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La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam]

Gillian Forest-Whitaker
Gillian Forest-WhitakerTroisième année
Messages : 416
Profil Académie Waverly
La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] Icon_minitimeSam 22 Juin 2013 - 18:17
25 juin 2007
 
C'était fini. C'était vraiment fini. Dans moins d'une semaine, ils rentraient chez eux. L'année prochaine, ils seraient des "anciens", et ils observeraient de nouveaux enfants, parfois amusés, parfois terrifiés, passer par toutes les étapes qu'ils avaient eux-mêmes vécu. C'était étrange, comme sentiment.
Alors, avec un petit groupe de Poufsouffles, ils avaient décidé de faire un ultime cache-cache, dans tout le château. Jeremy était celui qui les cherchait, et les cinq autres gamins s'étaient éparpillés aussitôt, courant dans les couloirs. De toute manière, plus personne ne pouvait les mettre en retenue, et la plupart des enseignants et des préfets étaient beaucoup plus conciliants avec la fin de l'année.
Elle avait fait un bout de chemin avec Kathrina, avant que son amie ne bifurque brusquement vers la droite, tandis qu'elle continuait vers les escaliers. Jeremy allait s'amuser, à tous les chercher. Entre Paul qui était parti vers les sous-sols, Celia qui avait foncé vers leur salle commune, Kathrina dans les étages intermédiaires et elle qui continuait à monter, il en avait pour un moment.
Elle était heureuse. Elle avait retrouvé son meilleur ami, à la suite d'une longue discussion que Kathrina, excédée, leur avait imposée environ une semaine auparavant. Elle était avec ses amis. Elle avait fini ses examens, qu'elle pensait avoir relativement bien réussi, en comparaison à ce qu'elle faisait habituellement. Alors tout était bien. Il fallait apprécier le moment présent, ne pas se concentrer sur les mauvais aspects.
Ne pas penser qu'Irving et Mams partaient dans à peine deux semaines. Ne pas penser qu'elle ne savait pas comment leur petit groupe se reformerait à Sheffield, comment Megan et Eliott aurait évolué durant toute cette période qu'ils avaient passé loin les uns des autres. Ne pas penser qu'elle ne savait absolument pas ce qu'elle allait trouver en rentrant chez elle.
Il fallait se concentrer sur la course, sur Poudlard tout autour d'elle, sur ses amis qu'elle savait en-dessous d'elle. Sur le fait que les Poufsouffles étaient extrêmement bien placés pour gagner la coupe. Sur le soleil qui brillait dehors.
C'était tout ce qui importait, pour le moment.
 
Elle se plaqua contre un mur, interrompant sa course, lorsqu'elle entendit la voix haut perchée de Jane Mason résonner dans le couloir voisin. La jeune fille était peut-être une Poufsouffle, mais elle était extrêmement consciencieuse et n'hésiterais pas une seconde à lui faire perdre du temps en la grondant pour avoir couru dans les couloirs et donc avoir démenti le sérieux et la crédibilité de leur maison. Ou quelque chose comme ça. Il fallait l'avouer, Gillian décrochait très vite lorsque les préfets ou les plus grands en général partaient dans de grands monologues pour lui expliquer le pourquoi du comment de leur sanction.
La seule préfète qu'elle aimait bien, c'était Elie Southwood. Lorsque c'était elle qui l'arrêtait, elle ne le disputait jamais. Elle discutait avec elle, et chacune faisait valoir son point de vue. Elle avait une réputation de bonne poire, Elie, parce qu'elle n'aimait pas punir les élèves. Gillian n'était pas d'accord. Elle n'était pas bête, juste très compréhensive. Elle ne paraissait jamais trop pressée, et elle ne refusait jamais la discussion. Mais elle partait l'année prochaine. Une préfète pareille, on n'en rencontrait qu'une. Elle allait lui manquer.
 
Elle sortit sa tête, vérifiant que Jane était hors de vue avant de recommencer à courir. Elle savait que dans les étages, il y avait une petite salle, dont la porte était difficilement décelable, et que peu de personnes connaissaient. Avec un peu de chance, Jeremy n'en faisait pas partie, et la victoire lui était à ce moment-là complètement assurée.
 
Elle ralentit, offrant un sourire crispé au professeur Dérébusor qui passait dans l'autre sens, maugréant à voix basse. Heureusement qu'il partait à la retraite, elle ne savait pas du tout comment elle aurait fait pour le supporter encore six ans. Il lui jeta un regard noir, mais rien de plus. Il se faisait vieux. Habituellement, elle en aurait eu pour dix minutes d'invectives, à être prise à courir dans les couloirs. Ou alors, c'était l'euphorie de la fin d'année… Quoique, ça faisait encore plus peur dit comme ça. Ce n'était pas possible d'associer le professeur Dérébusor avec l'adjectif euphorique. Jamais. Ce n'était vraiment pas bon pour sa santé mentale.
 
Elle continua à courir, atteignant la porte. La fillette attrapa la poignée, la tourna, secouant légèrement la porte. Fermée. Elle soupira un bon coup, attrapant sa baguette dans une des poches de sa robe de sorcière.
D'une voix claire, elle énonça:
 
" Alohomora. "
 
Un léger cliquetis lui indiqua que la porte était déverouillée. Elle eut un sourire. Gillian avait toujours eut des problèmes pour apprendre la théorie, de manière générale, mais c'était tout de même utile. Celui-là, elle l'avait maîtrisé extrêmement vite, parce qu'elle avait décidé, pour une fois, de bien potasser. Cela lui avait pris du temps, mais le résultat valait la peine.
Elle poussa la porte… et s'immobilisa aussi sec.
 
