faisait vingt ans seulement, calcula-t-il en l'observant de plus belle. Lilly expliqua alors qu'elle avait beaucoup voyagé et Leopold laissa échapper une petite exclamation de compréhension. Elle devait plutôt avoir dans les vingt-trois, vingt-quatre ans, ce qui correspondait déjà mieux à son estimation initiale, et cette maturité expliquait aussi pourquoi ses supérieurs n'avaient pas hésité à l'envoyer dans le bureau d'un directeur de département pour présenter un dossier important. Elle restait néanmoins jeune, songea Leopold tandis que son sourire appréciateur s'éternisait sur son visage. Leopold, de son côté, prenait inexorablement des années mais n'en ressentait pas vraiment le poids, toujours en bonne condition physique et emplit d'une énergie nerveuse au quotidien. Sauf lorsque des loups-garous énervés venaient camper dans son bureau comme aujourd'hui, et encore : il ressentait le besoin de se défouler après avoir dû contenir ses émotions et gardé une telle maîtrise de soi. Dommage que le petit stagiaire maladroit qui travaillait depuis quelques temps au bureau de liaison des gobelins soit en congé aujourd'hui... En attendant, il avait toujours une charmante apprentie Oubliator sous la main, mais elle ne semblait pas facile à déstabiliser. Tant mieux, cela n'en serait que plus amusant, songea Leopold en se redressant imperceptiblement sous le regard curieux de la belle.

"L'essentiel de mon parcours se déroule en Angleterre, j'en ai peur, même si mes fonctions m'amènent parfois à opérer des voyages diplomatiques à l'étranger. J'ai commencé, une fois mes ASPICs passés, au bureau de liaison des gobelins. J'ai toujours été fasciné par ces créatures, bien plus intelligentes qu'un bon nombre de sorciers... Pendant la première guerre, je suis parti en Autriche avec ma famille où j'ai travaillé pour une compagnie privée de soins aux créatures magiques. De retour à Londres, j'ai à nouveau travaillé au Département quelques temps, avant de prendre la tête de l'entreprise de potions familiales, Jobarbille... Puis, à la fin de la seconde guerre, je suis devenu Directeur. Chaque fois que je quitte ce Département, j'y reviens irrémédiablement, alors je pense que j'y terminerai ma carrière, si le Ministre veut bien de moi bien entendu."

Un feulement se fit entendre et Leopold jeta un regard amusé à son chat, qui venait de se réveiller, comme attiré par les pensées machiavéliques dans la pensée de son maître. Raspoutine marcha doucement jusqu'à Lilly, qu'il observa fixement, totalement immobile. Ce chat n'était vraiment pas net, songea Leopold avec une bouffée d'affection joyeuse, avant de reporter son attention sur son interlocutrice.

"Si vous estimez être à votre place parmi les Oubliator, restez-y, quelles que soit les obstacles que la vie met sur votre chemin ! C'est le conseil de quelqu'un qui sait à quel point un métier passionnant est important. La vie personnelle, le mariage, les enfants, tout cela c'est bien mais c'est dans son travail que l'on s'épanouit vraiment. Je préfère amplement négocier des contrats avec les délégations de vampire plutôt que de nettoyer les crottes de Sombral comme à Vienne...Il m'a fallut être ambitieux et travailler dur, pour obtenir ce poste, mais cela en valait la peine. Et puis dans votre cas, Oubliator est un métier d'avenir, si je sais lire les signes..."

Il fouilla le regard de Lilly un instant, se demandant dans quelle mesure une simple stagiaire sur le point d'être titularisée était impliquée dans les affaires du département. Ce dernier avait-il son propre "dossier M", à l'instar des aurors ? Peut-être pas encore... Leopold avait un espion chez les aurors, bien qu'il soit à l'écart du dossier M, mais il n'avait pas d'allié chez les Oubliator. C'était peut-être là l'occasion d'y remédier... Après tout, qui soupçonnerait la lumineuse Lilly Callaghan de fuiter des informations ?

"Ou avez-vous voyagé ?", s'enquit-il alors, sur un ton plaisant. "Vu votre goût du voyage et votre choix de carrière, vous m'avez l'air d'être une femme pleine de ressources, et pleine d'audace..."

A quel point Lilly Callaghan était-elle audacieuse ? Cette question lui trottait dans la tête tandis que son regard se faisait plus insistant. Elle était vraiment très séduisante, c'était un fait. Leopold vieillissait peut-être mais ses appétits ne diminuaient pas, au contraire. Les jeunes pousses pleines de vie comme Lilly l'attiraient comme un insecte était attiré par la lumière. Il avait envie de s'approprier cette jeunesse, de la faire sienne...

"Une femme qui ne recule pas devant une aventure", acheva-t-il sur un ton anodin, comme s'il n'y avait pas de double-sens à cette phrase. Mais son regard, lui, ne quittait pas celui de Lilly. "Je me trompe ?"
Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeDim 25 Aoû 2013 - 22:00
« Votre parcours à beau se dérouler essentiellement en Angleterre, il n’en reste pas moins formidable. Directeur du département de la régulation et des créatures magiques, c’est tout de même très honorable. » lança-t-elle avec un sourire entendu.

