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Drapeau blanc [Charlie & Lilly]

Lilly Callaghan
Lilly CallaghanChef du Kraken
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Profil Académie Waverly
Drapeau blanc [Charlie & Lilly] Icon_minitimeDim 23 Juin 2013 - 0:26
03 juillet 2007.

Lilly se leva du lit sur lequel elle était allongée depuis un quart d’heure et traversa la chambre de Jensen rapidement, bien décidée à faire part de ses réflexions à son fiancé. Depuis deux jours, elle ne cessait de tourner en rond, de faire des suppositions intérieurement toutes plus farfelues les unes que les autres, sans réussir à trouver une réponse valable à ses interrogations. Et Jensen ne l’aidait pas plus que ça, puisqu’il restait mystérieux, distant, partait tôt le matin et rentrait tard le soir, si bien qu’elle ne voyait pas qu’à peine, ce qui en soit, l’arrangeait bien, d’ordinaire, puisqu’elle se sentait mal-à-l’aise et honteuse, vis-à-vis de lui, depuis qu’elle avait partagé une nuit avec Adonis Greengrass, quelques jours plus tôt. Par Merlin, songea-t-elle en baissant la tête alors qu’elle pénétrait dans le salon dans le but de gagner la petite cuisine qui jouxtait cette pièce, mais pourquoi, pourquoi avait-elle fait ça ? Oui elle était mal, oui, elle avait bu, mais était-ce réellement une excuse ? Pouvait-elle vraiment mettre son acte sur le compte de ça ? Charlotte le lui avait dit, onze jours plus tôt, elle était une personne égoïste, méprisable. Et c’était la vérité, dans un sens. Si elle était si honnête, si droite, comme elle se targuait de l’être depuis des années, pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi avait-elle trahi son fiancé ? La personne qui lui faisait confiance, depuis presque huit ans ? Huit ans, par Merlin ! Elle avait brisé huit ans de relation. Elle prit une longue inspiration, et entra dans la cuisine, pièce dans laquelle Jensen se trouvait, se préparant un café. Elle devait cesser d’y penser. Elle pouvait le faire, non ? Arrêter d’y penser, faire comme si de rien n’était, continuer sa relation avec Jensen. C’était encore possible, n’est-ce pas ? Oui, elle l’avouait, elle avait aimé braver l’interdit, elle avait apprécié la compagnie d’Adonis, elle s’était sentie désirable, et ça l’avait flatté. Mais elle pouvait encore changer. Elle pouvait repartir à zéro avec son petit-ami, même sur la base du mensonge…

« Jensen ? Il faut qu’on parle. »

Le jeune homme releva la tête et fronça immédiatement les sourcils. Cette phrase n’était jamais signe d’une conversation agréable, mais à présent, Lilly savait au moins qu’elle avait toute l’intention de son fiancé. Il se passait quelque chose d’étrange, quelque chose dont on ne voulait pas la mettre au courant, elle en mettrait sa main à couper. D’ordinaire, lorsqu’elle avait cette impression, elle s’empressait de passer voir Charlotte, pour lui faire part de ses réflexions, mais lors de leur dispute, sa meilleure amie lui avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait plus la revoir, et malgré le fait que cette décision était difficile à tenir – elle mourrait d’envie de s’excuser, encore – elle la respectait. Mais Merlin que c’était dur ! Elle l’avait croisé quelques fois, dans l’ascenseur du Ministère. Une fois, elle s’était retrouvée juste à côté d’elle, et lorsqu’elle avait entendu quelque chose qui lui avait rappelé sa sixième année à Poudlard, elle s’était retint de justesse de tourner la tête pour lui adresser un regard complice. C’était étrange, de se retrouver, du jour au lendemain, sans l'une des personnes les plus importantes de sa vie. Sans Charlotte. Elle soupira, ne pas y penser maintenant. Elle avait passé toute la semaine à se morfondre, encore, encore, et encore.

« Qu’est-ce qu’il se passe, au juste ? »
« Comment ça ? » répondit-il, prudent, en fuyant son regard.
« Je ne suis pas stupide, Jensen. Qu’est-ce qu’il se passe ? »
« Rien, Lils, il ne se passe rien. Tu veux un café ? » proposa le jeune homme en tendant la main vers les tasses.

Elle le fusilla du regard, il suspendit son geste, poussa un profond soupir, la fixa à son tour.

« Tu rentres tard chaque soir, depuis quelques jours, tu… »
« C’est le boulot Lilly, tu s… »
« Tu es distant, absent, mystérieux. » le coupa-t-elle. « Tu penses que je ne l’ai pas remarqué ? La fille des essayages m’a appelé hier pour savoir si tu compter revenir, puisque tu avais quitté la séance et que tu ne répondais pas sur ton portable… » elle lui lança un regard suspicieux, alors qu’il s’asseyait. « J’en déduis donc que soit tu me trompes, » et comme ça, ils seraient deux au moins, « soit que tu me caches quelque chose de grave. »

Son fiancé leva la tête vers elle, outré qu’elle puisse penser qu’il la trompait. Elle haussa les épaules et lui adressa un sourire d’excuse.

« Bien sur que non je ne te trompe pas ! » s’exclama Jensen avant de reprendre plus doucement, après une longue hésitation « Assieds-toi. »

S’exécutant, Lilly posa sur lui un regard curieux, et attendit qu’il reprenne la parole.

« C’est Charlie… »
« Qu’est-ce qu’il se passe ? Elle va bien ? »
« Elle oui… Mais Eliott a eu un accident, et il est dans le coma. »

Elle écarquilla les yeux, lâcha une exclamation de surprise, et prit quelques secondes pour digérer l’information.