Deux grands. Elle les connaissait de vue seulement, elle les avaient souvent vu dans la salle commune. Le brun, c'était Théo Nott. Le châtain, c'était Samaël Smith. Elle savait qu'ils étaient meilleurs amis. Mais les meilleurs amis, ça ne s'embrasse pas dans des salles cachées comme si plus rien d'autre n'existait dans le monde, non?
Elle resta figée sur place durant quelques secondes, incapable de parler, de bouger, de manifester sa présence d'une manière ou d'une autre.
Ce ne fut que lorsqu'ils se séparèrent légèrement qu'elle retrouva l'usage de ses cordes vocales:
 
" Qu'est-ce que vous fabriquez dans un placard? "
 
C'était bête, comme question. Elle l'avait bien vu, ce qu'ils faisaient. Mais… pourquoi? Elle savait qu'ils n'étaient pas les seuls gays de l'école. Tout le monde avait entendu parler de Sean Fitcher, chez Serdaigle, ou d'Ashley Reynolds chez les Gryffondors. Même s'ils avaient parfois des remarques, ils ne semblaient pas avoir trop de problème. Alors pourquoi ces deux-là se cachaient-ils?
Samaël Smith
Samaël SmithAncien personnage
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La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] Icon_minitimeLun 24 Juin 2013 - 0:19
Les ASPICs étaient passés, la fin de Poudlard était plus proche que jamais et il était heureux, la réconciliation avec Théo à la soirée de fin d'année venait parfaire sa satisfaction de quitter enfin l'école. Il était prêt à prendre son envol, partir de Poudlard après huit ans à apprendre de nouvelles choses, à partager son dortoir avec des garçons qui étaient progressivement devenus ses amis puis un peu plus en ce qui concernait Théo. Il avait appris à s'accepter puis, il avait trouvé l'amour, plus d'une fois, avait cru à chaque fois que c'était la bonne personne mais avec Théo s'était différent, c'était plus profond, plus intense qu'avec Olivia, plus passionné qu'avec Zacharias, c'était tout simplement magique.

Il ne s'était pas attendu à ce que Théo lui pardonne mais il fallait croire qu'ils s'aimaient suffisamment pour mettre de côté des problèmes qui n'en étaient pas vraiment. Théo n'était pas prêt et voulait attendre ? Sam prendrait son mal en patiente et attendrait, il se montrerait compréhensif et le soutiendrait comme il l'avait promis comme devait le faire un vrai petit-ami. Il voulait néanmoins rattraper les deux semaines qu'ils avaient passé à ne plus se parler, il avait donc profité du temps libre qu'ils avaient pour passer tout son temps avec son amant et il avait une idée bien précise de comment occuper ce temps libre.

Il avait donc entraîné Théo dans un placard inoccupé qu'il avait pris soin de verrouiller avant de se tourner vers son petit-ami et de l'embrasser passionnément. Il commençait à défaire sa cravate lorsqu'il entendit un léger cliquetis et qu'une petite voix leur demanda ce qu'ils faisaient dans un placard. Samaël s'éloigna précipitamment de Théo, du moins il s'éloigna autant que lui permettait l'étroitesse du lieu et fit face à l'origine de la voix.

Il reconnut Gillian Forest-Whitaker, il lui adressa alors un sourire un peu gêné sans trop savoir ce qu'il pourrait bien lui dire. C'était une situation légèrement embarrassante, surtout pour Théo en fait, puisqu'il ne voulait pas que leur secret soit découvert tout de suite et Gillian était la troisième personne à les surprendre. Heureusement que le départ était pour bientôt, à ce rythme toute l'école serait bientôt au courant.

"Salut Gillian. Qu'est-ce que tu fais là toute seule ? Tu avais besoin d'un balai pour nettoyer une bêtise ? Silverster t'as envoyé pour récupérer quelque chose ? Euh... je sais pas ce que tu as vu mais euh... c'est pas ce que tu crois."

Il se serait donné des gifles, niveau crédibilité, il repasserait. Et il savait parfaitement ce que Gillian avait vu, elle l'avait vu embrassant Théo Nott. Et ce n'était vraiment pas bon pour le secret. Il espérait sincèrement que son petit-ami saurait gérer ça mieux que lui, comme avec Sean et Ashley.



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Théo Nott
Théo NottBibliothécaire
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La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] Icon_minitimeLun 24 Juin 2013 - 23:50
Les derniers jours de l'année scolaire s'écoulaient paisiblement pour Théo, qui s'était enfin remis de la soirée de fin d'année, particulièrement mouvementée. Un peu euphorique depuis sa réconciliation avec Samaël, il profitait autant que possible du jeune homme avant les vacances et ils étaient pour ainsi dire inséparables. Le fait de ne pas pouvoir témoigner son affection à son petit-ami en public ne lui pesait pas particulièrement, car ses sentiments pour lui reposaient sur bien d'autres choses qu'une simple attirance physique, à commencer par une longue relation d'amitié. Malgré tout, si les sujets de discussion ne manquaient pas après tout ce temps à s'ignorer ou à lire des manuels indigents pour les ASPIC, Théo ne fit pas mine de protester quand Samaël fit mine de l'entraîner dans un coin sombre. C'était peut-être parce qu'ils en étaient encore au stade de la découverte dans leur relation, ou c'était peut-être normal pour deux garçons de leur âge, il ne le savait pas, mais Théo ne se lassait pas de ces moments d'intimité. Alors tout coin reclus était bon pour retrouver son amant, même un obscur placard à balai... Sentant les lèvres de Sam capturer les siennes avec passion, il s'abandonna à l'instant sans s'inquiéter de rien, jusqu'au moment où une petite voix féminine se fit entendre. Comme électrocuté, Théo s'éloigna le plus possible de Samaël qui faisait de même de son côté, avant de poser un regard effaré sur l'intruse.