Plus qu’honorable, en réalité, songea la jeune femme en observant son interlocuteur. C’était le deuxième département le plus important, après celui de la Justice Magique, et les directeurs étaient toujours des membres influents du Ministère. Elle-même était sous les ordres du directeur de son département, ainsi que du Chef, et de ses supérieurs. Etonnement, contrairement à quelques Oubliators, devenir Chef n’était pas son but premier, loin de là. C’était synonyme de paperasse, de choix. C’était rester souvent cloitré dans un bureau. Merci pour elle, mais elle préférait de loin le terrain ! L’excitation de la mission, de recevoir ce fameux patronus, de filer sur le lieu de l’urgence. Ça devenait plus qu’un métier, ça devenait une réelle passion, quelque chose en laquelle elle s’épanouissait, qui la faisait grandir, mûrir. Et Merlin seul savait à quel point elle en avait besoin. Surtout en ce moment. Se forçant à sortir de ses pensées, elle reporta son attention sur l’homme qui lui faisait face.

« Je prends note de votre conseil, mais vous prêchez déjà chez une convaincue, je dois dire. Je ne compte pas quitter les Oubliators, et je m’arrange pour que ma vie personnelle n’empiète pas sur ma vie professionnelle. »

C’était une chose qu’elle essayait de faire, du moins. Son métier, c’était son avenir. C’était la branche dans laquelle elle allait s’épanouir. Alors oui, il y avait son mariage, il y avait Jensen et les enfants qu’il adorerait avoir. Oui, ça aussi, c’était son futur, ce vers quoi elle se dirigeait. Contrairement à son métier, ça lui faisait étrangement peur, bien qu’elle s’efforce de le cacher. Son emploi, c’était une valeur sûre. C’était le pied qu’elle avait dans le monde adulte, elle, éternelle irresponsable. C’était sa façon d’avancer, sa manière de mûrir. Elle se redressa légèrement sur son chaise, avant d’hocher doucement la tête.

« Effectivement, avec la menace Mardolienne, les Oubliators sont de plus en plus sollicités. » répondit-elle, se gardant bien de donner plus de détails – on ne savait jamais, et lorsqu’on ne savait pas, mieux valait se taire.

Heureusement, et bien vite, la conversation dériva sur son propre parcours, ce qui lui donna l’occasion de changer de sujet. Elle sourit devant le portrait flatteur que Leopold fit d’elle, avant de lâcher un léger rire. Elle s’apprêtait à répondre à sa question, lorsqu’il lâcha une dernière phrase, qui lui fit hausser légèrement un sourcil, alors qu’un sourire en coin se formait sur ses lèvres. Elle soutint son regard, longtemps.

« Du tout. Je ne recule pas souvent, devant une aventure. » annonça-t-elle. « Mon côté Gryffondor, j’imagine. » ajouta-t-elle avec innocence. Elle se cala un peu plus dans le dossier de son fauteuil, et croisa les bras, avant d’entreprendre de répondre à sa première question. « Juste après mes ASPIC, je suis partie en Australie. Puis en Nouvelle-Zélande, au Japon, en Chine, en Mongolie, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, au Kenya, et en France. J’ai rencontré des personnes fantastiques, des peuples absolument fascinants. Ce fut des voyages extrêmement enrichissants. Mes plus belles expériences, jusque là. » raconta la jeune femme, avant de repousser une mèche blonde qui lui barrait la vue.

A son tour, elle plongea son regard dans celui du directeur, et resta silencieuse un instant, inconsciente de ce qu’elle était en train de faire. Elle finit par relever les yeux, et posa un regard curieux sur Leopold.

« Puis-je vous poser une question, monsieur Marchebank ? » demanda-t-elle, avant d’enchaîner sans attendre la réponse, « Avec votre statut de directeur, les aventures – pour reprendre votre terme – ne vous manquent-elles pas ? Je vous avoue que c’est une chose que j’admire beaucoup, chez le Chef des Oubliators, par exemple. J’ai besoin d’être sur le terrain. » Elle esquissa un nouveau sourire, observant son interlocuteur. « Etes-vous un homme aventureux, Monsieur Marchebank ? » lâcha-t-elle finalement, sans se départir de son sourire.

C’était un peu le problème des Gryffondor, de trop jouer avec le feu. C’était un peu celui de Lilly, de ne pas savoir s’arrêter.