« Il va… Je veux dire, son état est… ? »
« Stable. Mais Charlie est bouleversée. C’est avec elle que j’étais. »
« Pourquoi tu ne m’as rien dit ?! » s’indigna-t-elle ensuite.
« Charlie… Charlie ne voulait pas que tu viennes la voir. Et si je te l’avais dit, tu te serais précipitée là-bas.  »
« Evidemment ! » s’exclama Lilly en levant précipitamment.
« Qu’est-ce que tu fais ? »
« A ton avis ? Tu sais si Charlie est au chevet d’Eliott, là ? » lança-t-elle avant de se retourner vers son fiancé. « Il est dans quel hôpital ? »
« Elle ne le quitte pas. Mais Lilly… » soupira-t-il.
« Quel hôpital ? » demanda la jeune femme, implacable.
« St-Thomas, un hôpital moldu. »

Elle saisit sa baguette, se dirigea vers la porte, s’arrêta net. Etait-ce une bonne chose, d’y aller ? Si Charlotte ne voulait pas la voir, elle avait ses raisons, après tout. Elle secoua finalement la tête, ouvrit la porte. Evidemment, qu’elle devait y aller. Parce que Charlotte était sa meilleure amie, parce qu’elle ne pouvait pas la laisser seule. Elle sortit de l’appartement rapidement, et commença à marcher, pour finir par courir, dans les rues de Londres. Elle descendit dans le métro, s’arrêta devant un plan, le consulta, et arrêta quelqu’un pour demander son chemin. Notant intérieurement l’itinéraire qu’on lui donnait, elle remercia chaleureusement l’inconnu, et fila en direction de la ligne qu’on lui avait indiquée. Elle bouscula un homme au passage, et marmonna de vagues excuses. Le trajet lui sembla long, beaucoup trop long, dans ce métro où elle avait l’impression d’étouffer. Une vingtaine de minutes plus tard, elle sortait des entrailles de la ville sous un soleil de juillet radieux, juste en face de l’hôpital St-Thomas, installé sur les bords de la Tamise. Sans la moindre hésitation, elle y entra, et se dirigea vers l’accueil.

« Bonjour. »
« Bonjour. Vous désirez ? »
« Le numéro de chambre d’Eliott Warlock, il a été amené ici il y quelques jours. »
« Hum… Votre nom, s’il-vous plait ? »
« Lilly Callaghan, C-A-L-L-A-G-H-A-N. » épela-t-elle alors que l’homme écrivait son prénom, son nom de famille, ainsi que l’heure où elle était arrivée.
« Premier étage, chambre 12, au bout du couloir. Vous pouvez emprunter cet escalier. » lui expliqua-t-il en le lui désignant du doigt.

Elle grimpa les marches quatre à quatre, marcha rapidement dans le couloir, qui lui sembla interminable, arriva finalement devant la chambre 12, et resta devant, incapable d’y entrer. Cinq longues minutes passèrent, avant qu’elle ne se décide pour frapper trois petits coups à porte, avant de la pousser. Les « bip » réguliers de la machine l’interpellèrent au même moment qu’elle passait le pas de porte, tandis que son regard tombait d’abord sur Eliott, inconscient, puis sur Charlotte, qui lisait, assise à côté du lit. Elle l’observa longtemps, sans ne rien faire, muette. Puis, ce fut simplement deux mots qui déchira le silence de la pièce.

« Oh, Charlie… » souffla-t-elle en amorçant un geste pour la prendre dans ses bras, avant de l’interrompre.

Elle resta plantée devant elle, maladroitement, les yeux fixés sur sa meilleure amie, elle mourrait d’envie de réconforter, plutôt que de rester là, à ne rien faire, à la regarder souffrir.


Au nom de tous nos camarades

Martyrisés et massacrés

Pour n’ avoir pas accepté l’ombre

Il nous faut drainer la colère

Et faire se lever le fer

Pour préserver l’image haute

Des innocents partout traqués

Et qui partout vont triompher.
- Eluard

Charlotte Meyer-Warlock
Charlotte Meyer-WarlockAuror
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Drapeau blanc [Charlie & Lilly] Icon_minitimeMar 25 Juin 2013 - 19:51
Installée dans un fauteuil, dans son fauteuil même, près du lit d'Eliott, Charlotte fixait sa page sans lire. Ce n'était vraiment pas confortable. Elle s'en faisait la remarque tous les jours, à chaque fois qu'elle s'y asseyait ou qu'elle gigotait un peu pour essayer de trouver une meilleure position. Elle avait bien pensé à l'ensorceler mais elle n'avait pas envie de laisser un objet enchanté se balader dans un hôpital moldu, même si ce n'était qu'un fauteuil et qu'elle faisait confiance à sa baguette. Alors elle subissait et y passait quand même ses journées, au grand désespoir de son dos et de sa nuque qui protestaient fermement en lui faisant mal. Elle avait posé quelques jours jours de congés en urgence pour pouvoir rester auprès d'Eliott et être là quand il se réveillerait. Dispensée d'aller au travail pour le moment, elle passait ses journées auprès de lui. Elle arrivait tôt le matin, après des nuits courtes parce qu'elle ne trouvait pas le sommeil, et partait tard le soir. Elle passait la journée à lire ou à simplement tenir la main d'Eliott, attendant le moindre indice qui pourrait indiquer qu'il allait se réveiller, elle déjeunait souvent avec Jensen qui profitait de sa pause pour venir la voir, son seul moment agréable. Son ami venait également le soir, après le travail, et restait auprès d'elle, sans dire un mot, juste présent. Elle avait toujours su qu'elle pouvait compter sur lui mais sa présence en ce moment était encore plus significative et elle lui était reconnaissante pour cela. Elle avait fini par trouver Dylan, le lendemain de l'accident, et lui avait annoncé ce qui c'était passé. La jeune fille n'avait rien dit, elle s'était contentée de la fixer, puis l'avait remerciée avant de fermer la porte. Cela avait été assez étrange, comme moment, mais Charlie n'avait pas insisté. Elle avait également indirectement eu des nouvelles des Warlock, grâce à l'un de ses contacts au sein de la Justice Magique. Visiblement, les paroles du père d'Eliott au sujet d'une assignation n'était pas des paroles en l'air, même si elle attendait d'avoir le papier officiel entre les mains. Encore un truc sympathique à gérer, tiens. La sagesse populaire disait vrai : un problème n'arrivait jamais seul. Sa dispute avec Lilly, son éloignement avec Eliott, l'accident puis ça. Elle avait un très mauvais karma en ce moment.