Gillian Forest-Whitaker, première année, lui souffla son cerveau tandis qu'il tournait un visage atterré vers Sam. N'avaient-ils pas fermé la porte ? Il était sur d'avoir vu Sam la verrouiller, et ensuite il avait pensé qu'il fallait lancer un sort en plus et...et il avait été distrait, et il avait oublié. Théo était trop occupé à se maudire intérieurement et à se donner des baffes mentales pour réagir, contrairement à Samaël. Son petit-ami prit les choses en main avec un tact et une crédibilité telle que Théo ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel avec exaspération. La situation serait presque comique si elle n'était pas si grave, songea-t-il en sentant le coin de ses lèvres frémir. Sam était mignon, à vouloir garder le secret pour lui, mais il y avait un moment où il fallait arrêter de nier l'évidence. A moins d'inventer une histoire complètement tordue et peu crédible, il n'y avait aucune chance pour que Gillian ne comprenne pas ce qu'elle avait vu. Elle avait onze ans, certes elle était jeune mais elle n'était pas stupide...

Peu désireux de rester dans cette situation compromettante plus longtemps, Théo sortit du placard et invita Samaël à en faire de même d'un regard appuyé, avant de reporter son attention sur Gillian. Voyons, que savait-il d'elle ? Pas grand chose, malheureusement, rien qui ne lui permettait d'affirmer qu'elle garderait leur secret ou le répandrait. Il lui semblait bien l'avoir aperçu une fois ou deux en compagnie de la petite Scavo, mais il espérait fortement que sa mémoire lui jouait des tours... Le point positif était que Gillian n'avait pas l'air complètement traumatisée par ce qu'elle avait vu, bien qu'extrêmement surprise, mais il se trompait peut-être. Heureusement qu'elle était arrivée maintenant mais pas plus tard, songea-t-il avec effroi, envahi par une peur rétrospective. Il était vraiment temps que l'année se termine, avant que la totalité de l'école ne finisse par les surprendre dans une position plus ou moins compromettante... De toute façon, Théo détestait tellement cela qu'il était hors de question qu'il se remette dans une situation pareille avant la fin de la semaine et leur départ. Ils avaient eu de la chance pour l'instant mais il n'en serait pas toujours ainsi...

"Je suis désolé que tu sois tombée sur nous, on aurait du mieux verrouiller la porte", commença-t-il d'un ton penaud, avant d'ajouter précipitamment : "ou ne pas se trouver là du tout. Ce qu'il se passe, c'est que Sam et moi, comme tu l'auras surement compris, nous sommes ensemble. On forme un couple."

Théo l'interrogea du regard pour savoir si l'idée ne lui paraissait pas trop inconcevable, puis continua :

"Le problème, c'est que ça doit rester un secret. Si certaines personnes de mon entourage, et en particulier de ma famille, venaient à être au courant, ça pourrait causer de gros problèmes. Je suis issu d'une famille de sang-pur, et dans mon milieu, ce n'est pas du tout autorisé de sortir avec un garçon... quand on est un garçon... enfin, tu vois...alors du coup on se cache pour...pour... enfin quand on veut... eh bien, s'embrasser."

Sentant le sang lui monter au visage, Théo lança un regard hautement embarrassé à Samaël. Aborder ce sujet était déjà suffisamment gênant et difficile avec Artémis, Sean ou Ashley. Le faire avec une jeune adolescente qu'il connaissait à peine relevait du domaine du cauchemar...

"Tu crois que tu peux garder ce secret ?", conclut-il en un souffle, suspendu à ses lèvres. Si elle disait non... Que pourraient-ils bien y faire ?
Gillian Forest-Whitaker
Gillian Forest-WhitakerTroisième année
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La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] Icon_minitimeMer 26 Juin 2013 - 12:05
Elle resta là, les bras ballants, tandis que les deux garçons s'éloignaient le plus vite et le plus loin possible l'un de l'autre… Enfin, autant que leur permettait l'espace exiguë du placard le leur permettait.
Son regard passait successivement de l'un à l'autre, ne comprenant et ne réalisant pas entièrement ce qui venait de se passer sous ses yeux. Ce qui était à peu près sûr, par contre, c'était qu'Aby aurait tué pour être à sa place. Et que pour eux, c'était sans doute beaucoup mieux qu'elle ne l'ait pas été, à sa place.
Ils paraissaient tous les deux complètement catastrophés. Si la situation n'avait pas été ce qu'elle était, ça aurait même pu être drôle : deux grands de septième année bis réduits au silence et à la peur par une gamine de douze ans. Mais Gillian ne fit même pas attention au comique de la situation. Elle était beaucoup trop occupée à essayer d'analyser de manière logique ce qu'elle venait de voir.
Donc. Si on remettait les choses en face, Samaël et Théo s'embrassant dans un placard, ça impliquait qu'ils soient en couple. Et vu qu'elle n'en avait absolument pas entendu parler, que le placard était là, c'étaient qu'ils ne voulaient pas que ça se sache.
 
Alors quand Sam prit la parole, elle prit beaucoup sur elle pour ne pas éclater de rire. Oui, oui, elle était prête à le croire, ce n'était pas ce qu'elle croyait. Parfaitement. Il était très, très crédible.
 