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Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeDim 25 Aoû 2013 - 23:15
Leopold redressa légèrement les épaules avec fierté, sous l'admiration de son interlocutrice. Il était fier de réussir à obtenir des qualificatifs tel que formidable et admirable, plus que de sa belle ascension professionnelle qui, en elle-même, n'avait jamais posé problème. Rechercher la puissance et obtenir le pouvoir était comme une seconde nature chez lui, c'était ce qui le faisait palpiter, jubiler, s'enthousiasmer. Savoir qu'il pouvait dominer les autres et maîtriser son entourage, son département ou encore influencer les affaires du MIM lui procurait une joie infinie... Et il était doué pour cela. Mais ce n'était rien comparé à la jouissance qu'il éprouvait en réalisant à quel point la mascarade durait : malgré les années, seule une poignée de personnes savait à quel point la véritable nature de Leopold Marchebank était différente de son image affable et bienveillante. Oh, on pouvait le trouver un peu bizarre, on pouvait être dérangé par son humour ou ses humeurs, mais personne ne soupçonnait qu'il avait le coeur froid insensible d'un meurtrier, et l'esprit analytique et calculateur du plus machiavélique des Serpentard. Personne ne savait que ses affaires étaient souvent plus proches de celle d'un parrain de la mafia moldue que d'un directeur de département, car il avait su s'entourer et dissimuler ses traces.

"Je vous remercie, miss Callaghan", répondit-il doucement, avec une fausse modestie tout à fait touchante.

Il hocha la tête en signe d'approbation lorsque Lilly affirma qu'elle ne laissait pas sa vie empiéter sur sa vie professionnelle, et il sentit sa curiosité s’accroître. De quoi était donc composée sa vie personnelle ? Une personne qui avait autant voyagé et qui semblait si à l'aise en société, y compris lorsqu'elle était confrontée à l'une des principales figures du Ministère, devait forcément avoir une vie sociale absolument palpitante. Il y avait sans doute un homme dans sa vie, mais elle n'avait pas vraiment l'air d'une mère de famille... Leopold baissa les yeux rapidement sur les mains de la jeune fille et nota avec plaisir l'absence d'un anneau, signe qu'elle était libre, libre des liens du mariage tout du moins... Non pas que ce type de détail ait arrêté Leopold auparavant, mais c'était toujours plus compliqué de séduire une femme mariée. Surtout une femme si jeune, qu'il venait de rencontrer, en plein après-midi au bureau. Leopold jeta un coup d'oeil coupable au rapport sur l'attaque des trolls qu'il aurait déjà dû être en train de lire et de valider, puis repoussa cette pensée loin de son esprit. Il resterait un peu plus tard au bureau, voilà tout. Meredith avait l'habitude de ses longues absences, le sachant insomniaque et accro à ses affaires, et ne s'inquiéterait pas.

La conversation ne s'éternisa pas sur la menace mardolienne. Comme toujours lorsqu'une menace semblait peser sur la communauté magique, il fallait faire acte de prudence. Reconnaître ses alliés de ses ennemis, s'informer sans donner soit-même d'informations et sans s'engager était un art très délicat. Pour l'heure, Leopold préférait attendre le retour de l'enquête d'Adonis pour créer de l'agitation au sujet des mardoliens. Tout ceci était encore si mystérieux pour tout le monde, que les aurors eux-mêmes devaient probablement se demander ce qui les attendaient. Cette histoire Sorden était si rocambolesque, pour commencer ! Sans doute en sauraient-ils plus au prochain coup des mardoliens, que Leopold attendait avec un mélange d'excitation, d'appréhension et d'impatience. 

La conversation prit un tour plus personnel, ce qui n'était pas pour déplaire à Leopold. Le sorcier apprécia la façon dont Lilly réagit à sa phrase pour le moins ambiguë, sans se démonter, au contraire. Un échange de regards plus tard, Leopold commençait à se demander s'il n'avait pas la possibilité de rendre cette fin de journée plus intéressante encore. Il l'écouta avec un intérêt non feint faire la liste de ses voyages, légèrement envieux. A cinquante-cinq ans, il n'en avait pas visité autant ! Lorsqu'il serait trop vieux pour tenir le rythme imposé par sa fonction, Leopold ferait cela. Il voyagerait, à travers le monde, pour découvrir de nouvelles cultures, rencontrer de nouvelles créatures et apprendre des façons différentes d'appréhender la magie... Lilly repoussa alors une mèche de cheveux qui lui chatouillait le visage et il ressentit l'envie de saisir cette mèche entre ses doigts. Il avait toujours aimé les blondes...

Il cessa ses divagations intérieures tout à fait inappropriées lorsque Lilly l'interrogea, et éclata d'un rire franc à sa dernière question. C'est quelle avait du cran, la petite Callaghan ! Il aimait cela. 

"Je vis pour les aventures", répondit-il avec un sourire malicieux. Et ce n'était pas vraiment faux : chasser l'ennui était probablement la principale préoccupation de Leopold, liée à son habitude de martyriser son entourage. Se relevant de son dossier, il ouvrit la porte d'un placard au bas de son bureau et en sortit deux verres ainsi qu'une bouteille de Whisky Pur Feu - après Carcharoth, il en avait bien besoin. Servant rapidement deux verres, il en poussa un vers Lilly et attrapa l'autre, avant de contourner le bureau pour venir s'y appuyer, à côté de Lilly. Baissant légèrement la tête vers elle, il croisa son regard et leva son verre, avant de trinquer : "Aux aventures !"

Leopold but une gorgée avant de réfléchir à sa réponse.