Les jambes repliées sous elle, Charlotte posa son livre par terre avant de s'étirer, endolorie. Cette chaise n'était vraiment pas confortable. Vraiment pas. Elle s'étira avant de se masser un peu la nuque d'une main, grimaçant. Elle prendrait une potion anti-douleur à l'appartement. Il faudrait vraiment qu'elle fasse attention, elle n'avait pas envie de se retrouver avec un torticolis. Elle jeta un coup d’œil à sa montre - quinze heures - avant de poser les yeux sur Eliott, qui respirait lentement. Elle tendit la main vers lui pour lui caresser le front, tendrement. Son état était stable, lui avait encore redit le Docteur Wade, qu'elle voyait tout les jours, tout à l'heure. C'est à dire pas mieux et pas pire. C'est à dire que rien n'avait changé, à son plus grand désespoir. Elle avait tellement espéré que les médecins se soient trompés et qu'Eliott se réveillerait dans la nuit du premier, que c'était simplement dû au choc. Mais ils avaient raison, bien évidemment. Mais Charlotte continuait quand même d'espérer qu'il irait vite mieux, le plus vite possible. Elle en était même rendue à compter sur la magie : après tout, tous les sorciers faisaient preuve de magie instinctive un jour ou l'autre et cela leur sauvait parfois la fois, les cas n'étaient pas rares. Et Eliott était un sorcier. Même si, lui soufflait une petite voix, il avait peut-être déjà survécu au choc grâce à la magie. Peut-être que s'il avait été moldu, il serait mort. Elle détestait cette idée même si elle était cohérente. Elle refusait de se dire qu'elle aurait pu perdre Eliott définitivement, pas quand leur dernier contact remontait à si longtemps, pas quand elle l'avait fui pendant une semaine, pas quand elle avait l'impression que tout était sa faute et qu'elle se forçait de ne jamais y repenser, pour ne pas céder sous le poids de la culpabilité.

Jensen disait qu'elle se trompait, qu'elle n'aurait rien pu faire pour changer la situation, que c'était juste des choses qui arrivaient. Mais elle savait très bien que c'était lui qui se trompait. La dernière fois qu'elle avait vu Eliott, elle l'aurait pu rester, elle aurait pu ne pas avoir "besoin de temps pour réfléchir". Ils s'étaient embrassés, elle aurait pu passer le week-end avec lui, lui dire qu'elle l'aimait, les choses auraient pu être autrement. Mais non, elle n'avait pas fait comme cela. Elle était rentrée chez elle et l'avait évité pendant une semaine, parce qu'elle avait eu besoin de digérer tout cela, de passer un peu de temps toute seule. Si elle n'avait pas fait cela, ils se seraient sûrement vus le vendredi soir et elle aurait été avec lui en ce samedi matin. Et il n'aurait pas eu cet accident. C'était sa faute, parce qu'elle avait agi stupidement et égoïstement. C'était tout simplement sa faute et c'était encore plus douloureux. Elle soupira en effleurant la joue d'Eliott du bout des doigts. Cela ne servait à rien de ressasser, mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Elle avait toute la journée pour penser, pour se retrouver seule avec elle-même. Jensen disait également que ce n'était pas sain, d'avoir arrêté de travailler, de passer toutes ses journées ici à tourner en rond. Il lui avait dit de reprendre le travail au plus vite, afin de s'aérer l'esprit et de voir d'autres personnes. Elle savait qu'il avait raison et elle ne reprendrait pas d'autres jours. Même si elle ne voulait pas qu'Eliott soit seul quand il se réveillerait, elle allait devenir folle si elle restait enfermée ici encore longtemps, comme un lion en cage. En plus, les médecins ne savaient pas quand est-ce qu'il se réveillerait. Elle ne pouvait pas rester là tout le temps. Mais en attendant, elle ne quittait pas ce fauteuil inconfortable, songea-t-elle en reprenant son livre pour poursuivre sa lecture.

Les minutes s'écoulèrent lentement, seulement rythmées par le bip régulier de la grande machine ronronnante et quelques rires des infirmiers dans les couloirs. Charlie avait commencé un nouveau chapitre quand la porte s'ouvrit soudainement. Au début, avant qu'elle ne relève les yeux, elle pensait que c'était un membre de l'équipe soignante, comme il en passait régulièrement. Mais lorsqu'elle redressa la tête, causant un élancement dans sa nuque, ce ne fut pas sur une blouse de Saint-Thomas qu'elle tomba. Lilly. Lilly dont le regard était passé d'Eliott à elle, Lilly qui se tenait figée au milieu de la chambre. Incapable de dire quoi que ce soit, Charlotte se contenta de la fixer. La dernière fois qu'elles s'étaient vues, Lilly lui avait avoué qu'elle avait embrassé Eliott. La dernière fois qu'elles s'étaient vues, Charlie l'avait mise dehors. La dernière fois qu'elles s'étaient vues, c'était censé être la dernière fois. Mais Lilly était là. Jensen avait dû finir par cracher le morceau. Elle aurait dû se douter qu'il ne cacherait pas ce genre de choses longtemps à sa fiancée. Contrairement à la fiancée qui gardait bien précieusement pour elle ce qu'elle avait fait, sinon elle l'aurait vu dans l'attitude de Jensen. Mais malgré tout ce qui s'était passé, malgré le fait qu'elle s'amuse à embrasser son petit-ami dans un bar, Lilly était là. Il fallait un sacré culot, quand même. Mais Charlotte la connaissait suffisamment bien pour savoir qu'elle en avait, du culot. Embrasser le copain de sa meilleure amie puis ensuite venir le voir à l'hôpital. Qu'avait pensé Lilly ? Qu'elle ne serait pas là ? Et bien elle s'était bien trompée !