" Au fait… je jouais à cache-cache, dit-elle d'un air gêné. Et je te crois quand tu dis que c'est pas ce que je crois, mais à ce moment-là… c'est quoi? "
 
Et visiblement, Théo pensait la même chose qu'elle, que nier l'évidence lorsqu'on l'avait eu devant les yeux ne servaient pas à grand-chose, à en juger par son roulement d'yeux excédé avant qu'il ne sorte du placard, préférant visiblement parler de ça à la lumière. Il avait toujours l'air horriblement gêné, mais il avait visiblement l'air décidé à lui offrir quelque chose de mieux que l'explication magique de Samaël, qui en plus d'être boiteuse ne voulait rien dire.
Il commença par s'excuser, ce que la fillette ne comprit pas. C'était plutôt à elle d'être désolée, c'était elle qui avait forcé la porte alors qu'elle aurait très bien pu aller se cacher ailleurs. La porte était fermée, elle n'avait strictement aucune raison de la forcer, elle aurait pu se douter… au fait, non. Elle n'aurait pas pu se douter de quelque chose.
 
Elle croisa ses bras sur sa poitrine, levant ses yeux bleus pour les planter dans ceux du jeune homme. Elle n'était plutôt grande pour son âge, mais il la dépassait encore de bien trente centimètres, et elle ne savait jamais tellement comment se comporter avec les plus âgés, durant le début de leurs conversations. A la fin, elle finissait toujours par reprendre sa manière de parler habituelle, mais elle était toujours un peu gênée.
Surtout face à Théo, qui semblait perdre un peu ses moyens en lui expliquant la situation.
 
" Je ne dirais rien si vous ne voulez pas… mais… Si vous vous aimez, il est où le problème? "
 
Les familles de Sang-pur et leurs coutumes, leurs intolérances pour beaucoup d'entre elles avaient toujours été un grand mystère pour la fillette. Sans doute également parce que les deux seuls Sang-purs qu'elle fréquentaient étaient Kathrina et Ahren, et qu'elle avait à ce moment-là la représentation des deux extrêmes: la tolérance et la joie, tandis que le jumeau était au premier abord complètement l'inverse.
 

" Je veux dire… vous n'êtes pas les premiers, alors pourquoi faut-il absolument leur cacher? "
Samaël Smith
Samaël SmithAncien personnage
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La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] Icon_minitimeMer 26 Juin 2013 - 18:25
Ding Dong ! Samaël se déplia lentement pour se lever de son fauteuil confortable pour aller ouvrir la porte dont le carillon venait de retentir. Ses rhumatismes le faisaient de plus en plus souffrir mais c'était un plaisir à chaque fois de recevoir ses petits enfants et arrières petits-enfants. Il aperçut la petite bouille friponne de Gawain aux côtés de sa mère, son visage aborda un sourire alors que sa fille s'avançait pour l'embrasser, le petit chenapan lui sauta alors au coup.

"Aoutch ! Attention fripouille papy n'est plus tout jeune."  

Il esquissa néanmoins un léger sourire avec un clin d'oeil à son petit-fils alors qu'il se dirigeait en courant vers ses cousins et cousines déjà installés sur le tapis moelleux du salon, le perse, celui qui était installé devant la cheminée. Il retourna alors lentement à sa place sous le regard légèrement inquiet de sa fille qui visiblement semblait beaucoup trop s'inquiéter à son sujet. Il lui lança un sourire rassurant avant de faire face à sa petite troupe de petits garnements.

"Alors où en étais-je ?"

"Tu en étais au moment où Papy Théo et toi vous vous faisiez des bisous dans le placard à balai et là paf une première année vous à surpris."

Il entendit quelques rires parmi les petits, hi hi, ha ha, lui même esquissa un sourire amusé alors qu'il tentait tant bien que mal de rassembler ses souvenirs. Il avait de plus en plus de mal à se souvenir de ses jeunes années, les souvenirs se faisaient fuyant, il savait bien pourquoi sa fille la regardait avec autant d'inquiétude dans le regard, il avait légèrement oublié de fermer le robinet d'eau lorsqu'elle l'avait invité chez elle pour venir voir son nouveau potager. Mais ce n'était rien qu'un petit oubli de rien du tout, du moins c'était ce qu'il essayait de faire croire. Les Médicomages avaient été très clair mais tant qu'il pouvait raconter des histoires à ses petits et arrières petits enfants, il n'y avait rien d'inquiétant n'est-ce pas ?

"Ah oui c'est ça. Merci Kim. Donc, je disais que la petite euh... je ne sais plus son nom mais ce n'est pas bien grave a remis en question mon explication plus que crédible. A l'époque, on ne pouvait pas dire que nous étions ensemble, les gens n'étaient pas aussi tolérant que maintenant alors avouer la vérité même si l'évidence crevait les yeux n'aurait pas aidé. Mais bon là, il fallait croire qu'on était vraiment trop compromis parce que papy Théo, comme d'habitude a sauvé la situation."

"C'est le meilleur papy Théo", hurla l'un des bambins en sautant sur son cousin.

"Han nan, papy Sam avait raison de vouloir protéger le secret, j'aurais fait pareil d'abord"

"Gnagnagna"

"Chut, on se calme les enfants, papy raconte l'histoire."

Tic-Tac, l'horloge du salon annonçait 16h, il reporta alors son attention sur son auditoire, un nouveau sourire aux lèvres.