"Je n'effectue pas réellement un travail de bureau, du moins, ce n'est pas ainsi que je le ressens. Bien sûr, j'ai de nombreux dossiers qui passent entre mes mains et qui attendent ma signature, sans compter les discours à préparer, mais je délègue autant que possible ces aspects-là. C'est l'avantage d'être le chef... J'ai un vice directeur pour la majorité de la paperasse et les affaires courantes, et c'est moi qui impulse les directions, prends les décisions... J'assiste à beaucoup de réunions, je me déplace souvent et je parlemente énormément avec les délégations des créatures magiques. C'est ce qui m'intéresse principalement et c'est pour cela que j'ai organisé mon département de cette façon. De toute façon, avoir de telles responsabilités est une aventure en soit. Si vous aviez vu la tête du loup-garou qui a quitté mon bureau, il y a quelques minutes, il n'était pas commode..."

Le souvenir de la tête furibonde de Carcharoth lui revint en tête et il adressa un sourire complice à la jeune femme, avant de l'observer à nouveau, s'attardant plus que de raison sur ses lèvres rosées, avant de remonter jusqu'à son regard clair comme de l'eau. 

"Si vous êtes une Gryffondor aventureuse, je suis un audacieux Serpentard. Je ne sais vraiment pas pourquoi ces deux maisons sont considérées comme ennemies, je les trouve parfaitement bien assorties, qu'en pensez-vous ?", s'enquit-il avec un sourire en coin.
Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeLun 26 Aoû 2013 - 10:24
« C’est normal. » répondit-elle après les remerciements de son interlocuteur.

Après tout, elle était bien impressionnée par le statut de directeur de Leopold. Daniel lui avait dit, juste avant qu’elle parte lui donner le dossier, Marchebank était quelqu’un d’important. Et, en le voyant, elle n’en doutait aucunement. Il avait cette chose que dégageaient quelques hommes influents. Quelque chose d’intimidant, et pourtant de séduisant… Il devait savoir s’y prendre, avec la foule, songea Lilly avec un sourire, alors ses yeux se posaient de nouveau sur celui qui lui faisait face. Elle capta son intérêt, lorsqu’elle parla de ses voyages, et redressa légèrement le menton. Généralement, cela faisait toujours son petit effet, lorsqu’elle listait les lieux où elle s’était rendue. Souvent, la première chose que l’on voulait savoir était si cela ne lui manquait pas trop, si Londres ne l’ennuyait pas. Evidemment, qu’après avoir tant vu, tant découvert, Londres lui semblait bien fade, bien moins intéressante. Evidemment qu’elle brûlait de repartir pour l’étranger, qu’elle souhaitait retourner en Mongolie, où la civilisation l’avait plus que fascinée. Evidemment que ça lui manquait, que la soif d’aventure se faisait sentir, que l’envie de partir loin, très loin, la titillait depuis son retour. Et que malgré tout, elle ne pouvait pas. Il y avait son emploi chez les Oubliators qui la retenait, et qu’elle ne souhaitait pas quitter, pour rien au monde. Puis, il y avait Jensen, le mariage. Elle réprima un frisson à cette pensée. Voilà quelque chose qu’elle redoutait depuis longtemps. Car si l’envie de partir devenait trop forte, si forte qu’elle en oublierait même son travail, elle pouvait toujours démissionner. Mais elle serait mariée. Et quelque chose lui disait que Jensen ne serait pas forcément pour qu’elle quitte tout du jour au lendemain, alors qu’elle se savait capable de le faire.

Elle était en réalité capable de faire beaucoup. Sur un coup de tête, impulsivement, sans vraiment prendre le temps de réfléchir. Parce que réfléchir amenait inévitablement des doutes et que c’était ce qu’elle voulait éviter. Alors souvent, après, elle regrettait. Elle culpabilisait. Mais le mal était fait. Elle avait toujours été comme ça. Faire les choses d’abord, y penser ensuite. Sa mère parlait du parfait problème des Gryffondor, Lilly préférait croire qu’elle était simplement irresponsable, et que cela cesserait, avec le temps. Peut-être un peu des deux. Secouant doucement la tête pour sortir de ses pensées, elle esquissa un sourire lorsque l’homme en face d’elle déclara vivre pour les aventures. Il n’était pas le seul. L’ennui était son pire ennemi, celui qu’elle s’employait à fuir depuis des années.  C’était peut-être pour cela qu’elle fuyait autant son mariage. La peur de l’ennui, de la routine. Du pouce, elle voulut caresser machinalement sa bague de fiançailles, avant de s’apercevoir qu’elle ne l’avait plus. Cela lui prit quelques instants pour se rappeler qu’elle l’avait déposé quelques jours plus tôt chez un bijoutier pour la faire resserrer, puisqu’elle avait la désagréable impression qu’elle tournait. Elle avait tout de suite eu l’impression d’être plus légère en l’enlevant, et s’était sentie coupable de ressentir une telle chose. Jensen l’avait taquiné en lui disant qu’elle redevenait célibataire pour quelque chose, mais la plaisanterie ne l’avait fait que sourire à moitié. Il y avait ce baiser avec Eliott, ces nuits avec Adonis. Qu’était-elle encore capable de faire ?