- Je peux savoir ce que tu fais là ? lança-t-elle, acide et amère à la fois.

Charlotte déposa son livre sur la table à coté du lit avant de se lever, courbaturée. Elle n'avait strictement pas bougé depuis le déjeuner, où elle était partie grignoter quelque chose avec Jensen près de la Tamise, dans les docks. Mais il était hors de question qu'elle se dispute avec Lilly au dessus d'Eliott, pas comme ce qui s'était passé avec John Warlock. Elle attrapa le bras de Lilly et l'attira en dehors de la chambre, avant de refermer la porte. Elle traversa le service - pas question de faire une scène non plus devant l'équipe soignante - et descendit les escaliers avant de s'arrêter à un pallier, où elle fit face à Lilly.

- Qu'est-ce que tu fiches là ? répéta-t-elle. J'avais dis à Jensen de ne rien te dire, il avait promis !

Tout ce qu'elle voulait, c'était retourner au chevet d'Eliott. Elle n'aurait pas dû lui parler, elle aurait dû lui dire de partir directement, elle n'avait pas envie de gérer cela. Elle ne voulait pas la voir, tout simplement. Elles n'étaient plus amies, c'était terminé. Et elle n'avait certainement pas besoin de Lilly Callaghan. Elle n'en n'avait plus besoin.






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Lilly Callaghan
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Drapeau blanc [Charlie & Lilly] Icon_minitimeJeu 27 Juin 2013 - 21:35
Le regard de Charlotte, son « qu’est-ce que tu fais là ? » lancé sur un ton acide et amer à la fois, blessa Lilly et elle accusa le coup. Que pouvait-elle donc bien penser ? Qu’elle s’était précipitée au chevet d’Eliott ? Qu’elle avait pensé qu’elle ne serait pas là ? Ce n’était pas Eliott, qu’elle était venue voir, mais si elle avait été soulagée d’apprendre que son état était stable. C’était pour Charlie, qu’elle était là. Comment pouvait-elle s’imaginer qu’elle allait la laisser seule dans une situation pareille ? Oui, la dernière fois qu’elles s’étaient vues, elle l’avait mise à la porte. Oui, elle avait déçu sa meilleure amie, énormément même, elle l’avait trahi. Mais aurait-elle pu ne pas venir ? S’en désintéresser complètement ? Demander de ses nouvelles par l’intermédiaire de Jensen ? Non, évidemment que non. Elle connaissait Charlotte depuis douze ans. Douze ans d’amitié. Oui, elle avait tout gâché, pour quelques malheureuses secondes. Oui, c’était de sa faute. Et pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de s’accrocher désespérément aux lambeaux de leur amitié, désormais détruite. Et si elle était là aujourd’hui, c’était bien parce qu’elle savait que Charlotte avait besoin de soutient. Aussi, elle se laissa entraîner à la suite de Charlotte sans trop protester. Elles traversèrent le service, passèrent devant l’équipe soignante, et s’arrêtèrent enfin sur un palier. Une fois sur ce dernier, Charlie réitéra sa question, en ajoutant que Jensen lui avait juré de ne pas lui dire. Ça n’avait pas été bien compliqué, de savoir que quelque chose n’allait pas. Jensen n’était pas son état normal, rentrait tard, était distant, restait dans ses pensées, souvent. C’était elle, qui l’avait contrainte à lui avouer ce qu’il lui cachait.

« Je sais, qu’il t’avait promis de ne rien me dire. » commença-t-elle posément.

Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait dire. Enfin si, là n’était pas le problème. Elle savait ce qu’elle voulait dire à Charlotte, mais ne savait pas comment lui dire. Et pourtant, c’était l’occasion inespérée, celle qu’elle attendait depuis des jours. Lors de leur dispute, elle avait été trop tétanisée pour réagir. A présent, avec du recul, elle savait déjà le message qu’elle voulait faire passer à Charlotte. Parce qu’elle les avait ressassé longtemps, ces mots. Souvent pendant les heures où elle n’arrivait pas à dormir, allongée à côté de Jensen. Au bureau, dès que son esprit n’était plus occupé. Ça la travaillait, cette histoire, tout le temps. Trop souvent.

« Je suis venue pour te voir, Charlie. » avoua-t-elle très franchement. « Je voulais savoir comment tu allais. » ajouta-t-elle, plus doucement.

Elle s’interrompit ensuite, et observa Charlotte avec attention. Elle n’avait aucune idée de comment s’y prendre. Et pourtant, c’était le moment où jamais. Et elle savait bien que si elle n’essayait pas, elle le regretterait toute sa vie. Parce que c’était Charlie, par Merlin, sa meilleure amie ! Elle prit une longue inspiration, vrilla son regard dans celui de la jeune femme, et commença :

« Je sais que tu ne veux plus me parler, ni me voir mais… Juste, écoute ce que j’ai à te dire. Après, si c’est vraiment ce que tu souhaites, je m’en irai, je te le promets, et tu n’entendras plus jamais parler de moi. Je… Je ne sais pas vraiment pas où commencer. Je suis tellement désolée, Charlie. Je m’en veux tellement, je crois que tu ne peux même pas imaginer. Je n’ai jamais voulu ça, jamais. Parce que tu sais, toute ma vie… Enfin non, depuis ma Répartition à Gryffondor, surtout, je me suis toujours considérée comme une fille droite, juste, qui avait le sens de la morale. En réalité… En réalité je ne sais pas. Je ne sais rien. » déclara-t-elle avec un rire sarcastique. « Je n’arrive même pas à comprendre comment j’ai pu faire ça. Je veux dire, je n’y avais jamais pensé, ça ne m’avait jamais même effleuré l’esprit ! J’ai Jensen, et c’est ton Eliott et… Si c’était à refaire, je te jure que je préférerais sauter du haut de la tour de Dérébusor plutôt que de recommencer ! Je n’ai pas d’excuses, Charlotte, je sais. Oui, j’avais bu, sûrement plus que de raison. Oui, il y a toute cette histoire de mariage qui me prend la tête et… Et je ne sais pas, j’ai craqué, et j’ai bu. Beaucoup. Mais ce ne sont pas des excuses, parce que ce j’ai fait est… Ignoble, oui. Mais je suis tellement désolée, Charlie ! Et ça me tue de m’être disputée avec toi ! Je veux dire… Tu es ma meilleure amie, Charlie, depuis douze ans. Je n’ai jamais juré que par toi et par Jensen. » elle eut un nouveau rire, plus nostalgique. « Ça n’a été que vous depuis le début, tu vois ? Et te perdre… Je ne peux pas. Et je ne sais pas ce qui m’arrive, ce que j’ai, ce que je fais, mais… J’y arriverai pas, sans toi, Charlie. »