"Humfff, bien je me suis encore perdu dans mon histoire. Oh, non c'est bon. Donc, la petite était très perspicace pour son âge puisqu'elle nous demanda pourquoi on se cachait si on était amoureux. Surtout que nous n'étions pas les premiers garçons à être amoureux mais nous n'étions pas non plus très nombreux. Nous étions deux couples je crois à l'époque, pas de quoi créer une révolution. Alors, je lui ai expliqué que nous nous cachions parce que nos familles n'était pas aussi tolérante qu'elle. Beaucoup de personnes ne voyaient pas d'un bon œil que deux garçons soient amoureux. Et, je lui ai aussi dit que nous n'étions pas encore prêt à dévoiler notre amour aux autres. Que nous voulions le garder pour nous encore un petit peu."

"Atchoum ! Mais alors la petite fille, elle a dit quoi ? Elle a gardé le secret ?"

"Arf... voilà une bonne question que... dont...."

"Papa ? Ça va ?"

Samaël leva la tête vers sa fille, il ne se souvenait plus de la fin, un trou de mémoire, il était incapable de raconter la suite, son état était bel et bien en train de se dégrader, peut-être devrait-il en parler à Théo. Il ne voulait pas inquiéter ses proches mais la maladie était bien là, il ne pourrait bientôt plus la cacher et même s'il voulait profiter de ses derniers moments de lucidité sans voir l'inquiétude dans les yeux de ceux qu'il aimait, il ne pouvait pas non plus garder ça pour lui parce que bientôt, il ne s'en souviendrait plus.

"Oui oui ça va. Je garde le suspens pour la prochaine fois, les enfants. La suite au prochain épisode."

"Pffff mais non pas la prochaine fois, s'il te plaît papy."

"Désolé les enfants, papy est fatigué. Allez donc jouer dehors, il fait beau."

Il les vit se lever pour partir jouer dans le jardin laissant entendre un petit groupe jouant aux cow-boys lançant des "pan-pan" tandis que leurs adversaires, les indiens criaient "ouh ouh ouh". Quelqu'un proposa alors un Quidditch qui fut acclamé par quelques "youpi". Le vieil homme esquissa un sourire et se leva difficilement de son fauteuil, les années ne l'avaient visiblement pas gâter. Il s'approcha un peu trop prêt du meuble et entendit un "Cling" et un "Boum", il se baissa donc pour ramasser la clé et le livre qu'il venait de faire tomber pour les remettre à leur place et se dirigea lentement vers la bibliothèque pour retrouver Théo.

Il resta un instant dans l'angle de la porte à l'observer lire, essayant de se remémorer tous les beaux instants qu'ils avaient vécu ensemble, du moins ceux dont il arrivait à se souvenir. Il s'avança dans la pièce le plus rapidement que lui permettait son corps usé par les années. Il se mit alors face à son mari, un léger sourire aux lèvres mais il prit alors un air plus sérieux. Il avait pris sa décision, il devait lui dire.

"Théo ? Il faut que je te dise quelque chose. Je suis malade... Je ne voulais pas t'en parler avant pour ne pas t'inquiéter mais.... maintenant, je crois que c'est le bon moment, avant que ça devienne trop important et que je ne puisse plus. J'ai la maladie d'Alzheimer."



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Théo Nott
Théo NottBibliothécaire
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La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] Icon_minitimeMer 26 Juin 2013 - 22:43
Un cri enfantin parvint aux oreilles de Théo qui se perdit dans sa lecture et tendit l'oreille. Curieux de savoir en quoi Papy Théo était le meilleur, le vieil homme posa son ouvrage sur le bras de son fauteuil et s'en extirpa en poussant un grognement. Son genou le faisait toujours autant souffrir, malgré ce que lui racontait cet imbécile de chirurgien moldu. Soit disant qu'il était guéri ! Enfin, c'était toujours mieux que les médicomages qui, eux, ne voyaient même pas d'où venait le problème. Parvenu dans l’entrebâillement de la porte, il s'immobilisa et posa un regard attendri sur la scène qui se déroulait devant ses yeux. Samaël était entouré de leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, et racontait une anecdote qu'il n'eut aucun mal à identifier. Comment aurait-il pu oublier cette époque si étrange, la fin de sa dernière année à Poudlard et tous les évènements qui s'y étaient déroulés ? C'était à ce moment que sa vie avait pris un véritable tournant, et que tout avait changé. Il s'était souvent demandé à quoi aurait ressemblé sa vie s'il avait fais des choix différents à cette époque, une question qui resterait sans réponse...

La petite Gillian, car il se rappelait encore très bien d'elle, avait été perspicace, avec ses remarques. Avec le temps, Théo avait finit par comprendre qu'elle avait raison. Que s'ils étaient amoureux, c'était vraiment tout ce qui comptait... Mais il y avait mis le temps, et sur le coup, il avait vraiment cru mourir d'embarras devant une jeune fille de onze ans. Heureusement que Samaël avait fini par l'appuyer avec un peu plus de crédibilité que son célèbre "ce n'est pas ce que tu crois" ! Théo avait ainsi eu le temps de se reprendre, de respirer un bon coup et même d'avoir une pensée tendre pour son amant, qui affirmait vouloir garder leur amour pour eux un peu plus longtemps. Il avait beau savoir que ce n'était pas exactement vrai, Théo avait apprécié l'attention à l'époque, et puis c'était joliment dit...