« Aux aventures ! » répéta-t-elle en trinquant, alors que, dans son esprit, ce mot prenait enfin tout son sens.

Elle considéra son verre quelques instants. Ce n’était pas raisonnable de boire maintenant, songea-t-elle avait de céder à la tentation de porter la boisson à ces lèvres pour en avaler une gorgée qui lui brûla délicieusement la gorge. Elle écouta avec attention le récit de Leopold, et hocha la tête à la fin, alors qu’elle levait les yeux pour croiser son regard.

« D’où l’avantage de diriger son département. » finit-elle par répondre avec le sourire. « Je ne doute pas que vous êtes un homme d’action, monsieur Marchebank. Cependant, j’admire vos capacités à diriger votre département. On dit que vous le gérer d’une main de maître, je ne peux qu’être convaincue après cette rencontre. » ajouta la jeune femme en hochant doucement la tête.

Elle médita quelques instants la dernière phrase de Leopold, portant une nouvelle fois son verre à ses lèvres.

« Je ne doute pas de la capacité des Serpentard et des Gryffondor à collaborer. J’étais pourtant de la génération où les deux maisons ne s’entendaient absolument pas. L’influence de la guerre, sans aucun doute. C’est bien différent maintenant, il me semble. » elle hésita quelques secondes, et plongea son regard dans celui du directeur. « Alors si vous êtes un audacieux et moi une aventurière, nous devons être une équipe gagnante. » plaisanta-t-elle avec un sourire candide sur les lèvres. « Mais je vous dérange sûrement, vous devez avoir à faire des millions de choses… Je peux prendre congé, si vous le désirez. » fit-elle, soucieuse, en passant une main dans ses boucles blondes.

Lorsqu’elle se redressa légèrement pour mieux observer son interlocuteur, une flamme de défi brillait dans ses yeux. Les panneaux « danger » eux, clignotaient faiblement. Qu’est-ce que le danger, pour Lilly Callaghan ?


Au nom de tous nos camarades

Martyrisés et massacrés

Pour n’ avoir pas accepté l’ombre

Il nous faut drainer la colère

Et faire se lever le fer

Pour préserver l’image haute

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- Eluard

Leopold Marchebank
Leopold MarchebankMinistre de la Magie
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeMer 28 Aoû 2013 - 22:52
"Vous étiez à Poudlard durant la guerre ?", interrogea Leopold en faisant un rapide calcul mental. Oui, elle avait dû y être, même s'il était peu probable qu'elle ait participé à la bataille finale. Mais peut-être y avait-elle étudié durant l'année de la Terreur... La curiosité de Leopold à l'égard de la jeune femme s'intensifia, accentué par la lueur qu'il pouvait voir au fond de son regard, et par cette façon qu'elle avait de secouer ses boucles dorées. Flirtait-elle, ou était-ce simplement lui qui voyait des signes là où il voulait les voir ? C'était difficile à dire et il ne voulait pas prendre le risque de tenter sa chance un peu trop loin. C'était une chose, pour une jeune femme dans la fleur de l'âge, de jouer quelque peu de son charme auprès d'un homme plus vieux et plus gradé qu'elle, s'en était une autre que d'accepter des avances sur son lieu de travail, faites par un homme qu'elle venait tout juste de rencontrer. Leopold ne pouvait pas se permettre le moindre scandale, car si les autorités commençaient à fouiner dans sa vie privée, elles risquaient de trouver beaucoup plus que ce qu'elles étaient venu chercher. Il ne tenait donc pas à se faire accuser de harcèlement, et se devait donc de faire preuve de prudence. Attendre, et ne pas faire le moindre geste déplacé.

Malgré tout, l'attrait du danger avait toujours fonctionné sur Leopold, et il avait très envie de prolonger cet entretien avec l'Oubliator. Aussi, lorsqu'elle lui proposa de prendre congé, il se sentit affreusement déçu et retint une moue désapprobatrice. Non, il n'avait pas beaucoup à faire, décida-t-il en gardant résolument le regard éloigné de ses dossiers urgents. Leopold n'était pas effrayé par les heures supplémentaires, ce qui était heureux étant donné son emploi du temps de ministre, et il se contenterait de retarder un peu plus l'heure du coucher, voilà tout.

"Je suis en pause", l'informa-t-il du même ton déterminé que celui du stagiaire du Bureau de liaison des gobelins lorsque Leopold quémandait un café. Ce stagiaire était le plus grand fainéant de toute l'histoire du département, mais il était payé à coups de lance-pierre et ne servait qu'à trier des dossiers, aussi ses supérieurs ne s'en étaient-ils pas encore débarrassés. Il était toujours utile d'avoir quelqu'un sous la main pour accomplir les basses besognes, et surtout pour se défouler quand la pression se faisait trop forte. Après avoir siroté son verre, Leopold captura le regard de la jeune femme entre ses iris clairs et ajouta :

"Je ne voudrais pas vous détourner de votre travail, cependant, allez-y si vous le devez, bien entendu, je lirai votre dossier en détail..."