Elle se mordit la inférieure, s’arrêta quelques instants, puis finit par reprendre.

« Alors si tu veux que je m’en aille, si tu veux vraiment que je parte, ne plus me voir,  ne plus me parler et ne plus entendre parler de moi je… Je respecte ta décision. Mais… Si tu penses qu’il y ait une chance, même infime, je tout redevienne comme avant… Je t’en prie, dis le moi. »

Elle arrêta de parler pour de bon, et resta face à elle, les yeux plongés dans ceux de celle qui avait été sa meilleure amie. Et qui, elle l’espérait le resterait encore longtemps.


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Charlotte Meyer-Warlock
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Drapeau blanc [Charlie & Lilly] Icon_minitimeVen 12 Juil 2013 - 21:26
Oui, Jensen avait promis qu'il ne dirait rien mais visiblement, ses amis avaient du mal avec les promesses en ce moment. Au fond, elle savait très bien qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir de refuser de cacher quelque chose à sa fiancé sur le long terme. Mais honnêtement, Lilly n'était pas vraiment la personne qu'elle avait envie de voir en ce moment. A vrai dire, elle n'avait envie de voir personne à part Eliott, la seule personne inaccessible. Et si elle devait de nouveau faire face à Lilly un jour, elle n'avait pas envie que ce soit dans un moment tel que celui ci où elle était loin d'être bien. De plus, la blessure était encore vive et elle n'avait pas très envie de fouiller de ce coté en ce moment. Lilly n'aurait pas pu plus mal tomber. Elle devait s'en douter forcément, que ce n'était pas le moment. Mais tant pis, elle débarquait comme cela, sans prévenir. La seule chose positive étant qu'elle n'était - ou prétendait ne pas être  - pas là pour Eliott. Ne sois pas mauvaise, Charlotte, se morigéna-t-elle. Lilly n'était pas une menteuse, elle le savait très bien. Mais même si elle était là pour elle, elle n'avait pas envie de la voir, de l'entendre se justifier, s'excuser. Elle voulait juste être tranquille. Lilly ne pouvait même pas lui accorder cela ? Elle le lui devait bien.

- A ton avis ? répondit-elle en croisant ses bras sur sa poitrine quand Lilly lui demanda comment elle allait. Je m'apprêtais à aller faire un SPA là, puis un peu de shopping à Topshop. Ça va super, bien évidemment.

Tout était idéal, son petit ami était dans le coma suite à un accident de voiture alors qu'ils étaient en froid, elle s'était disputée avec la personne qu'elle considérait comme sa meilleure avant encore deux semaines auparavant mais à part ça, tout allait vraiment très bien, évidemment. Quelle question idiote. Elle recula pour s'appuyer contre le mur quand Lilly lui demanda de l'écouter, l'air fermé. Elle ne voulait pas l'écouter. Elle ne voulait pas entendre une litanie d'excuses, cela ne servirait à rien. En réalité, elle ne savait même pas ce qu'elle voulait. Elle ne voulait pas d'excuses, pas d'explications... Elle ne voulait plus rien de Lilly. Elle voulait juste que tout cela ne soit jamais arrivé. Et c'était malheureusement la seule chose qu'elle ne pouvait pas avoir. Elle cumulait en ce moment. Elle l'écouta attentivement, retenant plusieurs fois des remarques sarcastiques parce qu'elle savait très bien que cela serait de la méchanceté gratuite. Oui, Lilly était désolée et n'avait pas fait ça par malveillance, Charlotte l'avait bien compris après coup. Mais la douleur était là quand même, le sentiment de trahison aussi, la rancœur également. C'était bien joli, des mots, mais ça ne réparait rien. Cela ne changeait rien à ce qui avait pu se passer. La question était bien de savoir si elle voulait faire cet effort, essayer que les choses aillent mieux. Elle ne le savait pas elle-même, tout simplement parce qu'elle n'y avait pas pensé. Elle avait chassé Lilly de chez elle et de ses pensées, l'avait détestée pendant une semaine sans penser à l'après, puis il y avait eu l'accident d'Eliott et toute son attention s'était concentrée sur lui. Est-ce que les choses pouvaient redevenir comment avant ? Elle ne savait pas. Sûrement pas. Parce que ce serait toujours là, dans un coin, à la narguer. Est-ce qu'elle pouvait reparler à Lilly ? Elle ne savait pas non plus, elle n'y avait pas pensé, trop en colère. Est-ce qu'elles pouvaient rester liées ? Elle ne le savait toujours pas. C'était des choses que l'on ne décidait pas, c'était la vie qui faisait que.

- Je ne sais pas, avoua-t-elle en posant les yeux sur Lilly.

Lilly avait été franche et honnête, autant l'être en retour. De toute manière, au vu de la teneur de leur dernière conversation, ce n'était pas la peine de prendre des pincettes.

- Je n'ai plus confiance en toi. Je t'en veux. Qu'est-ce que tu veux que je te dises ? Que tout ira bien et qu'on peut tout effacer en un claquement de doigt ?