Les sourcils de Théo se froncèrent quand Samaël interrompit son récit, visiblement confus, avant d'envoyer les enfants jouer dehors. Aurait-il oublié la suite ? Ce n'était pas impossible, ni même inquiétant d'ailleurs. Comment se rappeler de quelque chose qui s'était déroulé soixante-dix ans auparavant ? Théo lui-même l'aurait probablement oublié si ces quelques mois à Poudlard n'avaient pas été marqués au fer rouge dans sa mémoire... Non, cet évènement isolé n'avait rien d'inquiétant, songea-t-il en regagnant péniblement son fauteuil. Le problème résidait hélas dans le fait qu'il n'avait rien d'isolé. Samaël faisait comme si de rien n'était, et Théo avait décidé d'en faire de même, pour l'instant. Parce qu'il espérait secrètement qu'il se trompait, même si les inquiétudes de leur fille venaient s'ajouter aux siennes, et surtout parce qu'il voulait laisser à Samaël le temps de se faire à l'idée, et d'en parler, quand il serait prêt. Il voulait lui accorder la même patience, la même confiance, le même soutien que Samaël avait eu pour lui, sept décennies plus tôt, quand il avait eu une toute autre vérité à accepter.

Pour cette raison, quand son mari vint le rejoindre dans la bibliothèque, Théo fit semblant d'être profondément absorbé par sa lecture et de n'avoir rien entendu. Sam se posta face à lui et Théo leva un regard interrogateur sur lui, sentant son coeur se serrer quand son petit sourire se fana. Inconsciemment, il se mit à retenir sa respiration, envahi par un mauvais pressentiment qui se confirma avec les paroles de Sam. Théo resta immobile un instant, tentant d'occulter les derniers mots de Samaël. Peut-être que s'il restait silencieux et immobile suffisamment longtemps, Sam allait lui dire que c'était une blague ? Peut-être que la maladie allait disparaître ? Mais Théo savait bien que non, que sa plus grande crainte, qu'il arrive quelque chose à Sam, avait fini par se concrétiser. Il ne pouvait pas garder le silence, Sam avait besoin de lui, de sa force et de son soutien, et non de la peur qui menaçait de l'envahir. Peur de l'avenir, de cette maladie qu'il connaissait si mal et qu'il ne savait comment gérer, peur que les progrès médicaux ne soient pas assez rapides. Peur d'être finalement seul, peur d'une séparation, qui arriverait bien un jour ou l'autre. Mais Théo dompta sa peur comme il avait appris à le faire à travers les ans, conscient de la chance infinie qu'il avait eu de vivre auprès de Sam dans la santé pendant si longtemps. C'est que lui non plus ne se faisait plus tout jeune...

"Je me demandais quand tu finirais par m'en parler", avoua-t-il à mi-voix.

Il se redressa à nouveau et s'avança vers Samaël pour attraper l'une de ses mains entre les siennes, qu'il serra doucement. Son regard empli de tristesse parcourut le visage de son mari, redessinant mentalement les rides au coin de ses yeux clairs. Il se rappelait encore du jeune homme qu'il avait été, et dont il était tombé amoureux. Il se demanda si Sam allait oublier, lui, oublier sa jeunesse, leur rencontre, et tous les évènements qui avaient marqué leur vie.

"Ca va aller Sam. Je suis là, je serai toujours là."

Et il avait toujours été là, invariablement, à quelques exceptions et disputes près. Théo n'avait jamais pu rester éloigné bien longtemps, et avait fini par comprendre que sa vie tournait autour de Sam, qu'il le veuille ou non. Alors là où l'on trouvait Sam, se trouvait aussi Théo, et il en serait ainsi jusqu'à la fin...

"Viens, allons leur raconter la fin", proposa-t-il, avant d'avouer avec espièglerie : "Oui, parce que j'ai un peu écouté aux portes..."

Théo embrassa Samaël avec douceur, puis l'entraîna vers le jardin, où une bande de petits gnomes se hâta de les rejoindre pour entendre la suite de l'histoire.

"Et toi Papy Théo, tu lui as dis quoi à la petite fille ?"

"Elle s'appelait Gillian Forest-Whitaker", précisa-t-il en prenant sa voix de conteur. "Je me souviens très bien d'elle, nous sommes devenus amis par la suite, même si nous avons fini par nous perdre de vue. Je lui ai dis que je finirais par en parler, mais que je voulais l'annoncer en douceur. J'ai essayé de lui expliquer ce qui arrivait aux autres homosexuels de sang-purs, qui étaient exilés, reniés de leurs familles, et que même si certains couples commençaient à s'assumer, l'intolérance existait toujours, et que cela n'avait rien d'aisé. Je lui ai dis que j'aimais Sam, mais que j'aimais aussi ma famille. Vous savez, à notre époque, c'était au lendemain de la guerre et c'est sur qu'une jeunette comme Gillian, qui n'était pas de sang-pur, ne pouvait pas comprendre, mais moi je savais très bien ce qu'en penseraient mes parents, vos ancêtres... "

Un sourire fleurit sur les lèvres du vieil homme comme il pouvait voir l'incompréhension et la fascination se battre en duel dans les yeux des enfants. La guerre, les mangemorts, la pureté du sang, tout cela leur paraissait si lointain, si irréel ! Ce qui avait fait son monde autrefois, la noblesse sorcière, ses attraits et ses trop nombreux défauts, n'était plus que souvenirs dans les mémoires de quelques nostalgiques. A l'exception de quelques maisons isolées qui s'accrochaient désespérément à leurs prétendus privilèges...

"Je lui ai demandé... "Tu veux bien garder le secret, alors ?" Et je lui ai fais un regard de chaton, vous savez, comme le fait si bien Juliet."

Tous les regards se posèrent sur une petite brune de six ans qui bomba le torse avec fierté, provoquant les éclats de rire. 

"Heureusement", reprit-il d'un ton plus léger, "Gillian a dit oui. Heureusement en effet, car sinon je n'aurais pas eu l'histoire de la grande révélation à vous raconter... Qui veut l'entendre ?"