Comme s'il avait le temps de lire des dossiers en détail, songea-t-il avec amusement. Non, il le survolerait rapidement en s'attardant légèrement sur la conclusion, voilà tout. Il avait bien plus à faire avec le projet de loi sur les entreprises britanniques à l'étranger. Deux experts gobelins de Gringotts l'attendraient au pied levé le lendemain matin pour en discuter les ramifications... Une légère lassitude l'envahit alors. Dire qu'il revenait tout juste de vacances ! Il aimait son métier, mais il avait parfois envie de tout laisser tomber au profit d'un hamac sur une plage de sable fin bordée de cocotiers. Il en avait les moyens, et seule sa hantise de l'inactivité et de l'ennui le poussaient à embrasser une carrière si exigeante.

"Mais je ne vous chasse pas. Votre arrivée est tombée à pic, pour tout dire, j'avais besoin de me détendre."

Il passa une main sur sa nuque raidie par la tension et poussa un léger soupir, avant de reporter son attention sur la sorcière.

"Vous l'avez dis vous-mêmes, nous formons une bonne équipe... Et permettez-moi de vous dire que votre compagnie est charmante, acheva-t-il avec un sourire enjôleur.

Se décollant du bureau, Leopold se redressa et se tourna légèrement vers Lilly, une pointe d'interrogation au fond du regard. Que ferait-elle, partir ou rester ? Cela ne dépendait que d'elle. Elle pouvait partir, et les choses en resteraient là, professionnelles. Ou elle pouvait décider de rester, auquel cas il avait peut-être des raisons d'espérer...
Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeVen 30 Aoû 2013 - 12:02
« Oui, pendant ma troisième année. J’avais la chance d’être dans une maison où on se soutenait, et où on se serrait les coudes. C’est grâce à des Gryffondor que j’ai rejoint la Salle sur Demande, lorsque les Carrow cherchaient à me régler mon compte – ils devaient en avoir marre de moi. On ne fait pas taire la témérité d’une Gryffondor, que voulez-vous. Cette même témérité qui m’a poussé à rebrousser chemin le deux mai, pour participer à la bataille finale. » conclut-elle avec un haussement d’épaules qui se voulait désabusé.

Elle détestait en reparler. Elle détestait y repenser. Et pourtant elle revoyait encore si nettement ces images qu’elle avait passé des années à vouloir chasser de sa mémoire. Elle entendait encore les cris déchirants, les bruits de pas précipités, les hurlements, les sifflements des sorts qui fusaient, la ratant parfois de peu. Elle revoyait encore ces gens - souvent des simples connaissances, parfois des amis – tomber sur le sol, dans les couloirs de Poudlard, ces couloirs qu’elle a si souvent fréquentés. Elle se souvenait de la mort de Regulus Lestrange. Regulus, son allié pendant l’année de la Terreur. Le Serpentard qui lui avait sauvé la mise tant de fois, qui, malgré son nom pourtant si associé aux Mangemorts, s’était battu de leur côté. Brièvement, elle ferma les yeux, inspira lentement, et se mordit la lèvre inférieure, avant de secouer doucement la tête pour repousser ces pensées loin – très loin – de son esprit. Elle leva les yeux vers son interlocuteur et lui offrit son plus beau sourire, désireuse de changer rapidement de sujet. Chose qui – fort heureusement – arriva très vite, puisque Leopold déclara être en pause, refusant par la même occasion sa proposition de le laisser seul. Tant mieux, songea Lilly avec un sourire mutin, parce qu’elle n’avait pas réellement envie de partir. A son tour, elle secoua négativement la tête.

« Je ne pense pas que mes collègues m’attendent de sitôt. Ils savent où je suis, de toute façon. » annonça la jeune femme en haussant une nouvelle fois les épaules.

« Un homme important » lui avait expliqué Daniel. Elle n’était probablement pas attendue avant quelques temps. Ils devaient sûrement penser qu’elle lui expliquait en détail le fameux dossier qu’elle avait à lui remettre. Elle l’avait fait ! Presque fait. La conversation avait seulement prit un tour plus personnel, voilà tout. Ce n’était pas pour lui déplaire, en soit, car Leopold Marchebank avait l’air d’être un homme intéressant sous toutes les coutures. Elle sentit un sourire amusé s’étirer sur ses lèvres lorsqu’il déclara qu’il avait envie de se distraire, avant d’hocher la tête avec compréhension.

« Je comprends. Et ravie de vous servir de distraction. » commença-t-elle en lançant, l’air de rien, un léger regard entendu. « Cela dit, c’est également assez calme, en ce moment, chez les Oubliators. »

Si bien qu’ils pouvaient consacrer leur temps à ranger et à organiser le QG pour « préparer la rentrée. » Quelle idée. Alors ce ne serait sûrement pas elle qui refuserait un peu de compagnie.

« Je vous remercie. Mais la votre est tout aussi agréable. » lança la jeune femme en vrillant son regard dans celui du directeur, qui s’était décollé du bureau pour se tourner légèrement vers elle.