Charlotte secoua doucement la tête.

- Je ne sais pas, Lilly. Vraiment pas.

Le silence retomba sur le palier. Elle n'avait pas menti, elle ne savait vraiment pas. Peut-être qu'elle ressentirait le besoin de se rapprocher de nouveau de Lilly. Ou peut-être pas. Elle regrettait certains de ses mots, oui. Mais elle n'avait pas pardonné. Peut-être que cela viendrait sûrement avec le temps, quand sa colère s'apaiserait. Peut-être qu'à ce moment là, les choses pourraient redevenir comme avant. Elle avait passé une semaine entière à maudire Lilly et à se jurer que c'était terminé. Elle avait tout fait pour s'en convaincre, pour ne pas regretter, elle s'était persuadée qu'elle pourrait vivre sans Lilly, que oui, elles avaient été amies mais que les amitiés lâchaient avec le temps et la vie. Elle avait tellement tenté de s'en convaincre.

- Pourquoi tu n'en n'as pas parlé à Jensen ? demanda-t-elle soudainement.


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Lilly Callaghan
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Drapeau blanc [Charlie & Lilly] Icon_minitimeVen 2 Aoû 2013 - 17:44
Peut-être fallait-il encore du temps ? Peut-être fallait-il attendre que tout se tasse ? Ou peut-être devrait-elle simplement cesser tout contact ? Non. Non, elle ne pouvait pas, réalisa-t-elle. Elle ne voulait pas. D’ailleurs, cette pensée lui était insupportable. Elle était capable d’essayer, si Charlotte le lui demandait, mais elle n’y arriverait pas. Ce n’était pas n’importe qui. Ce n’était pas une amie rencontrée comme ça, par hasard, dans la rue. Ce n’était pas quelqu’un qu’elle voyait parfois, lorsqu’elles se croisaient. Non. C’était Charlotte, sa meilleure amie depuis douze ans. Charlotte qui connaissait toute sa vie, Charlotte chez qui elle avait passé de nombreuses vacances. Charlotte qui l’avait toujours soutenu. Et elle n’avait rien trouvé de mieux que de briser sa confiance. Elle venait de lui dire. Elle n’avait plus confiance en elle, elle lui en voulait. Comment pourrait-elle la convaincre de lui accorder sa confiance à nouveau ? Elle l’avait trahi, elle avait embrassé son petit-ami – embrasser son petit-ami, per Merlin ! Elle baissa les yeux. Elle avait honte d’elle. Oui, honte. Elle avait toujours assumé ses actes, pourtant, mais pas cette fois-ci. Pas cette fois-ci, parce que c’était trop gros, trop énorme, trop… Trop. Qu’il y avait trop de conséquences également, trop de gens blessés. Elle posa sur Charlotte un regard incertain, alors qu’elle lui avouait ne pas savoir s’il y avait une chance. Il fallait qu’il y en est une ! Qu’était-elle, sans sa meilleure amie ? La fiancée de Jensen, mais pas grand-chose d’autre. Elle se mordit la lèvre inférieure en ramenant une mèche blonde derrière son oreille.

« C’est à toi de décider, je ne m’imposerai pas. »

Parce que ce serait la pire chose à faire, parce qu’elle ne voulait pas être comme ça, parce qu’elle préférait le choix à Charlotte de rompre complètement leur amitié, plutôt que de vouloir s’imposer dans sa vie, et d’espérer chaque jour que tout redevienne comme avant. A vrai dire, c’était sa première réelle dispute avec Charlie. Parfois, elles se prenaient un peu la tête pour des broutilles, mais cela ne durait que quelques heures tout au plus. A Poudlard, c’était avec Charlotte que Lilly passait le plus clair de son temps, et avec Jensen. C’était elle qu’elle allait voir lorsqu’elle avait quelque chose à annoncer, elle chez qui elle venait se faire réconforter après une dispute avec Jensen, elle a qui elle disait tout, tout simplement. Alors ça faisait mal, ça faisait juste immensément mal, de penser que, si elle prenait la décision de rompre leur amitié, tout ça serait terminé. Pour toujours. Et elle savait bien, elle le savait d’avance, que personne ne pourrait jamais remplacer sa meilleure amie. Comment remplace-t-on celle qui nous a connus à onze ans, qui nous a vus grandir, mûrir, avec qui on a passé la moitié de sa vie ? C’est bien simple. On ne remplace pas.

« Je ne peux pas. » répondit-elle instantanément lorsqu’elle lui demanda pourquoi elle n’avait rien dit à Jensen. « Je ne peux pas lui dire. J’aime Jensen, Charlie, même si tu en doutes, après ça. Je l’aime vraiment. Je vais me marier, ça me fait complètement peur, mais mes sentiments pour lui n’ont pas changés. Ce baiser, c’était une erreur. Une énorme erreur.  J’ai peur qu’il ne me pardonne pas, si je lui dis. Il est tellement heureux, je ne veux pas lui briser tout ça. Je ne peux pas, je n’en ai pas envie. J’ai hésité à le faire, je déteste lui mentir, mais je ne peux pas lui dire. J’ai peur. J’ai eu peur, après notre conversation. »

Peur qu’il ne lui pardonne pas, peur de sa colère, peur de laisser s’enfuir huit ans de relation. Pour Charlie, c’était différent. Lui en parler n’avait même pas été un choix, c’avait été une évidence. Parce qu’elle voulait le faire, elle ne voulait pas qu’Eliott s’en charge. Parce qu’elle aurait vu son mensonge. Parce qu’elle n’aurait pas pu lui cacher quelque chose. Evidemment, elle n’aimait pas non plus mentir à Jensen, mais ce n’était pas pareil, encore une fois. Pas les mêmes relations. Pas la même ampleur, pas la même douleur.