Tandis que des cris enthousiastes s'élevaient de la petite troupe, Théo adressa un sourire rassurant à Sam. S'il oubliait de fermer le robinet, il serait là pour le faire à sa place. Et s'il oubliait ses souvenirs, il serait là pour les lui rappeler...
Gillian Forest-Whitaker
Gillian Forest-WhitakerTroisième année
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La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] Icon_minitimeJeu 27 Juin 2013 - 17:29
Gillian sortit son gâteau du four, avant de planter un couteau à l'intérieur pour vérifier qu'il était bien cuit. Ces gestes, qu'elle avait tant de fois répété enfant avec son père, dans sa boulangerie, étaient devenus comme une seconde nature pour elle. Et depuis qu'elle avait arrêté de travailler, à peine quatre ou cinq ans plus tôt, elle les avait repriss, cuisinant pour ses petits-enfants.
Elle posa son gâteau encore chaud sur le plan de travail, se dirigeant vers le salon. Le temps passait vite, sourit-elle en voyant toutes les photos qui s'étaient accumulées sur le grand miroir du salon, accrochées par des aimants multicolores. Des photos d'eux adolescents, à leur premier rendez-vous, à leur mariage… Une photo magnifique d'Ahren, portant Elisabeth bébé dans ses bras, souriant de manière détendue et sincère à l'objectif… Et les grandes photos de famille, où ils étaient entourés de leurs trois enfants, puis de leur ribambelle de petits enfants.
Ils avaient été heureux, et ils l'étaient toujours. Les premiers temps avaient été durs, les disputes violentes entre eux… mais ils s'aimaient. Et ça avait été plus fort que tout le reste.
 
Et maintenant, ils profitaient de leurs vieux jours. Elle qui avait toujours été très proche de ses propres grands-parents ne se lassait pas de passer du temps avec ses petits-enfants, et elle acceptait la plupart du temps de dépanner ses enfants lorsque ceux-ci n'avaient pas d'autre solution que de les leur confier. On reprochait à Ahren son côté trop strict avec eux, et à elle le fait qu'elle leur passait beaucoup trop… Comme ça, ils faisaient bien la paire. Mais elle n'avait strictement aucune idée de si son mari depuis presque soixante ans avait l'intention de descendre. Le matin-même, il avait été de particulièrement mauvaise humeur, et Gillian avait appris très vite que dans ces moments-là, le plus sage était d'attendre que cela passe.
Alors elle avait prévu d'envoyer Elisabeth le chercher lorsqu'ils arriveraient. Elisabeth, la petite chérie de son père, qui parvenait toujours à l'amadouer avec un grand sourire… même  quand Gillian elle-même jetait l'éponge.

Elle se tourna aussi vite que lui permettait son corps légèrement vieilli lorsqu'elle vit dans le miroir les flammes virer au vert. Avec un grand sourire aux lèvres, elle s'approcha pour accueillir toute sa petite famille. Elisabeth arriva d'abord, suivie de ses enfants, les uns après les autres.
La jeune femme lissa sa robe de sorcier d'une main, toujours impeccablement mise avant de se pencher vers sa mère et de la serrer dans ses bras.
 
" Tu vas bien? "
" Toujours. "
 
Sa petite fille, qui avait hérité de la taille de géant de son père. Sa petite fille, qui maintenant était une des fonctionnaires les plus importantes et les plus influentes du ministère. La plus grande fierté de son père, également, même s'il ne l'admettrait jamais.
 
" Arthur et Will ne viennent pas? "
" Ils arriveront dans la soirée, normalement. Tu peux aller chercher ton père, s'il te plaît? Je n'ai strictement aucune idée de ce qu'il fabrique là-haut, et il est totalement hors de question que je mette les pieds dans son bureau. Qui sait ce qu'il garde là-dedans, franchement? "
 
Sa fille éclata de rire, d'un grand sourire qui illumina son visage. Elisabeth tenait beaucoup plus des Keller que d'elle, mais elle avait hérité de son sourire lumineux, de sa joie de vivre contagieuse. Elle lui glissa un "je m'en occupe" rieur avant de se diriger vers les escaliers, laissant sa mère se tourner vers les enfants:
 
" Qui veut une part de gâteau? "
 
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux enfants se précipitèrent vers la cuisine, laissant leur grand-mère derrière eux. Gillian secoua la tête, laissant des mêches blanches s'échapper de son chignon lâche. Elle avait été comme eux, un jour. Elle avait été aussi vive, aussi jeune, croquant la vie à pleine dents. Et si elle ne s'estimait pas à plaindre, ayant toujours à presque quatre-vingts ans la maitrise de la plupart de ses capacités, mais elle était toujours nostalgique de cette période de son existence, où elle avait l'impression qu'elle resterait éternellement jeune.
 
" Babouchka, tu peux nous raconter une histoire sur Poudlard? "
" Oui, oui, une histoire avec des découvertes ! "
" Avec des passages secrets! "
 
Tous assis autour d'une table, les enfants levèrent des yeux suppliants vers leur grand-mère.  Poudlard était le sujet de discussion au sein de ses petits-enfants, qui les assaillaient, elle et Ahren, de question sur comment c'était, qu'est-ce qu'ils faisait, comment ils s'étaient rencontrés… D'un côté, ils étaient les seuls auxquels ils pouvaient poser des questions: les parents d'Alexei, son gendre, étaient russes et avaient fréquenté Durmstrang.
Gillian reposa sa cuillère dans son assiette, souriant.
 