Terminant d’une traite son verre de whisky qui lui brûla la gorge et lui fit tourner la tête, l’Oubliator s’appuya sur le bureau pour se lever, se retrouvant face au sorcier. Peut-être un peu trop près pour que cela soit décent, songea-t-elle fugacement, l’esprit un peu embrumé par l’alcool. Elle n’aurait jamais dû boire en plein après-midi, surtout qu’elle n’avait quasiment rien mangé à midi. Tant pis, elle tenait bien l’alcool, après tout. Détaillant le visage du directeur, elle s’attarda longuement sur ses traits, avant de remonter jusqu’à ses yeux, cherchant à chasser quelques idées inappropriées qui lui venaient à l’esprit. Inappropriées certes, mais qui ne lui semblait pas pourtant si désagréables. Mentalement, elle se gifla, avant d’adresser un sourire à Leopold Marchebank. A son tour, elle s’appuya légèrement contre le bureau, s’aidant de ses mains pour se maintenir en équilibre.

« Et que fait le Serpentard audacieux pour se distraire, généralement ? » demanda-t-elle avec un sourire mutin et volontairement provocateur. Elle replaça une de ses mèches derrière son oreille, avant de reposer sa main sur sa cuisse, vrillant un regard amusé sur Leopold.

Se gardant bien de reprendre la parole, elle se contenta d’observer l’homme en face d’elle. Il comprendrait ce qu’il voulait comprendre, après tout…


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Leopold Marchebank
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeMer 4 Sep 2013 - 18:37
Leopold imita la jeune femme et acheva son verre, légèrement fébrile. Le regard que Lilly venait de lui lancer, ainsi que les sous-entendus à peine voilés qui ponctuaient leur conversation, ne laissaient guère de place au doute et il réalisa que, contre toute attendre, Lilly semblait attirée par lui. C'était plus que flatteur, de la part d'une sorcière aussi belle que Lilly, et inattendu. N'avait-elle pas une foule de prétendants de son âge ? Mais Leopold n'allait pas s'en plaindre, bien au contraire, Lilly lui plaisait beaucoup car, au-delà de son physique tout à fait agréable et de sa jeunesse électrisante, elle avait de l'audace, de la présence. Et elle était intelligente, il pouvait le sentir ! Il avait beau aimer les jolies femmes, comme bon nombre d'autres hommes, il n'aimait pas pour autant les potiches, Leopold avait un certain standing et il aimait les femmes qui avaient de la classe. On aurait pu croire qu'il en était autrement vu la pauvre situation sociale de la mère de Kessy, mais elle avait de la distinction malgré tout, et cette aura exotique qui l'avait enivré... Dans le cas de Lilly, ce qui attirait particulièrement le désir du directeur était cette petite étincelle au fond de son regard, ce goût du danger qu'il comprenait parfaitement et qu'il ne retrouvait que trop rarement chez ses congénères.

Laissant Lilly venir à lui, pour lui laisser l'occasion d'en rester là si elle venait à changer d'avis, Leopold resta parfaitement immobile et se contenta de l'observer avec un sourire en coin. Il avait bien fait de lui servir un alcool fort, songea-t-il avec amusement tandis que Lilly se levait pour se retrouver un peu trop proche de lui, le dévisageant ouvertement. Les yeux du sorcier s'égarèrent quelques instants sur ses lèvres, avant de retrouver le chemin de ses yeux quand elle vint s'appuyer contre son bureau. Les idées inappropriées se multipliaient désormais dans l'esprit du directeur, qui se racla la gorge avec gêne. Et s'il se faisait des idées ?, parvint-il à se demander à travers son esprit embrumé. Mais la question provocante de la jeune femme lui ôta son dernier doute. Leopold se posta devant elle et s'arrêta à quelques centimètres de Lilly, son regard sombre se fixant sur la main qui venait de repousser une mèche dorée, comme hypnotisé.

"Il teste les limites de la témérité de la Gryffondor, je dirais", répondit-il finalement d'une voix grave.

Lentement, il tendit le bras et effleura la main de Lilly, celle qui était posée sur sa cuisse. Sa main remonta doucement le long de sa jambe jusqu'à sa taille, avant de s'immobiliser, tandis qu'il glissait son autre main dans sa chevelure dorée. Un soupir de contentement franchit ses lèvres et il se rapprocha encore un peu, avide de la sensation du corps de la jeune femme contre le sien. Leopold pencha la tête et effleura son cou de ses lèvres, humant son parfum avant de se redresser, le visage tout proche du sien.