« Crois-moi, Charlie, je n’ai jamais regretté un de mes actes autant que celui là. » déclara-t-elle d’une voix grave. Et venant de Lilly Callaghan, ça voulait dire beaucoup. « Jensen m’a dit que l’état d’Eliott est stable. Les médecins savent quand il va se réveiller ? » s’enquit-elle doucement, en s’appuyant contre le mur blanc de l’hôpital.


Au nom de tous nos camarades

Martyrisés et massacrés

Pour n’ avoir pas accepté l’ombre

Il nous faut drainer la colère

Et faire se lever le fer

Pour préserver l’image haute

Des innocents partout traqués

Et qui partout vont triompher.
- Eluard

Charlotte Meyer-Warlock
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Drapeau blanc [Charlie & Lilly] Icon_minitimeVen 6 Sep 2013 - 16:24
Que répondre à cela, à part qu'elle ne savait pas ? Charlotte avait toujours été une grande impulsive, elle le savait elle-même, c'était l'un de ses grands défauts. A chaque début d'année, au Nouvel An, elle prenait de bonnes résolutions, comme beaucoup de personnes dans le monde. Être moins impulsive étant souvent en tête de liste. Ainsi que faire du sport tous les jours, en plus de ses huit kilomètres du samedi, rencontrer de nouvelles personnes, passer moins de temps au bureau... Des choses qu'elles ne tenaient jamais mais chaque année, elle pensait que cela allait être différent et elle réessayait quand même. Et cette fois-ci, elle avait l'occasion de ne pas être impulsive, de réfléchir avant de prendre une décision et elle allait le faire. Elle n'allait rien dire à Lilly pour le moment et ne pas prendre de décision hâtive et ne rien dire maintenant. Elle allait laisser faire le temps, les choses et prendre une décision à tête et à cœur reposé, peser le pour et le contre et prendre une décision qu'elle ne regretterait pas. Ou au moins, elle ne regretterait pas la manière dont elle l'avait prise. C'est-à-dire pas en plein milieu d'un pallier de l'étage d'un hôpital, alors qu'elle était encore chamboulée par ce qui arrivait à Eliott. Ce qui avait pu se passer entre Lilly et lui était passé en arrière-plan avec cet accident et elle n'avait pas envie d'y repenser maintenant. Surtout que ce qu'il lui restait sur le cœur, vis à vis de Lilly, ce n'était pas tant le baiser - quoique, elle ne supportait pas cette image - mais la trahison que c'était. Elle avait une confiance aveugle en Lilly, elle aurait pu tout lui dire sans hésiter, lui confier n'importe quand. Elle n'aurait jamais pensé que Lilly puisse lui faire du mal ou quoi que ce soit qui la blesse, parce que c'était Lilly, elle était comme sa sœur. Elles se connaissent depuis des années et n'avaient pas eu une amitié tumultueuse comme dans les grands romans, les choses avaient toujours simples entre elles, il n'y avait jamais eu aucune hésitation ou autre chose, elle savait qu'elle pouvait tout lui dire, tout faire avec elle sans qu'elle ne juge jamais et qu'elle serait toujours là pour elle, quoi qu'il arrive. C'était une certitude, le genre de certitudes sur lesquelles on se base pour construire plein de choses. Et voilà qu'elle se rendait compte qu'elle s'était trompé en partie. Une haute trahison aurait fait le même effet même si elle devait bien avouer que le fait qu'elle soit amoureuse d'Eliott avait considérablement augmenté sa colère.

- Merci, répondit-elle simplement lorsque Lilly affirma qu'elle ne s'imposerait pas.

Elle observa attentivement Lilly lorsque celle-ci essaya d'expliquer pourquoi elle n'avait rien dit à Jensen. Elle observa les traits de son visage, les gestes de ses mains, la position de ses pieds, le balancement de son corps... Tout ce qu'elle pouvait savoir du langage corporel, grâce à Stormborn. Parce que sa confiance en elle était sérieusement ébranlée, même si elle pouvait lui reconnaître le mérite - après coup - d'être venue la trouver pour lui dire la vérité. Chose qu'elle avait ensuite reproché à Eliott, que lui ne soit pas venu et soit tranquillement dans son appartement à ce moment-là. Mais qu'est-ce qu'elle aurait préféré ? Qu'Eliott vienne et pas Lilly ? Non plus, car elle aurait pensé que son amie cherchait à dissimuler ce qui avait pu arriver, de peur de sa réaction. Ce qui aurait été une chose censée quand on y pensait. Aurait-elle préféré qu'ils viennent ensemble ? Au moins, elle n'aurait pu reprocher à aucun d'avoir essayé de lui cacher ce qui avait pu se passer entre eux. Mais cela faisait tellement... couple, de venir parler ensemble. Quand on y pensait bien, elle aurait tout simplement préféré que rien n'arrive jamais et que rien ne change jamais. Lilly avait Jensen. Lilly avait toujours eu Jensen. Lorsqu'elles étaient jeunes et avaient commencé à s'intéresser aux garçons, c'était vers Jensen que Charlotte s'était tourné. Parce qu'ils étaient amis, parce qu'il était gentil. Lilly, elle, ne regardait pas Jensen, pas encore. Elle regardait les autres garçons, les plus âgés, et les rebelles de l'école. Et elle avait plu la première, aussi. Charlotte avait longtemps été la gentille Charlotte, la bonne copine, la bonne amie, tout le monde le lui disait. Tandis que Lilly faisait tellement plus grande, plus assurée et c'est sur elle que les regards de garçons se posaient. Oh, c'était vrai, Lilly était plus confiante qu'elle à l'école, Charlotte était plus en retrait, toujours là pour les autres mais pas sur le devant de la scène. Elle avait dû encore attendre un an avant d'être remarquée par la gente masculine. Mais pas par Jensen, pour qui elle avait le béguin à l'époque. Parce qu'évidemment, il avait choisi Lilly. Entre la fougueuse Lilly Callaghan, si emportée, si assurée, à la fois décriée et admirée et la douce et petite Charlotte Meyer, la bonne amie qui essuyait les larmes et à qui on pouvait-tout dire, le choix était évident. Elle ne ressentait plus rien pour Jensen depuis des années et des années évidemment mais ce choix avait été un sacré coup à son égo d'adolescente. Et elle ne savait pas pourquoi mais cette histoire de baiser l'avait renvoyée à cette époque, où elle était dans l'ombre de Lilly, où Lilly avait tous les regards et elle, rien. Parce que même si elle avait pris de l'assurance depuis, elle savait que Lilly était toujours plus désirable, plaisait toujours plus, attirait toujours plus le regard que la sage petite Charlotte. C'était un mythe vieux comme le monde. Et voir qu'Eliott aussi succombait à Lilly et bien... Ce n'était pas quelque chose de facile à reconnaître.