" C'est Viviane qui vous a mis des histoires de passages secrets dans la tête? "
 
Rires étouffés chez les petits. Viviane, l'aînée d'Elisabeth, était rentrée à Poudlard en début d'année, et Gillian la soupçonnait de volontairement romancer exagérément tout ce qu'elle racontait dans ses lettres. Il fallait lui admettre ce point, Viviane était très douée pour faire croire n'importe quoi à n'importe qui. Elle n'avait absolument pas volé sa place chez Serpentard, cette enfant.
 
" Il y a des passages secret à Poudlard, mais… Si vous voulez, je peux vous raconter une histoire qui m'est arrivé quand j'avais l'âge de Viv. Et où j'ai fourré mon nez dans des affaires qui ne me concernait pas, accessoirement. "
 
Elle se replongea quelques instants dans ses souvenirs. A bien y réfléchir, elle n'aurait jamais dû continuer d'essayer d'ouvrir cette porte. Que ce serait-il passé si elle était arrivée… à peine cinq minutes plus tard? Elle ne voulait même pas y songer.
Souriant d'un air nostalgique, elle se lança. Elle raconta la partie de cache-cache avec Oncle Jeremy, Tante Kathrina et Paul. Elle raconta sa découverte, la porte fermée, Théo et Sam ensemble dans l'espace exiguë du placard…
 
" Mais… pourquoi ils devaient se cacher, Babouchka? "
" Parce que l'un des deux garçons, Théo, était issu d'une famille du même milieu que votre grand-père, et qui n'acceptait pas le fait que deux garçons puissent s'aimer. "
" Mais… C'est stupide, non? "
 
Elle reconnaissait bien Yvan, là. Tellement tolérant, ouvert à tout ce que le monde lui présentait que les avis contraires aux siens lui paraissaient toujours aberrant. C'était dur à imaginer, pour eux, un monde où les statuts de sang, l'orientation sexuelle, l'appartenance à une famille avait encore de l'importance.
 
" C'est stupide, oui, mais c'était comme ça. Théo était terrifié à l'idée que je ne garde pas leur secret, d'ailleurs… "
 
Elle se rappelait encore de son visage terrifié, de l'excuse assez peu crédible de Sam… Avec le recul, elle pouvait même considérer cette scène avec humour: deux grands dadais de dix-sept ans, terrifiés par ce qu'une gamine de douze ans avait la possibilité de dire.
Maintenant, les gens étaient plus libres, plus ouverts. Will leur avait d'ailleurs plusieurs fois ramené des garçons à la maison, ce qui avait fait grincer Ahren des dents à chaque fois, avant de tomber follement amoureux de sa miss Selwyn. Et d'en avoir quatre enfants, par la même occasion.
 
" Tu les as revu, après? "
" J'ai gardé contact avec Théo, pendant un moment… C'est lui qui m'a aidé, quand j'ai eut seize ans et que je me suis aperçue que j'étais tombée amoureuse de votre grand-père. "
" T'as eut besoin d'aide? Pourquoi? "
" C'est long à expliquer, Andy. Une autre fois, d'accord? "
 
La petite Andrea fit une moue boudeuse, qui disaparut lorsque sa grand-mère lui prit son assiette pour lui resservir une part de gâteau.
Mais, visiblement, ses petits enfants n'en avaient pas fini avec leur histoire. Gillian dut encore répondre à quantité de questions, allant du "alors tu as gardé leur secret?" au "Qu'est-ce que ça t'as fait de les voir ensemble?". Elle ne fut sauvée de l'avalanche de questions de ses petits-enfants que par l'arrivée de Will et d'Arthur, avec femme et enfants. Aussitôt, les petits désertèrent la table, se précipitant dans le jardin pour jouer avec leurs cousins, laissant enfin leur grand-mère souffler un peu. Elisabeth et Ahren étaient toujours ensemble à l'étage, discutant de sujets dont Gillian n'avait strictement aucune idée. De toute manière, ils finissaient toujours par descendre et par se joindre sans trop de problème au reste du groupe, donc il n'y avait pas de problème.
 
Elle passa le reste de la soirée entourée de ses enfants, de sa famille, des petits enfants qui courraient partout et posaient question sur question, riant de bon cœur aux blagues de William et aux piques que s'échangeait Elisabeth et Arthur, comme lorsqu'ils étaient enfant.
Mais une pensée se tapissait toujours au fond de sa mémoire. Elle avait été plutôt proche de Théo, il avait été la personne vers qui elle s'était tournée, sans savoir pourquoi, lorsqu'elle avait découvert qu'elle était tombée amoureuse d'Ahren. Sans doute parce qu'il était Sang-Pur, sans doute parce qu'il avait eu une éducation semblable, sans doute parce qu'il avait quitté Poudlard et ne pouvait donc pas en parler à tout le monde.
Ensuite, ils avaient parfois travaillé ensemble, resserrant des liens qui s'apparentaient plus à une relation de grand frère à petite sœur. Mais, depuis quelques années, plus rien. La traditionnelle carte de Noël, mais rien d'autre.
Alors, lorsque la nuit fut tombée, lorsque toute sa petite famille eut regagné ses pénates, elle esquiva toutes les questions d'Ahren sur son air un peu songeur et attrapa une plume. De sa grande écriture ronde, toujours un peu brouillonne, elle commença à écrire sur un morceau de parchemin:
 
Cher Sam, cher Théo…

[HRP: Vous pouvez continuer si vous voulez, ou on peut s'arrêter là La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] 1071211947
Ce RP est devenu vraiment bizarre, maintenant, de toute manière La curiosité est un vilain défaut [Gil, Théo & Sam] 1881463262]
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