"Quelles sont vos limites, Lilly ?", demanda-t-il alors, le souffle court.
Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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Les travailleurs [Leopold & Lilly] Icon_minitimeVen 6 Sep 2013 - 21:44
Spoiler:

Le souffle de Lilly s’était accéléré, lorsque le regard de Leopold se posa sur elle. Elle vrilla son regard clair dans le sien sans se départir de son sourire provocateur. Son esprit embrumé tenta vainement de la résonner, mais elle ne l’écouta guère longtemps. Elle n’avait pas envie de l’écouter. Elle n’avait pas envie de repousser le directeur, de repartir, de revenir au quartier général, de s’assoir devant son bureau, et de travailler. Elle avait une autre envie en tête. Bien moins appropriée, songea-t-elle fugacement en se mordillant la lèvre inférieure, alors que l’homme en face d’elle s’approchait encore. Elle se redressa légèrement, ne lâchant par son interlocuteur du regard. Sa question l’amusa, et son sourire s’agrandit encore un peu plus, alors qu’elle veillait à rester immobile. Son trouble, par contre, était visible. Sa respiration était plus rapide, ses joues avaient pris une jolie teinte rosée. Elle était fébrile. Le regard sombre de Leopold l’hypnotisait, à tel point qu’elle n’arrivait plus à s’en détacher. Elle frémit lorsque la main du directeur glissa le long de sa jambe pour remonter jusqu’à sa taille, et se laissa aller sans résistance contre l’homme. Ses yeux se fermèrent, et elle rejeta légèrement la tête en arrière, alors que les lèvres de Leopold venaient effleurer son cou. La jeune femme passa une main derrière sa nuque, souriant malicieusement à l’entente de la question.

« Encore faudrait-il que… »
« Ne dis pas ça. »
« Je n’ai encore rien dit ! »
« Tu penses trop fort, dans ce cas. »
« Je ne me souviens pas t’avoir demandé ton avis, de toute façon, Jones. »
« C’est bien pour ça que je te le donne. »
« Tu vas arr… »
« Elle n’a pas tort, en même temps. »
« Je ne vous demande pas de me faire la morale ! »
« Et puis laissez là vivre sa vie, quoi ! »
« C’est qui lui ? »
« Zacharias Johanson, ravi de te rencontrer. En fait, je suis sans joueur fixe, alors je squatte un peu chez vous... »
« Il veut pas dégager celui-là ? »
« Ton langage, Wilson. »
« La ferme, Prewett. »
« On se calme, les filles. »
« Vous pouvez me laisser faire ce que j’ai envie de faire tranquillement ou… ? »
« Non, justement. »
« Si elle a envie de faire ça, c’est son problème ! »
« Exactement, c’est mon problème, merci. »
« Et dire que mon fils va travailler avec ces gens . »
« Si vous saviez, à propos de votre fils, Théophane… »
« Ils vont se taire les deux papas ? Je suis parfaitement fréquentable ! »
« Tu es sur le point de t’envoyer en l’air avec Leopold Marchebank, Callaghan. »
« Personne ne veut coucher la gamine qu’on puisse parler tranquillement entre adultes ? »
« Je ne suis pas une gamine ! Et puis, Kelsey m’a appris pleins de choses. »
« Pauvre enfant. Sois mignonne, va dormir. »
« Et puis tu ne peux pas tromper ton fiancer avec un de tes supérieurs alors qu’il bosse un étage en dessous ! »
« Tu dis quelque chose de censé, Wilson ? Étonnant. Mais sur le principe je suis d’accord. »
« Prewett… »
« Ta répartie est touchante. »
« Je ne prendrai même pas la peine de te répondre. »
« Bref, dans tous les cas, épargne nous tes ébats, Callaghan, on n’a pas envie de les connaître. »
« Et ne viens pas te plaindre quand tu auras le cœur brisé, ou quand tu te retrouveras seule. »
« Ou quand… »
« TAISEZ-VOUS ! Je fais ce que je veux. Maintenant vous dégagez d’ici. TOUT DE SUITE. »
« Je ne suis pas certain que parler comme ça à un Auror soit la meilleure des idées. »
« Je ne suis pas certaine qu’être un espion pour les Mardoliens soit la meilleure des idées, McNeil. Vous partez tous. Maintenant. »

« Encore faudrait-il que la témérité connaisse des limites… » souffla-t-elle à l’égard de Leopold, à quelques millimètres de son visage.

Sa limite aurait dû être Jensen. Sa limite aurait dû être son mariage. Elle ne l’était pas. Elle ne l’était plus. Et c’était effrayant, de se rendre compte de ça maintenant. Mais c’était la vérité. Une voix vint la hanter, la supplia de partir, de laisser le directeur seul. De ne pas commettre la pire des bêtises. Mais elle l’avait déjà commise, cette bêtise. Avec Adonis. Et elle voulait la commettre à nouveau. Parce qu’elle aimait cette sensation de danger, de risque. Le goût d’interdit la séduisait, elle n’aspirait qu’à poser ses lèvres sur celles de Leopold. Ce dernier l’attirait inexplicablement. C’était étrange, dans un sens, elle ne pouvait pas dire pourquoi, mais elle le savait. Aussi, repoussant toutes ses pensées le plus loin possible dans son esprit, elle franchit la distance qui les séparait. Très vite, elle approfondit le baiser, pressant son corps contre celui du directeur. La porte, verrouillée par les soins du directeur, leur assurait une intimité. Elle fit passer son propre tee-shirt par-dessus sa tête, avant de s’occuper de la chemise de son amant.

Quelles étaient les notions du danger qu’avait Lilly Callaghan ? Quelles étaient ses limites ? Le plus inquiétant était qu’elle ne les connaisse pas, ou qu’elle ne les trouve pas encore, après tout ça ?

RP terminé.


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