- Non, les médecins ne savent rien, répondit-elle en posant les yeux sur le fin bracelet en argent qui ornait son poignet. C'était un cadeau d'Eliott pour son anniversaire en mai. Il peut se réveiller demain, la semaine prochaine, dans trois mois, dans un an, dans dix ans. Ou jamais.

Elle s'efforça d'éloigner ce genre de pensées de son esprit. Eliott se réveillerait. Et pas dans dix ans. Il n'avait que vingt-deux ans, il ne pouvait pas rater dix ans de sa vie. Et qu'est-ce qui se passerait, s'il restait dans le coma pendant dix ans ? Qu'est-ce qu'elle ferait de sa vie, sans lui ? Elle ferma les yeux un instant avant de les rouvrir. Elle refusait de penser à cela maintenant. De toute manière, elle y penserait forcément ce soir, tout seule allongée dans le noir, Peanut à coté d'elle. C'était un vieux réflexe qui datait de son arrivée à Poudlard. Son chat dormait paisiblement à coté d'elle, ronronnant, et cela finissait par l'apaiser afin qu'elle puisse dormir. D'habitude, elle dormait dans les bras d'Eliott, la tête sur son torse et blottie contre lui. Sa respiration finissait par se calquer sur la sienne et elle s'endormait tranquillement, pour se réveiller dans la même position. Elle éloigna encore une fois ce genre de pensées de son esprit. Elle ne voulait pas penser à cela.

- C'était la première fois ? Pas Eliott et toi, je veux dire. Enfin j'espère que si, c'était la première et la dernière fois. Mais que tu t'éloignais de Jensen ?

Que tu le trompais.


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Lilly Callaghan
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Drapeau blanc [Charlie & Lilly] Icon_minitimeLun 21 Oct 2013 - 15:08
Elle ne se le pardonnerait pas, si Eliott ne se réveillait jamais, songea Lilly alors que cette hypothèse prenait de plus en plus d’ampleur dans son esprit. Elle ne se pardonnerait pas, pas plus que Charlotte lui pardonnerait.  Il n’avait que vingt-deux ans, par Merlin ! Sûrement pas l’âge de succomber à la mort. Il allait se réveiller, de toute façon, se morigéna-t-elle. Et pas dans dix ans, ni dans vingt-ans, mais bientôt. Parce qu’elle ne supportait pas de voir Charlotte dans cet état, parce que la seule chose dont elle avait envie était de la prendre dans ses bras, mais qu’elle savait pertinemment que cette étreinte ne serait pas la bienvenue, pas dans un moment pareil. Pourquoi est-ce qu’elle avait embrassé Eliott ? Pourquoi le copain de sa meilleure amie ? Par Merlin – par toutes les divinités sorcières qu’elle ne connaissait pas – pourquoi ? Elle n’avait jamais été attirée par lui. Oh, elle avait pu décréter qu’il était plutôt pas mal, lorsqu’ils étaient en septième année, mais ça s’arrêtait là. Elle avait Jensen, de toute façon, à cette époque. Elle avait toujours eu Jensen, n’avait jamais eu besoin de se tourner vers d’autres hommes. Chose qui avait changé ces derniers temps. Il y avait eu ce baiser avec Eliott, puis ces nuits avec Adonis.

Elle chassa ce dernier de son esprit, et reporta son attention sur Charlotte, incapable de trouver la moindre chose à dire. Elle avait déjà tout dit, et ce n’était plus à elle de prendre la décision de ce qu’il adviendrait. Elle allait proposer à Charlie de la laisser seule, lorsque cette dernière lui posa une question qui la déstabilisa particulièrement. Est-ce que c’était la première fois qu’elle s’éloignait de Jensen ? Oui, assurément. Mais ça n’avait pas été la seule fois, ni la dernière. Elle inspira profondément, leva le regard pour le vriller dans celui de Charlotte. Elle la dévisagea quelques instants, avant de croiser les bras sur sa poitrine.

« C’était la première fois que je trompais Jensen, oui. » murmura-t-elle.

Et ce n’était pas un mensonge. C’était réellement la première fois qu’elle le trompait, puisque cette pensée ne lui avait pas traversé l’esprit auparavant. Elle soutint longuement le regard de Charlotte, consciente que le moindre geste suspect la trahirait. Et comment confier à sa meilleure amie qu’elle avait trompé son fiancé avec Adonis Greengrass ? Surtout si ledit fiancé était également le meilleur ami de Charlotte. Non, elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait décidemment pas. Inconsciemment, elle se mit à triturer la manche de sa veste, mal à l’aise avec cette conversation.

Sa relation avec Charlotte avait toujours compté pour elle, plus que beaucoup d’autres. Et si elle ne trouvait pas la force de lui pardonner, Lilly ne savait réellement pas comment elle, elle trouverait la force d’avancer. Non, elle devait lui pardonner. Tout pouvait s’oublier, n’est-ce pas ? Le temps atténuerait la souffrance, le sentiment de trahison, et tout pourrait redevenir comme avant, comme avant cette stupide histoire. Parce qu’on ne pouvait pas oublier tant d’années d’amitié, n’est-ce pas ?

RP terminé


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Martyrisés et massacrés

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Il nous faut drainer la colère

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